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EAN : 9782020130318
184 pages
Seuil (20/02/1991)
3.25/5   4 notes
Résumé :

La physiologie de la phonation et de l'audition et de l'audition, considérées comme fonctions séparées, ne peut suffire à la compréhension du langage humain et du chant.
Alfred Tomatis, rappelant que le locuteur est en même temps le premier auditeur de sa propre voix, montre que nous parlons en réalité avec tout notre corps et plus particulièrement grâce à notre oreille.
Cette démarche originale, appuyée sur de longues recherches et déjà riche... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un essai intéressant sur l'oreille (audition) et son lien avec l'apprentissage d'une langue. Toutes les langues ne couvent pas la même étendue de fréquences et il est difficile d'apprendre des langues dont certaines fréquences sont supérieures à celles qui nous sont habituelles dans notre langues. Par exemple, les langues slaves (russe,etc.) atteignent souvent des fréquences élevées, supérieures aux langues gréco-romaines (français, espagnol, italien, etc.). C'est ce qui expliquerait que les russes ont plus de facilités à apprendre de nouvelles langues que les français. Un essai très intéressant par un spécialiste du domaine.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
A la fin du XVIIIe siècle, lorsque les Anglais s'installèrent aux Indes, la découverte du sanscrit, langue sacrée de l'Inde, transmise sans trop d'altérations par la voie religieuse, nous découvrait un monde verbal vieux de 3 000 ans, ferment de toutes les langues qui, ultérieurement, devaient couvrir l'Europe. La linguistique historique devenait celle de l'histoire des peuples. Et l'on sut de proche en proche, grâce aux modifications successives, connaître les influences du balayage que provoqua l'invasion linguistique émanant des flancs des sommets tibétains, sur les langues préexistantes. Ce fut, dans la plupart des cas, un véritable raz de marée. Il ne reste quelquefois plus rien ou bien peu de choses des langues des premiers venus. Chaque invasion successive entraîne une nouvelle couche qui se stratifie sur la couche précédente déjà largement amalgamée aux idiomes locaux qui se sont structurés durant chaque accalmie.

Le sanscrit, creuset de nos langues actuelles, n'est pas non plus assurément la première langue existant sur le globe. Le fait déjà qu'il devait, sous ses vagues envahissantes, éliminer le langage des hommes qui vivaient antérieurement, laisse supposer que d'autres langues le précédaient, qui permettaient la vie en commun telle que nous la concevons, grâce aux communications parlées.
Aussi l'espoir de voir dans le sanscrit la langue première ne pouvait subsister, d'autant que d'autres groupes, essentiellement différents et cependant florissants, s'imposaient, tels l'hébreu et le chinois. Comme pour le sanscrit, on mit en évidence leur zone d'influence, de même qu'il fut aisé de retracer l'arbre de leur filiation.

Le linguiste fut désormais conduit à observer les langages en zoologiste. Pour lui, les langues, une fois nées, se développent, évoluent, s'étendent et s'épanouissent, parfois se com- priment, se désagrègent et régressent. Ces études de la vie du langage exigent que l'on mette à la première place Whitney, qui établit dès 1875 les lois régissant ces transformations. Il décrit notamment les lois d'économie, de commodité, l'ensemble mettant en valeur l'opportunité qui déterminait le choix du matériel linguistique dans chaque langue. Whitney, que suivirent Sayce, Sweet, Jespersen, semblait avoir cependant trop rigidement verrouillé l'évolution linguistique par un système obéissant inéluctablement à des lois préétablies. Bréal, plus souple et plus perméable aux influences « d'une volonté obscure », préféra évoquer l'aide d'actes inconscients là où jusqu'alors la seule volonté avait été considérée comme l'élément déterminant. Bréal justifie sa position en recherchant dans les mécanismes de création linguistique la part symbolique et significative qui en est la génératrice. C'était la voie ouverte à la sémantique, refuge terminal dans lequel Bréal se cantonna.
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Le langage et nous
Sans doute serait-il bon que nous soyons tout à la fois philosophe, linguiste, sémanticien, phonéticien, médecin, etc. Mais ce serait beaucoup prétendre et n'avoir pas conscience de la somme globale des connaissances qu'il faudrait dominer.
Il ressort de cet ensemble que chaque spécialiste ne par- vient pas, malgré ses efforts, à connaître tout du langage. Les définitions qu'il en fait ne sont vis-à-vis du verbe que partielles. Elles ne sont qu'un morceau de la vérité globale concernant le Verbe. Nous serons néanmoins contraints de nous en contenter. Toute définition que nous émettrons satisfera notre esprit dans un certain rapport, alors qu'elle s'avérera sans doute bien incomplète à d'autres points de vue.
Nous devons admettre que l'homme parle, que c'est pour lui le moyen le plus riche et le plus nuancé de sa communication, de sa relation. Le langage permet à l'homme de mieux se rencontrer lui-même, de développer la conscience de son existence et de connaître mieux ainsi les limites de son inclusion dans le cadre où il vit.

Ce sont là les choses positives que nous savons voir et étudier. Le reste, et notamment les origines, demeurera obscur et s'enveloppera dans les secrets du plus profond des mystères qui cache en lui la création.

Le souci de recherche de la langue mère est devenu également, à notre sens, plus un mythe qu'un objet réel.

La langue commune, si ardemment souhaitée par le linguiste, et toujours vivante grâce au mythe de la Tour de Babel, semble ne répondre qu'au fait réel de parler. Ce qui est commun à tous les hommes, c'est le langage. Cette fonction représente chez l'homme l'acte le plus extraordinaire qui suffit, dans la lignée animale, à l'individualiser si fort. Le langage, en tant que mode d'expression, est commun à tous les hommes. C'est là qu'il faut voir le fait initial qui a doté l'homme de l'arme créatrice et génératrice la plus efficace qu'il ait jamais possédée. L'unité à rechercher ici, c'est le langage humain en tant que faculté de la Parole. La manière de s'en servir a varié suivant les tendances, et en cela réside le premier éclatement, source des grandes divergences. Certes, le choix du départ était dangereux. Suivant tel ou tel mode adopté, la pensée aurait à sa disposition un instrument d'expression qui lui servirait de traducteur plus ou moins fidèle, mais au risque, pour elle, en fonction de l'élaboration de la structure de cet outil, d'être soumise à un processus d'idéation plus ou moins favorable. C'est en cela que se distinguent les grands groupes linguistiques, et le génie du
langage sera qu'il suscite.
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L'homme seul, sans parole, risquerait certes de se déshumaniser dès l'instant où il ne pourrait exploiter l'extériorisation de ce qu'il pense. L'homme nous apparaît comme cet être exceptionnel doté d'une intelligence telle qu'il a su mettre en œuvre tous les moyens susceptibles d'exprimer ses sentiments. Le langage est son chef-d'œuvre. Mais qui des deux a fait l'autre ? Le langage est-il né de l'homme ou bien a-t-il humanisé l'animal que nous sommes ? Éternelle question qui aura vraisemblablement le mérite de demeurer éternelle, parce qu'elle est à notre échelle, sans véritable réponse. Peut- être suffit-il, pour nous, de songer que la lignée des hominiens fut, grâce à une conjoncture exceptionnelle, dotée d'une intelligence suffisamment aiguisée pour exploiter le langage dans un but de vie en commun, familiale ou sociale, dans le désir de communiquer, dans le besoin d'enrichir les autres de ses propres impressions et d'accumuler les renseignements recueillis par autrui. Dès lors nous pouvons concevoir combien l'homme a agi sur le langage et combien celui-ci l'a aidé à être ce qu'il est. La puissance créatrice de la parole ne peut en fait se concevoir sans que l'on y incorpore la pensée.
Le Logos ne les dissocie pas, et le Verbe créateur était, on s'en souvient, préexistant à la naissance du monde. Il en était l'émanation divine qui motivait la pensée première, objet du Point suprême de la création. Le Verbe-Pensée a précédé le Verbe, origine de toutes les lumières. Ce Verbe, si immatériel, si désincarné, préexistant au monde, s'est pourtant un jour manifesté. Il en a marqué le commencement, et de sa modulation le monde se poursuit. Toute pensée humaine n'est qu'une partie indivisible de la Pensée du monde. Son insertion cosmologique fait de l'homme une cellule indissociable de son milieu. Son verbe, son langage somme toute, sera aussi une partie de ce Verbe du monde dont la puissance créatrice dirigera en lui la volonté d'être une unité vivante et active au sein du milieu dans lequel il est plongé.
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Interview Sacha Distel et d' Alfred Tomatis
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