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sur 776 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sylvain tesson, dans ce très bel exposé emprunt de sincérité, nous livre la philosophie de sa vie. Par les innombrables voyages au cours desquels il se fait l'égal de la nature, refusant tout moyen de transport moderne, tolérant tout de même le vélo, il nous montre comment il lui devient possible d'agir sur le temps et d'entrer en communion avec la nature. Il justifie son besoin de voyager par cette énergie qui l'habite, qui le brûle, qui l'amène à partir. il explique clairement les conditions de vie du vagabond moderne.

Par cet écrit, il nous livre sa vision de la vie, ses choix, ses envies, il communique son besoin de solitude, son désir de terminer sa vie en solitaire, sa soif des grands espaces, son profond respect pour la nature, les expériences qui justifient ses choix, véritable démonstration accompagnée d'exemples et d'anecdotes qui aident à comprendre le personnage.

Si, certains passages tels que les mentions d'auteurs qui ont pu guider son écrit et quelques passages répétitifs, ou encore quelques lignes durant lesquelles Sylvain Tesson s'envole dans une prose philosophico littéraire difficile à assimiler parfois, d'autres chapitres sont passionnants : j'ai beaucoup aimé son exposé sur sa condition d'alpiniste incorrigible qui l'a amené à escalader églises et cathédrales, tours et bâtiments, j'ai parcouru avec grand intérêt le chapitre consacré aux bivouacs et aux activités auxquelles il se livre durant ses périples.

Je n'ai pu m'empêcher d'imaginer le vagabond qui pense en marchant, et je suis persuadée que ce livre, il était bien inscrit dans son esprit, bien avant d'être couché sur le papier.

Cet écrit court mais profond et édifiant qui permet de cerner le personnage, je ne l'oublierai pas. Il m'a vraiment donné envie de poursuivre la lecture des aventures d'un homme à la personnalité hors du commun.
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Le monde est immense, et moi je suis grave à la bourre. Ça va faire un mois que j'ai fini ce petit traité et je suis à peine en train d'écrire ce billet. Shame on me !

D'un autre côté, avec Tesson, c'est toujours la même chose, je me dis qu'il faudrait vraiment mais vraiment vraiment vraiment que j'arrête d'écrire des billets dans lesquels je dis des trucs qu'après je fais pas, ouais, que je me sorte les doigts de quelque part et que je me mette un bon gros coup de pied au même endroit. C'est vrai merde, c'est quand même très con de se mettre soi-même en situation d'échec et de dire des trucs (ou pire, d'écrire des trucs) qu'on ne va pas faire et qu'on va regretter de ne pas faire et qu'on va se dire que merde il faudrait les faire etc etc… Bref, vous voyez le topo.

Par exemple, quand j'ai fini de suivre Sylvain sur les chemins noirs le 31 décembre dernier, j'ai trouvé judicieux - vu la période - de prendre la résolution pour l'année qui venait de partir moi aussi sur les petits sentiers, de faire le vide dans ma tête, d'écouter le silence, de me sentir toute petite face à l'immensité du monde et aussi de renifler la nuit sous les étoiles. Je n'imaginais pas une traversée de la grande diagonale du vide non plus hein, faut pas pousser (ne pas se mettre en situation d'échec je disais) mais juste un truc à mon niveau, je sais pas moi, une semaine sur un petit bout du Chemin de Compostelle, le plateau du Larzac, Conques, l'Aveyron, bref, du possible, du faisable, du balisé, du pas loin de chez moi en plus. Résultat des courses : l'année n'est plus si nouvelle que ça et qu'est-ce que j'ai fait de tout ça ? Rien. Procrastination sors de ce corps !! Va me falloir un exorcisme là, un sévère en plus.
Alors oui évidemment, je peux me trouver toutes les excuses du monde, j'avais un peu les chocottes de le faire toute seule (hou la peureuse ^^), j'ai mal au genou, je dois me faire enlever un kyste (hou la vieille ^^), je me suis heurtée à la bitchitude de la vie (ouais ben justement c'est l'idée, évacuer en marchant), il a fait trop chaud cet été (hou la suante ^^), il va faire trop vite nuit maintenant (hou l'emmerdeuse ^^). On est bien d'accord, tout ça, c'est du flan, excuses rejetées. Des plumes et du goudron, voilà ce qui m'attend et ce sera bien mérité. J'ai encore 2 mois pour éviter ça, Ô Tesson tu me fous la pression !

Pour en revenir à ce petit traité, il reste dans la lignée tessonesque, ça marche, ça pense, ça bivouaque, ça médite, ça lit, ça marche encore et encore, et parfois même ça prend le train, la moto ou ça grimpe sur le dos d'un cheval. Tiens, ici ça boit un peu moins qu'ailleurs, ou alors c'est pas écrit, on n'est pas obligé de tout écrire non plus. Quoi qu'il en soit, ça bouge, ça s'agite, ça ouvre les yeux, ça explore, ça découvre, ça s'émerveille ou ça se désole, et ça rencontre. On devrait tous faire un stage de Tesson au moins une fois dans sa vie moi j'dis.
D'ailleurs ici, on a carrément un mode d'emploi, surtout à partir du chapitre 11, franchement c'est facile, y'a qu'à tout faire comme c'est écrit. On a même la playlist des bouquins à emporter avec soi, que demande le peuple ?

Du coup, vous me voyez venir, puisque ça à l'air si simple, j'ai plus d'excuse et je vais être obligée de redire un truc que je vais très certainement regretter un jour : moi aussi je vais le faire (marcher et/ou me retirer quelques temps dans une foutue cabane). Et je vais en rajouter une couche : y'a un endroit où je dois absolument aller, le lac Baïkal, o-bli-gé ! (naaan mais quelle conne, quelle conne ! c'est pas possible ! dans quoi je me suis encore fourrée ? en plus des plumes et du goudron je vais finir au pain sec et à l'eau et privée de dessert pendant 78 ans ! Si c'est pas chercher les emmerdes ça…)

Conclusion, lire Tesson ça motive mais attention, ça fout les j'tons. Dépasse toi toi-même et le ciel t'aimera. Mouais, affaire à suivre ;)
Lien : https://tracesdelire.blogspo..
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Un "ancien" récit de Sylvain Tesson, l'homme aux Quatre cents coups et prolifique.
Contrairement à des récits plus récents, celui-ci reste humble. J'ai aimé l'évocation du marcheur romantique dix-neuvième et les références qui vont avec. Mais aussi la part accordée à cette science ici mise à l'honneur et souvent délaissée : la géographie physique.
Tesson raconte sous la forme d'un traité ses aventures de marcheurs, de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. Il reconnaît avoir couru de monts en vallées au nom de l'Humanisme, avec la soif des rencontres mais celles-ci l'ont vite fait déchanter. le constat de civilisations menées par la "testostérone", comme lui-même l'ecrit, l'a vite poussé à chercher les contre- allées, "recourir aux forêts" pour fuir cette vision peu glorieuse et effrayante de l'homme qui soumet la femme aux quatre coins du monde.
S'enfoncer dans les bois devient une salvation devant un tel spectacle, mais avant il a eu le courage de provoquer intelligemment certains hommes sur son chemin.

La dernière partie du traité est consacrée à sa traversée russe, sur le dos d'une moto puis à sa passion pour l'escalade de nombreux édifices français, ceux d'avant les parois de verre. On suit donc ces visites guidées (plutôt nocturnes) des églises principalement gothiques où tout se déroule dans la grimpe, à la verticale. C'est vertigineux ! Et tellement plaisant.

Tesson rompt avec l'esprit convenu, il se laisse aller à écouter ses désirs sans nuire à qui que ce soit, et en cela son anarchie est séduisante. Il écrit comme il pense, à deux mille à l'heure, le cogito va bon train chez lui mais il ne procrastine pas, il agit, se cale dans le hic et nunc.
Son écriture déborde de vie, à moins que ce ne soit sa vie qui déborde maintenant d'écriture ? Toujours est-il que ce traité des années 2000 m'a beaucoup plu, il s'ouvre et ne se lâche plus. Lecture éclair. Tesson traduit avec justesse ce qu'il se passe lorsqu'on se lance à corps perdu dans la marche. Une énergie fabuleuse et presque démentielle envahit celui qui ose se livrer à cette expérience. Tesson a du talent pour restituer ces sensations et cette plénitude.

Un livre qui donne envie de reprendre son sac à dos sur le champ !
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Une lecture éclair pour ce petit traité dont la profondeur du propos en fait nécessairement un grand livre.
Sylvain Tesson parvient toujours à m'intéresser à sa quête incessante du vagabondage.
« J'aimerais réhabiliter cette façon de traverser l'existence, en liberté, avec une plume au chapeau, un brin d'herbe entre les dents et des poèmes aux lèvres. » Voilà qui est bien dit.
Rêvasser en marchant, réfléchir en marchant, aussi à dos de cheval, grimper aux édifices, aux églises, se hisser sur les toits, se tirer des centres urbains, se réfugier dans des cabanes au plus profond des forêts, fuir l'humanité le plus souvent possible, c'est ce mantra que l'on retrouve dans tous ses ouvrages. Et je ne m'en lasse pas...
Lorsqu'on souhaite sortir du romanesque, c'est Sylvain Tesson qu'il faut lire...
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C'est la première fois que je fréquente la plume de Sylvain Tesson après avoir entendu sur le personnage tout et son contraire.
Ce fut une bonne surprise. A n'en pas douter, l'homme a du talent. Il manie le verbe aussi bien qu'il promène son regard sur les chemins du monde. On sent en lui la même jubilation face à la page blanche que devant les chemins de traverses. Ce livre, est une succession de réflexions sur le nomadisme romantique. Elles sentent l'escarbille d'un feu de bivouac, la souffrance du pas supplémentaire, l'émerveillement face à un paysage de hasard. Elles ont parfois le panache des grands vents qui balayent les steppes, la profondeur du temps qui passe au rythme de la marche, la légèreté du pas dépouillé de celui qui voyage par monts et par vaux. Toutes choses qui devraient nous aussi nous faire bondir sur nos pieds et quitter nos vies confortables et rangées pour prendre la route comme on prend le maquis, pour résister à se monde qui se consume plus encore qu'il ne se consomme.

Mais hélas, il y a dans ces pages, un double mouvement qui met mal à l'aise. On en vient finalement à s'interroger sur la raison d'être de ces réflexions ou plutôt de leur publication. Sylvain Tesson, fait ici l'éloge du marcheur solitaire non sans faire preuve d'un certain dandysme misanthrope. Il démontre la grandeur du vagabondage , témoigne de la poésie de la vie de bohème tout en espérant, finalement que peu de personnes mettent leurs pas dans les siens. Malgré cette ambivalence du propos, souvent asocial et acerbe sur ses contemporains, l'auteur signe de bien belles pages.

Pour le voyageur de salon que je suis, ce fut un bon moment et je l'en remercie.
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Dans 11 chapitres (11 thèmes), l'auteur nous parle de ses aventures dans des régions proches ou des pays lointains.
Il partage sa vision du monde, des êtres, de la nature, des reliefs, du vagabondage...
Il aborde une infinité de sujets avec son talent habituel. Langage soigné, poésie, vocabulaire riche et précis, une fois de plus j'ai été enchantée, captivée.
Un livre magnifique, un délicieux moment de lecture.
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C'est une première incursion dans l'univers de cet auteur assez réputé. J'avais envie d'évasion, d'un essai qui me fait me sentir toute petite.
Pari gagné avec ce petit traité. L'auteur nous raconte ses pérégrinations à travers les continents, à la rencontre des hommes hors le monde et surtout de cette nature sauvage, indomptée qui l'a invité à se fondre en elle le temps de quelques jours, semaines, mois.
Des steppes sibériennes aux clochers des églises, il explore les lieux inconnus du commun, là où nul n'a mis les pieds. Il grimpe et surtout marche. Car il n'y a selon lui qu'en marchant qu'on se connaît soi-même. Vagabond en perpétuel mouvement, il nous donne envie de ralentir la course du temps et de prendre la mesure de l'immensité du monde, de la puissance de la nature, de sa beauté intrinsèque surtout que l'on oublie bien trop souvent de regarder attentivement.
Un essai à lire et relire, chez soi ou dans un lieu insolite au coeur de la nature.
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Cet ouvrage "Petit traité sur l'immensité du monde" porte très bien son nom.
Dans un style clair et agréable à lire, Sylvain Tesson nous propose une réflexion sur la figure du voyageur, randonneur, "wanderer" comme disent les Allemands. A travers des chapitres relativement brefs, nous sommes emportés en voyage avec l'auteur dans sa réflexion à la fois sur la modernité et sur le détachement du monde.
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C'est dangereux de lire Tesson inexorablement l'envie vous prend de partir de part les chemins déserts un maigre balluchon pour tout bagage et l'adhésion a cette devise : "l'enfer c'est les autres, l'enfer c'est de vivre avec".
Il faut un grain de folie pour y parvenir ou tout simplement savoir que l'on se met en danger mais que l'on peut revenir sans risque.
À défaut de partir il est bon de se fondre dans ces pas de vagabond qui de l'ascension d'une cathédrale au désert Russe nous rappelle que marcher est la seule guérison au désespoir.
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Petit livre, court, rapide et facile à lire. Il ne se passe pas grand chose pour être honnête, mais c'est joliment écrit ce qui en fait une lecture bien agréable. C'est une bonne pause dans une journée froide et grise, posée avec des plaids, des coussins et une tisane en mode cocooning bien au chaud.
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