Un fort joli texte d'amitié et d'hommage confraternel d'un sculpteur-peintre,
Richard Texier [que je découvrais avec ce livre] à son aîné, l'artiste,
Zao Wou-ki, un peintre d'origine chinoise , étonnant , qu'un camarade, étudiant en architecture m'a fait connaître, il y a un grand nombre
d'années ! ...
Un texte qui exprime de la plus belle manière, à la fois l'Amitié, l'admiration, ainsi que tous les moments de complicités et d'échanges entre deux artistes... durant plus de 20 ans....
Portrait d'un créatif exigeant, resté simple, chaleureux, plein d'humour, de malice, offrant générosité et attention à ses proches, un sens sacré de l'amitié !...
J'ai pris également connaissance des cicatrices indélébiles de ce peintre, son départ de Chine, la mort prématurée de son père, lettré, persécuté par
le régime communiste ainsi que la période terrible de la Révolution culturelle.
"le petit Shanghaïen, dont la famille avait été persécutée par le communisme et humiliée par la Révolution culturelle, était parvenu au sommet de son Everest artistique. La France l'avait enfin reconnu comme l'un de ses peintres les plus valeureux. Il pouvait mourir en paix, son rêve était accompli et son père vengé. "(p. 33)
Un parcours artistique et humain exceptionnel. Un style fluide, vivant, racontant de façon très joyeuse le cheminement différent et parallèle de deux amis, les deux happés par les doutes et questionnements de
tout artiste !
Un moment heureux avec des êtres lumineux, qui offre par leurs oeuvres, Beauté et espoir... dans un monde souvent cruel !
"Le film que je lui avais consacré des mois plus tôt commençait ainsi :
Cet homme était un peintre, de cette espèce ancienne, croyant en la capacité de la peinture à saisir le mystère, l'essence du monde. Il sait tout de Monet et de ses nymphéas, de Matisse captivé par la couleur, de Pollock en action painting, de Soulages dont il fut le compagnon d'aventure, de
Joan Mitchell éblouie par la vie. Il aime tant la peinture, elle lui a tant donné. Il fut chinois, passionné, voyageur, lettré, mais le peintre en lui disparaîtra le dernier." (p. 151)