Deux séries de meurtres proches et lointaines à la fois. Dans le temps, et dans l'espace. Existait-il vraiment un lien ? Et s'il se plantait depuis le début ? Et si le hasard avait, finalement, son mot à dire dans cette histoire ? Seize ans... Seize longues années...
Pourtant, Sharko sentait une connexion impalpable, la même volonté diabolique d'atteindre et de récupérer deux des organes les plus précieux du corps humain : le cerveau et les yeux.
Tous les flics suivaient les mêmes rails, ceux qui plongeaient vers les gouffres et interdisaient toute remontée. Parce que cette saloperie de métier vous bouffait, vous digerait, jusqu'aux tripes.
Comment se propage la violence ? La violence modifie t-elle notre cerveau ? Comment un film des année cinquante a t-il rendu aveugle un homme ? Pourquoi tous ces cadavres sans cerveau et sans yeux ?
Quoi de plus mignon que des petites filles jouant avec des lapins ?
Des questions.... encore des questions !!!!
Une seule chose est sure Sharko rencontre Hennebelle.
Elle regarda la carte blanche, qu’elle tenait entre ses doigts, sourit et nota, en diagonale sur l’une des faces, « Franck Sharko, alias Shark ». Ses doigts épousèrent quelques secondes les lettres de cette identité aux consonances dures, germaniques. Un drôle de bonhomme. Lentement, elle prononça, détachant chaque syllabe, Fran-ck Shar-ko. Shark… Le Requin…
La dépression vous enveloppe quand une enquête vous frappe en pleine gueule, quand le malheur des autres devient soudain le vôtre.
Les mômes existent pour nous rappeler que les priorités ne sont pas toujours celles qu'on croit. Même si c'est parfois difficile, ils remettent de l'ordre dans nos existences.
Et celui qui devance les publicitaires est forcément un génie.
Mais ses mâchoires restaient, pour le moment, bien trop paralysées pour fabriquer des mots tendres.
Marie connaissait trop bien sa fille, elle savait que même si Lucie partait affronter le diable en personne, elle prétendrait aller cueillir des champignons.
Elle sortit un carnet de son sac à dos. Sharko remarqua sa minutie, et la passion dangereuse qui l'habitait. Les yeux d'un flic ne devraient jamais briller, et les siens rayonnaient bien trop lorsqu'elle évoquait son affaire.