Giphantie (anagramme de Tiphaigne), est un ouvrage assez extraordinaire.
L'auteur, Tiphaigne de la Roche, est docteur en médecine de l'université de Caen. Dans une succession de courts chapitres, son livre publié en 1760, prévoit la télévision, la photographie, les lentilles de contact.
Un ouragan transporte l'auteur, qui nous entraîne à sa suite, dans un domaine merveilleux niché au coeur de l'Afrique. Là, le préfet de
Giphantie conduit notre voyageur à la rencontre de divers dispositifs.
Un globe représentant la terre, à laquelle il est relié par de petits canaux imperceptibles. Au moyen d'une baguette pour entendre et grâce à un miroir pour voir, on peut être branché en direct à n'importe quel endroit du monde. Il suffit de choisir un lieu pour voir ce qui se passe. Par exemple à Babylone (Paris).
Une toile, couverte d'un enduit spécial, capte et enregistre le spectacle devant lequel on la présente. On la passe en chambre noire le temps que l'enduit soit solidifié et le résultat est la reproduction exacte du sujet auquel on l'a exposée, comme un miroir qui fixerait l'image avec précision.
Les fruits d'un arbre produisent des capsules qui, se collant à l'oeil, permettent une vision pénétrante des choses.
On parcourt avec lui une galerie ornée de ces images photographiques.
C'est l'occasion pour son guide d'exposer un abrégé de l'histoire de l'univers, du genre humain et de l'état des sciences.
Tout comme dans le « Voyage au centre de la terre », notre héros se retrouve, à la fin d'un parcours souterrain, rendu chez lui.