AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 875 notes
Un des premiers romans graphiques que j'ai lu il y a une dizaine d'années fut le magnifique Blankets (paru chez Casterman) de Craig Thompson, un éblouissant roman graphique aussi bien dans l'histoire racontée (un récit initatique et romance foudroyante) que dans la force et la beauté des dessins.

Craig Thompson lui même a beaucoup défendu un autre roman graphique sorti récemment, Cet "Eté là", paru aux éditions rue de sèvres, avec notamment une pluie d'éloges de sa part au verso de la BD, et forcément cette référence m'a donné envie de découvrir ce roman graphique, presque aussi volumineux que Blankets (presque 400 pages).
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          130
Vie et enfance d'un garçon du Michigan dont la passion est le dessin. Biographie de l'auteur, de son frère avec qui il partage le même lit, qui en fait des planches drôles et tendres. Premier amour avec jeune fille, sa muse. Baigné par la religion (un peu trop !). Bonne installation requise : j'ai mis 10 mn avant de trouver la bonne solution pour cette BD de 1kg300 incontournable !
Commenter  J’apprécie          122
Craig Thomson raconte son enfance et son histoire au milieu d'une zone rurale peuplée de "camarades" lourdauds et au sein d'une famille catholique plutôt stricte. Rapports avec son frère, ses parents, intégration dans des groupes d'adolescents alors qu'il est très différents, premier amour, ... Ce n'est pas l'originalité du scénario qui fait la valeur de cette BD... Mais l'auteur sait bien partager les émotions qu'il ressent à travers de beaux dessins et c'est, pour moi, ce qui fait la valeur de ce livre.
Commenter  J’apprécie          110
Très belle BD, même si elle est terrifiante, par certains aspects. le récit fait par l'auteur de sa propre jeunesse (enfance, puis adolescence) est sans concessions, parfois très noir (violences subies, morales ou physiques), parfois très lumineux (découverte de l'amour). Ses réflexions sur la vie, l'amour, la religion qui prend une place énorme dans sa vie sont très touchantes et très vraies (on se retrouve facilement dans son questionnement...).
Cette BD m'a beaucoup émue, dans un sens ou dans un autre... Un magnifique travail d'auteur!
Commenter  J’apprécie          110
- Merveilleuse BD pavé !

Album autobiographique de Craig Thompson : une enfance difficile, de tête de turc à l'école, de gamin isolé, lunaire, qui se réfugie dans le dessin. Des parents complices et aimants (mais quid du père vis à vis du frère ?), une éducation cependant dominée par la religion, sa main-mise terrifiante sur ces jeunes âmes, le spectre de la punition divine.
LA rencontre à dix-huit ans avec la douce et jolie Raina, le premier grand amour.

Cette BD est d'une beauté et d'une grâce époustouflantes à tous points de vue : le graphisme très fin, les individus rencontrés, les réflexions et émotions diverses suscitées par les nombreuses thématiques - amour, handicap, divorce, choix professionnel à l'aube de l'âge adulte, sexualité confrontée aux préceptes de la religion, etc.

Je ne vais pas attendre longtemps pour découvrir 'Habibi', du même auteur...
Commenter  J’apprécie          110
Cette bande dessinée en noir et blanc est vraisemblablement autobiographique et son trait m'a fait penser à « L'ascension du haut Mal » de David B. La façon de dessiner les personnages mais surtout leurs rêves et pensées.
Le personnage principal, Craig, évoque des souvenirs d'enfance et d'adolescence qui entremêlent les différentes périodes de sa vie. On y découvre sa famille : un père sévère, une mère très pieuse, un petit frère complice mais parfois agaçant... Et puis, lors d'un séjour de ski organisé dans le cadre de la paroisse, Craig va rencontrer Raina et c'est le coup de foudre. Nous allons suivre l'évolution de leur relation...
J'ai adoré la façon très sensible dont l'auteur a traduit cette histoire d'amour, les sentiments qu'il arrive à faire passer dans les regards, les attitudes des personnages et puis j'ai trouvé le héros très attachant dans sa quête de vérité, sa probité, son oscillation entre le dessin et la foi. le tout est servi par un graphisme qui me plaît énormément, plus expressionniste que réaliste et qui laisse place à l'imaginaire.

Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
Commenter  J’apprécie          100
Blankets est un des livres que j'ai le plus offert autour de moi ces dernières années. C'est un signe de l'intérêt profond que je porte à ce merveilleux roman graphique.

C'est aussi un témoignage de la magie de ce livre : il délivre un formidable message de générosité qui, je l'espère, continuera à diffuser autour de moi grâce aux cadeaux que j'aurais pu faire.

Craig Thompson est un auteur miraculé : jamais son éducation n'aurait dû lui permettre d'aboutir à ce qu'il est aujourd'hui, c'est à dire un auteur reconnu dans le monde entier grâce, notamment, à ces 600 planches.

Élevé dans une famille de chrétiens fondamentalistes où l'accès lui-même à la lecture en dehors de la bible était une forme d'hérésie, il a pourtant su sortir de son milieu culturel et conjurer, en quelque sorte, au travers de cette autobiographie (le héros EST l'auteur, physiquement et moralement) qui a représenté pour lui quatre longues années d'effort et de thérapie, les peurs et tabous de son enfance.

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
Commenter  J’apprécie          90
L'auteur nous propose d'entrer dans son monde, de partager des tranches de vie, de son enfance à son entrée dans l'âge adulte. Avec beaucoup de sensibilité, il raconte par petites touches des anecdotes toutes simples, mais si riches en émotion: la culpabilité de ne pas avoir assez épaulé son petit frère, sa tristesse de les voir s'éloigner l'un de l'autre. Son premier amour, initiatique et formateur. Sa relation compliquée avec la religion. Son ancrage: le dessin...
Une bien belle BD à recommander dès quinze ans.
Commenter  J’apprécie          80
Il s'agit d'un récit complet indépendant de tout autre, écrit et dessiné par Craig Thompson, en noir & blanc. Thompson a commencé à y travailler en 1999, et "Blankets" est initialement paru en 2003.

"Blankets" est un récit autobiographique qui commence par des souvenirs d'enfance, alors que Craig partageait son lit avec Phil, son petit frère. Les 2 frères se disputent une fois couchés, leur père intervient, et c'est Phil qui termine dans la soupente, avec un mauvais matelas et pas de lumière. le souvenir suivant décrit comment Craig était la proie des moqueries et des costauds de sa classe qui s'en prenaient à lui de constitution moins musclée. Vient ensuite une scène où sa professeure le réprimande pour son imagination fertile et scatologique. Au fil des pages, le lecteur découvre le milieu dans lequel Craig grandit : des parents chrétiens très pratiquants (baptistes), sa lecture quotidienne de la Bible, une maison mal isolée (du point de vue thermique) dans le Wisconsin (trop chaude l'été, trop froide l'hiver), ses séances de dessin avec son frère, etc. Plus tard (vers 16 ou 17 ans), à l'occasion d'une classe de neige paroissiale, il croise Raina en qui il reconnaît une âme soeur. À l'occasion de quelques de jours de vacances (et de quelques jours de classe manqués), il part séjourner 2 semaines chez Raina, avec l'accord de chacun de leurs parents.

Bof ! Encore un récit autobiographique d'adolescent mal dans sa peau. Qu'est-ce qui peut bien m'intéresser là dedans, passé 40 ans ? Ce n'est qu'à force de lire des critiques dithyrambiques (merci Bruce Tringale) que j'ai fini par céder à la curiosité. Il y a beaucoup de choses intéressantes là dedans (religion, premier amour, souvenirs d'enfance) et une incroyable sensibilité dont la justesse et la délicatesse sont rendues par l'alliance des mots, de la mise en scène et des images.

Craig Thompson a été élevé dans la foi baptiste (confession chrétienne, issue de la réforme protestante, et très attachée aux Écritures). La sensibilité de Thompson s'exprime dans la manière dont il décrit son éloignement de cette religion. Il ne dénonce pas à gros traits, il ne ridiculise pas les tenants de cette foi, il ne se moque pas des fidèles de sa congrégation. Cela n'a rien d'une rébellion adolescente destructrice et rageuse. Bien au contraire, Thompson reconnaît et accepte l'éducation qu'il a reçue comme étant une partie de lui-même qui lui a permis de grandir et de se développer. Il ne renie pas son enfance, il ne méprise pas la religion ou ses pratiquants. Il fait le constat que malgré ses efforts pour l'entretenir sa foi s'est éteinte. Il cite à quelques reprises le Livre de l'Ecclésiaste (Bible hébraïque) comme source d'inspiration, comme approche de la vie. Il montre comment la foi de ses parents a posé des interdits dans sa vie, ce qui lui a permis de se construire en tant qu'individu, de disposer de repères moraux, d'appréhender ses rapports avec autrui dans un souci de respect de la personne. Alors que Thompson s'éloigne de cette église et de la foi de ses parents, il montre comment ces enseignements ont fait de lui un individu à part entière, plus à même d'être à l'écoute des autres, de leurs différences, un homme tolérant et intègre, tout en restant modeste. Ayant vu sa foi mourir, il continue de décrire les membres de la congrégation comme des individus normaux, mais avec un système de valeurs auquel il n'adhère plus (il a été l'un d'eux et n'en éprouve aucune honte, ou regret). Ce respect pour les individus qui ont contribué à son éducation se retrouve aussi bien dans le regard pour ses parents qu'il ne souhaite pas peiner en avouant son athéisme, ou même pour le pasteur dont les intentions sont transparentes (convaincre Craig de devenir pasteur). le même respect se retrouve dans la manière de dessiner les pratiques religieuses, ou les objets de cultes : il n'y a nulle moquerie, nulle condescendance, juste une représentation respectueuse en toute connaissance de cause de ce que représentent ces éléments pour un croyant.

Craig Thompson est donc un monsieur capable de parler de son éducation religieuse (ou plutôt de la manière dont elle lui a permis de se construire), sans moquerie, ni ironie, ni acrimonie, tout en ne partageant plus cette foi. Il se montre capable du même tour de force en évoquant son premier amour. Dans une narration fluide et naturelle, il évoque l'émotion née de la rencontre avec une personne partageant la même sensibilité que lui, de l'élan d'un amour platonique, de la honte à ressentir un désir purement physique pour cette jeune femme en qui il voit une personne ayant une vision de son environnement similaire à la sienne. Alors que le lecteur est bien conscient qu'il s'agit d'une bande dessinée, d'une histoire reconstruite et arrangée, Craig Thompson sait lui faire croire que les choses se sont passées ainsi, sans bulles de pensée, avec un commentaire réduit au minimum. Alors que le graphisme semble au départ un peu grossier (parfois 2 points pour les yeux, un trait pour le nez et un autre pour la bouche), Thompson sait capturer les expressions des visages, en les intensifiant juste ce qu'il faut pour faire passer l'émotion ou l'état d'esprit du personnage. Mais il sait aussi exécuter des dessins plus réalistes en fonction de ce qu'exige la séquence. Il utilise également le langage corporel des personnages avec une sensibilité extraordinaire. Alors que Craig séjourne chez les parents de Raina, celle-ci lui demande de bien vouloir dormir avec lui (en tout bien, tout honneur). En une image, Thompson se dépeint les bras ramené vers le torse, le regard perdu dans le vague, et une bouche faisant la moue, transcrivant sa gêne à l'idée que le désir physique (érection incontrôlable) puisse avoir raison de ce moment d'intimité qu'il souhaite chaste. 3 pages plus loin, il se remémore les mouvements de Raina allongée, dans son tee-shirt long, lui servant de chemise de nuit. Craig évoque avec émotion ces mouvements qu'il a pu observer, qui attestent d'une proxémie relevant de la sphère intime. Il s'agit de pages exsudant une sensualité chaste et pourtant intense, traduisant à merveille l'état d'esprit de Craig. Avec la même maestria, mais dans un autre registre, il utilise l'exagération à plein pour transcrire l'intensité du moment présent pour les enfants (l'incroyable scène de pipi au lit, aussi innocente que crédible). Les gestes sont exagérés, les mouvements aussi, pour transcrire la sensation que peuvent en avoir des enfants de cet âge.

Non seulement Craig Thompson sait faire revivre au lecteur ses premiers émois amoureux, l'envie d'une relation pure sans être souillée par le désir physique, l'incroyable intensité qui accompagne une première, la découverte de l'intimité d'un être aimé, mais il est tout aussi à l'aise pour réveiller chez le lecteur ses sensations d'enfant. À coté de Craig et Phil, le lecteur retrouve la sensation du merveilleux propre à cet âge, la terreur lié à l'arbitraire et l'autorité en force des parents (du père surtout), la force de l'imagination, la capacité à s'absorber tout entier dans une activité, oublieux de tout environnement. Il ne s'agit pas de retrouver son âme d'enfant, mais d'éprouver les sensations d'un enfant par la magie de dessins qui transcrivent le ressenti, l'état d'esprit, la vie intérieure, l'enthousiasme sans retenu et sans calcul, le besoin de cadrage et de repères parentaux, etc. Même dans cette partie a priori sans surprise, Craig Thompson excelle à plonger le lecteur dans la peau des personnages, l'un des exercices les plus difficiles lorsqu'il s'agit d'enfant de moins de 10 ans. Il est même possible de retrouver la même justesse, et la même conviction atteinte par Bill Watterson dans Calvin et Hobbes.

Les qualités de "Blankets" ne s'arrêtent pas là. Craig Thompson nous parle de certains aspects de la condition humaine qui dépassent sa simple expérience personnelle, dans ce qu'elle peut avoir de plus subtile et d'ineffable. Il sait également manier la métaphore, aussi bien textuelle que visuelle. C'est ainsi que les couvertures qui donnent leur titre à cette bande dessinée (Blankets en anglais), commencent par être des couvertures telles que celles du lit que partagent Craig et Phil, ou celle que lui offre Raina, mais aussi la couverture de neige qui recouvre les environs. Au fil des séquences, Thompson sous-entend que plusieurs personnages utilisent d'autres types de couvertures, comme par exemple la religion qui tient chaud à l'âme et qui la protège. Cette métaphore établit un lien qui fait apparaître des parallèles entres les 3 principales thématiques (enfance, premier amour et relation à la religion), mettant en évidence la construction sophistiquée du récit, le réagencement intelligent des souvenirs. Vers la fin du volume, il évoque l'allégorie de la caverne (livre VII de la République de Platon) avec une certaine adresse, pour imager les évolutions survenues dans sa façon d'interpréter son environnement (aussi bien pour ses convictions religieuses que pour sa relation affective avec Raina. Mais en fait, il n'a pas besoin de s'appuyer sur ce classique pour se faire comprendre du lecteur. Il utilise les textes bibliques (loin d'être envahissants, au contraire choisis avec parcimonie) aussi bien dans leur signification, que comme éléments visuels évoquant leur influence sur lui (sans avoir recours à la culpabilité). de la même manière il se sert des différents sens du mot "dégel" (en anglais "thaw") pour indiquer les changements qui s'opèrent en lui.

Au fil des pages de "Blankets", le lecteur découvre une oeuvre qui n'a rien à envier aux romans les plus ambitieux, qui évoque la condition humaine avec sensibilité et nuances, qui ose parler de valeurs morales sans être moralisatrices, qui illustre magnifiquement le droit à la différence et le respect de la personne humaine, avec une légèreté et une finesse aussi élégante qu'étonnante. Craig Thompson s'avère un auteur affirmé capable d'utiliser avec adresse les spécificités de la bande dessinée pour parler de sa vie sans pathos larmoyant ou nombrilisme exaspérant, sans culpabilisation (en évitant de jouer sur les sentiments négatifs), en faisant apparaître des facettes de la condition humaine, au travers de sa propre expérience. Indispensable.
Commenter  J’apprécie          80
Roman graphique de presque 600 pages, "Blankets" nous plonge dans l'enfance et l'adolescence de Craig Thompson. Issu d'une famille américaine baptiste, c'est l'impact d'une éducation religieuse sur le développement de la personnalité d'un jeune qui tisse la toile de ce pavé dessiné en noir et blanc. L'enseignement biblique habite totalement le jeune Craig, ainsi lorsqu'il découvre des Tampax dans la salle de bain de son amoureuse, il pense immédiatement à la femme qui souffrait d'un flux de sang et qui avait été guérie en touchant Jésus dans la foule. C'est parfois drôle mais souvent triste il faut l'avouer.
La BD s'attache surtout à développer l'évolution des sentiments de Craig pour son amie et tout le questionnement qui l'accompagne. J'ai bcp aimé son récit même si je suis restée sur ma faim en ce qui concerne tout le cheminement qui l'éloigne de la foi. Abandonner des convictions reçues depuis sa prime jeunesse et le tsunami identitaire qui en résulte, aurait mérité davantage de traitement qu'un épilogue succinct.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1712) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5234 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}