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Citations sur La Mort d'Ivan Illitch - Maître et serviteur - Trois mo.. (60)

L’arbre trembla de tout son corps, s’inclina pour aussitôt se redresser, oscillant avec effroi sur sa racine. Il y eut un instant de silence, mais de nouveau l’arbre s’inclina, de nouveau un craquement se fit entendre dans son tronc, et, cassant ses branches sèches, laissant tomber ses branches feuillues, il s’écroula de toute sa hauteur sur la terre humide.
(…)
Les premiers rayons du soleil, perçant la nuée transparente, éclatèrent dans le firmament et se répandirent sur la terre et le ciel. Des ondes de brouillard remplirent les vallons, des étincelles de rosée s'allumèrent sur la verdure, les fins nuages d'une blancheur translucide se dispersèrent en toute hâte sur le ciel bleuissant. Les oiseaux s'en donnaient à cœur joie dans les fourrés et pépiaient de bonheur comme des perdus : les feuilles gorgées de sève se murmuraient des choses joyeuses et calmes, et les branches des arbres vivants remuèrent avec majesté au-dessus de l’arbre gisant, de l’arbre mort.
(Trois morts)
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« Qu’est-ce que cela signifie ?… Pourquoi ?… Ce n’est pas possible !… Il ne se peut que la vie soit aussi laide, stupide !… Et, si elle l’est vraiment, à quoi bon mourir, à quoi bon mourir dans les affres ?… Il y a là quelque chose qui ne va pas.
« Peut-être n’ai-je pas vécu comme je devais vivre ? Se demanda-t-il soudain… Allons donc, j’ai fait tout ce que j’avais à faire ! » répliqua-t-il aussitôt, chassant l’unique, mais impossible solution du problème de la vie et de la mort.
(p. 80, Chapitre 9).
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En longeant la table pour prendre place sur le divan (tout le salon était rempli de bibelots et de meubles), la veuve accrocha la dentelle noire de sa mantille à un détail sculpté de la table. Piotr Ivanovitch se leva pour la décrocher, et le pouf, soulagé de son poids, commença à onduler et à le repousser par en-dessous. La veuve entreprit de décrocher elle-même sa dentelle, et Piotr Ivanovitch se rassit, écrasant sous son poids le pouf en rébellion. Mais la veuve ne réussit pas à tout décrocher, et Piotr Ivanovitch se releva, et de nouveau le pouf se rebella et fit même entendre un cliquetis.Quand tout cela fut fini, elle prit un mouchoir de baptiste immaculé et se mit à pleurer. De son côté, Piotr Ivanovitch, refroidit par l'épisode de la dentelle et par sa lutte avec le pouf, se borna à tenir la tête penchée.
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Il était le fils d'un fonctionnaire, d'un de ces fonctionnaires pétersbourgeois qui vont de département en ministère et finissent par faire une carrière qui établit, sans erreur possible, que ces gens-là sont inaptes à occuper un poste de quelque importance.
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Le mariage... Un mariage improvisé et décevant. L'haleine lourde de sa femme, sensualité et affectation !... La monotonie mortelle de la chose judiciaire, les incessants soucis d'argent... Un an, deux ans, dix ans, vingt ans... toujours la même chose !... De moins en moins de vie. Comme s'il avait régulièrement dévalé la pente qu'il croyait gravir ! Mais oui, c'était bien cela.
"J'ai poursuivi mon ascension dans l'opinion publique, mais j'y ai perdu mon essence vitale, je l'ai laissée couler... Et maintenant, vas-y meurs !"
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Tiré de La Mort d’Ivan Illitch :

Ivan Illitch voyait qu'il se mourait et se trouvait dans un état de désespoir perpétuel. Il savait qu'il allait passer, mais ne pouvait se faire à cette idée, l'admettre, la comprendre.
La Logique de Kiesemetter lui avait appris ce syllogisme: « Caius est un homme, tous les hommes sont mortels, donc Caius est mortel. » Mais il n'avait jamais voulu le prendre à son compte, jugeant que ce raisonnement, applicable à Caius, ne valait rien pour lui-même.
Caius était un homme, un homme en général, et le syllogisme se révélait impeccable. Seulement, Ivan Illitch n'était point Caius, ni un homme en géné ral : durant toute sa vie, il s'était considéré comme un être exceptionnel, différent de tous les autres.
Lui, il était Vania, entouré de maman, de papa, de Mitia, de Volodia, de ses jouets, du cocher, d'une nourrice, puis de Katia, de toutes les joies, les déceptions et les ravissements de l'enfance, de l'adolescence et de la jeunesse !... Cette bonne odeur de cuir de la balle multicolore qu'aimait tant Vania, Caius la connaissait-il ?... Avait-il baisé la main de sa mère et perçu le chuchotement soyeux de sa robe ?... S'était-il révolté, à l'école de droit, pour des gâteaux ?... Avait-il aimé ?... Savait-il présider une séance avec un tact aussi parfait ?...
En effet, Caius est mortel. Il faut qu'il meure. C'est la loi. Mais moi, moi, Vania, moi, Ivan Illitch, avec toutes mes pensées, toutes mes sensations, n'est-ce pas autre chose? Il est impossible que je doive mourir. Ce serait trop affreux !
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[...], tout le monde savait que le seul intérêt qu'il présentait pour autrui revenait à ceci: tarderait-il ou non à vider enfin les lieux, à débarrasser les vivants de la contrainte de sa présence et à se débarrasser lui-même de ses souffrances.
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Son garçon de ferme, Nikita, le seul des serviteurs de Vassili Andréitch qui ne fût pas ivre ce jour-là, courut atteler.
Nikita n'était pas ivre ce jour-là parce qu'il était un ivrogne, et qu'après avoir vendu pour boire ses bottes et ses vêtements neufs, il avait fait le vœu de ne plus boire, et ne buvait plus en effet depuis deux mois ; il avait même résisté à la tentation de des deux jours de fête pendant lesquels il avait vu l'eau-de-vie couler à flots autour de lui.
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A aucun moment de son existence, Ivan Illitch n'avait été un flagorneur, mais, comme la lumière attire les noctuelles, il était fasciné par les gens plus haut placés que lui-même, imitait leurs manières, faisait siennes leurs idées et recherchait leur amitié.
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"Maître et serviteur".
Il n'avait pas envie de dormir. Il réfléchissait: il réfléchissait toujours à la même chose, à ce qui constituait le but, la signification, la joie et l'orgueil de son existence, à l'argent qu'il avait gagné et qu'il pouvait encore gagner, à l'argent que possédaient d'autres gens qu'il connaissait, et aux moyens par lesquels ils avaient fait fortune et aux procédés grâce auxquels il pourrait, tout comme eux, gagner encore beaucoup d'argent.
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