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Laura Derajinski (Traducteur)
EAN : 9782072899843
Gallimard (20/01/2022)
3.41/5   11 notes
Résumé :
Le spectacle va commencer. Alors que dehors la chaleur est suffocante et que les incendies se propagent, dans le théâtre climatisé de Melbourne, les spectateurs s'installent. Il y a Margot, professeure de lettres à l'université, qu'on aimerait mettre à la retraite ; Ivy, une ancienne étudiante défavorisée de Margot, à présent bienfaitrice de la ville ; et Summer, apprentie comédienne et ouvreuse au théâtre. Toutes trois observent la femme sur scène, prisonnière d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Melbourne. Une pièce de théâtre de S. Beckett va débuter, celle où l'on retrouve Winnie et Willie (?). Pièce qui est une référence dans ce qu'on appelle le théâtre de l'absurde. Et, c'est lors de cette représentation, qui va jouer son rôle de catalyseur, que trois femmes vont réfléchir à ce qui fait leur vie. le temps d'une représentation... au moins. Pour elles, et (peut-être) pour celles et ceux en dehors du théâtre, en dehors de ce roman même. L'écrivaine nous emmène au spectacle, et pas seulement celui qu'on croit, l'entracte venant nous surprendre : une pièce dans la pièce dans la pièce (dans la pièce même !). L'histoire étrange de cette femme qui ensevelie sous un monticule (de déchets et de quoi d'autre ?) qui monte. Jusqu'où la fiction impacte la réalité, ou l'absurdité prend de l'envergure au fil des pages.
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"Oh les beaux jours" de Samuel Beckett.
C'est a cette représentation qu'assistent 3 femmes, pour qui l'occasion est donnée de faire le bilan de leur vie.
Envers et contre toutes les souffrances, les désespoirs et les incertitudes de la condition humaine, il émane de Winnie, l'héroïne de Beckett, une inébranlable volonté de dignité humaine : “ Tiens-toi, Winnie ”, se dit-elle, “ advienne que pourra, tiens-toi. ”

Pour ces femmes, la pièce va faire écho à leurs visions du quotidien et leur permettre d'affronter leurs traumatismes.
Summer est étudiante et ouvreuse au théâtre. Alors que des incendies ravagent la région de Melbourne et qu'elle s'angoisse pour le sort de son amoureuse, elle perçoit la dimension écologique et féministe de l'oeuvre et s'interroge sur sa difficulté à assumer son identité aborigène.
Ce qui bouleverse Margot, professeur de lettres à l'université qu'on pousse vers la retraite, c'est la vulnérabilité de la femme ensevelie, l'imminence de sa mort, puisqu'elles ont le même âge, mais aussi cet impératif de sauver les apparences puisque  Margot cache à tout son entourage que son mari, touché par la démence sénile, s'est mis depuis peu à la frapper.
Quant à Ivy, mécène du théâtre par un étonnant concours de circonstances, elle perd sa froideur en faisant le lien entre Willie qui se traîne sur scène à quatre pattes et son bébé frappé quelques années auparavant par la mort subite du nourrisson.

On comprend peu à peu, et surtout pendant l'entracte, que ces femmes sont elles aussi en représentation et qu'elles envisagent, par le déclic de ce spectacle, de laisser tomber leurs masques.
Outre ces parcours de femmes, intelligemment et subtilement représentés, le plaisir de retrouver la pièce de Beckett et les choix de mise en scène proposés, rendent ce roman d'autant plus savoureux.
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La représentation du titre est celle de la pièce de Samuel Beckett " Oh les beaux jours" ( celle où la comédienne est enterrée au début jusqu'à mi-corps sur un monticule de terre aride). Nous sommes à Melbourne. Une température caniculaire sévit, augmentée par la présence non loin de grands incendies. Nous serons dans la tête de trois spectatrices pour qui le texte de cette pièce va raisonner de façon profonde dans leurs esprits.
Le roman, comme la pièce se déroule en deux actes et donc un entracte, ici malicieusement mis en texte sous forme de dialogue théâtral. Margot une septuagénaire qui s'accroche désespérément à son poste de prof de lettres à l'université y croisera Ivy, une ancienne élève boursière, quarantenaire, devenue fortunée à la suite d'un héritage inespéré. Summer, la jeune étudiante qui arrondit ses fins en étant ouvreuse dans ce théâtre, croisera aussi les deux femmes mais de façon plus anecdotique. Alors que sur la scène une comédienne joue le texte si particulier de Beckett, les mots de cette pièce, les sensations de la climatisation, de cet incendie qui pourrait menacer des vies ou d'un voisin ronflant copieusement agiteront les neurones de ces trois spectatrices qui, feront sans le savoir, le vouloir, une sorte de bilan de leur vie, voire du monde tel qu'il va.
Claire Thomas, tout en douceur, réussit un pari pas vraiment gagnant sur le papier : parler de la pièce de Beckett sans ennuyer une seconde le lecteur ( voire intriguer celui, celle, qui n'a jamais vu la pièce) tout en distillant un discours féministe et écologique. Evidemment on pourra lui reprocher d'aborder une énième fois cette saison ces thèmes un peu modes que sont les femmes battues, la planète qui se meurt ou les injonctions de maternité, mais, avouons-le, c'est fait ici avec un talent certain, une façon très simple de tisser tout cela avec légèreté.
Alors, aller au théâtre à Melbourne en compagnie de quatre femmes ( 3 narratrices mais aussi la comédienne qui nous dit de-ci de-là le texte de Beckett) peut s'avérer peu onéreux, quasi sans empreinte carbone et avec la certitude de passer un agréable moment à découvrir le deuxième roman de cette auteure australienne ( le premier n'a pas été traduit en français).
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Premier roman que je lis de cette auteure, j'ai eu un peu peur d'un roman conceptuel autour de la pièce "Oh les beaux jours" de Beckett et au contraire, j'ai passé un très bon moment en compagnie de ces trois femmes - trois narratrices dont les pensées se succèdent durant le temps de la représentation de la pièce. On plonge dans l'intimité de trois femmes d'âges différents, dont le personnage de Winnie chez Beckett leur renvoie à leurs propres réflexions, interrogations sur leur passé, leurs craintes, leur quotidien. Cela permet à l'auteure d'amener avec subtilité sa propre vision de la pièce, tout en l'ancrant dans une certaine modernité avec des réflexions très actuelles sur le féministe, l'écologie, la violence conjugale. Bref, un roman intéressant, et je suivrais les prochains de l'auteure avec plaisir et attente !
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Trois femmes d'âges différents assistent à une représentation alors que dehors la chaleur est étouffante et que les incendies font rage dans le bush australien. Margot, prof de fac que le doyen pousse à la retraite, Ivy, la quarantaine, ancienne étudiante de Margot et bienfaitrice locale, et Summer, ouvreuse et étudiante en art dramatique. Les pensées de nos trois protagonistes vont et viennent en fonction de ce qui se déroule sur scène. Chacune plonge dans ses souvenirs, tente de mettre ses soucis de côté le temps de la représentation. Et puis il y a l'entracte, représentation dans la représentation.

C'est plaisant, bien vu, des thèmes divers sont abordés, et j'imagine que la lecture est encore plus enrichissante si on a lu Beckett, ce qui n'est pas mon cas.
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