L’être humain est rusé comme une fouine et vous tuera allégrement plutôt deux fois qu’une pour un repas chaud. C’est ce qu’une longue observation des choses m’a appris. D’un autre côté, le ventre plein, une bonne récolte dans la grange, et du feu dans l’âtre, il n’y a rien de plus gentil, de plus généreux, personne de plus honnête qu’un homme bien nourri. Mais qu’on lui prenne sa pitance, qu’on rende son avenir incertain, qu’on lui fasse comprendre qu’il n’y a personne pour veiller sur lui, non seulement il vous tuera, mais il trouvera mille et une raisons pour vous expliquer que vous le méritez. Vous l’avez offensé, vous avez regardé sa femme de travers, vous avez refusé de lui prêter une hache, vous avez plus de terres que lui, vos haricots ont bien pris et pas les siens, et vous savez quoi d’autre ? Vous n’avez tout bonnement jamais écrit pour le remercier quand il vous a offert ce repas chaud, cette fois-là.
La route est silencieuse depuis longtemps. Elle n'est plus traversée que par les tourbillons de poussière les mois d'été.
Chacun s'attend à assister à la fin de quelque chose. Ce à quoi nul ne s'attend, c'est à assister à la fin de toute chose.
Un livre brûlé, ça me serre toujours un peu le cœur.
Ils disent souvent que leurs chamans savent voler. J’en ai connu, des chamans, ils savaient certainement boire mais aucun d’eux n’était fichu de voler.
Qu'est-ce qu'on a comme chance, quand on ignore qu'on a de la chance.
Chacun s'attend à assister à la fin de quelque chose. Ce à quoi nul ne s'attend, c'est à assister à la fin de toute chose.
Il aimait les idées plus que les hommes parce qu'elles étaient moins contradictoires.
La première nuit de gel au clair de lune, j'ai vu une aurore boréale tournoyer dans le ciel comme si Dieu étendait sa lessive -- à supposer que le Tout-Puissant dorme sur de la mousseline verte.
Notre bien-être dépend complètement de la planète, et que ce qui sous-tend vraiment le cours de l’évolution de l’espèce humaine n’est qu’un combat élémentaire pour se nourrir et s’abriter