Je remercie grandement Babelio et la maison d'édition pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique. L'envoi était soigné.
Chloé Tisserand, docteur en sociologie et chercheuse ; suite à une enquête de six ans auprès des professionnels de santé à Calais, nous expose les questions auxquelles elle a tenté de répondre.
Le sujet du livre se porte particulièrement sur la PASS de Calais. le PASS ou Point d'Accès aux Soins de Santé ; est un lieu consacré principalement aux soins des exilés/migrants. Ils sont, pour la plupart, de passage à Calais. Leur but étant d'arriver en Angleterre. Ces populations sont comme toutes les autres populations, elles tombent malade et se blessent. Leur corps est mis à rude épreuve.
C'est là qu'intervient le personnel du PASS ; infirmiers, soignants, traducteurs, psychologues...
Tout en essayant de mettre en confiance leurs patients si différents culturellement et linguistiquement d'eux, avec le peu de moyens qu'ils disposent, tentent de soigner et d'aider ces derniers les plus efficacement possible.
Déjà que le système de santé en France est en dégradation consternante au fil des années, on imagine que trop bien les conditions de travail et la limite de moyens et de personnels auxquels cette structure si peu considérée dans la société est confrontée.
L'auteure, à travers ce livre, nous propose de découvrir toutes les difficultés rencontrées par le personnel au quotidien, limitant et compliquant fortement l'efficacité de leur travail. Tant d'aspects sont abordés, de la barrière de la langue, des différences culturelles et religieuses, des conflits entre certaines populations, de la méfiance vis à vis de la médecine occidentale...
J'ai aimé le thème du livre, la découverte de ce point d'accueil de soins ; dans ses fonctions et ses limites.
Toutefois la lecture a été pour moi assez barbante et difficile.
Le texte est trop théorique, la lecture est trop souvent interrompue par des termes trop techniques ou des annotations (que j'aurais préféré retrouver en bas de page ou en fin de livre).
Beaucoup de phrases de soignants sont intégrées assez aléatoirement dans les paragraphes, sans que l'on comprenne vraiment le sens de l'exemple et son contexte.
J'ai trouvé que le texte manquait de témoignages profonds de soignants mais surtout de patients. Il manque clairement d'émotion dans ce livre. C'est un exposé, une thèse, un rapport. C'est dommage de ne pas avoir intégré une dimension émotionnelle et plus brute des relations existantes en ce lieu ; surtout pour un livre à caractère humanitaire.
Et enfin, cette écriture inclusive a été un calvaire pour moi. Notre oeil accroche systématiquement sur les ".es", "iels", "elleux" et autres termes visant à ne pas froisser quelques personnes. C'est lourd, et cela va à l'encontre d'un texte qui se veut accessible. Notre langue est suffisamment belle et difficile comme ça pour se la compliquer d'avantage.