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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est certainement un chef d'oeuvre mais ouh la la, qu'est-ce que j'ai eu du mal à en venir à bout ! Ce n'est pas guère épais, mille excuses pour ce jeu de mot vaseux. le propos est majeur, aussi je crois que j'ai définitivement du mal avec ses romans fleuves impassibles et qu'il me faudrait sentir les mains des haleurs. Je pense sincèrement que c'est une oeuvre qu'il faut lire mais je ne recidiverai pas.
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Je ne me suis plongée dans Guerre et Paix qu'après avoir vu le téléfilm en 4 parties qui m'a enthousiasmée.
Quant au livre, quel monument !
Je dois avouer que je n'ai lu la description de certaines batailles qu'en diagonale, pardon Léon, mais je n'ai pas l'âme d'un stratège... J'ai adoré ce pavé qui retrace avec passion le destin turbulent et dramatique de Pierre, Andreï et Natacha, et bien au delà, un tableau plein d'humanité de la Russie, des guerres Napoléoniennes et de l'âme russe.

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Une saga foisonnante, dense, une grande oeuvre russe excessive, une passion russe.
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La Guerre et la Paix / Léon Tolstoï
Oeuvre mythique de la littérature russe et universelle, publié en 1873 pour sa version définitive, vaste fresque historique et familiale, ce roman que Tolstoï mit sept ans à écrire, annonce les grandes sagas du XX e siècle. Il relate l'histoire de la Russie à l'époque de Napoléon Ier notamment lors de la campagne de Russie en 1812. En fait l'action plus généralement s'étale de 1805 à 1820.
Nous sommes alors au début du XIX e siècle et les guerres se succèdent sur le sol russe avec en apothéose l'incendie de Moscou. L'histoire des familles Bolkonski et Rostov appartenant à la noblesse nous est contée par le comte Bézoukhov auquel s'identifie l'auteur, histoire où alternent amour, haine et politique, toute une vie de passions.
Tolstoï construit tout un univers dans ce roman, passant des fureurs de l'histoire aux subtils sentiments des êtres humains, tous ces événements n'obéissant selon lui qu'à un déterminisme inéluctable.
La lecture de ce monument de la littérature russe n'est pas aisée en partie en raison du grand nombre de personnages qui tantôt sont appelés par leur titre, tantôt pas leur nom, tantôt par leur prénom. Prendre des notes sur les personnages et leur lien de parenté est indispensable. Et puis l'extrême souci du détail de Tolstoï mène à des descriptions très poussées et très longues aussi bien de la psychologie des personnages évoluant dans les milieux aristocratiques de l'Empire russe que de la disposition des armées sur le champ de bataille.
Dans la première partie, nous sommes en 1805 à Saint Pétersbourg lors d'une soirée chez Anna Pavlovna Schérer, demoiselle d'honneur de l'impératrice douairière maria Feodorovna. On y fait connaissance de Pierre Bezoukhov de retour de France avec des idées neuves, le prince Basile Kouraguine et ses enfants Hélène et Anatole, le prince Andréi Bolkonsky et sa jeune femme. La nuit de beuverie qui suit vaut quelques soucis à Pierre.
Plus tard, à Moscou les héritiers potentiels se pressent au chevet du vieux comte Bezoukhov. Et la guerre contre Napoléon semble inéluctable. le prince Andréi se prépare à rejoindre l'armée tandis que Pierre, fils illégitime du vieux comte, hérite de toute la fortune.
Dans la seconde partie est narrée notamment la défaite du général autrichien Mack à Ulm, capitulant face à Napoléon. Toute cette partie sa passe avec les armées autrichiennes, russes et françaises.
On revient à Saint-Pétersbourg dans la troisième partie et Pierre Bézoukhov épouse la sensuelle Hélène grâce au prince Vassili, qui dans la foulée songe à marier son fils Anatole à Maria Bolkonskaïa. Mais un beau jour Maria surprend Anatole dans les bras de Mlle Bourienne, la dame de compagnie de Maria. le mariage est ajourné. La guerre reprend ses droits et le 2 décembre 1805, c'est la bataille d'Austerlitz qui voit l'écrasement des armées russe et autrichienne.
Suivent plusieurs parties encore dans lesquelles Tolstoï expose notamment sa vision de l'histoire de la campagne de Russie en contestant le génie de Napoléon.
En résumé une fresque historico-romanesque immense, extrêmement dense, mais à mon avis avec quelques longueurs notamment dans l'évocation des coulisses de l'aristocratie russe dans ce début du XIXé siècle et des conversations de salon qui n'en finissent plus et nous plongent à la fin dans l'ennui.
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Je m'intéresse depuis quelque temps à la littérature russe dont j'ai adoré deux ouvrages de Dostoïevski, mais je ne m'étais jamais aventuré chez Tolstoï. Un de mes professeurs de lycée disait que "Guerre et paix" faisait partie de ces monuments difficiles à lire en raison de sa portée et de sa longueur. Conquérir ce sommet était une expérience permettant de savoir si on était un lecteur, voire un homme ! Et même si l'épaisseur de ce volumineux pavé peut décourager ou effrayer, la montagne n'est finalement pas si grande et pour la vaincre « rien ne vaut ces deux soldats qui s'appellent le temps et la patience. »
Alors, j'ai pris mon temps, j'ai continué à lire d'autres livres en parallèle, j'ai fait de longues pauses, j'ai dû lutter pour ne pas me perdre, j'ai adoré certains passages, j'ai peiné dans d'autres, j'ai admiré le génie de l'auteur. le fait est que j'ai trouvé que c'était une bonne lecture même si elle ne m'a pas autant bouleversé que celle de "Crimes et châtiments". La faute probablement au récit mélangeant avec audace, mais aussi lourdeur fiction et essai historique. Vous êtes en train de lire le roman et vous commencez à comprendre qui est chaque personnage. L'histoire avance. Napoléon traverse le Danube. La tension dramatique monte. Et puis, Tolstoï stoppe brusquement la narration avec une digression magistrale sur le thème de l'Histoire (avec un grand H), ou sur le libre arbitre, ou sur les tactiques militaires ou encore sur l'intelligence de Napoléon. Ces digressions, bien qu'intéressantes, perturbent le récit. On perd de vue les personnages pendant des dizaines de pages. Au lieu de se demander ce qui va se passer, on se pose des questions comme « où suis-je ? » ou « combien de temps ai-je dormi ? ».
Oui, Tolstoï est cet invité qui s'est installé chez vous pendant plusieurs mois et dont vous êtes certes ravi de sa visite parce qu'il est intelligent, génial, intéressant et sincère. Mais parfois il devient déroutant avec ses digressions politiques ou militaires. Les personnages principaux perdent de leur dynamique. Ils m'ont souvent étonné par leur bêtise et ne m'ont pas autant impressionné que Rodia ou les frères Karamazov. Pierre est attachant, mais fatigant avec ses sempiternelles crises de conscience. Natacha est pleine de vie et d'espièglerie, mais également le stéréotype de la fille qui effeuille les marguerites : je l'aime, je ne l'aime pas, je l'aime… Loin de moi l'idée de promouvoir des héros parfaits en littérature, mais je trouve que Tolstoï a un peu trop forcé le trait de ses personnages principaux. La volonté de l'auteur de vouloir également les placer absolument au coeur des événements historiques renforce leur aspect équivoque. Et pour en finir avec le désagréable, la fin du roman est décevante et ne récompense guère les efforts fournis.
Heureusement le reste du temps, le récit est excellent, plutôt captivant et très instructif, car vous en apprendrez plus que vous n'avez jamais voulu en savoir sur le grand Napoléon ou sur la vie en Russie au début du XIXe siècle ! Vous tombez soudain sur une scène qui est dessinée de manière si vivante que vous vous en souviendrez pour toujours. Il y a la bataille d'Austerlitz, qui est impeccablement documentée et racontée de manière passionnante. Il y a le prince André, blessé sur le champ de cette bataille, qui regarde au-dessus de lui « un ciel sans fin », réalisant qu'il ne l'a jamais vraiment regardé auparavant. Il y a Pierre, qui réalise qu'il est amoureux de Natacha en regardant les étoiles et en apercevant la comète de 1811. Il y a Napoléon souffrant d'un rhume la veille de Borodino. Sans celui-ci, « ses combinaisons eussent été marquées au sceau du génie pendant la bataille, la Russie eût été perdue, et la face du monde changée ! » Il y a André qui regarde un obus tomber en sifflant à deux pas de lui « comme un oiseau au vol rapide se posant à terre ». Il y a le jeune Pétia qui court à sa perte en poursuivant les Français pendant leur retraite.
Il y a aussi des passages qui montrent que Tolstoï n'est pas seulement prolixe, mais aussi inventif. Par exemple, la scène dans laquelle il décrit les pensées d'un vieux chêne. « Le printemps, l'amour, le bonheur ?… En êtes-vous encore à caresser ces illusions décevantes, semblait dire le vieux chêne. » Ou celle où il raconte un conseil de guerre de l'armée russe du point de vue de Malacha, une petite paysanne qui parle de Koutouzov comme d'un « grand-père ».
Bref, si vous aimez le développement abouti des personnages, les intrigues qui se déroulent sur une longue période, si vous êtes quelqu'un qui réfléchit un tant soit peu à la vie ou la mort, ce livre devrait vous plaire. « Qui suis-je ? Pourquoi suis-je né ? Dans quel but ? », ces questions existentielles sur le sens de la vie infusent sans cesse le récit qui traite également de la responsabilité de l'individu combattant la dichotomie entre le libre arbitre et l'influence du monde extérieur dans le cours de l'histoire. Les personnages fictifs et historiques se mêlent naturellement à la narration explorant la manière dont les vies individuelles affectent le progrès de l'histoire, remettant en cause la nature de la vérité acceptée par les historiens modernes.
"Guerre et paix" est bien plus qu'un roman. C'est un vaste récit détaillé d'un monde en constante contradiction où coexistent deux manières d'être : la guerre et la paix. La paix, entendue non seulement comme l'absence de guerre, mais surtout comme l'état tant convoité dans lequel l'individu met la main sur les clés de son identité et de son bonheur, tout en parvenant à une communion harmonieuse avec les autres.
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On peut hésiter face à une lecture qui nous engage pour près de 2000 pages, et à ce livre qui a la réputation d'un monument. Il ne le faut pas: passée une première partie un peu lancinante, qui nous conduit dans l'ennui des salons de l'aristocratie moscovite, et dans un certain fouillis de personnages, on finit pas entrer dans le vif du sujet. Oui, nous poursuivrons les aventures et les amours accidentés de certains personnages déjà rencontrés, mais surtout nous vivrons la progression de la menace de guerre, malgré la paix signée à Tilsit et à Erfurt et la présumée bonne entente entre le tsar et Napoléon. Un prétexte, une étincelle, et notre empereur emmènera vers la Russie...plus de 500000 hommes. Pourquoi, et surtout, pour quoi faire? le savait-il?
L'empereur russe évitera souvent l'affrontement, mais le choc se produira à Borodino: des milliers de cadavres, les survivants passent, et arrivent à Moscou, ville vide. Que fait-on à Moscou? On pille ce qui reste, on constate que presque tout brûle, et, finalement, on s'ennuie. Si bien que l'on va rentrer. Mais nous sommes en octobre. Et là, le froid, l'absence de vivres, la fatigue, la lassitude, feront le reste: ce ne sont que des débris de la grande armée qui rentreront en France.
Tolstoï dissèque non pas la guerre, mais l'absurdité de la guerre, et dans cet exercice, il est magistral.
Aussi on ne peut que se féliciter d'avoir fait l'effort d'ouvrir ces livres lourds: ils s'inscriront dans nos plus forts souvenirs littéraires.
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Le roman raconte le parcours de personnages de familles nobles russes du XIXième siècle pendant la guerre napoléonienne. Il alterne entre roman de moeurs et fresque sur la guerre.

Il y a de longs passages sur la réalité quotidienne de la guerre, où l'on côtoie la mort et le sang. L'un des personnages est persuadé qu'il ne mourra pas. Dans son entourage tout le monde l'aime, qui lui voudrait du mal, qui voudrait le tuer ?

Puis on passe à une description militaire des batailles. Dans ces passages, Tolstoï parle plus souvent des défaites et des retraites des russes, que de leurs victoires, plus souvent des victoires françaises. Il semble avoir une admiration pour Napoléon et son armée, et peu d'estime pour l'armée de son pays.

Il pense que le cours des guerres dépend moins des ordres des chefs que des circonstances et de la motivation des troupes. L'influence du chef plus déterminée par son charisme que par ses compétences de chef de guerre.

Dans la dernière partie, Tolstoï dit que les historiens qui pensent que les événements sont dictés par les hommes de pouvoir se trompent. La plupart du temps les peuples n'obéissent pas aux grands hommes, et vont souvent même faire le contraire de ce que ces derniers auraient voulu. Les événements sont plus dictés par le hasard ou l'incompétence ou les erreurs de tel ou tel.

Tolstoï pense que la liberté est une illusion, que les actions de chacun sont toujours limitées par des contraintes. Mais l'aspiration à la liberté est le moteur de la vie.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/252
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Étant une fan de littérature classique, j'ai eu ma période russe au lycée avec "Anna Karénine" notamment - que j'aimerai beaucoup relire et chroniqué d'ailleurs, mais au grand jamais je n'avais lu "La guerre et la paix", et je fus rappelée à l'ordre lors d'une discussion en fin d'année dernière. Cela tombait fort bien, car le pavé, car s'en est un, avait intégrer ma PAL quelques mois avant: espoir de lecture estivale.

Ce roman fleuve, cette saga historique est difficilement résumable en quelques lignes. Lev Tolstoï confronte deux périodes, 1805 où la société russe jouit encore d'une certaine paix, quoique précaire; et 1812 où la guerre éclate et le grand stratège de guerre, Napoléon Bonaparte investit le pays. le lecteur y suit les événements qui chamboulent -ou pas - le rythme des plus grandes familles russes telles que les Bésoukhov, les Bolkonsky, les Kouraguine, les Rostov, les Droubetskoï et bien d'autres encore.

Pierre Besoukhov est l'héritier bâtard d'une des plus grandes familles russes, esprit vif et double de Léon Tolstoï, il ne sait pas trop ou est sa place, et se laisse porter par les décisions des autres et la bienséance russe. Il obéit un peu à contre-coeur aux décisions que l'on attend qu'il prenne. Andréï Bolkonsky - second double de Tolstoï -est le fils aîné d'une vieillard dur et qui pourrait semblé sans coeur. Il ne pense qu'à une chose s'engager pour faire face aux français et à Napoléon. le portrait de femme qui semble le plus intéressant, même s'il retombe un peu comme un soufflé, est celui de la belle Natacha Rostova. Jeune et impétueuse, elle est libre comme l'air jusqu'au jour où les convenances et le manque d'argent lui provoque la maladie d'amour. Voilà la jeune fille transfigurée du tout au tout. Il y a bien d'autres personnages, bien au-delà d'une centaine. le lecteur en aimera certains plus que d'autres, puis au fil des pages et des années, les choses vont évoluer et les sentiments également.

La guerre a une grande place, et si l'on est autant intéressé par les déplacements des troupes et les stratégies militaires que par un match de foot, certains passages risques de sembler un peu longs, heureusement que les personnages sont là, de même que Wikipédia pour comprendre un peu ces passages armés. L'immersion dans la vie militaire et le contraste avec la brillante société russe est assez marquant, mais c'est tout à fait fascinant.

En plus d'être une photographie de la haute société russe de cette époque, un roman historique et militaire, cette fresque est aussi un essai à travers lequel, l'auteur fait passé les idées qu'il a sur la vie. Comme par exemple qu'une décision individuelle n'a aucun impact sur un événement historique, qui est en quelques sortes préprogrammé comme il doit se passer. Cette vision est un peu réductrice, et ne tient aucun compte de l'effet papillon par exemple... Mais bon, les mentalités changent avec le temps, il faut juste du temps.

Un point par contre qui peu interpeller - voire plus - le lecteur est la façon dont l'auteur conclut son roman, l'oeuvre d'une vie dirait certains, par des propos plus que discutables, concernant le fait qu'il aime être né dans l'aristocratie, et méprise - on peut dire ça comme ça - les autres couches de la société, qui en quelques sortes n'ont que ce qu'elles méritent. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Guerre est paix a longtemps été pour moi le nom du roman le plus ennuyeux et le plus difficile de l'histoire de la littérature. Mais ça c'était avant (le confinement)

Alors Sens critique, rassure toi, je ne vais pas essayer de te résumer les 1600 pages de ce roman si célèbre. D'autres l'ont déjà fait et bien mieux que je ne le ferai. Tu le sais déjà c'est un roman qui présente de très nombreux personnages, long et profond, qui alterne les scènes de bataille, et les descriptions de l'intériorité des Comtes de l'époque.
Lecteur, je ne te cache pas que le début est un peu rude : les personnages se rencontrent rapidement, les premières scènes s'ouvrent avec de grandes réceptions où il faut mémoriser l'identité de tous les protagonnistes en même temps, et en plus les personnages ont plusieurs noms (prénom , nom de famille et nom relatif à leur père ou à leur mère), mais l'effort des premières dizaines de pages vaut largement le coup.

Le génie de Tolstoï consiste d'abord à extraire de cette fresque une petite dizaine de personnages principaux et de nous livrer le détail de leurs questions, appréhensions et aspirations. Nous découvrons en guerre, en paix, en guerre à nouveau ce qui anime les personnages de leur point de vue, puis à travers les yeux des autres personnage que nous connaissons déjà intimement. Nous vivons le courage presque maladroit de Nicolas Rostov, la droiture rigide d'André Bolkonski, la joie de vivre de Natacha, la balourdise de Pierre etc....

Cette analyse psychologique est soutenue par la richesse des descriptions des soirées et bals de la haute société Russe, puis des conseils de guerre et des batailles, mais qui n'écrasent pas le récit. Car si Guerre et Paix est également une description sociale, c'est surtout la très haute société Russe qui est décrite, celle de Tolstoï. le reste de la société Russe est évidemment évoquée, mais ne bénéficie pas des mêmes efforts descriptifs ni de la même profondeur.

A la profondeur de ces analyses, se juxtapose l'irruption du personnages historiques étudiés de près : le général Koutouzov, Napoléon, le général Rapp etc... Que Tolstoï se plaira à décrire par le regard de ses personnages, et auxquels il attribuera un certains nombre d'opinions, de représentations du monde. Car pour Tolstoï, les grands de ce monde décident et mettent en marche armées et foules, mais sont toujours guidés par leur peuple, les événements, l'histoire elle-même, in fine la volonté de Dieu, nous y reviendrons.

Car Guerre et paix est également une recherche spirituelle.
On reconnait derrière les convictions de Tolstoï, chrétien passionné et anti-clérical, comme Péguy pourra lui ressembler à la manière occidentale quelques dizaines d'années plus tard. L'Eglise orthodoxe est celle qui prêche une religion d'Amour mais qui ne s'oppose pas à ce qu'un soldat déserteur soit fouetté à mort après avoir embrassé le crucifix. Et pourtant Guerre et Paix est un livre pleinement religieux, la main de Dieu, pour Tolstoï est partout : dans le destin de chacun des hommes et dans la marche de l'histoire. Il s'adressera même directement à la princesse Marie Bolkonski, d'une parole consolante pour lui rappeler que le sens de sa vie est d'abord de se donner sans limite.

Sans surprise un roman de cette envergure nous livre assez profondément un éclairage sur la façon dont l'auteur perçoit le monde. L'homme est bien peu libre, tant son libre-arbitre est limité par son milieu, les pensées, paroles et action de ses proches et de ses compatriotes. La plupart des héros sont russes. Leur âme, leur culture est russe, et ils ne peuvent agir autrement que selon ce qu'ils sont.
Mais le bonheur n'y est pas exclu, et il faudra 1600 pages pour la conversion et l'ouverture à la beauté du monde, à la joie du juste don de soi des amis Pierre Bézoukhoz et André Bolkonski.
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Que dire et qu'écrire qui ne l'ont été sur ce monument de la littérature, sinon qu'on suit divers destinées dans une Russie du début du 19ème siècle, d'une épopée historique digne des plus grands auteurs.
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