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Jeux de scène tome 1 sur 2
EAN : 9781094809991
Juno Publishing (25/11/2016)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Dans le Gehenna des années 30, la dernière revue du Millénium fait grand bruit et attire chaque soir toute la bonne société de la ville venue s’y acoquiner malgré la prohibition. Propriétaires du club et à la tête d’un des plus puissants clans mafieux de la ville, Jin et Ryôma Kohaku ne s’attendent certainement pas à y rencontrer le très intrigant danseur Dorian Feamster. Mais l’attirance et l’envie qu’il éveille rapidement en eux se heurtent à de nombreux obstacles... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Tout d'abord je remercie infiniment Juno Publishing pour ce nouveau partenariat qui m'a permis de découvrir un petit bijou signé Hope Tiefenbrunner.

J'ai découvert l'autrice à travers son tout dernier roman, La Rotonde aux Objets, et j'ai flashé sur son style d'écriture, aussi, quand j'ai vu chez Juno cette duologie signée de son nom, forcément, je me suis penchée sur le résumé. Et ce résumé prometteur et intriguant m'ayant mise en bouche, c'est avec joie que j'ai entamé cet ouvrage.

Je me suis donc plongée dans l'histoire de Dorian et des cousins Kohaku, Jin et Ryôma, avec un immense plaisir. Je dois pourtant avouer que je suis mitigée concernant ce premier tome. Mais ne vous y trompez pas, je me suis régalée, et j'ai vraiment accroché avec la plume de Hope, son univers, l'ambiance du livre et les personnages. On va juste dire qu'il me manque un petit quelque chose pour en faire un coup de coeur, ce qui n'en fait pas moins une excellente lecture.
Pour tout dire, j'ai beaucoup réfléchi à ce que je pourrais « reprocher » à ce roman, et j'ai du mal à vraiment trouver. Je vais tenter de développer les points qui l'ont empêché d'être un vrai coup de coeur, mais aussi, bien sûr, définir ce qui a fait pour moi de ce livre un incontournable.

Ça ne vous intéresse très certainement pas, cependant je précise que je suis très fatiguée en ce moment, ce qui a influé je pense en partie sur ma lecture. Je dis cela parce que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas mis aussi longtemps à lire un livre, ce qui m'a énormément surprise parce qu'à chaque fois que j'étais plongée dedans, je me suis tellement régalée que j'avais du mal à le lâcher. Cependant, les chapitres sont très, très longs, ce qui fait qu'ils ne sont pas facilement accessibles quand on n'a pas beaucoup de temps, ce qui m'a souvent fait repousser ma lecture. Cela à mon avis a également un peu nui au dynamisme. Pourtant, le style est extrêmement fluide, et à chaque reprise de lecture, je n'avais juste pas envie de m'arrêter à la fin d'un chapitre (mais en commencer un nouveau était souvent compliqué vu la taille de ceux-ci). Ce livre est également un gros volume, ce qui explique naturellement également le temps de lecture, bien sûr.

En parlant de dynamisme, ce livre n'en manque clairement pas. S'il aborde le thème, principalement, de la danse, j'ai trouvé la façon de l'autrice d'aborder son récit très théâtral. Avec cette impression de passer de scène en scène, avec un cadre, des personnages, une vie joyeuse et animée propre au théâtre, et des moments plus solitaires, plus dramatiques. C'est très bien mené, et les atmosphères se posent et s'enchainent à merveille.

Ces ambiances sont magnifiques et très précises. Parfois un peu trop de détails viennent ralentir le récit, mais ces détails ont le mérite de poser des scènes d'un réalisme foudroyant. J'ai adoré les scènes qui se déroulent au Millenium et nous décrivent la vie des membres de la troupe. C'est joyeux, c'est vivant, c'est envolé et léger, on y découvre la proximité des danseurs et autres membres du staff, on y suit leurs pensées, parfois aussi leurs conflits, souvent puériles, mais de temps en temps plus sérieux. Mystères, cachotteries, amitié et joie de vivre nous transportent dans l'univers de la scène avec brio et nous donnent en général le sourire.

Parfois, dans ces passages, il y a trop de personnages, ce qui fait qu'on ne suit plus toujours qui est qui, mais en même temps, je ne critique pas vraiment ce fait car cela nous montre un peu plus en profondeur la fourmilière grouillante de vie et de monde qu'est le Millenium. On en a parfois la tête qui tourne ! C'est dense et léger à la fois, pétillant comme des bulles de ce champagne que l'on sert lors des soirées, et qui, dans ce monde de la prohibition, est pourtant interdit. Mais ici, pas de tabous, pas d'interdits, tout est permis, la vie est plus simple, plus colorée… mais aussi plus complexe. Parce que derrière la désinvolture des membres du Millenium se cache l'ombre de la mafia, des Kohaku, véritables maîtres du lieu.

J'ai adoré aussi les passages très intimistes dans la demeure des Kohaku, où Jin, Ryôma et Dorian vont s'apprivoiser et se découvrir. le contraste avec les passages exaltés du Millenium est frappant, mais très bien amené. On balance entre périodes de grande agitation enthousiaste et une ambiance intime, feutrée mais non moins intense…

Dans tout cela, on suit le point de vue de nombreux personnages. C'est là une petite critique personnelle que je ferais à l'oeuvre, pour moi qui préfère rester centrée sur des personnages principaux sauf quand le récit nécessite éventuellement un autre point de vue, il y a parfois eu trop de changements de points de vue ici. On est dans un récit omniscient, ce que je trouve un peu dommage au niveau de l'intrigue complexe et remplie de tension qui se met en place. À suivre les points de vue des différents protagonistes, parfois très antagonistes, parfois on en sait « trop ». Mais c'est très personnel, je sais que beaucoup de lecteurs, au final, préfèrent ce point de vue omniscient, à mes yeux cela permet moins d'entrer en contact avec des personnages privilégiés.

En parlant de personnages, j'ai énormément accroché avec bon nombre d'entre eux. Avant de m'attarder sur les principaux, je citerais Louise et son immense joie de vivre, John et son caractère de cochon, Satomi et ses mystères, Tanhiwa et son immense appétit pour les femmes (mais il est toujours galant, et loyal envers ses maîtres, en prime).

Parlons à présent plus sérieusement. Je veux dire par là, parlons de Jin et Ryôma. Les cousins Kohaku. J'ai adoré leur immense présence et leur prestance incroyable, leur courtoisie unique, tout autant que leur férocité, généralement dissimulée derrière leurs bonnes manières. Les cousins Kohaku sont par excellence des « anti-héros », du moins, dans ce premier tome. Ce sont, comme dirait Dorian, des « méchants », d'une certaine manière. Certes, on ne les perçoit pas sous cet angle, parce qu'ils se montrent agréables et attentionnés envers ceux qu'ils protègent, doux, tendres et passionnés avec Dorian, et que l'on sait que, de bien des façons, « ils n'ont pas le choix ». N'empêche qu'ils sont à la tête d'un immense empire mafieux sans la moindre pitié pour ses ennemis. Ils se sont sali les mains si souvent qu'on ne pourrait les compter, de manière directe ou indirecte. Ils ont un pouvoir immense, et ne supportent pas qu'on leur marche dessus, aussi sont-ils capables d'une immense cruauté.

On sait tout cela, oui, on le sait, tout comme on apprend à connaitre peu à peu leurs grands défauts, la violence et la colère de Ryôma, la cruauté dont Jin peut faire preuve si on le contrarie trop, leur manque de compassion envers leurs ennemis et toutes les magouilles dans lesquelles ils trempent de fait, cependant on ne peut que les apprécier. En suivant le déroulement de leurs pensées, on découvre deux hommes qui ont autrefois été dépassés par une vie bien trop difficile à porter pour de si jeunes épaules, deux hommes qui ont failli être brisés par la vie et qui, l'un grâce à l'autre, l'un avec l'autre, ont su faire front, conserver leur empire, et mieux encore, l'améliorer afin que leurs décisions soient plus justes (même s'ils restent des hors-la-loi dangereux et féroces).

Mais Jin et Ryôma sont deux êtres passionnés et passionnants auxquels on s'attache très vite, et dont on suit le point de vue avec toujours énormément de plaisir. Leur amour mutuel, si fort, si profond et si incommensurable est extrêmement touchant, et même si l'autrice insiste par le point de vue d'autres personnages sur le côté « incestueux » (puisqu'ils sont cousins), moi je ne l'ai pas perçu comme cela (et puis bon, cousins ce n'est pas comme frères ;-) ). J'ai perçu leur amour comme étant pur, juste et beau, et tellement puissant et inaltérable qu'à mes yeux c'est plutôt un exemple, et une vraie base pour ces deux personnages qui ont trop subi les coups du destin. L'un près de l'autre, ils sont à la fois solides, calmes et presque invulnérables, même s'ils sont pourtant la véritable faiblesse l'un de l'autre.

J'ai adoré la passion dont fait preuve Ryôma, son immense tendresse si débordante, également. C'est un personnage très entier, très émotif, jeune et trop enthousiaste, parfois drôle, aussi, et désinvolte à ses heures, dont le caractère me parle énormément. J'ai adoré le contraste créé par la personnalité de Jin, si calme, si paisible, presque froid tant il est assuré et posé, si sérieux, également. Un vrai chef de clan, qui possède une âme d'acier, dirait-on. Cependant, lorsqu'il est réellement contrarié, il est rempli d'une véritable férocité qui, utilisée à bon escient, a donné lieu à mes yeux à la scène la plus explosive de tout le roman.

Et puis, au milieu de cet océan d'amour et de passion mutuelle, il y a Dorian. Dorian, le danseur séduisant qui d'abord attire les deux cousins, avant de les rendre accros, presque fous, en tout cas bien décidés à le posséder. Eux qui ont toujours refusé de se partager avec d'autres, eux qui se vouent un amour infini s'ouvrent en choeur à la beauté et à l'insolence un poil sauvage de ce jeune homme si sensuel. Et ce fleuve de désir et d'intérêt qu'ils éprouvent pour lui est bel et bien réciproque.

Mais Dorian est un personnage complexe qui va nous donner énormément de fil à retordre au cours de ce premier opus et parfois, sincèrement, on a envie de le secouer et de lui dire de regarder la réalité en face, d'arrêter la machine, d'arrêter la folie qui le dévore et le rend presque fou, de vivre, de vivre intensément, parce que l'amour qui le meut et le possède est bien la plus belle des émotions de l'univers…

Dorian, ah, Dorian… Je n'ai pas su comment le gérer tout du long de ce récit. On l'aime, Dorian, on l'aime tellement, lui et son caractère tumultueux, difficile, obstiné, lui et sa fougue passionnée, pour la danse, pour ce qu'il entreprend, pour les deux cousins qu'il apprend à aimer, lui et son humour parfois en total décalage avec cet homme tendu et nerveux qu'il sait être aussi… Dorian est insaisissable. Il y a eu des moments où j'en venais presque à le détester de n'être pas capable de renoncer à ses plans, de vouloir aller au bout de son but si ridicule au vu de la situation, d'être cet homme colérique et vengeur capable de s'en prendre aux mauvaises personnes… Et puis à d'autres, la majorité d'entre eux, on s'attache incroyablement à lui, et on se plait à suivre son point de vue dynamique, rempli d'émotions et de questionnements sans fin…

Vous pouvez l'imaginer, forcément, entre Dorian, Jin et Ryôma, le cocktail sera explosif, et l'histoire pleine de remous et de rebondissements sans fin. La fin est un beau feu d'artifice aussi inattendu qu'émouvant, que j'ai énormément aimé, et qui m'a évidemment donné envie de débuter aussi sec le second volume de cette belle histoire. Et de replonger derechef dans cette ambiance années 30 qui est purement magique.

Une histoire à découvrir, entre émotions, intrigue, lyrisme et érotisme, un récit rempli de peps, de douceur et de violence, un mélange incroyable qui ne peut laisser indifférent et que j'ai réellement savouré.

Aurélie, pour le blog d'Amabooksaddict
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