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Ariel et Caliban, en une plume réunis.

Il y a chez Pacôme Thiellement une grâce et une joie qui tiennent à la fois de la légèreté et de la profondeur. Toute son oeuvre d'exégète, à la fois savante et populaire, contemporaine et antique, érudite et immédiatement accessible, en témoigne.

Pacôme parle à ses lecteurs comme le ferait un ami enthousiaste, il leur parle de tout. Des séries télévisées qui portent dans notre présent la forme des mythes du passé et les enseignements des sagesses hermétiques. Des chansons populaires et des musiques qui, de nos lèvres à nos têtes scandent au quotidien les mystères sans âge.
Tous les domaines et tous les temps passent au fil de ses livres et tout ce qu'il évoque s'éclaire : Twin Peaks, Frank Zappa, la gnose, Buffy. Tout est frappé de sens quand Hermès-Pacôme pose sa baguette d'or sur une note, un épisode ou un dessin.

Cette baguette d'or, c'est son secret que Pacôme nous livre dans ces pages. le secret d'une alchimie de larmes, larmes de joie et de douleur. le secret d'un labyrinthe qui le conduit tantôt du côté de Caliban et tantôt d'Ariel. Puck et Bottom par alternance.

Des sanctuaires du Japon aux rues de Paris, suivez Pacôme dans cette conversation, suivez sa voix. Il y a dans ce livre, radicalement différend de tous ses autres ouvrages - même l'on sent poindre dans Sycomore Sickamour les ombres qu'il explore ici - une tension parfaitement tenue, dans le style comme les thèmes, entre l'intime et l'universel. Il y a surtout la voix de Pacôme, le sentiment que chaque mot, de la première à la dernière ligne, s'adresse personnellement à vous. La voix d'un ami dans la nuit, un long dialogue que l'on parvient difficilement à interrompre. J'ai lu le livre d'une traite et déjà la compagnie de son auteur me manque. Sa chaleur et son intelligence.

Il y a chez Pacôme quelque chose que j'envie.

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Ce que j'ai ressenti:

▪️Transformation Alchimique…

Et si je voulais cette lecture, c'était pour ce titre. J'ai eu un coup de foudre, une attirance. Donc je voulais vraiment ce que je veux: ce titre. Pas un autre. Juste lire de l'or. Voir une transformation hors du commun. Sans doute, que la façon de voir et ressentir cette approche du bonheur est visionnaire. En tout cas, Pacôme Thiellement m'a fait forte impression avec cette lecture, parce qu'il y a de l'émotion brute née des malheurs de sa vie. Et il offre avec ce livre, des méthodes pour que malgré les épreuves, on puisse puiser des idées pour s'approcher du bonheur. Il y a un mélange d'intime et d'universel, d'émotions et de méditations, d'autobiographie et d'essai et c'est cet étrange « mix », qui en fait toute la magie. Je n'ai pas pu décrocher de ma lecture, je l'ai lu d'une traite et il m'a fascinée.

"Sans malheur, pas de bonheur.(…) le bonheur, c'est du malheur converti, transmuté, métamorphosé."

▪️Illusion de labyrinthe…

Parce que c'est tortueux la vie, les sentiments, il faudrait peut-être savoir où l'on va, ce qu'on veut, ce qu'on aime, ce qu'on sait, mais dans ce monde infernal, rien n'est moins difficile. La crasse est partout, le malheur est contagieux et le monde, un foutu enfer. Certes. Mais il y aura enfin un livre, qui fera écho dans mon petit monde pour les moments difficiles à passer (deuils, peines, trahisons, douleurs…). Inconsciemment, on sait qu'on sait, et là, je savais que ce que je lisais avait un sens et des résonances dans ma perception de cette vie sur terre, ou mieux encore que j'avais adopté quelques comportements et réfléchis à ceux à venir. J'ai emprunté le labyrinthe de Pacôme Thiellement, et j'ai suivi ces états d'âmes, ses références littéraires, son parcours humain…C'était beau et triste, inspiré et poétique, vivant tout simplement. Et quand je suis arrivée à la fin, il y a eu comme cette étincelle. Je n'ai pu m'empêcher de penser que ce livre est une merveille.

"Seuls les êtres généreux sont susceptibles de voir la Beauté dans ce monde. Eux seuls sont capables de vivre une vie réellement poétique. Mais leurs espoirs sont sans cesse mise en pièces par la réalité. Leur joie de vivre se ternit à mesure que la vie s'acharne sur leurs rêves."

▪️Un bijou littéraire.

Et si j'aimais vraiment ce que j'aime, alors je vous dirai que j'ai aimé passionnément cette lecture. Tellement aimé. Aimer Thiellement. J'ai trouvé un trésor, d'or qu'on ne voit pas, mais qu'on ressent. C'est tellement plus puissant et exaltant…J'ai été soufflée par ces pensées altruistes et bienveillantes, j'y ai trouvé du réconfort mais aussi de la force, et une inspiration pour ma vie personnelle. J'aimerai qu'il vous touche au même point. Je le souhaite de tout mon coeur. Que le bonheur vous inonde. Ce livre, c'est de l'or en pages. Magnifique.

"Si nous ne sommes pas capables de devenir le magicien de notre vie rêvée, alors personne ne le fera à notre place."

Ma note Plaisir de Lecture 10/10
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Propos sur le bonheur !

Tu croyais que c'était de l'or, mais ce n'était que du sable !

Je me suis peut-être un peu trop précipitée pour l'achat de ce livre, qui ne correspond pas à mes centres d'intérêt...

Pacôme Thiellement est un essayiste, poète, dessinateur, vidéaste et réalisateur découvert sur les réseaux sociaux. le litre de son ouvrage m'a interpellée et ce livre était conseillé par un ami.

L'auteur en décrivant ses malheurs, devient philosophe et donne ses solutions pour lutter contre la douleur.
Mais, j'ai trouvé ses expériences peu convaincantes (des déceptions sentimentales, amicales, le deuil du père...) : ce sont des douleurs que je trouve classiques, mais pas, comme le précise la quatrième de couverture, "des douleurs les plus vives".

Ses solutions : beaucoup de références à la bible et à la religion catholique, les philosophes chinois qui permettent, pour lui, de chasser le démon qui nous déprime. Et surtout prendre sa vie en main, aimer ce que l'on aime, et savoir ce que l'on veut !
Ses amis lui reprochent d'être un gourou, je le pense aussi, avec son ton sec, sentencieux, ordonnant, impératif.

Bien sûr, qu'il faut lutter quand on est atteint en plein coeur, mais les idées de Monsieur Thiellement me sont apparues superficielles pour des blessures très normales dans une vie. Que dire, lors de la mort d'un enfant, d'un conjoint, du chômage, de la faim, de l'isolement , du viol, du suicided'un proche ?

Je n'adhère pas aux propos de l'auteur sur l'art : pour lui, l'art n'est pas fait pour les boulimiques et devrait être vendu plus cher ! Sait-il les sommes qu'atteignent aux enchères les peintures ? Connait-il le prix d'un DVD ou d'un livre ! plus de 20 euros ! Les prix sont déjà exorbitants pour des faibles revenus... et les augmenter ne bénéficiera pas à l'artiste mais aux trop nombreux intermédiaires !

Un livre de pseudo-philosophie qui ne m'a pas convaincue, écrit dans un style simple, répétitif, par un bourgeois-bohème, comportant de nombreux changements dans la typographie sans raison...
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J'ai bien aimé cet essai autobiographique et ses réflexions sur l'art de prendre en charge sa vie et de transformer en or (sagesse et sérénité sans cesse à reconquérir) le malheur inhérent à la condition humaine.

La référence aux "sans roi", ou gnostiques m'a un peu dérangée au début : elle ne m'a pas paru absolument nécessaire pour étayer la philosophie et l'éthique de Pacôme Thiellement, qui sont suffisamment convaincantes sans ce sous-bassement métaphysique.

Depuis qu'il y a des hommes, il y a des religions : les monothéismes, dernières nées, se sont manifestées avec une telle intolérance que je suis dégoûtée des crédos de toute sorte, et des systèmes qu'on échafaude dessus. Pourtant le gnosticisme a sur eux la supériorité de fonder le salut de l'homme sur l'expérience directe de la divinité et sur la connaissance de soi. Cela ouvre, il est vrai, des horizons plus larges que les croyances fanatiques reposant sur la culpabilité et l'exclusion d'autrui.

Et puis peut-être avons-nous besoin de faire reposer notre univers sur de splendides histoires dont l'erreur, de toute façon, ne sera jamais démontrée.

Pascal nous dit que certain pari ne saurait être démenti. Vision pragmatique, cynique, que sa soeur Jacqueline n'aurait pas approuvée.

Mais irréfutable.

Alors pourquoi pas le gnosticisme et les Sans roi ?

L'auteur titille quand même la curiosité, il s'y prend fichtrement bien et ce qu'il expose semble moins "hors sol" que le récit habituel : celui d'un Dieu qui crée un mâle, Adam, sans la femelle, et se rend compte soudain qu'il manque quelque chose (son plan avait dû prendre l'eau ou alors il s'était endormi dessus ) ; qui tire à la va-vite la partie manquante d'une des côtes de la créature ( ! ), puis abandonne les deux tourtereaux dans un soit-disant paradis, car les lieux ne sont pas sûrs, la preuve, il y a un serpent ! ; d'ailleurs puisqu'on aborde le sujet, il y avait bien déjà un bisbille entre le Tout-Puissant, infiniment bon, infiniment parfait, et l'un de ses anges, le pauvre Lucifer, ou je rêve ? ... C'est donc que le Mal existait déjà ? Pour finir, Dieu, loin de féliciter l'homme et la femme pour leur soif de connaissances, les aurait punis ?

Comment avoir confiance en un Dieu pareil ?

Une tel récit pèche en escamotant l'origine du mal et ni vu ni connu se rétablit péniblement (et malhonnêtement ) en introduisant en l'homme le péché originel (or nous avons vu que le mal préexistait à l'homme). Pourquoi alors ne pas aller chercher du côté des Sans roi ce qu'ils ont à dire sur l'origine du mal ?

Mais je persiste à penser que le livre aurait tenu la route sans tout ça : il est brillant, intelligent, étonnamment honnête : ça fait du bien qu'un homme livre ses tâtonnements et ses difficultés pour illustrer sa progression vers le bonheur. Il n'a pas la bien-pensance à la mode, appelle un chat un chat, n'accuse pas les vilaines femmes de castrer les hommes car, trompés par le mauvais "démiurge" (voir ce que signifie ce mot dans l'essai), ils se castrent eux-mêmes ; il lui arrive de dérailler carrément, mais c'est pour tirer des leçons de son hors route et se remettre sur la voie ( la folie n'est jamais souhaitable) ; mais la voie qui lui convient, pas celle qui lui est soufflée par le prêt-à-penser.

Aime ce que tu aimes, veux ce que tu veux, connais ce que tu sais, sois celui que tu es.

Pour vivre le plus possible en harmonie.

C'est le travail d'une vie.
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découvert par la précieuse contribution des éditions Massot lors de la généreuse opération Masse Critique Littératures : une avalanche de romans. mais ce n'est pas un roman. Pacôme Thiellement, journaliste, essayiste, nous parle de lui, de ses peines. avec son bagage culturel et spirituel, il se confie sur son côté obscur et nous fait don de ses réflexions.

cet homme barbu, (il a du vécu), nous présente, en couverture, un visage apaisé illuminé qui contraste avec la noirceur de l'arrière plan.
le décor qu'il plante c'est sa vie, sa jeunesse, ses trois amours (déboires amoureux et sexuel), sa dépression, l'amitié trahie, l'humiliation, la jalousie, sa folie, ses deuils, ses choix, sa compréhension de la vie et des rouages de la société.

ce qu'il nous explique ici, c'est l'origine de nos malheurs. il développe les concepts de preta, d'âme adventice, de Demiurge, de Sans Roi, qui ont fait l'objet d'un précédent livre, il le mentionne à plusieurs reprises. matraquage publicitaire ou invitation à en savoir plus ? ces idées sont ici suffisamment illustrées pour être comprises de tous sans recourir au tome précédent.

il livre ses combats :
- le végétarisme qu'il oppose au carnisme des chrétiens sur lesquels il s'acharne et qu'il décrit comme des mangeurs de viande, avides des souffrances animales,
- la télévision. je ne comprends ni ceux qui l'encensent, ni ceux qui la détestent, surtout s'il s'agit d'un inconditionnel d'une série américaine à laquelle il a consacré des essais. objet, écran et télécommande, un canal de diffusion.
- le désespoir politique.

je m'attendais à recevoir une connaissance plus approfondie de la religion. aucune exégèse du Coran, étonnant pour un tel érudit.
cet acharnement sur les chrétiens sans distinction, sa volonté de tuer un présentateur TV japonais, cette violence en lui dérangeante. un manque de nuance déplaisant. c'est pourtant la sagesse que j'espérais trouver.

il y a aussi cette écriture qui rend la lecture éprouvante. l'adresse aux lecteurs est toujours difficile dans les livres destinés à diffuser un savoir ou une nouvelle culture de soi. ce monologue que l'on ne peut que subir et qui se décline par des injonctions, les Commandements de Pacôme Thiellement. phrases répétées plusieurs fois telle une incantation, un psaume, une leçon d'auto-persuasion ?

les références spirituelles, culturelles, télévisuelles et musicales (Kevin Ayers, Jacques Monestier, de belles découvertes, pour moi), les réflexions sur la valeur de l'art, l'amitié, la mort, l'expérience de la mort de son chat, la disparition des oiseaux, sa relativisation de l'échec... autant de citations à venir, si elles ne sont pas déjà ici répertoriées.

je n'ai pas eu suffisamment de nouvelles pistes de réflexion. je n'ai pas acquis davantage de sagesse que je n'en avais déjà. et pourtant je sais très bien qu'il me reste tant à apprendre.
la crasse je l'ai bien perçue. l'or beaucoup moins.
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Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or
Pacôme Thiellement
Massot Éditions, 16 janvier 2020

Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or de Pacôme Thiellement est un récit initiatique nourri des souffrances de l'auteur, en amour, en amitié, professionnellement, politiquement, dans le milieu familial, dans son corps, sa sexualité, ses voyages hors du corps, dans ses rêves et cauchemars … souffrances provoquées par ce paradoxe : nous aimons ce que nous n'aimons pas, nous voulons ce que nous ne voulons pas, nous savons ce que nous ne savons pas... ; nous sommes complètement à l'ouest, complètement à côté de la plaque, nourrissant les riches, les politiques, les célébrités, les journalistes main-stream qui nous chient dessus et nous bouffent et avec nous, les animaux, les végétaux, la Terre, en bouffant leur bouffe industrielle et empoisonnée, en allant voter, manifester, en regardant leurs émissions débiter leurs mensonges, en les enviant tout en leur en voulant. Focalisés sur ce qu'ils nous présentent, proposent, nous passons à côté de l'essentiel, notre pouvoir, le pouvoir d'aimer ce que l'on aime, de vouloir ce que l'on veut, de savoir ce que l'on sait, de faire ce que l'on fait, d'être ce qu'on est. S'appuyant sur l'art de la guerre de Sun Tzu, sur les 36 stratagèmes (Traverser la mer sans que le ciel le sache, Assiéger Wei pour secourir Zhao, Assassiner avec une épée d'emprunt, Attendre en se reposant que l'ennemi s'épuise, Profiter de l'incendie pour piller et voler, Bruit à l'est / attaque à l'ouest), sur les textes de la bibliothèque Nag Hammadi, découverts en 1945, écrits gnostiques fondant ce qu'il appelle la révolution gnostique ou La Victoire des Sans Roi (titre paru aux PUF en 2017), il décrit comment petit à petit, il s'est construit comme un guerrier d'un type particulier parce que le bonheur est un art de la guerre mené pour devenir comme dit Krishnamurti, mais aussi l'ami Marcel Conche dans son dernier livre La nature et la beauté p.30-31, indifférent, je me fiche de ce qui peut arriver, apprendre à « se foutre des choses sans cynisme, sans désespoir, avec une gentillesse sincère, une générosité authentique, une bienveillance totale » (pour Marcel, la bonté est la vertu suprême p.31), que cela arrive dans le monde ou nous arrive, rupture d'amour, d'amitié, échec professionnel, fin du monde en cours, politique du désastre et du chaos... ; sur fond de ce détachement, de cette indifférence peut se développer notre capacité à transformer, à transmuter la crasse en or ; un échec amoureux étant transmuté en amour de l'Amour (c'est moi qui brode), de multiples non-bandaisons ou troubles de l'érection étant transmutées en accueil de la part féminine (voilà une dimension qui semble avoir échappé à Pacôme, je la lui signale), des trahisons d'amitié étant transmutées en vigilance (de quels amis ai-je vraiment besoin, très rares nécessairement ; là encore, une dimension me semble lui échapper, la nécessaire solitude tendant vers le silence / apprendre à fermer sa gueule / Pacôme est pour le moment intarissable)... L'arme du combat avec et contre le monde du miroir, le monde du Démiurge, le monde de la culpabilité, de la participation à la mise à mort du vivant (entendre les cris des animaux conduits à l'abattoir devrait suffire à nous faire renoncer à la viande, manger cette vie violentée puis transformée en mal bouffe c'est accepter de devenir viande violentée à son tour), de la vie dont la nôtre, c'est le boycott, en premier de la télé, éteindre sans chercher à justifier, à sauver quelques émissions, boycott de la viande, de la mal bouffe, boycott du vote et de tout combat soi-disant politique ; ne pas ajouter de la violence à la violence ; non-violence, désobéissance.
Dans ce récit très intime, convoquant de grandes traditions spirituelles et guerrières, il y a deux moments particulièrement forts et émouvants, la mort de sa chatte, Yume et celle de son père. Par le fait de les avoir vus, après leur mort, il est amené à donner une interprétation de l'expression « ressusciter dans la vie ». Dans l'évangile de Philippe, Jésus dit « ceux qui disent qu'on va mourir et ressusciter ensuite sont dans l'erreur ; celui qui n'est pas ressuscité avant de mourir ne connaît rien et il mourra. » Il continue de parler à sa chatte, avec son père ; ce dialogue vivant avec les morts est l'occasion si on aime ceux qu'on aime de transmuter la souffrance du deuil en amour car ce que les morts nous transmettent, c'est de l'amour, ils sont devenus amour, force agissante, de l'or.
Pacôme Thiellement a 45 ans. Son univers est foisonnant, ses références surprenantes ; c'est un enfant de certaines BD, de Twin Peaks, des Beatles ; c'est un touche à tout, musique, écriture, cinéma. Il a une bonne pratique des réseaux, de certains médias, pas main-stream, il sait faire parler et parler de ce qu'il fait. Son livre me propose une vision du monde et de ce que nous pouvons y faire qui ne correspond pas à ce que je suis devenu avec presque 35 ans de plus mais à celui que j'ai été, un guerrier pour ce qui me semblait juste, que ce soit comme professeur de philosophie ou comme directeur d'un projet artistique ou comme citoyen engagé dans la vie publique (jusqu'en 2008). le projet de transformer la merde en or, la crasse en or, la boue en or (Baudelaire dans l'épilogue de Mon coeur mis à nu) suppose d'abord de croire que le monde est de la merde (je l'ai cru jusqu'à il y a peu, l'arrivée de mic€on, de trump, bolsonaro au pouvoir me renforçant dans mon dégoût de ce monde mais je ne vois plus les choses ainsi; arrivés au pouvoir par des élections, ils y sont avec le soutien des gens les ayant choisis; les souffrances infligées au corps social, à la planète, volontaires, peuvent, doivent être conscientisées individuellement et collectivement pour une élévation de conscience), suppose ensuite un changement de regard, un changement de vision, une exégèse de la vie, de sa vie met l'accent sur un combat, le bonheur est un sport de combat, la justice, l'égalité sont des sports de combat avec leurs règles, leurs objectifs...
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Début de lecture: vendredi 21 février 15h.
Fin de lecture: dimanche 23 février 23h.
J'ai passé un très bon week-end en votre compagnie, Monsieur Thiellement, sachez-le.
J'ai apprécié votre humour, votre style, votre message.

Même si je ne partage pas vos goûts (j'aime beaucoup Houellebecq, vous en parlez de façon péjorative, je n'ai jamais aimé les Beatles, ne les aimerai sans doute jamais, et mange encore de la viande), je recommande vivement votre livre, le ferai tourner dans mon entourage.
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De Pacôme Thiellement je n'avais lu que Trois essais sur Twin Peaks, essai érudit dont les ramifications mènent à de multiples références, culturelles, mystiques, dans une sorte de foisonnement où s'entremêlent l'univers de l'oeuvre et celui plus personnel de l'auteur (grâce lui soit rendue, en passant, pour la découverte du Laura de Preminger). Ce texte étrange, hybride, tenant à la fois de l'enquête, l'exégèse et l'essai, m'avait beaucoup plu. La démarche de Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or est cette fois autobiographique, introspective, et le lecteur y retrouve cette impression de foisonnement, d'analyse poussée à l'extrême : le sujet n'est plus une série télévisée mais Pacôme Thiellement observe sa vie passée avec la même volonté de démêler les fils, de comprendre, de tirer de l'ombre les motifs cachés.
Le livre a provoqué chez moi une réaction paradoxale : une lecture à la fois intrigante et, parfois, irritante. Intrigante car les confessions livrées ici témoignent d'un esprit d'analyse qui s'ausculte lui-même, traquant les raisons des malheurs passés, dessinant une cartographie des événements cruciaux de l'existence. Pacôme Thiellement s'observe au microscope et tire de cette étude de soi une stratégie de vie (presque au sens de stratégie militaire) destinée à combattre et piéger la mauvaise part qui est en nous, « l'âme adventice », concept issu des gnostiques (ou plutôt des Sans-Roi). C'est l'aspect que je préfère chez l'auteur : cette mystique personnelle qui renvoie à Dick (Siva et le rayon rose) ou Breton (le hasard objectif et Nadja), tous deux cités dans le livre. Pacôme Thiellement semble parfois cheminer le long du sillon doré évoqué par Breton dans Arcane 17 à propos De Nerval et j'ai aimé le suivre à la lisière du surréel.
D'autres aspects du livre ont fini par se révéler un peu irritants à mes yeux. Peut-être d'abord l'autobiographie et ce qui lui est propre, l'exposition de la vie (notamment les récriminations sur les trahisons amicales). L'auteur quitte aussi parfois l'analyse intime pour verser dans des considérations plus politiques que l'on n'est pas obligé de partager entièrement. Aussi suis-je moins sensible au texte lorsqu'il quitte l'analyse personnelle pour la réflexion militante.
Bien curieux livre donc que Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or. Livre stimulant, d'ailleurs lu presque d'une traite, où le lecteur peut trouver matière à alimenter sa réflexion sur soi (voire matière à forger une discipline propre à parer les attaques de « l'âme adventice ») ; livre qui m'a parfois irrité également. Il était en tous cas difficile de l'évoquer sans employer le « je », tant j'ai eu l'impression à sa lecture d'avoir reçu chez moi ce personnage fantasque, cet auteur qui parle beaucoup, énerve mais stimule également. Je le suivrai avec plaisir dans l'exégèse d'oeuvres aimées, pas forcément sur le chemin très personnel qu'il nous propose ici.
(Merci à Babelio pour ce livre lu dans le cadre de Masse critique).
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N'ayant jamais lu d'autre lire de l'auteur, je pourrai difficilement les comparer ensemble, néanmoins il semblerait que ce soit ici son livre le plus personnel - quand les autres sont plus centrés sur la culture cinématographique, musicale ou spirituelle. Je connaissais Pacôme Thiellement pour ses nombreuses interventions dans des émissions consacrées à Philip K. Dick, et je me disais qu'il était peut-être temps de découvrir ce qu'il faisait, lui. Il s'agit donc ici d'un livre à tendance autobiographique, qui retrace certaines périodes de vie, certains souvenirs - généralement de mauvaises périodes et des souvenirs désagréables, des deuils douloureux - et les utilise pour les transmuter, pour en tirer un enseignement, une certaine élévation, une opération alchimique pour transformer une chose "négative" en leçon "positive". Une sorte de mémoire sur papier pour se rappeler qui l'on est, afin de corriger sa trajectoire et devenir qui l'on a envie d'être.

Je n'ai pas réussi à accrocher avec le côté intime autant que je l'aurais souhaité, comme souvent quand je lis des récits très attachés à la vie privée : je ne m'y sens pas à ma place, et plus encore, je ne peux pas en juger ici. Une vie n'a pas à être soumise à mon opinion. Néanmoins, l'idée de base est intéressante : se mettre à nu, vraiment, insister sur les recoins sombres, travailler avec son ombre, s'affronter dans le miroir et comprendre ce qui déconne, ce qui devrait être mieux, ce qui nous rappelle trop celleux que l'on n'aime pas, et ce qui ne nous rappelle pas assez celleux que l'on aime.

Amour, famille, amitié ; envie, jalousie, mépris ; attentes, déceptions, rêves, folie ; maladie, mort, deuil ; corps, esprit, spectres... Beaucoup de thèmes abordés, à la fois dans le cadre de la vie privée, mais aussi d'un point de vue plus spirituel, voire religieux ou mystique. J'ai plus apprécié le côté alchimique de l'histoire, les thèmes qui ont déjà dû être abordés dans le livre précédent de l'auteur La Victoire des Sans Rois, par exemple, que je lirai probablement par la suite - des thèmes qui ont beaucoup en commun avec L'Exégèse de Philip K. Dick, donc, pas étonnant que ça me parle beaucoup.

Si je ne suis pas sûre que je retirerai beaucoup de ce livre - parce que je connais déjà les grands principes évoqués et que le reste est du domaine du privé -, je pense néanmoins que c'est un bon ouvrage pour ouvrir la voie à la bibliographie de l'auteur, et également une bonne alternative pour les personnes qui ne souhaitent pas se lancer dans un livre de développement personnel un peu creux ou dans un ouvrage approfondi de spiritualité gnostique ; pour les personnes qui apprécient la familiarité qu'offre à présent les réseaux sociaux pour faire le point sur sa vie et s'aider des expériences de soi et d'autrui pour améliorer son parcours. Je remercie Babelio et les éditions Massot pour la découverte de cet ouvrage !
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
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Ce livre qui n'est pas un livre de développement personnel cependant, l'auteur incitant à le lire comme s'il n'avait été écrit que pour soi, il m'a tout de même permis une réflexion sur moi-même. J'ai envisagé de nouvelles façons de lire mon histoire, j'en ai fait une exégèse en utilisant son filtre particulier. C'est sans doute l'effet qu'il fera à tout lecteur qui s'y plonge.
Il énonce une réalité que j'aurais envie de résumer avec la phrase devenue cliché "l'Enfer c'est les autres" et soi si on se laisse aller à faire souffrir autrui ou à limiter sa liberté d'être au monde. Mais on peut vivre au paradis aujourd'hui et maintenant si on se détache de la culpabilité -quand on n'écoute pas son âme adventice c'est plus facile- et si on comprend que le labyrinthe de malheur qu'on arpente forcément -que celui qui n'a traversé aucune galère me jette la première pierre- n'est qu'une illusion changeante à laquelle il ne faut pas s'accrocher.
Le concept d'âme adventice ne m'avait pas convaincu dans "La victoire des Sans roi", ici, cette petite voix intérieure qui utilise les sentiments pour vous faire faire le contraire de ce qui est bon pour soi et pour les autres m'a vraiment éclairée sur ce qui dysfonctionne chez l'être humain.
La sagesse contenue dans ce livre tient en quelques pléonasmes qui n'en sont pas et que l'expérience de Pacôme Thiellement nous aide à rendre signifiant : Il faut aimer ce qu'on aime, vouloir ce qu'on veut, ..., être ce qu'on est.
Il nous aide à vaincre le sentiment d'impuissance face à la vie.
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