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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Soudain, disparues. Cette vacuité bénie, cette plénitude écrasante, disparues. Retour à une seconde. Et la suivante. Nous réapparûmes : Un chien. Une fille. Un homme. Tous endeuillés. »

Un magnifique premier roman sur la foi, le pardon, le deuil.
Ce qui vient après, c'est la rencontre de 3 solitudes blessées : Isaac, dont le fils adolescent Daniel a été assassiné par Jonah, son meilleur ami ; Lorrie, la mère de Jonah ; et Evangeline, 16 ans, enceinte, abandonnée par sa mère, qui a croisé la route des 2 garçons quelques jours avant leur mort.
Ce qui vient après, c'est l'adolescence dans tous ses états, ce sont les familles que l'on se choisit, ce qu'il y a au plus profond de soi.
A la manière des règles d'usage de Joyce Maynard, c'est un livre délicat, lumineux, profondément humain, absolument bouleversant. Et un très beau coup de coeur ♥️
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Depuis qu'il a perdu son fils Daniel, seize ans, assassiné par Jonah, meilleur ami de l'adolescent, Isaac n'arrive pas à remonter la pente, d'autant plus que Jonah après avoir participé aux recherches, s'est suicidé laissant une lettre d'aveu. Malgré le présence de Peter, ami et directeur du collège où il enseigne et le soutien de l'église quaker, Isaac vit reclus dans sa grande maison et évite Lonnie sa voisine, la mère de Jonah. Quelques jours après l'enterrement, Isaac découvre dans son jardin, Evangeline, une jeune fille tremblante de froid, en rupture familiale. Une rencontre qui va lui redonner une raison de vivre et surtout lui donner l'opportunité de comprendre les événements qui ont conduit au drame qu'il a vécu.

Ce qui vient après est un premier roman, qui nous invite dans l'intimité d'une petite ville frappée par un drame qui a précipité la communauté dans l'incomprehension...pourquoi le jeune ado a-t-il tué son meilleur ami, et Daniel etait-il ce garçon idéal qui n'a jamais posé de problème, Evangeline connaissait-t-elle les deux jeunes gens, à t-elle joué un rôle dans ce drame?
Avec les voix d'Isaac, Evangeline et Jonah, les événements se reconstituent lentement et le passé jusqu'alors étouffé ou dénié, refait surface. Les situations sont réinterprétees sous une nouvelle lumière et permettront de comprendre les motivations et les actes de chacun.
Un roman intimiste et universel, qui remet en cause les rapports parents/enfants, les signes de défiance que l'on ne veut pas voir, la démission d'une mère trop faible pour s'occuper d'une ado...
Un premier roman bien construit qui favorise l'introspection.
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Avec finesse et un optimiste chatoyant, aussi lumineux qu'une pleine lune après une éclipse, JoAnne Tomkins relate ce qui vient après un drame. Plutôt que le sang, la noirceur, elle s'attarde sur la reconstruction, la résilience qui affleure derrière la rancoeur. Des éclats de philosophie poétique pommellent de lumière les pages les plus sombres, l'autrice soulignant ainsi l'ambivalence, la complexité et la beauté des relations humaines (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/03/07/ce-qui-vient-apres-joanne-tompkins/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Evangeline, 16 ans, est seule. Seule, enceinte, et abandonnée par sa mère qui l'a quittée un beau matin et n'est jamais revenue. Alors quand un énième avis d'expulsion pour loyer impayé la force à quitter leur mobil home, la jeune fille sait qu'elle n'a pas le choix et qu'elle doit trouver un abri. C'est Isaac, un vieil homme dont le fils Daniel est récemment décédé dans des circonstances troublantes, tué par son meilleur ami, qui lui ouvrira sa porte et décidera de la recueillir. Evangeline goûte enfin à cette vie normale qu'elle n'a jamais eue mais cet équilibre est précaire : elle n'a pas tout dit à Isaac et ce secret pourrait bien remettre en question toute sa vie.

Ce qui vient après m'a attirée par sa 4e de couverture mystérieuse : comment un adolescent a-t-il pu ainsi tuer celui qui était son meilleur ami ? Et qu'est-ce que Evangeline, cette jeune fille solitaire surnommée Red pour sa chevelure flamboyante a-t-elle à voir avec ce mystère ? Au final, ce roman a tenu toutes ses promesses et bien plus puisque l'air de rien, par sa petite musique ténue, en prenant son temps, il a réussi à me captiver totalement et à me bouleverser. C'est d'abord un magnifique portrait, celui d'Evangeline, adolescente grandie trop vite, livrée à elle-même par une mère défaillante qui ne sait pas la protéger et qu'elle doit supplier pour aller au lycée, une mère qui finalement l'abandonne sans un regard en arrière. Evangeline qu'au fil des pages on découvre si forte, capable de survivre sans un sou en employant tous les moyens à sa disposition, et aussi si fragile, avide de trouver enfin une famille et des amis mais prête à s'enfuir dès qu'elle se sent de trop. le récit de son amitié avec le vieil Isaac, un quaker taiseux plus porté sur la spiritualité que sur la conversation et maintenant enfermé dans le chagrin de la perte de son fils, est bouleversant, tout en justesse et en petites touches, au point qu'on ne sait plus trop qui de l'homme en deuil ou de la jeune fille en détresse a besoin de l'autre.

Ce qui vient après c'est aussi un roman impeccablement construit avec ce mystère initial autour des deux garçons, Daniel le fils d'Isaac issu d'une famille plutôt aisée et aimante, et Jonah, son ami et néanmoins parfois souffre-douleur, qui quant à lui a eu à souffrir d'un père violent et d'un drame familial. Que s'est-il passé ce soir là pour que Jonah finisse par avouer le meurtre de Daniel avant de se suicider (je ne spoile pas, on apprend ceci dès les premières pages) ? Et comment le chemin d'Evangeline a-t-il croisé celui des 2 garçons ? L'auteure distille peu à peu de petites explications qui permettent au lecteur de reconstituer toute l'histoire et entremêle judicieusement les points de vue d'Isaac, d'Evangeline, de Lorrie la mère de Jonah et voisine d'Isaac et enfin le journal intime de Jonah qui nous permettra finalement de comprendre la vérité. Tout est parfaitement plausible, pas de fait extraordinaire ou de révélation de dernière minute, juste la vie dans ce qu'elle a parfois de plus injuste ou de plus sordide. L'histoire prend son temps, on n'est pas dans un roman policier mais le suspens reste tendu jusqu'au bout, les personnages comme suspendus à un fil semblent à la merci d'un coup du sort ou d'un malentendu qui briserait leur fragile équilibre.

Ce qui vient après est l'inverse d'une lecture esbroufe, d'un de ces romans brillants et plein de paillettes qui nous épatent dès les premières pages. C'est un roman dans lequel on rentre petit à petit et qui nous happe, une lecture que j'ai eu plaisir à retrouver jour après jour et des personnages auxquels je me suis de plus en plus attachée au point que j'ai été véritablement triste en tournant la dernière page. L'auteure n'en fait jamais trop mais fait preuve d'un grand talent pour décrire avec justesse des sentiments profonds et des personnages cabossés par la vie. J'ai terminé ce livre sans vraiment réaliser qu'il serait un coup de coeur et ce fut finalement une très belle lecture. Et dire qu'il s'agit d'un premier roman... hâte de découvrir ce que l'auteure va nous réserver par la suite !
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C 'est ce qui vient après la perte d'un être cher.Le fils d'Isaac , Daniel, a été assassiné par son meilleur ami Jonah .Peu de temps après , celui ci s 'est suicidé .Isaac est enseignant,il vit seul depuis son divorce.Il était ami avec Lorrie ,la mère de Jonah mais cette amitié ne lui semble plus possible, désormais.Il rencontre Évangéline,une adolescente enceinte que sa mère vient d'abandonner sans ressources . Il l'héberge chez lui , cette présence lui apporte un réconfort. Il se trouve qu'Evangeline avait rencontré les deux garçons peu avant leur mort , Isaac se met dans la tête que l'enfant que porte Évangéline est peut être celui de son fils..Quel est le rôle d'Evangéline dans la mort des deux garçons ? pourquoi Jonah a t'il tué son meilleur ami ? qui est le père du bébé ? ce sont les questions que se pose le lecteur en lisant ce roman.
Un premier roman très réussi, passionnant, sensible sur un sujet difficile, la perte d'enfants que l'auteure a su transcrire sans pathos .Un roman aussi sur le cheminement des personnes qui doivent continuer à vivre après un décès,le chemin du pardon qui mène à la paix intérieure , les relations entre humains,la famille de coeur que l'on se choisit.
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Un premier roman bluffant tant il souffle la vie douce et cruelle à la fois, l'amour et la haine mêlés, la confusion des sentiments quand on a été malmené et que l'on se retrouve en manque de repères. Une écriture maitrisée, puissante, bouleversante. Une analyse fine de l'humain. Des émotions à la pelle.
Un peu moins de 600 pages de pur bonheur littéraire ! L'auteure nous emporte dès les premières lignes selon divers points de vue dans une histoire des plus sordides d'où émanera pourtant de vrais et beaux sentiments, une situation finale qui redonne foi et espoir en l'humain.
Ce roman m'a profondément bouleversée et j'ai encore des difficultés à poser des mots sur tout cela. Tout est pesé, bien dosé.
Particularité : l'auteure nous initie à la spiritualité quaker et cela apporte une touche singulière non négligeable.
Un coup de coeur sans conteste ! et une auteure à suivre !
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Un drame... voilà ce que vivent Isaac et Lorie. Une épreuve des plus difficiles qu'il est de vivre. Tous deux perdent leur enfant dans des circonstances tragiques.

Daniel, le fils d'Isaac a été assassiné par Jonah, fils de Lorie. Deux adolescents qui se connaissaient puisqu'ils étaient amis. Au delà de la douleur, l'incompréhension reste totale. Jonah énonce dans une lettre son geste sans l'expliquer avant de se suicider.
Leur monde s'écroule. Impossible pour eux de recevoir la compassion de leurs proches respectifs. Même la religion d'Isaac ne le réconforte pas, pire il s'en éloigne. Tous deux luttent et survivent jusqu'à l'arrivée d'une jeune fille de seize ans. Elle paraît seule et désorientée mais surtout elle ment. Elle ment sur sa vie, sur le fait qu'elle connaissait Daniel et Jonah, mais surtout elle ment sur sa condition de femme enceinte. La solitude d'Evangeline transperce Isaac. Il lui ouvre sa maison et son coeur et Lorie, elle, sera d'une aide précieuse. Ils ne désireront plus qu'une seule chose l'aider et qu'elle fasse désormais partie de leur vie. Evangeline est la promesse d'un avenir possible.

C'est poignant, lumineux et follement émouvant. Malgré le thème de la perte d'un enfant, l'auteur sans s 'en détourner réussit ce tour de force de ne pas nous plonger dans un marasme mais bien au contraire d'y voir la promesse d'un avenir. A travers cette tragédie, c'est surtout une histoire de rencontres, de bienveillance et d'une profonde humanité.
Mes yeux n'ont pas résisté. Gallmeister for ever !
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Une très belle histoire: Isaac a perdu son fils ado, Daniel, star de l'école assassiné par son ami et voisin, Jonah. Un jour, il découvre une jeune fille sous son prunier: il va la faire entrer dans sa maison et dans sa vie, et elle va apporter son lot de bouleversements, de sentiments contradictoires, d'affrontements aussi.
C'est une très belle histoire, servie par une autrice que je ne connaissais pas mais dont le style et l'imagination m'ont emportés. J'ai vraiment été happée par l'histoire de ce père en deuil qui affronte seul la perte de son fils, et ce faisant découvre qui celui-ci était mais aussi qui il est, lui, son déni, ses mensonges, tout ce qu'il n'arrive pas ou ne veut pas affronter. J'ai trouvé le ton vraiment très juste, sans verbiage ou sentiments, ce qui aurait gâché ce roman magnifique.
J'en conseille la lecture à tous, j'i passé une très beau moment.
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Il serait assez réducteur, et trompeur de se fier à la tonalité, et surtout au contenu du premier chapitre. Daniel, un ado vivant avec son père est retrouvé mort, assassiné ; qui plus est par son meilleur ami, qui s'est donné la mort juste après son geste, laissant sa mère Lorrie, désemparée.
Une triste histoire de deuil, et de vaine recherche sur les causes du drame aurait pu inspirer l'auteur…. Et bien pas du tout !
Il se trouve que dans les jours qui suivent, le vieux chien d'Isaac trouve sous un arbuste une gamine désoeuvrée, en rupture familiale et un peu craintive.
Evangéline est recueillie par Isaac, sous le choc de la mort de son fils. Il va vite découvrir qu'Evangéline est enceinte.
Isaac trouve dans l'irruption d'Evangéline, une raison à ne pas s'enfoncer dans le marasme. En outre, Lorrie et lui tentent de mettre côté leur rancoeur afin de comprendre les raisons du drame. D'autant que la religion Quaker à laquelle appartient Isaac ne semble plus en mesure de lui apporter les réponses et surtout le réconfort dont il a tant besoin.
Evangéline, est un trait d'union entre eux deux, puisque dans son errance elle a côtoyé les deux garçons.

Joanne Tompkins a construit son roman à trois voix. Isaac, tout d'abord qui se dévoile au fil du livre, tant dans sa vie professionnelle et l'aide qu'il tente d'apporter à son collègue, sa rupture avec la mère de son fils, et ce lent apprivoisement d'Evangéline. le second narrateur, à la troisième personne est davantage centré sur Evangéline, son passé, ses tourments, et ce bébé qu'elle investit comme jamais. Enfin, une voix d'outre-tombe, celle de Jonah à son dernier jour, donnant une tonalité plus sombre à cette histoire.

Ce qui vient après, est une un roman lumineux, où la vie est plus forte que tout, la résilience l'emporte sur la colère et le ressentiment, où les protagonistes acceptent de ne pas tout savoir, si ce n'est l'essentiel.
Dans ce texte qui se laisse gentiment apprivoiser et qui ensuite vous tient jusqu'à son terme, Joanne Tompkins donne beaucoup de consistance à ses personnages qu'elle montre dans leur humanité profonde faite de failles, d'amour, de respect et de courage.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Un drame épouvantable secoue la communauté de Port Furlong, État de Washington. Daniel disparaît après son entraînement de football. Huit jours plus tard, son ami d'enfance Jonah se suicide en avouant le crime. Personne ne comprend comment l'un a pu tuer l'autre, surtout pas leurs parents. Isaac père de Daniel, divorcé, ayant comme compagnon de vie un chien nommé Rufus, peine à s'en remettre. Lorrie, mère de Jonah et voisine d'Isaac, a déjà perdu son mari qui s'est lui aussi suicidé. Quand Évangéline est retrouvée terrée dans son jardin par Rufus, Isaac lui offre le gîte et le couvert. Il se rend rapidement compte qu'elle est enceinte. Il comprend aussi qu'Évangéline connaissait les garçons et que l'un d'entre eux pourrait bien être le père du bébé. Et si la consolation était possible grâce à l'Autre, et si pour guérir, l'Autre devenait notre meilleur allié ? « Ce qui vient après » est le récit d'un grain de sable jeté dans une machine qui plutôt que de l'enrayer va la remettre en marche.

Voilà un roman qui redonne foi en l'humanité. Malgré la tragédie, la proximité géographique du parent de l'autre, les années d'enfance et d'adolescence à l'amitié indéfectible, il va falloir composer avec les émotions et le vécu de chacun face à cet incompréhensible drame. Les parents, survivants, démunis, verrouillés émotionnellement, ne savent plus comment se comporter l'un avec l'autre, ne savent plus se parler, bouillonnent de l'intérieur dans leurs vies restées sur pause. Et pourtant, une adolescente sortie de nulle part va les obliger à communiquer. Parce qu'elle a connu les deux garçons, parce qu'elle a un vécu personnel avec l'un et avec l'autre, parce qu'elle est enceinte, seule, abandonnée par sa mère, Évangéline devient un pont entre ces deux âmes perdues.

« Ce qui vient après » porte bien son titre. Lorsqu'on a perdu l'essentiel, comment continuer à vivre ? Comment pardonner ? Comment refaire confiance ? Comment guérir ? Joanne Tompkins dont c'est le premier roman a créé des personnages de toute beauté, des personnages lumineux par leur humanité, solaires par leurs émotions, éclatants par leur bonté d'âme, resplendissants par leurs qualités humaines. Dans cette époque où l'on se demande souvent ce que signifie encore « être humain », ou l'on questionne la compassion, l'indulgence et la bienveillance, les personnages de « Ce qui vient après » nous donnent une véritable leçon de vie. Je m'attendais au récit d'une réelle hostilité entre Isaac et Lorrie, une rancune tenace, voire de la haine au regard de ce qu'a commis le fils de l'autre. Or, même s'ils ne sont pas les meilleurs amis du monde, ce n'est pas ce qui est développé ici. La nature humaine peut être autre chose qu'une sempiternelle méchanceté crasse. La religion pratiquée par Isaac n'est pas étrangère à ce « savoir être ». Isaac est quaker et ce mouvement se définit par un rassemblement silencieux fondé sur la lumière intérieure que chacun porte en soi. Ne pas parler pour ne rien dire, accepter les silences qui reflètent un autre mode de communication. Paradoxalement, beaucoup de choses sont dites dans ces silences et il est très troublant de constater combien le silence est source de mots, de pensées et d'expression de ressentis très puissants.

« Ce qui vient après » renferme une galerie de personnages de toute beauté, de ces personnages que vous auriez envie de rencontrer « en vrai ». Tout d'abord, deux narrateurs qui racontent l'histoire à la première personne. Isaac ce père très émotif, à l'existence monacale, déchiré de l'intérieur. Par la perte de son fils évidemment, mais aussi par la disparition de son second fils de coeur, meurtrier du premier. Puis, Jonah, qui prend la parole plusieurs fois dans le roman pour offrir une autre perspective sur les évènements. Jonah est une essence, une entité qui peuple le monde, une âme éthérée qui flotte dans l'air, son âme n'est pas tangible et pourtant, elle est partout. Évangéline, celle qui a tout perdu, esseulée, presque marginalisée, mais qui devient le centre de tout. Rufus un chien formidable qui rassemble les êtres, entre en totale connexion avec chacun, les comprend par un regard, une caresse. Rufus est celui qui permet à Évangéline de s'installer chez Isaac parce que ce dernier fait confiance à son instinct : si le chien l'aime, lui aussi peut l'aimer. Lorrie, mère de l'assassin, coupable de l'avoir engendré, si humble, si humaine avec tellement de choses à offrir aux autres. Vous allez tellement les aimer !

« Ce qui vient après » regorge d'une succession de quêtes. Celles de deux parents face à la mort de leurs enfants, celle d'une jeune fille seule au monde en passe de devenir mère, celle d'un chien qui par la seule force de son regard peut amener les êtres à se rapprocher, les aider à se pardonner, les encourager à créer une nouvelle famille. La famille n'est pas toujours celle du sang, elle peut s'étendre au-delà, toucher les voisins, les amis, les « ennemis » et rassembler des êtres qui vous sont étrangers par la seule réciprocité du vécu. C'est la famille du coeur, celle que l'on choisit. Ce roman montre très bien combien l'humain a tendance à se recroqueviller sur lui-même face à la douleur, et combien il a tort. La guérison arrive par l'autre, grâce à l'autre. du refus et de la peur de l'amour du début, une brèche lentement s'entrouvre pour laisser place à une réparation des vivants par le pardon. L'humain peut réellement encaisser tous les chocs et se relever. le refus de vivre s'efface peu à peu pour laisser entrer l'autre, celui qui vous guide, vous permet d'apercevoir la possibilité d'aimer encore, et de vous nourrir de cet amour. de cette phrase prononcée au début « Voilà ce qui vous perturbe. L'amour. On ne voit pas les choses comme il faut quand on a ça dans le coeur. », on passe à « Quel miracle — un miracle douloureux, horrible, terrifiant — que cette compréhension inattendue de ce qu'était l'amour. »

C'est aussi un très beau roman sur la parentalité, le refus de voir son enfant tel qu'il est réellement et le fait de l'accepter dans sa globalité, avec ses qualités, mais aussi ses défauts. Enfin, même si le fil rouge du récit concerne le meurtre d'un adolescent par un autre adolescent, il est moins question de vengeance, de ressentiment et de sentiments négatifs qu'attendu. « Ce qui vient après » traite de la vie, de réparation, d'espoir, de lumière. Après « My absolute darling » et « Betty », coup de coeur absolu pour ce roman qui m'a fait me sentir si intensément vivante quand souvent, pétrie d'angoisses, de ressentiments, de colères refoulées, j'ai l'impression de sans cesse nourrir mes émotions négatives. Ces personnages-là ont beaucoup à nous apporter, beaucoup à nous dire, même dans leurs silences, croyez-moi.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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