Clidophorus

Il semble pertinent de rattacher le philosophe irlandais John Toland (1670 - 1722 ) — à ne pas confondre avec son homonyme contemporain américain, entre autre biographe d'Hitler — avec ceux du Siècle des Lumières, voire d'en faire l'un des précurseurs, tant ses travaux sur les notions de Vérité et de Pouvoir au sein des religions font de lui un véritable « freethinker » ( comme le dénommera l'empiriste Berkeley ), explorant l'histoire des idées depuis la Grèce Antique à la recherche d'une constante humaine dans l'expression même du pouvoir, entretenant le peuple dans le Mensonge afin de le contrôler.
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Ce petit traité est une partie d'un ensemble plus vaste, ô combien original, matérialisant ce panthéisme dont l'appellation lui est attribuée à l'occasion de son livre « Pantheisticon » (1720), bien qu'elle semble antérieure ( le mathématicien Joseph Raphson l'aurait forgée dès 1697 ) et qu'elle désigne une forme de croyance beaucoup plus ancienne, centrale dans la culture indienne ou néo-platonicienne, résumable au fait que Dieu est toute chose, s'opposant aux dogmes des grandes religions monothéiste enseignant une transcendance du Dieu créateur, débat métaphysique vieux comme le monde, les partisans de l'immanence ayant souvent perdu la bataille aux profits des clergés du monde entier, forcément avantagés par ce dualisme…
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Bref, Toland agrège et clarifie une question civilisationnelle centrale, non sans malice, mais avec une plume quelque peu terne, ainsi qu'un positionnement un peu obscure pour l'athée à tendance bouffeur de soutane et abatteur de minarets ( sans oublier mangeur de vache sacré ) ; jamais une place n'est laissée à la possible inexistence d'une force supérieur, au simple vertige du hasard…
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Reste un texte très important dans l'histoire des idées humanistes, tranquillement iconoclaste, mais restant au bord d'une véritable pensée révolutionnaire, alors que son postulat devrait facilement l'y conduire.
Le genre de joli petit livre qu'Allia sait si bien produire.