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sur 1531 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je voudrais d'abord rendre hommage à mon libraire, qui ne s'appelle pas Amazon et par la même à tous les libraires. Il existe une petite librairie à Nîmes, un bijou de petite librairie à l'ancienne que tous les lecteurs Nîmois connaissent je pense. Je rentrais un jour dans cette librairie, comme tant d'autres fois et je demandais à mon libraire un livre de Gabriel Garcia Marquez que je n'avais pas lu. Hélas, il ne l'avait pas.
En manque de livre, de lecture, d'auteur, de rencontre et d'humanité, presque la larme à l'oeil, pas loin de chavirer dans le matérialisme rédempteur en allant m'acheter une connerie très vite oubliée, je lui demandais un conseil: un livre s'il vous plait ....
Et mon libraire qui connait son métier parce que c'en est un, me tendit " Karoo "
Plait il ?
Je ne voudrais pas vous dire ni quoi ni comment mais ce livre est à lire. Je ne vais pas vous le raconter, vous pouvez lire la dessus partout mais ce livre est et sera à mon avis, car il n'a pas fini de faire parler de lui, un très grand livre.
Karoo, homme cynique, odieux, vaniteux sans en avoir l'air, finira par se confronter à quelque chose d'immense qui s'appelle peut être " l'amour " oui mais l'amour absolu, celui qui désintègre l'ego pour ramener l'homme à la matrice immense qu'est l'univers. Et par la même logique, Karoo est partout, il est en nous, veillons à ne pas nous en apercevoir trop tard.
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Ce livre, dont la présentation plus que soignée m'avait déjà intriguée, m'a été conseillé par mon collègue comme suit: "Lis, tu vas adorer, c'est affreux." Et voilà, que sur la plage, le sable entre les orteils, je suis entrée dans l'univers de Steve Tesich et rien n'a pu m'en détacher du tourbillon Karoo.
Cynique, érudit, drogué, philosophe, débris social, génie à ces heures perdues, on adore détester cet anti-héros fascinant qui pose son regard féroce sur notre société de plus en plus pressée.
Un roman coup de poing qui m'a aussi fait découvrir les géniales éditions de Monsieur Toussaint Louverture. Ces 600 pages de jubilation grinçante passent comme 20 dans votre vie et s'établissent comme un nouveau monument de la littérature américaine.
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Attention, pépite ! Les éditions Monsieur Toussaint Louverture nous offrent la traduction du roman d'un dramaturge et scénariste publié à titre posthume aux USA en 1998. A travers le personnage tragi-comique de Karoo, Steve Tesich, d'origine serbe, règle ses comptes avec une Amérique qui l'a accueilli mais aussi déçu… Karoo est un scénariste-nègre très demandé à Hollywood. Incapable de créer une oeuvre, il est en revanche très doué pour faire rentrer des scénarii défaillants dans les canons hollywoodiens. La cinquantaine égoïste et alcoolique, Karoo refuse toute intimité avec les siens, cause de sa rupture avec sa femme, et de sa distance avec son fils adoptif. Cynique, veule, mais hyper-lucide sur sa déchéance, il n'est pas non plus dupe de l'hypocrisie de son milieu. Un incroyable hasard (le destin ?) va mettre sur son chemin une femme qui, croit-il, lui apportera l'occasion de racheter toutes ses fautes. Un instant arrivé à un point d'équilibre proche du bonheur, mais pour une fois peu clairvoyant, il déclenche une catastrophe que le lecteur lui, a vu arriver avec incrédulité…. Récit d'une chute, critique acerbe du mode de vie américain, satire de l'entertainment hollywoodien, cet épais roman, sarcastique et émouvant, se laisse dévorer d'une traite.
Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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Parfois ma lecture d'un roman tient au détail. Ici, avec la parution posthume du roman de monsieur Tesich, auteur serbo-américain, ce n'est pas les prix ou les critiques dithyrambiques qui m'ont convaincue. C'est une bricole dans la présentation du livre -version brochée- : on compare Karro aux ouvrages de Easton Ellis. Je voue à ce dernier une admiration mêlée parfois de haine depuis des années. Bref, je suis fascinée par son travail. Et quand on compare un inconnu -pour moi- à l'écrivain, je ne peux généralement pas m'en empêcher, il faut que je vérifie moi-même ce qu'il en est. Ce fut le cas ici, surtout que le résumé pouvait laisser présager du pire comme du meilleur...

Beaucoup de lecteurs semblent avoir apprécié essentiellement le premier tiers du roman. Nous faisons alors connaissance avec notre personnage/narrateur : Saul Karoo. Tout un monde de vacuité et de cynisme vain nous explose alors au visage. Un anti-héros comme on peut en voir régulièrement dans la littérature américain depuis les années 80 : détestable, vide, pitoyable et finalement presque attachant dans sa grotesque humanité. Ensuite, une partie des avis reproche au livre de sortir de ce cynisme pour tomber dans un récit plus mou, moins féroce et parfois -ô comble de l'horreur- sentimental. La fin -déjantée et tragique- a réconcilié certains lecteurs avec le roman.

Quant est-il de moi ? Et bien c'est un peu l'inverse. Si j'ai pu apprécier l'humour présent au début du roman et la qualité de l'écriture, je n'ai cessé de me dire : mon dieu encore un récit qui porte le cynisme en bandoulière, qui se veut peinture d'une société pathétique toussatoussa. Sauf que Easton Ellis l'a tellement bien fait que j'ai tendance à m'essouffler rapidement sur le sujet. Puis le roman m'a prise par surprise. Ce que les autres ont vu comme la mollesse centrale du bouquin, je le vois comme le symptôme que Karoo est un chef-d'oeuvre, oui n'ayons pas peur des mots. Ce sentimentalisme, cette pseudo-rédemption porte en elle-même la critique de la mécanique précédente. Tesich ose tout détruire même le début de son roman. Et au moment où tout cela risque de tourner en rond, on comprend -avant le narrateur- l'anagnorèse qui va bientôt surgir. La férocité revient puissance dix mille et l'ouvrage se termine dans un délire mythologique hallucinant qui justifie tout le reste.

Alors non, ce roman n'est pas reposant, il n'est pas simple d'accès vu la densité du récit, vu son foisonnement littéraire. Mais quand j'ai refermé l'ouvrage, j'ai eu une seule pensée : la littérature est loin d'être morte et c'est bien rassurant.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Entre Tropper et Houellebecq, ce roman m'a ébranlée : extrêmement bien écrit, d'une grande intelligence mais aussi d'un terrible cynisme. Portrait d'un intellectuel new-yorkais très lucide sur lui-même, sur les autres et surtout sur son détachement sentimental à l'égard de ses proches. À lire absolument.
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« La vérité, me semble-t-il une fois encore, a perdu le pouvoir, du moins le pouvoir qu'elle avait, de décrire la condition humaine. Maintenant, ce sont les mensonges que nous racontons qui, seuls, peuvent révéler qui nous sommes. »

Phrase subtilement imprimée sur la tranche de l'ouvrage, le ton est donné. Tenir Karoo entre les mains, ce n'est pas seulement tenir un livre. C'est toucher un bijou, un véritable objet, peut-être même une relique. « L'ouvrage ne mesure que 140mm de largeur sur 195 mm de hauteur. Pourtant, la chute qu'il raconte est vertigineuse. »
Après le cultissime Dernier stade la soif et le non moins surprenant Op Oloop, l'éditeur (auquel je commence à vouer une véritable adoration) Monsieur Toussaint Louverture nous livre ici une nouvelle pépite.Paru aux Etats-Unis en 1998, deux ans après la mort de son auteur Steve Tesich, il aura fallu attendre jusqu'à aujourd'hui pour enfin savourer ce roman dans sa version française.Karoo, c'est un peu la tragédie d'une époque; la chute du mur de Berlin, l'effondrement de l'empire Ceausescu, le monde se redessine… Et notre anti-héro, protagoniste de l'histoire, est comme une « balle perdue » de cette fin des 90's.
Saul Karoo donc, la cinquantaine, bedonnant, la santé vacillante, égoïste, sans compassion pour ses semblables mais surtout, menteur invétéré. Script doctor pour Hollywood, il arrange sa vie comme les scenarii qu'il retravaille. Coupant des passages, en écrivant d'autres et reléguant des personnages centraux au rang de second rôle (son fils, par exemple, avec qui il lui est impossible de passer du temps, et de ce fait, nouer toute relation paternelle). Ainsi, il rogne de sa vie toute la complexité et l'intégrité des choses pour les réduire à leur plus grande simplicité, même si la morale doit en prendre un coup. Et de sa logique souvent complètement décalée de la réalité, en résulte que notre pauvre Saul, est justement (et sans mauvais jeu de mot) Saul contre tous.
Ajoutons à cela son étrange maladie: qu'il boive un ou vingt verres de vodka, il reste irrémédiablement sobre – le déni est systématique et rémanent dans sa vie – l'obligeant à simuler l'ivresse pour ne pas susciter l'étonnement de ses proches.
La première moitié du roman nous fait ainsi découvrir la personnalité de cet homme dans sa vie quotidienne new-yorkaise, ignoble et malsain, parfois minable mais abominablement drôle; un homme dont « personne n'a jamais rien tiré de bon du fait de [le] connaître. »
On finit alors par éprouver de la compassion pour Saul, qui finalement, est de ces hommes dont on aime connaître l'existence pour nous conforter dans la pensée que nous, lecteurs, sommes en définitive des gens biens.Et de la compassion on en ressent d'autant plus par la suite, lorsqu'une révélation inattendue va pousser Karoo à, pour la première fois, se racheter. Mais, comme si toute bonne action mérite en amont un mauvais coup, Saul va devoir malgré lui, remanier et mutiler un dernier film. La destruction d'un chef d'oeuvre amorce alors la lente chute de notre (anti)héro.
On découvre alors que le « Saul Karoo authentique [existe] » et que lui-même semble s'ignorer et se surprend à faire preuve de bonté et d'une once de moralité. Mais le naturel reprend toujours le dessus, et « être heureux, décider d'être heureux est une chose. Mais persévérer dans le bonheur en est une autre. »Surprenant mélange d'amour et de passion, de misanthropie et de dédain. Karoo vous fera frémir de plaisir jusqu'à la dernière ligne (et son étonnante conclusion).
Car finalement, il est un peu comme vous est moi, Saul, un être un peu déboussolé, un brin manipulateur, mais pathétiquement humain.Il est de ces livres qui vous donnent un pincement au coeur une fois le point final donné. Il est de ces livres que l'on range à une place privilégiée dans sa bibliothèque, histoire de les avoir constamment à l'oeil. Il est de ces livres qui nous invite à les relire une seconde, puis une troisième fois… Il est de ces livres saisissant que l'on oublie pas et qui nous donne l'étrange satisfaction d'avoir mis la main sur un chef d'oeuvre.
Karoo est l'un de ces livres.
Lien : http://vagabondssolitaires.w..
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J'espère vraiment que le phénomène de la liseuse et des e-books ne mettront pas un terme au livre papier. Comment aurais-je pu flasher sur Karoo sans accroche visuelle ? Son design épuré, naturel, tout en simplicité a tout de suite attiré mon attention parmi toutes les autres couvertures ternes ou trop colorées et souvent peu séduisantes.
Une belle couverture couleur sable en relief, du papier d'une douceur rare, bref un très bel objet très agréable au toucher, bravo aux éditions Monsieur Toussaint Louverture.
Le petit truc en plus, sur la toute dernière page : la liste des caractéristiques matérielles du livre, type de matériaux employés, type de police d'imprimerie, les dimensions :

« L'ouvrage ne mesure que 140 mm de largeur sur 195 mm de hauteur. Pourtant, la chute qu'il raconte est vertigineuse. »

Et voilà comment on achève de convaincre la lectrice que je suis de rentrer chez elle le livre en main.

Saul Karoo travaille dans l'industrie du cinéma. Son rôle est de réécrire des scénarios peu convaincants et de transformer des navets en chefs d'oeuvre. Sa renommée dans le milieu n'est plus à faire, il est riche, reconnu, tout semble aller pour le mieux.
Mais Saul Karoo n'est pas ce qu'on pourrait appeler un modèle de vertu. Séparé de sa femme qu'il a trompé à de nombreuses reprises, il évite soigneusement tout contact avec son fils, ne cesse de boire, ment comme un arracheur de dents et, disons le franchement, se comporte comme un gros porc.
Jusqu'au jour où il est atteint d'un phénomène curieux : Karoo ne parvient plus à atteindre l'ivresse. Il a beau picoler comme un trou, il reste sobre. C'est toutefois grâce à cette curieuse maladie qu'il va enfin prendre conscience de son comportement odieux. Il va alors décider de se racheter une conduite, d'obtenir le pardon de ceux qui finalement comptent pour lui. Mais le destin lui refusera la rédemption et lui préférera le châtiment.

Gros coup de coeur pour ce sublime roman d'un auteur malheureusement disparu.
Pourtant je ne cache pas que je commençais à trouver la première partie un peu longue. On y fait la connaissance de Saul, de son entourage, de sa vie, de sa mentalité. le récit, effectué à la première personne, nous permet d'accéder à ses pensées les plus intimes. Saul nous fait part de ses réflexions sur la société dans laquelle il évolue et se fait aussi son propre critique non sans humour. Saul est un personnage très cynique, il ne semble pas avoir de scrupules et prend tout à la légère. Mais Steve Tesich le fait évoluer subtilement vers la prise de conscience.
D'après les critiques que j'ai lues, beaucoup de lecteurs ont de loin préféré cette partie au reste du roman qu'ils ont trouvé plus fade. Je ne suis pas du tout de cet avis. J'ai adoré la suite du récit et son progressif glissement vers le tragique. On sent qu'il va se passer quelque chose de dramatique. J'ai essayé de deviner où l'auteur voulait m'emmener mais il a vraiment réussi à me surprendre. J'ai fini par prendre Saul en pitié, il m'a vraiment fait mal au coeur. Et lorsque le châtiment survient, l'auteur bascule de la première personne à la troisième. J'ai ressenti ça comme une distanciation punitive, une façon de symboliser le rejet de Saul, de le repousser encore plus mais aussi une manière de montrer qu'il n'est plus celui qu'il était.
Ce roman souligne à quel point les gens ont le pardon difficile et à quel point il est compliqué de faire oublier ses erreurs passées. On peut corriger un scénario de film très facilement mais lorsqu'il s'agit de la vie d'une famille il en va tout autrement.
Steve Tesich était un auteur vraiment talentueux, son texte est très bien écrit, habilement mené, bourré de réflexions intelligentes mais aussi d'humour. Une réussite complète.
Le texte original date pourtant de 1996. La France aura du attendre 2012 pour enfin le découvrir. Un autre roman de Steve Tesich semble prévu pour 2014. Je l'attends avec impatience.
En tout cas, un grand merci et encore un grand bravo aux éditions Monsieur Toussaint Louverture pour nous avoir permis de découvrir un auteur de talent.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Excellent roman! Mais dommage qu'à la fin, on ressente un peu de longueur à voir le dénouement de cette triste histoire. Sinon, la majeure partie du livre est un pure chef d'oeuvre pour ma part.
Je pourrais mettre, presque tout le livre, en citation tellement c'est magnifique. Dommage qu'il ne puisse pas y avoir de nouveau livre de cet auteur...
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Au premier abord, j'ai été un peu déconcertée par le personnage principal qu'est Saul Karoo. Un personnage, qui semble dépourvu d'humanité, car il est un adepte du mensonge et de préférence avec son entourage proche. Il est aussi très égoïste.
Son métier est "repriseur" de scénario pour le cinéma.

Finalement, au fil des pages et des événements, ce personnage semble s'humaniser..
C'est un compagnon de lecture avec lequel on rit de certaines situations, et que l'on prend en amitié lors des épreuves qu'il est amené à surmonter.

C'est un récit plein d'ironie, de comique de situation. Je me suis délectée de ce roman, heureusement qu'il fait 600 pages. J'ai été tout de même un peu triste de refermer ce livre et de laisser Mr Karoo.
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Karoo est un véritable trésor de la littérature. J'ai tout aimé : le style, le personnage, l'histoire, l'ambiance... Un roman poétique, dans lequel j'ai aimé me perdre.
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