En 3 mots… Soi, oreille, néant
Impressions de lecture... Ce roman est une totale réussite ! C'est un livre terriblement enthousiasmant ! Plein de pertinence et d'impertinence. L'auteur réussi avec talent à marier humour et tragédie. Mais plus que cela en vérité, il nous livre une oeuvre d'une richesse formidable, qui mêle la trajectoire personnelle d'un homme, Saul
Karoo, et la dimension mythologique d'un destin, la scanographie d'une époque, de notre société et ses travers (la consommation, le matérialisme, le souci du paraître, le jeunisme, l'empire du vide etc.) et un voyage fantastique, symbolique, dans la psyché humaine. J'y ai vu et savouré tout cela mais le livre est impossible à réduire, il ne rentre dans aucune case et déborde du cadre. Je vais quand même essayer de jeter ici mes impressions et bribes d'analyse avec l'espoir affiché (revendiqué !) de vous transmettre mon enthousiasme.
Commençons par la couverture, elle aussi diablement enthousiasmante ! (ce sera le maître mot de ce billet ! non, promis, je vais me creuser la cervelle pour éviter d'en abuser). Cette couverture, déjà, crée la curiosité et le désir tout en étant en adéquation avec l'oeuvre (ce dont on ne peut se rendre compte que quand on a terminé le livre bien évidemment et qui devrait être l'objectif de toutes les couvertures). Ce qui attire l'oeil en premier, bien sûr, c'est sa couleur : dorée-bronze miroitant. Puis le titre : le nom du héros en lettres majuscules noires tellement énormes qu'elles ne peuvent tenir sur une seule ligne, le nom se découpe en deux syllabes très graphiques et qui sonnent presque comme un cri :
KA-ROO. Sous ce cri, cet appel, deux hommes sans têtes – mais avec cravates – ont l'air de se battre. Pas de visage sur cette couverture ? Pas vraiment… Si vous inclinez le livre face à vous, vous apercevrez votre reflet un peu flou. Je n'en dirai pas plus, le procédé est assez frappant…
L'histoire commence sur un élément que j'ai envie de qualifier de semi-fantastique ( je parle ici du genre fantastique ; l'irruption du surnaturel dans la réalité, entraînant une hésitation entre le possible et l'impossible), semi-symbolique (et oui, je vous l'ai dit :
Karoo est inclassable) : le héros peut boire autant d'alcool qu'il veut, même dans des quantités affolantes, sans en ressentir le moindre effet. Il ne connaît plus l'ivresse. le reste du récit ne bascule pas dans le fantastique. Mais l'auteur explore les limites entre le monde réel et le fantasme. Il est question notamment de la confusion entre la réalité et la fiction (cf. p.566), thème fort du roman. le héros est scénariste, c'est donc un auteur qui travaille avec l'imaginaire et la fiction. Il a une certaine aptitude à (se) mettre en scène et à (se) raconter des histoires. Mais il n'est pas le seul, les autres personnages aussi, et nous-même. Nous sommes tous un peu scénariste de notre propre existence et notre société (ou bien est-ce simplement la vie ?) nous pousse à être tous un peu comédiens et créateurs d'histoires et d'images...
Pour lire la suite rdv sur http://quelscaracteres.eklablog.com/
karoo-de-steve-tesich-a117921040
Lien :
http://quelscaracteres.eklab..