Cette histoire avait tout pour me plaire : une jeune femme qui après avoir reçu en greffe le cœur d’un homme se met tout à coup à avoir des « visions », cauchemars, qui la perturbent tellement qu’elle essaie de retrouver le donneur par tous les moyens légaux et surtout illégaux.
L’auteur abordait ainsi le thème de la mémoire cellulaire, et s’aventurait même vers une exploration du rejet de l’organe greffé car il provenait d’une personne mauvaise. Donc un sujet en or, mais, on commence à flirter avec l’éthique et cela me plaît déjà beaucoup moins…
Il y a des clins d’yeux sympathiques au cœur sous toutes ses formes de l’anatomie, la pathologie (angor signifiant angine de poitrine) et ce même cœur dont le rythme s’affole lors de la rencontre amoureuse (coup de foudre) ou lors de la peur tout simplement.
Intéressants aussi le délire sur les groupes sanguins rares et sur le plan historique tous les trafics sous Franco, dictature argentine, enfants arrachés aux parents… (l’auteur a bien potassé son sujet, je le reconnais).
Dans la série des « mais » : l’ex-commissaire qui part en Argentine alors qu’il ne parle pas espagnol, mais comprend tout ce qu’on lui dit et réussi à se sortir tout seul d’aventures variées…
La façon dont les femmes sont enlevées, rasées, tatouées comme des animaux pour assouvir les fantasmes de l’un, alimenter un trafic d’organes fait froid dans le dos (cf. le portefeuille en peau humaine…)
Notre gendarmette est très sympathique et on voudrait la suivre dans sa quête de vérité qui se transforme en croisade. Sharko et Lucie empêtrés dans leurs problèmes de couches-culottes, biberons avec leurs jumeaux, un chef toujours sous pression prêt à craquer …
Bref, trop dur, trop violent pour moi. On sait qu’il y a beaucoup de tarés dans le monde, on en a eu confirmation ces derniers jours avec les attentats (Beyrouth, Paris Bamako, alors il y en a peut-être un qui rode pas loin, et qui pourrait me sauter dessus pour me piquer mes organes… je vais finir par me retourner ou regarder par-dessus mon épaule à chaque coin de rue…
J’ai terminé le livre car le style de l’auteur fait qu’on s’accroche malgré soi à ce page-turner, gros pavé de plus de 700 pages… cela n’enlève rien à la qualité d’écriture de Franck Thilliez ni au choix de la trame ; je ne me suis pas sentie en phase, peut-être en tant que femme tout simplement…
Dommage, j’avais beaucoup aimé « Puzzle » mon 1er roman de Thilliez et aussi « Fractures », je vais arrêter pour l’instant.
Note : 7,3/10
Challenge Pavés
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