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Anna Gauthier a cru qu'elle pouvait oublier ses origines, effacer les traces de sa vie passée.
Elle a cru qu'en changeant de milieu, elle repartirait de zéro, sans souvenirs, sans traumatismes.
Elle a cru que, dans un monde où l'apparence est reine, la loi du plus fort n'aurait plus cours.
Alors elle a tout changé. Elle est devenue pharmacienne, a épousé un fils de bonne famille, s'est mise à fréquenter la grande bourgeoisie de Biarritz et a élevé son garçon, Léo, dans les meilleures écoles.
Mais il a suffit d'un faux pas de Léo, d'une manifestation qui dégénère, pour que tout s'effondre. Avec l'incarcération de son fils, c'est un retour à la case départ qui s'abat sur Anna et elle retrouve avec effroi les classes sociales défavorisées, la délinquance, le harcèlement et la débrouille qu'elle a si bien connus. Tout revient comme si 20 ans avaient été gommés d'un coup. Et avec les faits, la peur, la violence et la haine ressurgissent.
La plongée dans l'univers carcéral est d'un réaliste glaçant. Arrestation, garde à vue, instruction, tribunal, prison, parloir, des situations que l'on n'imagine pas connaître un jour et qui s'enchaînent dans une escalade imparable.
Mais au-delà de la dégringolade judiciaire de Léo, Valérie Tong Cuong, avec ce roman percutant, soulève une réflexion sur l'entrave du milieu social, le poids du passé et la fragilité des destins.
Je n'ai pas été passionnée par les choix et le devenir d'Anna et j'ai trouvé son ascension sociale assez caricaturale. Mais j'ai été très émue par sa force de caractère et j'ai vécu sa souffrance avec beaucoup d'empathie.
Le style de l'autrice est toujours aussi poignant et son propos est édifiant et sans illusion.
Un livre à lire absolument parce que personne n'est à l'abri d'un accident de parcours et qu'il serait bien inconscient de penser pouvoir surmonter ça sans conséquences.
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J'avais eu un gros coup de coeur pour Les guerres intérieures lors de la rentrée littéraire 2019, je n'ai donc pas hésité une seconde à m'acheter le dernier roman de Valérie Tong Cuong lors de cette rentrée-ci. Nous rentrons également avec ce roman dans un univers psychologiquement tendu, qui ne laisse pas le lecteur en repos. Alors qu'Anna savoure sa vie bien rangée, entre sa pharmacie, son mariage solide, sa villa au dessus de la mer et son fils à quelques semaines de passer le bac, un évènement arrive, qui va tout bouleverser. Léo, lycéen sans histoires, est arrêté. Au cours d'une manifestation, il aurait tabassé un policier, pour défendre une jeune-fille. Nous sommes en France, dans un climat tendu où les ronds points et les rues sont envahies régulièrement par le mouvement que l'on appelle rapidement celui des « gilets jaunes ». Voici Léo porté en héros, mais également jugé et incarcéré, brisant en même temps l'équilibre social fragile de la famille, un équilibre construit jusque là minutieusement par Anna, qui avait cherché très tôt à fuir une enfance que l'on découvre petit à petit dévastée. Mais échappe-t-on à son passé ? Anna est persuadée que quelque chose en a transpiré, qui a mené Léo dans cette prison. C'est donc le récit de la bataille quotidienne d'une mère pour libérer son fils qui s'enclenche, alors que le calvaire vécu par la petite Anna nous est aussi conté. Pendant ce temps, Hugues, son mari, employé à un poste important à la mairie, tente de colmater les brèches et de faire face, mais à quel prix ?… J'ai eu une lecture assez douloureuse de ce roman de Valérie Tong Cuong, dont en même temps que j'en retardais la fin, me faisait de la peine. L'autrice sait encore une fois, avec son écriture précise, fouiller la psychologie complexe de l'être humain, tiraillé ici entre la honte, la volonté de conserver un statut social atteint de haute lutte, et un passé qui s'insinue entre des failles nouvellement apparues, tel un serpent. Un roman remuant et encore une fois percutant.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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C'est dur un tesson. C'est pointu, coupant et dangereux, ça vient se ficher de toutes ses dents dans sa cible, et ça y reste. Un peu comme certaines histoires et certains mots qui se plantent pour longtemps dans le coeur et la mémoire. le dernier roman de Valérie Tong Cuong est de ceux-là et porte bien son nom, Un tesson d'éternité dont on ne se débarrasse pas sitôt le livre refermé.
C'est une petite famille sans histoire que celle des Gauthier, un papa, une maman et un grand garçon bien sous tous rapports qui s'apprête, une fois son bac en poche ce qui ne saurait tarder, à intégrer une brillante prépa pour un brillant avenir. Ils en sont fiers de ce gamin, les parents. Son père parce qu'il ne lui est pas venu à l'esprit de douter de sa descendance, dans sa famille on réussit de père en fils, c'est comme ça. Sa mère parce que…tant de choses. Il y a tout un monde dans les silences d'Anna, toute une vie, toute une mémoire enfouie et verrouillée. Alors, lorsqu'au milieu de cette nuit d'été on vient tambouriner à la porte de la villa bien close au sommet de sa colline telle un château fort, lorsque les gendarmes menottent Léo sous le regard effaré de ses parents, lorsqu'Anna et son mari se voient contraints de découvrir un monde dont ils ne voulaient rien savoir, le réveil est doublement violent et douloureux.
On retrouve dans le treizième roman de cette auteure dont j'apprécie, décidément, particulièrement la sensibilité tout en finesse et en intelligence, cette thématique de la culpabilité dont elle creuse le sillon, mue, peut-être, par la douleur têtue de celle qui n'en aura jamais fini, celle devant qui le pardon semble s'évaporer comme un mirage. Il y est question de la mémoire, comme un fardeau que l'on porte, impossible à abandonner, même discrètement recouvert des couvertures les plus épaisses et les plus chatoyantes. Il y est question d'aveuglement, de regards détournés ou de changements de points de vue. Il y est question de masques, ceux que l'on revêt et ceux qui tombent. Il y est question des fils d'un destin que seul un tesson d'éternité pourrait trancher, par le meilleur ou par le pire.
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Un mensonge

Anna, très belle femme, vit une existence agréable, elle travaille dans sa pharmacie et vit dans une belle villa sur la côte avec son mari Hugues et son fils Léo.
Cette famille va pourtant connaître un incident. Léo, le fils va se retrouver aux prises avec la justice. Cet évènement va constituer le point de bascule pour la famille, pour le couple d'Anna et son mari ainsi que pour sa vie de femme.

Un livre haletant.
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Un tesson d'éternité est le genre de roman qui se lit vite, qui se lit bien, qui dérange sur bien des aspects, mais qui ne me laissera pas non plus un souvenir impérissable.

C'est le genre de roman qui soulève des questionnements mais qui est beaucoup trop court pour que je m'en imprègne totalement.

C'est le genre de roman qui ferait un très bon film (ou téléfilm) mais qui manque de densité pour en faire, selon mes critères, un très bon livre.

Anna, pharmacienne, a une vie en apparence parfaite. Un bon job, un joli mari, un gentil fils, une belle maison. Elle remplit les cases de la réussite sociale comme on peut se l'imaginer, d'autant qu'elle vient d'un milieu beaucoup plus modeste et qu'elle s'est élevée à la seule force de son poignet. Mais, un grain de sable (un beau grain de sable quand même) vient éroder cette machine bien huilée.

Le synopsis était intriguant et le roman a plutôt répondu à mes attentes. Valérie Tong Cuong connaît son sujet, ou du moins l'a bien travaillé, l'ensemble est crédible, réaliste, ce que j'ai vraiment beaucoup apprécié. Même si l'écriture est froide, presque clinique, ce qui empêche l'empathie selon moi, j'ai néanmoins trouvé qu'elle servait le récit, du moins le personnage d'Anna avec qui nous sommes tout au long du livre.
Le titre prend tout son sens à la fin du roman.

C'est bien ficelé, c'est carré aurais-je envie d'ajouter. Mais il me manque de l'âme dans cette histoire, même si, je me répète, je comprends complètement le choix de l'autrice ici. Et, aussi, il m'a manqué de la profondeur dans ce récit. Dommage...

En bref, un livre que je suis ravie d'avoir lu mais qui reste, selon moi, tout à fait dispensable. Les questions qu'il peut soulever ne sont pas suffisamment creusées pour qu'il me reste en mémoire longtemps.
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Roman factuel, quasi chirurgical d'une descente aux Enfers. Anne Gauthier s'est construite dans la douleur refoulée une image parfaite de la petite notable qui a réussi: pharmacienne et patronne, elle habite une belle et grande maison avec son fils lycéen et son mari au conseil municipal. Tout semble idéal mais un jour, au petit matin, le fils Léo est arrêté pour voie de faits sur un policier. Cette image de papier glacé - tableau idéal de réussite sociale - va au fil des pages s'écailler avant de voler en éclats. Une écriture plutôt efficace qui nous entraîne irrémédiablement dans cette spirale infernale, avec un final, pour moi inattendu et qui paradoxalement, crève enfin l'abcès de cette femme, emmurée dans son passé.
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Au coeur du roman Un tesson d'éternité, il y a le personnage d'Anna. Souvent, c'est de son point de vue que le récit se déroule. Pour elle, l'ascenseur social a fonctionné. Elle s'en est donné les moyens, et est parvenue à ses fins. Elle est pharmacienne, heureusement mariée, elle a un fils qui prépare son bac et est déjà inscrit dans une école. Son époux est adjoint culturel au maire. Elle vit dans un cadre magnifique. Mais tout cela est fragile et vole en éclat. En pleine manif de gilets jaunes, Léo, le fils, sans aucune implication dans les évènements sociaux, frappe un policier pour défendre sa petite amie.
Les chapitres sont courts et se succèdent à toute vitesse, car les pages se tournent avec une grande facilité. le roman est bien écrit, bien construit. L'auteur use du contraste pour souligner la vie bien rangée et confortable que s'est construite Anna et le reste du monde. Les lignes consacrées aux descriptions de son environnement sont colorées et parfumées. du orange pour les ciels du couchant sur la mer, du bleu pour le ciel et les azulejos de la cuisine, l'odeur des pins et des aromatiques du jardin, c'est une beauté sensuelle qui se dégage de l'écriture. Anna n'en reste pas moins une femme tourmentée, toujours en alerte. Elle ne s'est jamais remise des blessures de son enfance.
Le thème des clivages sociaux est central dans le roman. Celui des rapports mère-fils, mari- femme, parents-enfant est aussi très présent. La psychologie des personnages est finement traitée. le milieu carcéral que l'auteur connait bien – elle est elle-même visiteuse de prison – et le système judiciaire sont superbement présentés, dans toute leur brutalité. L'oeuvre de Valérie Tong Cuong ne manque donc pas d'intérêt.
Le personnage d'Anna suscite la compassion. Pourtant, on comprend bien que ses critères de succès ne lui offrent en aucune façon la clé de la sérénité. Elle affiche un bonheur qui est totalement factice. Elle doit garder une vigilance de tous les instants et fournir constamment des efforts pour maintenir l'apparence d'une vie réussie. Elle cache des blessures qu'elle n'a jamais pu soigner et qui la hantent encore. Si au long de la première partie elle parvient à donner le change, la seconde partie ( qui commence avec l'incarcération de Léo ) suit un cours tragique car Anna perd tout contrôle.
Valérie Tong Cuong donne une vision très noire de la vie sociale et des rapports humains qui ne laisse place à aucune perspective optimiste.
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Je partage l'enthousiasme du plus grand nombre au sujet de ce roman court mais intense.

L'écriture fluide et agréable et le sujet particulièrement émouvant fait qu'à peine commencé, nous voilà déjà à la fin.
Plusieurs thèmes traités avec pudeur et sensibilité.

Anna et son mari Hugues forment un couple "idéal" aux yeux de la société. Réussite professionnelle, amour, belle maison, belle voiture, un fils, des amis.

Mais Anna cache de profondes blessures. de celles dont on ne se remet jamais totalement. Des blessures d'enfance qui, malgré une volonté sans faille, restent tapies au fond d'elle et ne demandent qu'à émerger.

Alors quand Léo se retrouve au coeur d'actes de violence lors d'une manifestation et se retrouve en prison, c'est tout ce monde, construit petit à petit, qui s'effondre.

J'ai été happée par ce récit. Si je ne peux pas m'identifier à Anna par les traumatismes subis durant son enfance, je peux en revanche me mettre à sa place en ce qui concerne son enfant. Nous pouvons tous. Cela donne à réfléchir et conforte dans l'idée de ne pas juger hâtivement et sans savoir.

Un roman fort sur la volonté, la rédemption. Une critique de la société trés juste notamment à travers le comportement des "amis" d'Anna et Hugues.
Une belle leçon de courage mais également un plaidoyer en faveur du dialogue. Car certains actes ne doivent pas être passés sous silence et rester impunis.

Ironie du hasard, je quitte Léo pour un autre Léo, celui de "Glen Affric" de Karine Giebel...et je retrouve le milieu carcéral et le rôle et l'importance de la mère...mais je n'en suis qu'au début !
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Une découverte de l'auteur avec ce roman prenant et intéressant, qui questionne également beaucoup.
Anna Gauthier s'est construit au fil des ans une vie bien rangée et contrôlée : sa propre pharmacie, un couple uni, un fils à l'avenir prometteur. Rien ne dépasse dans cette vie lisse, qu'elle apprécie. Mais tout vole en éclats quand son fils Léo rencontre de graves problèmes...
On plonge directement au coeur de cette lecture et on suit au fur et à mesure des pages le portrait poignant d'Anna dressé par Valérie Tong Cuong. Elle met également en avant dans ce roman de nombreux thèmes qui ne peuvent laisser indifférent et interrogent forcément le lecteur.
Une très bonne lecture.
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Première rencontre avec Valérie Tong Cuong pour Un tesson d'éternité qui dresse le portrait complexe et meurtri d'une femme moderne à la quarantaine brillante. Son passé qu'elle a tellement tenté d'oublier, et de faire oublier, va remonter décuplé de violence lors de l'arrestation de son fils.
Anna Gauthier est une pharmacienne installée dans le Village. Elle est mariée à Hubert,  journaliste de formation, chargé du département culturel de la ville. Sa villa surplombe la mer. Ils ont un fils, Léo, en classe terminale, qui leur a aussi permis par ses loisirs d'avoir leur place dans la communauté des décideurs.
D'ailleurs comme une prémonition, un reportage sur le vol d'un fond de teint dans la pharmacie, avait permis, grâce à la perspicacité d'Anna, de faire un reportage sur le comportement violent de la femme responsable.
Ce qui va faire basculer cette famille à l'apparence idéale est l'arrestation de Léo ! Celui-ci a carrément tabassé un policier  dans la manifestation de l'après-midi ! Certes, l'officier avait commencé en s'attaquant à une jeune fille, amie de Léo.
Depuis, les chaînes d'infos sont en boucle ! Tout le monde y va de son commentaires repris en boucle sur les réseaux sociaux. Anne et Hubert découvre un monde insoupçonné où il faut obéir sans discuter. le temps s'allonge dans une dimension irréaliste. Après l'arrestation, la prison devient préventive.
Pour Anna, cette épreuve l'amène à soutenir contre vents et marées ce fils qu'elle aime tant ! Mais, à travers lui, c'est son propre passé qu'elle essaye de maîtriser, de contenir pour ne pas revenir à la victime qu'elle était durant son enfance !
Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'intrigue écrite de façon froide et même glaçante, qui va entraîner implacablement Anna a tombé le masque. A travers ce tesson ancré à jamais dans le corps de son personnage, Valérie Tong Cuong montre qu'il est impossible d'oublier son passé ou de faire comme si il n'avait pas existé.
Ce personnage qui se cache sous le masque de l'assurance, qui a travaillé ce rôle de composition m'a profondément touchée. Comment ce personnage pense qu'elle peut vivre en faisant semblant, à ce point ? Comme s'il suffisait de "peindre ses yeux" pour être quelqu'un d'autre ! Cette détresse sous-jacente que personne n'a compris et reconnue à l'époque laisse la marque indélébile de la souffrance. Et cette souffrance  est glaçante ! Qu'importe la nature du grain de sable, forcément il y aurait eu basculement ou effondrement.
Du coup, la fin est inévitable ! Car, en acceptant de ne pas affronter les démons du passé, on ne fait que les cacher sous le tapis et les poussières finissent toujours par se voir ! le talent de Valérie de Tuong Cuong est de croire à la réalité de son histoire !
L'écriture quasi chirurgicale de Valérie Tong Cuong est d'une efficacité surprenante. L'écrivaine sait prendre dans sa toile le lecteur qui devient complétement captif. Par contre, cette froideur m'a aussi gênée comme si il me manquait du trouble ou de l'ambivalence ! Néanmoins, Valérie Tong Cuong a un talent certain et devient de roman en roman une incontournable.
Chronique complète ici avec photos
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/15/valerie-tong-cuong/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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