Très belle pièce où j'ai pu rencontrer des actrices et des acteurs pour mon film "L'aile de Plomb". Un beau texte, un peu fou, qui peut sans doute déranger, mais servi par une mise en scène généreuse, astucieuse, drôle, inatendue et le tout sur une belle lumière; elle aussi réfléchie. Vraiment très bien ! J'ai pu rencontrer l'auteur à une soirée de dédicace par la suite et entre temps le texte avait évolué avec la mise en scène. Très belle équipe !
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BORIS. Tout musée est une lessive, celle de l'esprit. (...) Laver, sécher, repasser. Le linge est disposé avec méthode : les sculptures au rez-de-chaussée ou au sous-sol ; les peintures dans les galeries ; les grandes fresques dans les escaliers ou les couloirs.
MATHILDE. N’importe quoi. J'ai déjà vu des sculptures au dernier étage et des peintures sur les paliers.
BORIS. Les draps font partie d'une autre catégorie : il faut les étendre complètement pour les sécher. Le visiteur est impressionné par leur taille. Mais on n'a jamais assez de recul pour distinguer les finesses.
MATHILDE. Quel rapport entre la lessive et l’art ? Tes raisonnements sont un peu tordus. Les toiles, grandes ou petites, attirent plus que les dessins parce que l'huile laisse plus de temps au peintre qui peut s'investir.
BORIS ricane. S'investir ! Hé ! Hé ! Les portraits, les scènes religieuses ou guerrières, c’est tout un cérémonial, synonyme de lessive, pas forcément de propreté. Personne dans cette salle, pour regarder ces aquarelles. La lumière, ici, est faible, presqu'intime. Ces minuscules chefs-d'œuvre sont des culottes de dentelles, des bas de soie...
MATHILDE. Alors c’est normal que cette pièce sente le renfermé.