Un périple qui est surtout le survol de deux continents mais en tenant compte que, dans les années trente, voyager en avion était encore une aventure et le bon pretexte d'un livre.
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Déjà nous fuyons à tire d'ailes, sans avoir rien offensé. Nous fuyons dans un ciel de houris, fait d'écharpes vertes et roses, qui ne peuvent pas nous retenir. Très vite le gracieux tombeau a disparu à nos yeux. Nous voyons quelque temps encore le palais-forteresse dans une brume de lumière dorée, puis lui aussi s'efface. Je n'ai plus que la nostalgie que vous laissent, dans les musées, certains visages dont chaque trait s'est fixé dans votre mémoire, et qui gardent entièrement pour eux leur secret, s'ils en ont un.
Je n'ai jamais si bien éprouvé qu'aujourd'hui la vertu particulière de l'avion, cette rapidité avec laquelle il vous transporte d'une pensée à une autre pensée, à travers des espaces qui paraissent eux-mêmes participer à l'immatérialité du songe.