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3,84

sur 1531 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tout a été dit déjà :
Extrait :«  Saul sait tout sauf ce qu'il faut faire avec ce qu'il sait ».
Le narrateur évoque aussi : «  La soupe psychique de mon esprit. »

Ou l'odyssée féroce , sans concession du naufrage d'un homme pathétique, cynique et malsain , peu sympathique au demeurant , dont la déchéance dés le début de l'ouvrage semble inéluctable.

Les 200 premières pages très drôles bousculent le lecteur. ...

Portrait d'un personnage pathétique à la personnalité très particulière , gros, gros fumeur et alcoolique , «  écrivaillon » soi - disant sans talent ,riche consultant, qui «  réécrit » des scénarios et «  sauve » le travail des autres.
Mais ce n'est pas si simple ...

Cet handicapé du sentiment ,instable, imbu de lui - même , manipulateur ,odieux , sans ami, pétri de paradoxes, se ment à lui- même et sa vie est faite de mensonges jusqu'à ....mais je n'en dirai pas plus...

Un anti-héros , ou l'auto - portrait d'un narrateur quand il comprendra «  ne plus être un être humain » une chute sans fin qui bouleverse, semblable à un puits , où l'on jette un caillou qui ne rejoindra jamais le fond ...

Une fiction alerte, sarcastique, vertigineuse, originale , extravagante qui critique vertement la société américaine et l'industrie cinématographique au sein d'une société superficielle et décadente...
Un livre atypique trop long ...et la phrase «  je fume une cigarette ou j'allume une autre cigarette » sans cesse répétée...Lassant ...


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Ce roman parle d'égoïsme, d'opportunisme, d'hypocrisie, des "qualités" que je n'apprécie pas tellement chez mes semblables, loin s'en faut, mais qui sont admirablement mises en scène dans cet écrit. J'ai commencé ma lecture avec un petit sourire aux lèvres pour le finir touchée. On suit Saul Karoo, alias Doc, qui travaille dans le milieu du cinéma. Il a réussi, au sens où son compte bancaire est bien rempli. Mais c'est un enfoiré, égoïste, qui a des "maladies" inconnues et qui, surtout, se shoote au déni. Je me suis surprise à avoir de la compassion pour lui, puisqu'il représente, à mon sens, LE looser. J'ai retrouvé, notamment au début du récit, une ambiance spéciale, qui fait penser aux films de Woody Allen ou de Cassavetes. Une lecture très agréable, l'impression d'être en suspension au-dessus du monde, d'observer avec un certain cynisme la nature humaine. A lire.
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Karoo est un bijou de 600 pages à découvrir absolument. Saul Karoo, le protagoniste qui donne son nom au livre, est un scénariste talentueux qu'un producteur peu scrupuleux (on ne peut s'empêcher de penser à Harvey Weinstein) utilise afin de détricoter les films qu'il juge inaboutis, c'est-à-dire, sans avenir commercial. le chef d'oeuvre d'un vieux cinéaste tombe entre les mains de Saul. Coïncidence, le (petit) rôle de la serveuse romantique y est joué par la mère du garçon que Saul avait adopté (elle avait 14 ans à l'époque…). Saul Karoo récupère les scènes coupées où elle apparaît et, pour la mettre en valeur, transforme un mélodrame puissant en une comédie légère. À cet égard, le récit de son travail de déconstruction est fascinant (pages 300 à 305). Saul Karoo fait et défait les histoires, au point de ne plus savoir ce qui relève de la fiction ou de sa réalité. Miné par des soucis de santé peu ordinaires (dont son hilarante impossibilité à s'enivrer), martyrisé par son ex-femme qui lui reproche, entre autres, de se désintéresser de son fils adoptif, Saul se meut en démiurge et en pygmalion. Il y a du Faust dans cette histoire car influencer la vie de son prochain au point de vouloir la changer fait de lui un mauvais génie. Malgré lui. Ses intentions sont bonnes, et l'enfer en est pavé, au bout de sa quête de rédemption. Saul Karoo est un personnage attachant, un loser magnifique doublé d'un manipulateur qui s'ignore, dans l'incapacité de vaincre une culpabilité qui le suit comme son ombre. Karoo est un roman virtuose, moderne, cynique, subtile dans son utilisation à peine dissimulée des plus grands mythes de notre histoire, dont celui d'Ulysse qui ponctue merveilleusement le récit.
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Drôle de type que ce Saul Karoo dont l'auteur nous inflige avec force détails une année de l'existence. Et j'utilise intentionnellement le verbe infliger, car ce curieux personnage, non seulement n'attire pas la sympathie, mais horripile très vite le lecteur !
La cinquantaine prospère, écrivain raté mais scénariste au talent reconnu, une épouse bien chiante avec laquelle il n'en finit pas de divorcer, un fils qu'il dit aimer, mais dont il évite la présence, incapable d'exprimer ses sentiments et de prendre des décisions, fuyant les échanges, vivant dans le déni, le mensonge et "le confort facile qu'il y a à être une image plutôt qu'un être humain", comme il le dit lui-même, Saul Karoo, outre ces tares pratique une hygiène de vie très malsaine, fumant cigarettes à la chaîne et buvant comme un trou, sans pour autant pouvoir se saouler, l'alcool ne lui faisant strictement rien.

Malgré ce portrait peu engageant, cet homme n'est, pour autant, pas franchement haïssable. Outre qu'il apparaîtrait plutôt comme un pantin, ce qui prête surtout à rire, il est avant tout, qualité de premier choix, doté d'une remarquable lucidité. Il analyse impitoyablement et avec justesse le monde qui l'entoure, se sachant incapable d'y intervenir convenablement et, même si les sentiments qu'il éprouve à l'égard des autres le poussent à faire du rentre-dedans, il ne met évidemment rien en oeuvre ! faute d'une réelle envie ? de courage ? d'autre chose ? Tout chez lui reste à l'état de vague projet !

Saul Karoo a pleinement conscience de vivre dans un monde d'apparences où "maintenant ce sont les mensonges que nous racontons qui, seuls, peuvent révéler qui nous sommes"
.... jusqu'au jour où tout va changer, à la suite d'un incident qui va bouleverser sa vision de l'avenir et où le meilleur va côtoyer le pire. Comme il devient alors humain et fragile et croyant en un futur meilleur !

Le talent de Steve Tesich est de mettre à jour toutes les fêlures de l'être humain, de nous donner envie d'en rire, car il n'y a rien d'autre à faire, d'exprimer nos peurs des vérités, d'insister sur les excuses que nous nous inventons, bref de mettre l'humain face à ses carences, petitesses et autres bassesses !
Cela peut énerver ou stupéfier le lecteur, oh, que oui ! Surtout dans le cas de Saul Karoo qui ne fait rien à moitié ... Mais comme cela est édifiant et comme cela donne la preuve de la misère de la condition humaine.

Et quel dommage que cet ouvrage soit le chant du cygne de Steve Tesich.
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Un Ulysse des temps modernes, lancé dans une quête vaine, celle d'une rédemption qui ne viendra jamais : telle est la tragédie vécue par Karoo, le personnage du roman éponyme de Steve Tesich, publié chez Monsieur Toussaint Louverture, puis en poche aux éditions 10/18. Karoo est un vieille égoïste cynique, aux innombrables maladies, affublé d'une ex-épouse ne cessant de le blâmer et d'un fils adoptif qu'il ne parvient à aimer. Pas de quoi rendre le personnage très sympathique.
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Ecrivain raté devenu script doctor, il se lance dans la réécriture - le massacre - d'un chef-d'oeuvre dans lequel joue la mère biologique de son fils. Dès sa rencontre avec la jeune femme - Leila, actrice systématiquement coupée au montage, le roman connaît un tournant : Karoo veut finalement devenir quelqu'un de bien et aider son prochain. Mais le destin en a décidé autrement, et d'Ulysse, on passe à Oedipe. A travers l'épopée de ce personnage médiocre, l'auteur offre un récit drôle et désespéré.
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Si la période des fêtes n'a pas été propice à une avancée rapide dans ce roman, j'ai aussi pu reprocher en cours de lecture quelques scènes qui me semblaient assez peu nécessaires. Et pourtant il faut lire jusqu'à la dernière ligne pour que toutes les pièces du puzzle s'assemblent. Malgré son côté déplaisant, Saul Karoo m'a plu, énormément même. Mais c'est très certainement un récit à double tranchant : on adhère ou non ! le ton n'a pas été sans me rappeler celui de la Conjuration des imbéciles de John Toole. Il me tarde en tout cas de lire Price du même Tesich que j'ai acheté à la suite de ma lecture de Karoo.
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Saul Karoo est sans aucun doute le personnage qui a le plus accompagné mes pensées en cette fin 2017 !
Cinquantenaire cynique embourbé dans ses névroses, perdu mais persuader de tout maîtriser, Saul est scénariste pour le cinéma et développe en parallèle de réels talents de comédien pour donner l'image qu'il pense que les autres ont de lui.
L'attitude originale de ce grand gaillard allergique à l'intimité, divertissante par un humour très personnel mais, pour moi, trop noyé dans un flot de détails...comme l'alcool qu'il absorbe pour être saoul en vain, moi ,au contraire, j'ai eu parfois la gueule de bois de ces descriptions à n'en plus finir...
Je n'arrivais pas à saisir le cheminement et puis, enfin, un événement ! Ma lecture fut sauvée :)
j'ai enfin été emportée et jusqu'à la fin je n'ai pas pu le lâcher : quel destin avait concocté Tesich pour Saul Karoo ? Où m'emmenait-il ?
Entre New York, Los Angeles, Venice, chaque ville comporte son lot de souffrance, d'espoir et de désillusion.
Une écriture très singulière, acerbe et imagée comme un film qui se déroule, un véritable script sur le destin d'un homme, bordeline, pas vraiment du coté obscure mais avec l'impression que la force a fini par l'abandonner au fil du temps.
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Un roman atypique, doté d'un personnage hors du commun. Karoo est lucide, réaliste et conscient de ce qu'il est, ne se cherche aucune excuse pour ce qu'il est et ce qu'il fait. Un roman surprenant, malheureusement quelque peu gâché par une fin bizarre, qui même si elle reste compréhensible, n'est pas loin du ridicule.
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Saul Karoo, principal personnage du livre et narrateur, est un "script doctor" d'une cinquantaine d'années, menteur, névrosé, alcoolique, incapable d'éprouver un sentiment. Il reécrit les scénarios d'auteurs talentueux, pour les faire entrer dans les normes hollywoodiennes sans aucun état d'âme.
Il est en instance de divorce, et fuit Billy, son fils adoptif avec qui il n'a jamais eu de véritable conversation.
Il est un peu la marionnette d'un homme très mauvais, Jay Cromwell, producteur de films, qui le fait travailler, à démolir les films des autres. Cromwell change très souvent d'assistant (des Brad) comme de compagne ou compagnon. Comparé à lui, Karoo se sent "la grande force morale de notre époque".
Karoo est un homme conscient de ses névroses : il boit énormément sans jamais être ivre, fuit toute intimité, n'exprime jamais d'émotion ou de sentiment, n'a jamais de remords, procastine sans cesse (remet toujours au lendemain une décision ou l'exécution de quelque chose). C'est le type même de l'anti-héros, un homme vide...
Et puis, en visionnant un film il découvre et reconnait une jeune actrice sans talent, Leila, et va bouleverser sa vie et ses habitudes pour lui rendre la vie plus belle. Il se remet alors à fréquenter Billy et prépare pour eux un "Happy end".
Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille...
C'est bien écrit et très prenant, avec une fin très réussie.
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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Karoo ou comment décrire avec talent la cruauté de la banalité, ou comment se mettre dans la peau du connard le plus fini. á recommander !
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Voilà une oeuvre qui dépote! Saul Karoo est un "script doctor", il est chargé de réécrire des scénarios pour Hollywood afin d'en faire des films commerciaux, quitte à dénaturer un chef d'oeuvre. c'est un alcoolique plein de névroses et de cynisme envers ses contemporains. Il a un fils qu'il aime profondément adopté tout bébé mais qu'il néglige. Mais il va croiser le chemin de Leila Millar qui a un petit rôle dans le dernier film d'un grand cinéaste. Leila n'est pas n'importe qui pour Saul. il va la protéger et la prendre sous son aile.
Les trois quart du roman sont vraiment brillants. le personnage de Saul est détestable mais pitoyable. Il vit dans un monde de faux semblant mais regarde ce monde vivre sans vraiment réagir que de se noyer dans l'alcool; L'étude psychologique est remarquable, très fouillée avec une grande profondeur de réflexion. J'ai beaucoup moins aimé la fin du livre. Cela traîne en longueur et l'auteur s'est perdu dans des délires..
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