La Montagne rouge

- Donc, pour vous, les Sami n'ont pas une présence ancienne dans la zone incriminée.
- S'il y avait des Sami dans cette région, vous pouvez être certain qu'ils ne pratiquaient pas l'élevage de rennes. Cette terre était suédoise, monsieur le président.

Je vais finir ici, veiller sur ma montagne, comme mon ancêtre, là-bas, veille sur celle-ci. Il faut que ce soit comme ça. Nos montagnes seront protégées. Il repensa à ce qu’il avait l’habitude de dire dans les moments de doute. La bruyère étouffe nos souffrances, les montagnes nourrissent notre fierté, les loups égorgent nos espoirs. Aujourd’hui, la montagne mettait fin à sa quête.

La terre garde la trace de ceux qui sont venus la fouler. Le professeur Filius avait raison. La terre va parler, Justina, et on saura, et ça va faire du bruit, crois moi !

J'avais oublié, mon cher Pierre, à quel point ta Norvégienne disposait d'un charme... irrésistible.

Les suédois ne se font pas à l'idée que notre pays n'a pas une culture homogène, expliqua Petrus, contrairement à ce qu'ils ont appris à l'école. Tu sais, le côté un peuple, une histoire, une religion, une langue et tout ça. Nous, les Sami, on est effacés de l'histoire de ce pays.

-Je suis professeur à l’Université d’Uppsala, archéologue spécialiste de la Scandinavie
- Retraité ou toujours en exercice ? demanda le président ?
- Mon expertise n’a pas d’âge, répliqua sèchement le professeur

- Malheureusement, Fabrizio, ça ne m’étonne pas. Tu sais, sans offense, je crois qu’il vaut mieux être italien que sami à Stockholm, c’est plus populaire.
– Ah ça, le côté italien, ça marche bien ici, c’est vrai, lança Fabrizio avec un clin d’œil.
Devant le sourire triste de Petrus, le serveur jeta un coup d’œil circulaire et s’assit brusquement en face de l’éleveur.
– Petrus, je peux te dire un secret, et tu ne le répètes à personne.
Le Sami s’avança, tendant l’oreille à quelques centimètres du serveur qui se penchait vers lui.
– Je m’appelle Ahmed, j’arrive de Libye. »

Nous sommes coureurs de toundra, fils du vent, peuple de la nature. Devant nous les pierres se tassent, derrière nous elles se redressent, la bruyère épouse nos pas, étouffe nos souffrances, la mousse éponge nos rêves, les montagnes nourrissent notre fierté, les loups égorgent nos espoirs. Les archives ? C'est une invention de Suédois pour nous perdre.

Il y a un siècle, les types qui mesuraient les cranes devaient être persuadés d’œuvrer pour le bien de la science et tu avais sûrement ceux qui faisaient du zèle, comme aujourd'hui, et qui pourraient le bouchon trop loin.

- Si tu disais ce que tu as dans le..... dans la tête, on avancerait peut-être, dit Nina.
- Mesurez des crânes n'a rien d'innocent.
- Nous menons une enquête.
_ Elle ne nécessite pas de mesurer ces crânes.
- Et comment veux-tu identifier notre bonhomme ?
......
- Mesurer les crânes, tâter les couilles, c'est quoi la différence ? On va où ?
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