Les enquêtes secrètes de Sherlock Holmes : Jack l'Égorgeur

Ce pastiche holmésien ne se prenait pas au sérieux et qu'il était loufoque, rempli d'humour, de dérision…

Il vaut mieux le savoir avant de commencer sa lecture, sinon, ça pourrait surprendre, et pas qu'un peu.

On est dans le rayon du burlesque, de l'humour, du second degré (si pas plus que second degré).

L'auteur ne se prend pas au sérieux et il transforme Holmes en détective imbu de sa personne, de mauvaise foi, un peu perché, violent, sarcastique, s'amusant à vanner Lestrade en lui lançant des piques pas piquées des hannetons. Il faut dire que le Lestrade est plus con qu'un manche à balai !

Comme sur un court de tennis, les vannes fusent et une fois que le protagoniste se l'est prise en plein dans la tronche, il peut tirer à son tour, renvoyant la balle dans le visage de l'autre, jusqu'à la balle de match et celui qui aura le dernier mot. C'est assez drôle, je l'avoue, ce ping-pong de sarcasmes dans les dialogues.

Heureusement, l'auteur a évité de franchir la ligne rouge et s'est toujours bien gardé d'aller trop loin, ce qui aurait desservi son texte et rendu la lecture lourde. Comme on dit en Belgique "Trop is te veel" ("Trop c'est trop"). L'équilibre est réussi.

L'avantage aussi, c'est que le récit est court (121 pages), comme une grosse nouvelle, ce qui va bien aux enquêtes de Holmes, car ses investigations se déroulent assez vite. de plus, vu que l'on est dans un récit burlesque, plus c'est court et plus c'est digeste.

L'enquête avec l'Égorgeur ne manque pas de piquant, faisant bien entendu écho au terrible Jack The Ripper (dont on ne sait toujours qui il était. Elle ? Eux ?), même si dans ce polar hilarant, rien n'est le même (une Elizabeth Strike en place d'une Stride) tout en rappelant des similitudes (des scènes de crime nettoyées).

Nous sommes dans la plaisanterie, bien que les meurtres n'en soient pas une, de rigolade. Ils sont sanglants et trash.

Anybref, voilà un pastiche holmésien qui ne se prend pas au sérieux, qui fait sourire, qui prête à rire, pour peu qu'on se donne la peine d'ouvrir ses seconds degrés (et plus, si possible) et de le prendre pour ce qu'il est vraiment : un récit pour divertir, pour amuser, tout en changeant les personnages canoniques et en les rendant facétieux, gaffeurs, imbéciles, perchés…

Tout est fait pour que ce soit burlesque, sans jamais l'être trop, même si, à certains moments, on frôle tout de même la ligne rouge (le nom d'une prostituée et celui du médecin légiste).

Une lecture en mode détente totale, zygomatiques relâchés avant de se contracter dans un sourire débile, suite à une feinte pas fine de Holmes, de Watson ou De Lestrade…

PS : Je n'ai relevé qu'une grosse faute de frappe (et deux fois) : "cochet" au lieu de "cocher". Sur les claviers AZERTY, la proximité entre le R et le T peut donner lieu à cette vilaine coquille.

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