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3,84

sur 1519 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Brillant. Carrément brillant.
Et je ne parle pas que de la couverture de l'édition de poche.
Je parle du roman, et de son auteur Steve Tesich, paix à son âme pour notre plus grand malheur à nous, pauvres lecteurs désormais privés de son talent.
Mais en aucun cas je ne parle du personnage principal, Saul Karoo, quinquagénaire plutôt peu reluisant. Ou alors il faudrait dire de lui qu'il brille par son cynisme, sa lâcheté et son égoïsme. Un type pathétique et détestable. Ce qui n'empêche pas la « profession » de lui reconnaître depuis longtemps un talent certain : Karoo est doué pour réécrire des scenarii de films de façon à les calibrer « purs produits hollywoodiens grand public », quitte à massacrer des chefs-d'oeuvre en puissance.
Ce stéréotype de l'antihéros, qui se rêve en Ulysse au coeur d'une odyssée futuriste, est un raté. Son mariage, son fils adoptif, son assurance-maladie, sa santé, tout lui échappe. Même l'ivresse se refuse à lui, malgré les litres d'alcool qu'il ingurgite à la moindre occasion. Limite cinglé mais terriblement lucide sur lui-même, Karoo est incapable de sincérité. Menteur patenté, à force de manipulations et d'hypocrisie, il perd de vue la réalité, aveuglé par son déni. Jusqu'au jour où un éclat de rire sur une cassette-vidéo le bouleverse et laisse espérer que sa carapace de superficialité va bientôt exploser.
Et là, de détestable, Karoo en devient presque touchant. En tout cas pour le lecteur. Parce que sa future ex-femme continue à le trouver ridicule et méprisable.
Sur la voie de la rédemption (croit-il), Karoo tente alors de sauver les meubles de sa vie, de recoller quelques morceaux, de remplir le vide intersidéral de son existence. Il se voit en artisan d'un happy end en guimauve technicolor, grâce auquel le vrai Saul Karoo serait enfin révélé au monde.
Critique féroce d'une certaine industrie cinématographique cheap et sentimentale made in US, mais aussi d'une société superficielle, égoïste et décadente, ce roman pourrait être désespérant. Mais l'humour – noir, cynique – est présent à toutes les pages. Entre Ulysse et Oedipe, le roman de Karoo est une tragédie moderne dramatiquement drôle, avec des moments de réelle tension, voire d'émotion.
Un grand roman américain, magistralement écrit et traduit.
Virtuose.
Saisissant.
Brillant.

De la littérature, quoi.
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Une pépite, carrément !
Embarquée dans cette aventure américaine d’environ 600 pages tout de même, je n’ai pas vu le temps passer. C’est dire combien l’histoire m’a parue palpitante. J’attendais la baisse de régime, le coup de mou…et bien non, même la chute finale est imprévisible, maitrisée.
Ce roman original - un scénario peut-être - est très bien construit, entièrement narré par un héros à bout de souffle, en pleine crise de la cinquantaine, qui finit presque par devenir sympathique alors qu’il a vraiment tout pour inspirer le rejet. Il faut dire que l’auteur, Steve Tesich, décédé en 1996, peu après avoir achevé ce roman, a été scénariste, ce qui explique sans doute l’efficacité du récit et de son écriture. Je tiens d’ailleurs à souligner que la traduction doit être remarquable, tant la lecture est fluide.

1991, entre New-York, L.A. et Pittsburgh, j’ai donc suivi sans trop le lâcher, un « script doctor » à succès d’Hollywood, Saul Karoo, la cinquantaine friquée, alcoolique, sans scrupule, perpétuellement en instance de divorce, un fils adoptif délaissé, et un nombre incalculable de névroses, maladies. Bref, l’homme instable à fuir, d’où probablement son vide affectif chronique.
Le roman démarre sur un constat : quelque soit la quantité d’alcool ingurgitée, il lui est devenu impossible de s’enivrer, lui, l’alcolo notoire. Il ne supporte plus non plus aucune forme d’intimité. C’est sûr, il file un très mauvais coton et…il le sait parfaitement.

Entre fuites en avant permanentes et tentatives de rédemption, Saul Karoo va tenter tant bien que mal de sortir de l’impasse où son mode de vie l’a mené.
C’est cynique, incisif, souvent drôle et extravagant, fort intéressant aussi car sous les excès pointent des bribes de réflexion et de sagesse inattendues.
Pour moi, c’est évident, Steve Tesich avait « le talent et l'élan créateur pour devenir écrivain ».  
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J'ai pris ma dose de Karoo chaque soir, un peu comme une dose d'héroïne. Injectée dans le sang. Un plaisir intense et brulant. Un poison violent qui nous fait sombrer dans la dépendance. Ce roman de Steve Tesich est un magnifique pavé comme on a trop peu l'occasion d'en trouver.

Karoo est le personnage principal de l'oeuvre. Il est un anti-héros. Physiquement plus proche d'Homer Simpson que de l'Ulysse d'Homère. Pourtant l'Odyssée imprègne ce roman et la destinée de Saul Karoo. Une « Space Odyssée » assez Kubrickienne en fait. Il y a pléthore de références à l'oeuvre Homérique ; mais celles au cinéma sont plus nombreuses encore.

Le cinéma justement. Saul Karoo est un repriseur de scenario. Reconnu comme un expert dans son domaine et ayant fait fortune à Hollywood, il découpe et recoud des films mal fagotés. Il recompose à la perfection des scripts ou des montages mal fichus, mais pour sa vie qui part en lambeau, il est bien incapable de faire montre de la même dextérité. Chez lui, tout part à vau-l'eau. Son ex-femme le méprise, il est incapable de montrer le moindre signe d'affection à son fils, sa santé se détériore de façon tout à fait préoccupante et il n'arrive même plus à se saouler malgré des quantités astronomiques d'alcool ingurgitées…

Un instant il entrevoit une destinée enfin heureuse lorsqu'il rencontre une femme dont l'image (et le rire) le touche profondément. Il l'a découvre dans une oeuvre cinématographique parfaite qu'il décide délibérément de massacrer pour la mettre en valeur et pour répondre aux exigences d'un producteur que pourtant il hait. Tous les ingrédients de la tragédie sont posés.

Steve Tesich nous plonge dans une chute sans fin, bouleversante et furieusement drôle. Un puits à la profondeur vertigineuse. On y jette un caillou, aucun son ne nous indique qu'on n'en touchera jamais le fond. On s'y précipite néanmoins.

14 octobre 2012
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Est-ce l'histoire d'un homme ou est-ce l'histoire d'un monde ? En tant qu'homme, Karoo s'est toujours senti isolé. Il tire son sentiment d'existence de cette solitude monadique qui l'empêche de communiquer avec les autres. Voilà sa force, mais voilà aussi son désespoir, voilà pourquoi Karoo oscille sans cesse entre badinerie et ironie.


Alors qu'il aimait se payer des cuites régulières, Karoo réalise un jour que plus aucune substance ne parvient à le tirer hors de lui-même. Les verres de whisky peuvent bien s'aligner, sa lucidité reste d'une précision alarmante. Toutefois, Karoo continue à simuler l'ivresse pour satisfaire les attentes de ses congénères. Alcoolique il fut, alcoolique il restera, tel est le blason qu'il doit continuer à porter car le monde est un grand plateau de cinéma sur lequel chacun doit jouer son rôle du début jusqu'à la fin de son entrée sur scène. La métaphore est bien connue mais Steve Tesich la décline sur des modes variés qui offrent une souplesse de visualisation rare. Trois niveaux s'imbriquent : sur la scène de la vie, Karoo retape des scénarios de cinéma pour produire des soupes commerciales, jusqu'au jour où il tombe sur une vidéo dans laquelle il reconnaît Leila, la mère de son fils adoptif Billy. Non seulement Karoo décide de rechercher cette actrice pour l'inclure dans sa vie au premier niveau, mais aussi afin de transformer cette mauvaise scène du père fuyant qui renie son fils en scène du père aimant. Karoo concrétise ses ambitions mais avance toujours avec hésitation, conscient de la précarité de ses réalisations. Il suffirait d'une grimace pour que l'ensemble du jeu s'effondre. Concentré sur le rôle qu'il doit jouer, il se ferme sur la plupart des informations qui proviennent de l'extérieur. Karoo ne parvient jamais à sortir de lui-même et plus il voudrait aimer, moins il y parvient, parce que les objets de son élection sont trop inconsistants et s'évanouissent plus vite qu'une figure de cinéma.


Karoo est à la fois médiocre et brillant. Brillant, parce que l'évidence eschatologique lui brûle les yeux, l'infinie complexité de l'univers recréant le chaos cosmique dans sa façon d'appréhender les événements anodins d'une existence. Rongé par cette affirmation que « la vie […] n'est pas dépourvue de sens » mais qu' « elle est au contraire tellement pleine de sens que ce sens doit constamment être annihilé au nom de la cohésion et de la compréhension », Karoo essaie d'épurer le flux d'informations qui lui parvient, et c'est à cet endroit qu'il se montre médiocre. Pourquoi s'évertue-t-il à épurer en ne gardant que les aspects négatifs qui lui parviennent ? Pourquoi ne parvient-il pas à se transcender d'une manière qui soit satisfaisante pour lui, et donc pour les autres ? Karoo est peut-être un homme imbu de lui-même, à moins que ses congénères ne soient véritablement pas à la hauteur de ses conceptions. Son histoire se hissera bientôt jusqu'à la conversion religieuse, non pas tant que Karoo se sente soudainement proche de certains dogmes établis précis, mais parce qu'il rejoint l'illumination archétypique des prophètes, en tant que celle-ci exprime, dans son sens profond, la vie secrète et inconsciente de chacun, mais dont seuls quelques élus peuvent être conscients.


Karoo ne pouvait pas aimer seulement une femme, ou un fils, ou un ami ni même une profession ou un idéal de vie. Karoo trop médiocre pour le monde, ou le monde trop médiocre pour Karoo ? L'itinéraire reproduit les frasques d'un Zarathoustra nietzschéen : il faut aller très loin pour revenir apaisé. C'est peut-être, aussi, le sens primordial du message christique.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Il en est de la littérature comme de la conversation : certains sont plus doués que d'autres. On connaît ces champions des soirées entre amis qui accaparent l'attention quelque soit ce qu'ils vous racontent. Un talent de conteur. L'écriture peut donner lieu à ce phénomène : un don subtil pour captiver le lecteur. Steve Tesich est un magicien du genre. Plus de 600 pages pour un récit à la première personne pour une histoire qui pourrait tenir dans les quelques pages d'une nouvelle. Oui mais voilà, le narrateur donne rapidement l'impression de faire partie de la famille. Pas de forfanterie, ni de complaisance. Au contraire, Saul Karoo est suffisamment lucide pour dresser de lui-même un portrait au vitriol, qui le rend attendrissant. Il cultive l'autodérision à l'extrême. Quant aux portraits des relations de Karoo, ils sont dressés avec un sens aigu de l'observation, sans aucune méchanceté.

Le décor est essentiellement new-yorkais avec quelques incursions sur le reste du territoire américain, et les personnages évoluent dans le milieu du cinéma.

Karoo, persuadé de n'avoir aucun don de création réussit à merveille dans la correction de scénarios. Il est en train de divorcer et éprouve des difficultés pour prouver à son fils adoptif qu'il l'aime.
Si l'on ajoute à cela les soucis d'un corps malmené après quelques décennies d'excès en tout genre, la vie n'est pas une sinécure, le comble étant une soudaine insensibilité aux effets de l'alcool, qui lui interdit ce refuge de paradis artificiel. Jusqu'à ce qu'un film à édulcorer vienne bouleverser le destin de moultes personnes.

Cette intrigue cornélienne prend son temps. Elle se met en place peu à peu, on a le temps de voir arriver les drames qui se dessinent, tout en savourant le portrait doux-amer, avec quelques pointes d'une acidité grinçante

Finalement si l'on compare au dernier livre de James Salter, le thème et les personnages ne sont pas si différents et pourtant la lecture est infiniment plus séduisante ( à mon humble avis), que dans Et rien d'autre, qui n'avait pas réussi à me convaincre.

Un roman qui justifie le battage médiatique qu'avait occasionné sa sortie en France.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Attirée et séduite par la remarquable couverture sable en relief et par ce titre mystérieux (on découvrira très vite que c'est le nom du principal protagoniste), je n'ai pas été déçue (bien au contraire !) par ce roman posthume d'un auteur totalement inconnu (dramaturge et scénariste , il a été récompensé d'un Oscar pour le scénario de la bande des quatre, de Peter Yates). On ouvre Karoo pour être immédiatement happé par le style unique, l'ambiance faussement feutrée et la férocité du livre. Un livre aux multiples facettes, fascinant et insaisissable, sans cesse surprenant au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture. Karoo, ou l'histoire à la fois burlesque et tragique d'une déchéance.

Saul Karoo, l'une des petites mains qui oeuvrent dans l'ombre des producteurs d'Hollywood, vit dans les milieux huppés new-yorkais. Capable de transformer le moindre projet de film en un succès planétaire, la moindre ébauche de scénario en un script parfait, Saul transforme la maladresse en talent, l'art en dollars, sans remords ni complexes, avec lucidité et cynisme s'il le faut. Pourtant la vie de Saul Karoo est un désastre. Il n'a plus vingt ans, loin de là, et son corps le lâche petit à petit. Dernière maladie en date: l'impossibilité de s'enivrer, même en ingurgitant des litres d'alcool à l'infini. Son mariage est un champ de ruines, et son divorce au point mort. Souffrant d'une forme de phobie de l'intimité, il néglige son fils et le fait souffrir. Saul a tout trahi, manipulé chacun de ses proches, rendu irrespirable la vie à ses côtés. Mais Saul a des envies de rédemption, et un jour une chance s'offre à lui d'effacer une partie de son ardoise, du moins l'espère-t-il. Car à force de se prendre pour Dieu, il se pourrait bien que tout finisse par lui exploser à la figure…

Truffé de références pertinentes au patrimoine culturel mondial, servi par une construction narrative impeccable et une écriture étincelante Karoo s'impose comme un roman très américain sur le mensonge, la culpabilité et la rédemption ainsi que sur l'agonie d'une époque en nous replongeant dans l'Amérique des années 90. Est-ce le détachement à toute épreuve affiché par notre héros éponyme, son humour grinçant ou le pétrin dans lequel il va se mettre alors qu'il croyait si bien maîtriser les choses ? Toujours est-il que ce roman signé par Steve Tesich est complètement addictif. Un livre très dense, tout à fait étonnant, absolument foutraque, cynique, brillant, inventif, à l'humour corrosif, féroce, captivant. Totalement hors norme. Avec des scènes formidables : celles des repas de Karoo avec Dianah, sa femme et avec Cromwell, producteur véreux, au cours desquels tous se donnent en représentation, celle où il passe un examen médical, celle où il rend visite à sa vieille maman, sans oublier les 20 pages finales hallucinées dans lesquelles Karoo revisite l'Odyssée. Derrière ses allures de roman échevelé, Karoo se lit comme une fable morale désabusée. 607 pages d'un récit qu'une fois commencé on ne peut lâcher. 
 Un régal !
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Tout a été dit déjà :
Extrait :«  Saul sait tout sauf ce qu'il faut faire avec ce qu'il sait ».
Le narrateur évoque aussi : «  La soupe psychique de mon esprit. »

Ou l'odyssée féroce , sans concession du naufrage d'un homme pathétique, cynique et malsain , peu sympathique au demeurant , dont la déchéance dés le début de l'ouvrage semble inéluctable.

Les 200 premières pages très drôles bousculent le lecteur. ...

Portrait d'un personnage pathétique à la personnalité très particulière , gros, gros fumeur et alcoolique , «  écrivaillon » soi - disant sans talent ,riche consultant, qui «  réécrit » des scénarios et «  sauve » le travail des autres.
Mais ce n'est pas si simple ...

Cet handicapé du sentiment ,instable, imbu de lui - même , manipulateur ,odieux , sans ami, pétri de paradoxes, se ment à lui- même et sa vie est faite de mensonges jusqu'à ....mais je n'en dirai pas plus...

Un anti-héros , ou l'auto - portrait d'un narrateur quand il comprendra «  ne plus être un être humain » une chute sans fin qui bouleverse, semblable à un puits , où l'on jette un caillou qui ne rejoindra jamais le fond ...

Une fiction alerte, sarcastique, vertigineuse, originale , extravagante qui critique vertement la société américaine et l'industrie cinématographique au sein d'une société superficielle et décadente...
Un livre atypique trop long ...et la phrase «  je fume une cigarette ou j'allume une autre cigarette » sans cesse répétée...Lassant ...


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J'ai lu les critiques. Tout y est.
J'ai lu les citations... et voilà ! Je replonge dans l'atmosphère, les pensées de Karoo, ce second degré si drôle. L'auteur si jeune et pourtant avec une telle maturité dans sa réflexion sur les méandres de l'âme.
Alors je clique : "j'apprécie" "j'apprécie" "j'apprécie" ...tellement de fois ! Ca n'a plus de sens. Karoo tu vas te moquer ! Alors je l'écris cette pensée. Tu m'as fait du bien, merci. Je trinque à la tienne !
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Livre qui se trouvait dans ma PAL depuis que les éditions Points l'avaient édité en version poche.

Un livre à la couverture brillante, or ... Tout ce qui ne brille n'est pas d'or dit-on ...

Un livre sur les apparences que l'on essaye de garder ...

Un livre démesuré sans doute comme son personnage principal je dirais. Tout en excès.

593 pages sur Saul Karoo ! Quel livre ! Et surtout quel personnage !

Nous nous retrouvons dans sa tête et nous découvrons très vite sa personnalité bien particulière. Saul se ment à lui même ... Sa vie est faite de mensonge. Il ne prends jamais réellement sa place dans sa vie... Pour sauver les apparences il est plus facile de faire semblant et de faire pour les autres, de se cacher de la vraie vie....

Il tente alors de refaire sa vie comme il refait les scénarios des films qu'il manipule avec son "talent" de script doctor. On le surnomme Doctor Karoo.

Il compose, et décompose, jusqu'à se perdre lui-même.

On sourit, on se marre et on se perds avec lui....

Et puis on se dit, Oh Saul !!!! On se prends d'affection et on a envie qu'il stop tout qu'il arrête de se mentir qu'il vive sa vie !!!!

On a envie qu'il se réveille de son apathie, qu'il prenne les bonnes directions...

Mais hélas la vie à ses revers qui font que l'on ne peut rebrousser chemin. On doit vivre avec le poids de ses choix ou non choix et ceux parfois cruels de sa destinée.

Emballée et embarquée totalement par les 4 premières parties de ce livre (qui en compte 5) j'avoue avoir eu du mal avec cette dernière partie. Mais au fond tout comme Saul Karoo finalement...

Si dans les 4 premières parties du livre nous sommes dans la tête de Karoo avec toutes ses tergiversations ( et elles sont nombreuses) la dernière partie n'est plus à l'intérieur de ce personnage. C'est terriblement bien trouvé car Saul perds pieds et ne "maîtrise" plus rien de son histoire et des histoires des autres... Il ne se reconnaît d'ailleurs plus lui même... Plus je pense à cette distance dans la narration plus je la trouve géniale !

Nous devenons avec Karoo les observateurs de sa vie. Pour un constat cuisant et une fin comme toute vie !

Je ne vous ai pas parlé des autres personnages de ce livre mais c'est parce que Saul Karoo est le centre de leurs vies à eux ... Nous les connaissons peu finalement, tout comme Karoo...

Leila et Billy les personnages secondaires de la vie de Karoo... Qui sont pourtant " les essentiels " de son histoire ...

Il n'y a peut être que son ex femme Dianah qui est un peu comme nous les lecteurs à vouloir secouer Saul et aussi Cromwell qui représente à lui seul le monde particulier du cinéma dans ce qu'il a de plus superficiel et mercantile.

Un livre qui restera dans ma mémoire de lectrice longtemps ! Un sacré personnage !

Sans nul doute l'auteur c'est fortement livré dans ce roman. Hélas il ne peut nous en parler, il est décédé peu de temps après avoir écrit ce livre.


Je ne peux que vous conseiller cette lecture qui
vous bousculera, vous choquera, vous hébétera et vous énervera peut être...

Faites vous votre propre avis et faites connaissance avec Karoo !

Et venez me lire sur mon blog ;-)
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Saul Karoo , fume trop, boit trop, souffre de nombreux maux. C'est un égoïste, un décalé de la réalité, Attendrissant, et incapable d'avoir des sentiments. Il boit pour essayer de s'enivrer, un verre ne suffit plus, il lui en faut plusieurs, car l'alcool ne lui fait plus d'effet. Je ne suis pas saoul, je bois un peu trop, mais rien de grave. Corrigeur de script pour film pour grand écran c'est un as en la matière. Un jour en visionnant un film qu'il doit corriger, une révélation va lui faire prendre conscience de sa défaite vis-à-vis de tous ses démons. Dès lors, il mettra tout en oeuvre pour se racheter .C'est à la fois la descente aux enfers avec humour ,tristesse , et en même temps beaucoup de pitié.
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