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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce premier roman de John Kennedy Toole écrit lorsqu'il avait seize ans mais publié qu'une cinquantaine d'années après, nous suivons l'histoire d'un petit garçon, David, qui vit dans une ville du sud des États-Unis dans les années 40. Ce livre est écrit d'une manière naïve (nous sommes dans la tête d'un enfant) mais on y décèle bien le racisme ambiant, le puritanisme très présent et l'intolérance. Les personnages sont beaux, j'ai adoré le portrait de Tante Mae, une ancienne danseuse très excentrique pour la petite ville où est installée cette famille. Entre pauvreté, religion, violence et folie, le petit David tente tant bien que mal de grandir.
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C'est assis dans un train que David débute son histoire. Une histoire limpide et rude, narrée par un adolescent introverti et perspicace. de sa petite enfance à son adolescence, il ne quittera pas sa vallée où se niche une petite ville du sud des Etats Unis. La pauvreté, la bigoterie et le voisinage, l'école, ses proches et le décor forme son quotidien qu'il observe et dépeint avec recul et intelligence. Notons que John Kennedy Toole est alors lui même adolescent lorsqu'il écrit ce texte et c'est peut-être ce qui lui a permis de nous offrir ce récit où se côtoie le tendre et le tragique sans effet, en toute simplicité.
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Les deux romans de John Kennedy Toole sont deux merveilles. La bible de néon est très différent de la conjuration des imbéciles. C'est un court roman triste, mélancolique et très percutant. L'auteur, qui n'avait que seize ans lors de son écriture, fait preuve d'une grande maturité. Un auteur qui aurait dû avoir une carrière brillante.
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La bible de néon, écrit vers 1953 à l'âge de 16 ans a été trouvé par sa mère dans les papiers de l'écrivain et publié en 1989, vingt ans après son suicide et après l'énorme succès de la Conjuration des imbéciles. C'est un roman de jeunesse, un roman de formation et un roman posthume, comportant des maladresses certaines mais un charme indéniable, beaucoup d'émotion et une maturité étonnante.

C'est l'histoire de David. Sa famille fait partie des ces blancs pauvres du Deep South américain, dans le Mississippi des années 50. Une terre âpre pour ces gens pauvres qui n'ont parfois pas de quoi manger. C'est la guerre en Europe et ils ont des tickets de rationnement (c'est la première fois que je tombe sur cette notion de ticket de rationnement dans l'opulente Amérique). Une soeur de la mère de David, tante Mae, vient vivre avec eux, c'est une femme autour de la soixantaine qui a bien roulé sa bosse, elle a été cabaretière. La morale du bourg est gérée par le pasteur et ses acolytes qui se mêlent de tout. La famille de David est si pauvre qu'ils ne peuvent pas payer les deniers de l'église et de ce fait le pasteur les harcèle. Tout mariage avec un étranger/étrangère est très mal vu et les couples mixtes sont chassés. du fait de sa condition de pauvre David sera harcelé à l'école, ce qui l'empêchera de finir sa scolarité et devra se contenter de travailler à la supérette du coin.

Depuis une fenêtre de sa maison David aperçoit sur le toit du temple, une énorme bible de néon que lui rappelle la position précaire de sa famille.

C'est un récit bien triste que celui de cette famille américaine qui ne s'en sort pas. Les choses vont empirer avec le temps et les aléas qui vont se présenter jusqu'au climax final, surprenant et dévastateur.

Le ton du récit est assez primaire, par moments simpliste, mais tellement juste. Je ne pouvais pas imaginer que à cette date, les années 50, et parmi les blancs américains des gens puissent vivre aussi dénués.

Cette histoire me rappelle certains livres de Truman Capote et aussi un petit peu le chef d'oeuvre de Harper Lee, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.

Un petit bijou qui nous montre une Amérique qui rejette la différence sans chercher à comprendre.
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Voici un livre qui était sur ma pile-à-lire depuis mon éblouissement pour La Conjuration des imbéciles, et que jemlire a bien voulu m'envoyer ! Il s'agit en effet d'un autre des romans posthumes de cet écrivain mort avant d'avoir pu être publié et donc de voir son succès. On y retrouve la haine des voyages en car, une chanteuse de cabaret, la tante du narrateur...

Nous avons affaire à un roman d'enfance, narré avec les ellipses innocentes du regard enfantin et Toole a la sagesse de ne pas abuser des prolepses, l'allusion étant parfois suffisamment transparente pour un regard adulte ; d'ailleurs, le roman est destiné aux adultes.

En effet, dans cet état du Sud des Etats-Unis où l'on chante "Dixie" au spectacle de fin d'année, la religion ostentatoire, la bigoterie empoisonnent les libertés individuelles. le pasteur et Mr et Mrs Watson, le couple de ce que j'appellerais des "diacres" ont le pouvoir de réellement harceler et mettre au ban de la société ceux qui ne sont pas ouvertement pour eux, mais même de ceux qui s'efforcent de le cacher. le roman donne lieu à de véritables moments satiriques à ce sujet, qui ne vont pas jusqu'au terrifiant délire d'un Tristan Egloff, mais j'ai quand même plusieurs fois pensé à cet auteur... L'enfant ne comprend guère l'animosité de sa première institutrice, Mrs Watson, et subit ses avanies avec stupeur et crainte avant de comprendre, avec les instituteurs suivants, que rien n'était de sa faute. Sur le plan personnel, la famille subit de plein fouet la guerre, la pauvreté et ne s'en relève pas.

Malgré un ton léger, simple qui fuit le mélodrame, quelques péripéties heureuses, ce roman est douloureux, profondément pessimiste sur le destin humain. Il se dévore et m'a beaucoup plu. le personnage de la tante Mae est une merveille.
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Une oeuvre époustouflante par un auteur de 16 ans, ce roman est une pépite. Une description de l'Amérique profonde et désespérée où règne l'obscurantisme.
C'est un prélude à la Beat Generation qui tentera de fuir cet univers.
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« La bible de néon » de John Kennedy Toole (216p)
Ed. 10/18

Bonjour les lecteurs .....

ATTENTION.... livre culte !

Tout d'abord un petit mot sur l'auteur.
John Kennedy Tool est un auteur qui n'a pas été publié de son vivant.
Il s'est suicidé à l'âge de 31 ans (1969) après les nombreux refus de publications des éditeurs américains .
C'est grâce aux nombreux efforts de sa mère, que sera enfin publiée, 20 ans après sa mort « la conjuration des imbéciles » qui remportera le prix Pulitzer de 1981 à titre posthume.
« La bible de néon » écrit bien avant, alors que l'auteur n'avait que 16 ans, était considérée par les éditeurs comme trop immature et était restée dans l'oubli.
On ne peut que louer l'acharnement de cette mère qui n'a jamais renoncer et s'est battue pour que les deux seuls romans écrits par son fils voient le jour et que le génie de celui-ci soit enfin révélé au grand public.

L'histoire de «la bible de néon » se déroule dans les années 1940 dans une ville du sud des Etats-Unis.
C'est celle d'un jeune garçon, David, qui chaque soir, depuis sa maison sur la colline, voit luire l'enseigne de la bible au dessus de la maison du pasteur.
David raconte son enfance passée à l'écart du village.
Il y raconte ses relations avec les autres. Celles pas facile avec un père qui disparaîtra lors de la guerre, celles plus tendre avec sa tante Mae, ses brimades endurée de la part de certains adultes ou enfants de son âge.
Il y parle de sa mère qui sombre doucement dans la folie, du puritanisme américain, du racisme, de la guerre et de ses conséquences.
Il y parle de solitude, d'abandon.
Sa seule solution de survie se révèlera la fuite, l'oubli.
Parviendra-il a prendre un nouveau départ ?

Autant de thèmes abordés de la part d'un jeune ado de 16 ans est surprenant.
Le style est certes enfantin, un peu naïf par moment (16 ans), mais ce jeune auteur n'épargne pas cette Amérique puritaine des années 40.
Une Amérique étroite d'esprit, qui porte des oeillères et rejette toute différence.

Qu'il est regrettable que cet auteur n'ait pas été reconnu de son vivant !
Un talent s'est perdu

Lecture a découvrir .. je me mets de côté au chaud dans ma Pal « la conjuration des imbéciles »
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John Kennedy Toole est mort jeune, ce qui a certainement privé la littérature d'autres oeuvres de la qualité de ses deux premiers et uniques romans, La Conjuration des Imbéciles et La Bible de Néon.
Le voix du narrateur de la Bible de Néon est celle d'un jeune garçon issu d'un milieu pauvre, mais assez uni, vivant dans une communauté de chrétiens fanatiques telle qu'il en existait dans le Sud des Etats-Unis au milieu du 20ème siècle. A travers le récit de cet enfant devenu un adolescent à la fin de l'histoire, on retrouve les thèmes habituels de l'épopée du peuple américain : agissements d'une clique puritaine de petits notables réunis autour du pasteur, mauvais traitements à l'école, racisme, départ des hommes pour l'Europe à l'occasion du deuxième conflit mondial, retour des survivants, baby boom qui s'en suit, audience d'un prêcheur itinérant auprès d'un public fanatisé, difficultés à trouver du travail, amours, morts, meurtre et folie. Quelques personnages excentriques traversent cette chronique qui se termine dans l'abandon, la solitude et le dénuement. le narrateur n'a plus alors qu'une issue : quitter au plus vite le pays de son enfance. le jeune héros qui nous prête ses yeux et sa voix est éminemment sympathique, son courage hors du commun. Réussira-t-il à déjouer le sort que lui réservent des dieux malveillants et à enlever l'argile qui lui colle aux pieds ? Prendra-t-il un nouveau départ ? C'est bien écrit, le style est d'une simplicité remarquable, facile d'apparence, sans maladresse. Je recommande ce livre.
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Ta Parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier" Psaume 119 verset 105

Si pour le psalmiste, auteur de ces lignes, la Parole de Dieu éclaire sa vie, il n'en n'est pas de même pour le petit David relaté dans ce livre...

Ce petit garçon vit seul avec sa mère, dans une maison délabrée sur la colline qui n'est pas Golgotha, quoique... Démunis de tout, et abandonnés de tous...

Dans la vallée trône et scintille une énorme bible tout en néon.... Symbole de suffisance et de croyance affermie....

Le pasteur responsable de cette église n'est pas un berger compatissant qui prends soin des âmes en peine.....

Enfin, pas de la manière que l'on pourrait s'y attendre étant donné sa fonction...

Le pasteur n'a qu'une idée en tête, mettre la maman du petit David chez les fous et récupérer le terrain sur lequel est bâti la bicoque...

On est loin des valeurs évangéliques, non ?...

Mais David voit clair dans les manigances de ce chasseur d'âmes...

Bien entendu, "La bible de néon" n'atteint pas la grandeur de "La conjuration des imbéciles", mais John Kennedy Toole était encore très jeune quand il écrivit ce petit livre... qu'il ne daignera même pas présenter à un éditeur...

Toutefois, ce n'est pas une oeuvre mineure.... et a sa place juste avant "La conjuration..."


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David, un jeune garçon voyageant à bord d'un train vers une destination inconnue, nous raconte son histoire.
C'est les années 30-40, avant-guerre, dans une toute petite ville rurale du sud des Etats-Unis. Un endroit, comme beaucoup, où la religion est omniprésente, puissante. En l'occurrence ici, c'est sous la houlette du pasteur Watkins que se rassemblent les fidèles. Son église est illuminée d'une Bible de néon géante, et sa paroisse est payante. Alors le jour où vous ne pouvez plus payer, vous ne pouvez plus assister aux offices. Et c'est mal vu.
David et sa famille sont forcés d'aller habiter dans les collines, le coin des déshérités. le père, Frank, ouvrier à la seule usine du coin, a été viré, et ne travaille plus qu'à mi-temps dans une station-service. le reste de son temps, il l'occupe à cogiter et s'applique à devenir un père et un mari indigne.
La mère, Sarah, subit, tente de se rebeller, se prend une raclée, puis abandonne.
Et puis il y a tante Mae, qui débarque un jour de printemps, tel le père-noël, et dans sa hotte, un peu de lumière pour illuminer ce monde gris et monotone. Tante Mae qui est devenue la meilleure, et seule, amie de David, avec qui il peut jouer, rire, et faire des tours en ville. Car tante Mae aime les regards sur elle, elle se rêvait actrice, vedette à succès. Mais elle n'a vécu que les mirages des cabarets de Bâton-Rouge à Biloxi. Sa beauté fanée irradie encore, mais ne lui amène que des regards désapprobateurs dans cette petite ville puritaine.
David et Tante Mae ne traineront plus en ville.
Dans les collines la vie n'est pas rose, mais c'est moins laid qu'en ville, même si la maison s'enfonce dans l'argile les jours de grandes pluies. D'ici, à l'abri des pins, on peut observer la ville, toute petite, loin, inoffensive.
Cette drôle de vie, à l'écart des autres, David l'accepte et la recherche, il est comme ça, différent, indifférent. Ce monde n'est pas le sien. Il le subit mais n'attend rien de mieux. Ne connait rien de mieux.
C'est une simple et terrible histoire que nous conte John Kennedy Toole. Un ton, un style, qui a sans doute inspiré bon nombre de cinéastes et d'écrivains.
Les mots simples, presque enfantins, exposent des situations dures et réalistes, et décrivent un univers statique, morne, étouffé par la religion et l'hypocrisie, où l'espoir n'a pas sa place, avec ce sentiment de violence latente puis révélée dans une fin digne des meilleures films noirs réalistes des années 70. (Looking for mr. Goodbar – Badlands – Taxi Driver….)
De John Kennedy Toole je connaissais le délirant et suffocant « La conjuration des imbéciles », et je connaissais bien sûr, son histoire et la cruelle ironie qui avait permis sa publication. Ce premier roman, je l'ai découvert donc tout récemment. Et cela m'émeut de penser à tout ce qu'aurait pu encore nous apporter cet écrivain de génie, capable d'écrire ce roman tellement abouti, tellement mature à l'âge de 16 ans à peine… What a pity ! What a waste…
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