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3,11

sur 251 notes
Ce que j'ai ressenti :

***Absolument Déjanté!
Avec une entrée en matière aussi forte, on sent d'avance que ça va être une lecture « spéciale ». Une de celles que l'on adore ou que l'on déteste mais qui ne laisse pas indifférent! Fermez les yeux si ça pique un peu trop, ou ajouter des fleurs, comme le conseille l'auteur…Autant l'annoncer de suite, je serai de celles qui ont A-Do-Ré! Sans doute parce que j'adore l'audace et ici, elle prend une forme bien irrévérencieuse et pourtant… Il y a des pointes bien senties qui dénotent une belle forme d'intelligence à saluer, de cet auteur bien mystérieux…. Mais surtout, cette lecture a un petit côté déjanté absolument mordant, qui a su me cueillir derrière tout le côté fleuri de cette plume…J'étais morte de rire, et rire en lecture: c'est rare et précieux.

« Rien de tout ça n'a d'importance car comme j'ai dit: un homme doit tenir ses promesses sinon le monde brûle, c'est comme ça. »

***Absolument génial!
Jack Price a une personnalité…Comment dire…Il est important de savoir trouver ses mots quand lui, te les balance à la figure, sans aucun filtre…Je dirai qu'il est parfois borderline, doublé d'un c***, avec un sérieux problème de la gâchette. Jack Price est un personnage aux antipodes du Charmant, presque détestable, un criminel invétéré, mais contre toute attente, il se pourrait bien que pour une raison obscure, vous allez l'adorer, autant que moi…Jack Price nous confie ses pensées douteuses, ses actes répréhensibles , ses stratégies scabreuses, son énergie débordante, son franc-parler odieux, ses pires attaques destructrices…Et il vaut mieux pour tout le monde, qu'il dirige sa rage sur l'armée de Sept Démons bien déterminés, à lui faire payer sa curiosité…

« Je suis un type qui a saisi le message et j'ai des mots. J'ai des mots et j'ai des réponses et des émotions à exprimer, à formuler, comme de la poésie. »

***Absolument addictif!
Il y a certes ce personnage complètement barje qui nous hypnotise mais, il y a surtout, une intrigue qui tient toutes ses promesses. Les pages défilent à toute allure, tout comme ce thriller noir explosif. Aucun temps mort, mais des morts à la pelle, de l'action et des injonctions fleuries, et surtout, surtout, un humour à prendre au deuxième degré, voire plus si affinités…Vous l'aurez compris, ce n'est pas une lecture recommandable, mais bon, je vais le faire quand même: lisez-le! C'est complètement barré, et c'est hilarant!

« je ne suis pas sûr qu'être dans le même espace mental et émotionnel que M. Price soit une victoire. »



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Hello cher lecteur, toi qui ouvres ce livre, saches qu'il s'agit bien plus de quelques lignes noircies sur du papier. Tu t'apprêtes à pénétrer dans la tête de Jack Price. Qui ça dis-tu ? JACK PRICE : un homme d'affaire solitaire en costard cravate qui mène son entreprise à la baguette et en toute discrétion.
Un peu dans le bâtiment, un peu dans l'import-export et même dans l'épilation intégrale, être narco-trafiquant implique d'avoir plusieurs cordes à son arc et une certaine classe.
Un bel appart, des clients fidèles un flic dans la poche, des employés compétents et discrets, Jack est un mec heureux. Enfin du moins il l'était jusqu'à ce que sa voisine, une vieille bique maquillée comme un camion volé, se fasse violemment expédier ad patres. Ça ce n'est pas bon pour les affaires et ça contrarie Jack. Mais bon une petite contrariété ça se gère. Par contre quand Jack se fait exploser le pif par une bande de gorilles body buildés sa patience fait place à un tsunami. Exit le criminel en costard cravate. Lâchez les chevaux, bienvenue le psychopathe branché sur mode « je-buttes-tout-ce-qui-bouge-vous-m'emmerdez-et-allez-tous-vous-faire-foutre !
Je vous avais prévenu, dans la tête de Jack Price, c'est le bordel, mais à un point que tu n'imagines même pas cher lecteur.

Tout d'abord, c'est plein de gros mots : allergiques au langage fleuri, passez votre chemin ou vous risquez l'overdose.
Ensuite c'est complètement, totalement, résolument immoral : à ceux qui croient encore au code d'honneur des criminels ou aux gros durs au coeur tendre ce livre n'est pas pour vous non plus : ce n'est pas un conte fées on a dit !
Surtout c'est … crade. Scènes de crimes hallucinantes avec sang et fluides organiques en tous genre sur les murs et partout ailleurs et modes opérationnels euh… peu conventionnels. Donc lecteur si tu n'as pas le coeur bien accroché oublies ou reste prêt des toilettes.
Et puis c'est aussi légèrement décousu dans la tête de Jack. Les psychopathes sont durs à suivre pauvre lecteur, attends toi à être un peu paumé.

MAIS ! Si tu te laisses porter et que tu dépasses le 1er degré il se peut que tu ne sois pas si mal dans la tête de ce vieux Jack. Tu pourrais même être sensible à certains côtés de sa personnalité.
Son humour noir par exemple, les amateurs du genre vont s'éclater.
Il y a aussi son côté politiquement incorrect et « je fais voler en éclat le monde des Bisounours hypocrites ». Pour ceux qui aiment la provocation.
Sans oublier sa logique et son raisonnement impossibles à suivre. Eh oui cela a au moins l'avantage de te surprendre lecteur, jamais tu ne pourras deviner ce qui va suivre (ou alors je te conseille fortement quelques petites visites chez un psychiatre. Si si j'insiste.)
Et sa répartie alors ! Sans oublier son coté irrévérencieux. Il n'y a rien à attendre de Jack c'est un connard égoïste et parfois et bien c'est reposant de ne rien attendre des gens.

Et si tu ne le lis pas pour Jack ce livre peut être pourrais-tu tenter l'aventure pour les autres personnages : immoraux, complètement cintrés, imprévisibles, improbables et tous psychopathes évidemment.

Provocant et politiquement incorrect ce livre ne plaira pas à tout le monde, loin de là. Pour moi ce fut un bon moment de détente, de rigolade et de « oh non il a pas osé ! Trop fort ! »

A toi de voir ami lecteur où sont tes limites, te voilà prévenu.

Ah oui petit bonus : les braves gens qui n'aiment pas que … et qui découvrent la couverture du livre et son titre te regarderont comme si tu étais un gros barbu tatoué avec des cicatrices partout et prêt à les braquer. Perso ce n'est pas souvent que ça m'arrive et ça m'a bien fait marrer !
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Avec un titre pareil, on ne s'attend pas à des descriptions sur dix huit pages de l'océan, ni à l'introspection d'un retraité de la fonction publique d'ailleurs.
On vient pour de l'action , du loufoque, des mecs avec des grosses cojones qui font la peau à des méchants en saupoudrant le décor des restes de leurs organes .
Il y a de ça , mais pas que.
Jack Price ne se fait pas chier. A la tête d'une entreprise qui vise à sustenter le quidam en manque de poudre, il vit confortablement dans un immeuble de luxe .Manque de bol, la vieille du dessus se fait buter, il met son nez dedans et se retrouve avec des branques aux fesses.

On imagine la suite: Des meurtres , des victimes collatérales, des rebondissements, des "putain" et des putains en masse au mètre carré , un peu de cul (enfin ça y ressemblait, mais moi les électrodes j'y connais rien !) sinon , le "Allez vous faire foutre" aguicheur aurait sans doute laissé des lecteurs sur leur faim.
Bon , pas trop de surprise , mais pas non plus la purge à laquelle je m'attendais au bout de 20 pages.
Il y a des dialogues savoureux , teintés d'ironie. Un peu à la Bruce Willis , tenu en respect par 55 flingues, la tête à deux centimètres d'une cuve d'acide et qui se permet de philosopher et de provoquer ses interlocuteurs.
On s'y perd aussi un peu, le style favorisant les changements d'interlocuteurs.

Rien de génial donc, un bon coup de marketing sans doute. Moins réussi que le Bourbon Kid mais à pas à jeter avec les bouts de cervelle restant non plus.
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Allez tous vous faire foutre... Mais non, ce n'est pas à vous que je parle, vous, je vous aime bien.

Mais combien de fois n'a-t-on pas proféré cette phrase en la hurlant ou en la susurrant doucement, dans ses dents, pour ne pas que les principaux concernés l'entendent ?

J'avoue que même parfois, je la rend encore plus trash et que je souhaite que les autres aillent se faire... enfin, vous voyez quoi !

Anybref, ici, on peut dire que le 4ème de couverture ne ment pas : ce roman n'est pas pour votre gentille mamy, sauf si c'est mamie Luger...

Il est vrai que lire ce roman dans le métro peut générer des airs interrogateurs, réprobateurs ou des sourires sur les faces des gens assis face à vous à cause du titre et de la photo de couverture (qui confirme le tout et est même compréhensible pour tout qui posera ses yeux dessus).

Mais moi, une couverture aussi explicite et un titre aussi attirant, je ne pouvais que demander à Sonatine, via la plate-forme NetGalley, à le découvrir. Et ils ont accepté, pour mon plus grand plaisir. Merci à eux.

Jack Price, le personnage principal, est cynique à mourir, caustique, sarcastique, c'est un salaud de dealer et pourtant, bizarrement, on s'attache très vite à lui et on suit avec plaisir ses péripéties, ses réflexions sur le monde, son business dans le monde de la blanche, avec un sourire béat affiché sur notre petite gueule de lecteur comblé.

Bon, je vais tout de même mettre en garde les lecteurs qui aiment les romans structurés car ils risquent de tiquer devant la manière dont il est écrit...

Comment dire ? C'est un peu comme si l'auteur/narrateur avait oublié de soigner sa mise en page et sa manière d'écrire, confiant le tout à l'éditeur qui aurait oublié de corriger la manière dont le personnage principal (et les autres) s'expriment.

J'avoue que moi qui voue un culte immodéré aux virgules, aux tirets cadratins ainsi qu'aux guillemets, j'en ai été pour mes frais, ceux-ci étant les grands absents de ce roman.

Habituellement, chez moi, ce genre de présentation, ça ne passe pas (ou difficilement) car je trouve que ça brouillonne le texte et il faut que je m'accroche pour progresser dans la lecture.

Mais ici, passé les premiers étonnements, j'ai poursuivi ma lecture sans soucis et sans faire valser le roman dans la pièce tant cette mise en page lui allait comme un gant.

L'effet addictif du Jack Price, sans doute, qui agit comme une sorte de vaseline et fait passer le tout sans anicroche.

Par contre, évitez de décrocher lors d'un dialogue car vous risqueriez de ne plus savoir qui dit quoi, mais pas de panique, une petite remontée dans la page vous remettra sur les rails et vous pourrez filer à toute berzingue.

En tout cas, le récit était jouissif, déjanté, brut de décoffrage, couillu mais épilé à la cire chaude (seuls les lecteurs du roman comprendront) et bourré d'action, de situations burlesques, à la limite de l'infaisabilité, mais il ne faut pas lire ce roman pour son côté réaliste, sinon vous risquez de ne pas y trouver votre compte et de vous demander dans quel monde de taré vous avez chu.

Conseil d'ami : laissez-vous emportez par Jack Price, suivez ses péripéties, ses digressions sur un peu tous les sujets, appréciez son humour parfois un peu limite, ses actions totalement illicites et à la limite de l'horreur, amusez-vous à l'imaginer cavaler un peu partout avec les tueurs lancés à ses trousses et savourez la manière dont il gère tout ça et s'en tire haut la main.

Assurément, le genre de roman avec lequel ça passera ou ça cassera. Il ne sera pas le roman de l'année et il finira avec l'étiquette de roman déjanté qui m'a fait passer un moment de lecture inoubliable tant il était barré, un peu à la manière d'un "Livre sans nom", le côté fantastique en moins.

Pour moi, il est passé mieux qu'une lettre à la poste et j'ai toujours un sourire débile affiché sur ma trogne.

On dit quoi ? On dit "Merci Jack Price et Sonatine" !

PS : à offrir à des gens qui ont le sens de l'humour et qui ne prendront pas le titre pour argent comptant... Je suis pour la paix dans les familles...

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'aime de temps à autre lire des récits déjantés et j'ai adoré suivre le Bourbon Kid par exemple, je m'attendais donc à une lecture assez similaire après ma grosse déconvenue de ma précédente lecture.

J'ai plutôt accroché au début avec ce personnage de Jack Price totalement atypique à son récit de son vécu en temps qu'ancien vendeur de café, tout commence lorsque sa voisine sans histoire est retrouvé morte assassinée.

Jusque là tout est encore clair mais j'ai trouvé le récit tellement brouillon et fouillis qu'il devient rapidement difficile de s'y retrouver. J'ai même carrément repris ma lecture à contrecoeur pour finir ce récit, mais il a fini même par me causer une véritable panne de lecture...

Le titre et la couverture m'avait tapé dans l'oeil c'est dommage, je me console en me disant que c'est un prêt de la bibliothèque mais ces 276 pages m'ont parues interminables.
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La couverture, j'ai quand même collé un coeur rose sur la tête de mort. C'est d'ailleurs le conseil que donne Aidan Truhen, pseudonyme d'un écrivain anglais connu : « le mieux, c'est de le glisser dans un autre livre, avec des fleurs sur la couverture. Comme ça, quand vous rirez personne ne se fera une piètre opinion de l'état de votre âme. »

Nous sommes aimablement prévenus, ce n'est pas un polar pour grand mères, pour mamies en colère qui vous en font baver si un chien est estropié, elles qui n'ont littéralement rien d'autre à foutre.

Moralement répréhensible, et très drôle par l'emploi d'un vocabulaire à la Giordano pour parler de crimes et de drogue. Un certain ton ingénu constate par exemple que « en cette époque éclairée, nous n'avons pas tout à fait réglé la question du racisme dans le monde et les policiers blancs aiment encore souvent avoir l'occasion de faire chier les personnes noires ou basanées. »

Répréhensible, et apparemment innocent : il n'est plus question de bien et de mal, le héros, Jack Price, bon, anti héros si vous préférez, enfin le narrateur est un dealer de cocaïne à haut niveau. Une autre association vient contrarier ses plans, il tue ou veut tuer toute la bande. En réalité, l'histoire importe peu, ce qui est drôle ce sont les commentaires, style je cherche un accord entre nos deux intérêts, car il en va de mon évolution de carrière, bing, je tue.

Avant de tirer il se fait tirer dessus par des professionnels qui se sont introduits « par erreur »chez lui. Bien sûr il désapprouve et essaie de faire partager sa désapprobation générale. Car, lui, il a beau être un dealeur de cocaïne, ce n'est pas son tao les manières précipitées, voire grossières des tueurs. Pas du tout, car il préfère la négociation, en homme raisonnable il se satisfait de la justice réparatrice …mais pas toujours facile. le déplorable dans l'affaire, c'est le manque de communication. « C'est comme si ils ne voyaient pas que j'ai un point de vue légitime et que celui-ci doit être pris en compte dans nos discussions pour que nous puissions passer outre ce mauvais moment et avancer ensemble dans une harmonie nouvelle ».
Il est réglo, le Jack, il donne le choix à son adversaire, pour qu'il n'y ait pas de désaccords éphémères mais regrettables. Mais, bing.

Il deale et a ses propres moyens, basés sur le non intérêt que tout le monde a sur le monde qui l'entoure. Si tu paies, le portier ne demande pas ce qu'il y a dans le lourd carton, et le pourboire signifie vas te faire foutre. Qu'est ce qu'il y a dans le carton ? Rien à branler.
Basé aussi sur le cryptage des données, le brouillage de ses téléphones, le secret de ses investissements ( pas de cash, pas de bitcoin, pas de kugerrand non plus. Pas d'argent, en fait)

Tout à fait non-recommandable, immoral, se moquant de choses aussi nobles que l'honneur, l'amitié, le mouvement hippie, le développement personnel, vraiment iconoclaste, et à la fois, par la manière de raconter, complètement candide et apparemment dans son bon droit, celui de continuer à vivre parmi d'autres hyènes que lui, et d'essayer grâce à son extrême intelligence de non seulement gagner, mais de les exterminer(gentiment, hein, la violence, c'est pas son truc, il l'a déjà dit) Jack nous balade dans une histoire sans grande finalité, sauf ses commentaires.

Un autre dealer a été condamné pour, en plus, avoir couché avec une groupie qui n'a en fait que dix sept ans. « Je suis choqué, dit Jack, je vous le dis choqué de découvrir que des gamines de dix sept ans se tapent des musiciens de rock. Nous devons mettre un terme à cette folie ou notre société disparaitra dans un feu nucléaire car comme nous le savons c'est à ça que mène inévitablement l'orgasme féminin adolescent.»

Et puis, il y a les riches, quand on dit riches, oh, ceux qui s'ennuient, quel pays vais je acheter se demandent-ils ? et qui se heurtent à des complotistes écolos antiaméricains , qui ont le culot de s'opposer à ce qu'une de leurs compagnies d'énergie fossile brûle quelques villages perdus au fond du Venezuela.

Le monde, selon Jack, ce sont les lanceurs d'alerte qui se cachent des sociétés, les sociétés qui se cachent des impôts, les politiciens qui se cachent de la presse et les journalistes qui se cachent des dictateurs et des flics, pas les bouffeurs de donuts à la papa, ceux qui comptent passer aux infos le soir.
Bref, ce n'est vraiment pas un polar pour votre grand-mère mais pour moi qui suis grand-mère, oui, grande lecture.
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Le titre annonce la couleur d'emblée! Ce roman est un doigt d'honneur adressé à toutes les règles: de la bienséance, de la décence, de la politesse, et de la littérature aussi.
L'histoire en tant que telle est plutôt classique. Un nommé Jack Price, dealer de son état, se retrouve embringué dans une série d'événements malencontreux qui l'amènent à se faire pourchasser par de dangereux tueurs. Même les personnages restent à peu près dans ce que j'ai l'habitude (toutes proportions gardées) dans les romans noirs un peu déjantés. Cela se caractérise par une forte personnalité pour le héros, et des personnages secondaires un peu en retrait.
Ce qui change réellement, c'est le style. Il est difficile à décrire, alors je le qualifierai, faute de mieux, de télégraphique. Dans tout le roman, il ne doit pas y avoir plus de dix virgules. Même si il fait moins de trois cents pages, ça demeure une sacrée performance. Autant pour l'auteur que pour le lecteur que je suis, qui doit s'enfiler des phrases parfois très longues sans aucune ponctuation. Ce qui est, je dois l'avouer, plutôt perturbant au début, mais à la fin on s'habitue (encore une fois, toutes proportions gardées).
Au milieu de tout ça, il reste quand même un roman assez drôle, par les situations et les "dialogues", bien déjanté, qui donne l'impression d'un exercice de style, mais qui n'est pas désagréable pour sortir des chantiers battus.
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Tout commence avec le meurtre d'une vieille dame dont le voisin du dessus, Jack Price, est le boss du quartier. Se sentant menacé et voulant éclaircir l'histoire, il commence à poser des questions dans son milieu professionnel, déclenchant une riposte immédiate: il se fait casser la figure chez lui. Ce qui le met très en colère.
Écrit dans un style parlé libre et se voulant déjanté, j'avoue avoir été perturbée par cette liberté d'écriture justement - plus que par le vocabulaire vulgaire et la violence. Il m'a été très difficile de suivre le personnage car l'absence de ponctuation, de visualisation des dialogues et autres marques de style, a rendu ma lecture plus pénible que jouissive alors que l'histoire franchement décalée était prometteuse.
Donc bof bof.
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En premier lieu, je tiens à remercier les éditions Sonatine ainsi que l'opération Masse Critique pour m'avoir donné la chance de découvrir ce livre. ♥

Allez tous vous faire foutre fait partie de ces bouquins avec lesquels ça passe ou ça casse. Pas à cause de son contenu (le résumé annonce assez clairement la couleur), mais de sa narration : c'est moins le bordel en ville que dans les lignes qu'on a sous les yeux ! Le texte est à la première personne, au présent, et on suit (presque) toutes les pensées de Jack Price. Sauf que la façon de penser de Jack est pour le moins chaotique. Dès le début, on se retrouve à lire des phrases interminables, souvent grammaticalement incorrectes, le genre de phrases qui vous donnent le besoin de reprendre votre souffle à la fin rien qu'en les lisant parce qu'il est comme ça Jack la ponctuation il est pas très copain avec mais de toutes façons il est vraiment copain avec personne Jack et il emmerde les règles Jack y compris celles de la langue française. Voilà. Ceci était un exemple, à vous de voir si vous aurez le courage d'affronter 277 pages dans le même genre, en semi-apnée permanente. Bien évidemment, n'importe quel autre livre écrit comme ça aurait immédiatement été qualifié de « mal écrit », mais ici, l'effet de style est volontaire et, à défaut de rendre le truc facile à lire, diablement efficace (bien que non dénué de lacunes, on y reviendra plus tard).

Bref, passé ce premier contact quelque peu rugueux avec l'ami Jack, on commence à passer outre le style d'écriture pour se plonger dans l'histoire ; celle de cet homme moins criminel que chef d'entreprise (de toutes façons, y a-t-il vraiment une différence entre les deux), baignant dans l'esprit start-up nation jusqu'au bout des ongles. Dématérialisation, externalisation, Jack gère son business proprement et quasi tout seul. Jack est un homme consciencieux, aussi est-il logique qu'il mène sa petite enquête lorsque sa voisine du dessous est retrouvée assassinée. Qu'il y ait ou non un rapport avec lui, dans tous les cas, ça fait désordre, vous comprenez. Le problème, c'est que ses questions dérangent quelqu'un et que le quelqu'un en question tient au moins autant que Jack à sa tranquillité. Des méthodes loin de plaire à l'intéressé, plus habitué aux discussions raisonnables avec billet sur la table qu'aux intimidations musclées.

Dès lors, l'intrigue bascule. Jack se venge au moins autant qu'il essaie de survivre. Il faut avoir en tête l'image de ce type en costard maigrichon bien propre sur lui, pourchassé par de vrais truands auxquels il n'est absolument pas capable de faire face, mais néanmoins décidé à leur montrer qu'on ne le défie pas impunément. A défaut d'être dangereux, Jack est intelligent et surtout très créatif. De la part d'un dealer de l'ère Uber, on ne pouvait pas en attendre autrement. Cette histoire de règlement de comptes, où le grand n'importe quoi n'est jamais très loin, où l'on se demande sans cesse si Jack, brutalement jeté hors de sa zone de confort, parviendra à s'en sortir, s'avère prenante d'un bout à l'autre. L'absence de chapitrage accentue ce côté page-turner puisque rien ne nous indique qu'on peut reposer le livre, là, maintenant. Alors, on continue à lire. D'autant que Jack ne nous déçoit jamais en matière d'inventivité, qu'il s'agisse de préparer minutieusement un piège comme une araignée tissant sa toile, ou d'improviser en une poignée de secondes. Allez tous vous faire foutre m'a, dans sa structure, beaucoup rappelé « Servir Froid » de Joe Abercrombie... mais, hélas, en beaucoup moins abouti.

… En beaucoup trop sage, surtout. Le résumé promettait le summum de l'immoralité et dans un sens, on l'a, sauf que tout ça est présenté de façon bien trop superficielle. Si les pensées de Jack s'étalent en long, en large et en travers, il n'en va pas autant des descriptions. Bilan : on peine à ressentir l'extravagance des idées de Jack tant tout ça manque cruellement de détails. Comme si on lisait un résumé gentiment censuré, que l'auteur n'avait pas osé aller au bout de son concept pourtant génial. Alors que bon, ce ne sont pas quelques détails gores qui auraient choqué le lectorat visé, au contraire, on attend de ce genre de bouquin qu'il nous mette mal à l'aise, comme ont pu le faire les descriptions dans « Les abysses du temps » de Maxime Chattam par exemple, parce que hey, c'était le contrat, c'était écrit sur la couverture... Mais non. Les scènes de sexe sont moins détaillées que dans un bon vieux Harlequin. Même la fin sonne trop bisounours pour un livre qui se prétendait aussi noir que l'encre de Chine mais qui, au mieux, atteint le gris souris.
Si Jack ne fait pas dans la dentelle, le texte, lui, reste toujours très propre. Enfin, propre dans son propos, parce que niveau narration, la confusion qui parasite les pensées de Jack et à laquelle on a fini par s'habituer plombe malheureusement complètement ce qui aurait dû être les meilleurs moments !

Reste que malgré ses défauts, Allez tous vous faire foutre demeure un thriller bien troussé et ultra original, possédant des qualités au moins aussi nombreuses ainsi qu'une ambiance unique reposant entièrement son personnage principal. Et quel personnage.

Dès lors, quelle note mettre à ce truc ? Son capital sympathie me pousserait à mettre un 7, mais difficile d'occulter la narration chaotique et terriblement imprécise, ainsi qu'un contenu finalement assez lisse derrière son enrobage subversif.

Allez tous vous faire foutre n'est clairement pas un mauvais livre, il est même très bon, seulement terriblement « spécial » ; le genre de bouquin qu'on adore ou qu'on déteste, mais qui ne laisse pas indifférent.
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J'avoue que j'ai acheté ce livre juste sur le titre, autant par cette sentence provocatrice que pour ce que j'allais y découvrir. Malheureusement, malgré une certaine addiction à la lecture du roman, je n'ai pas eu ce que j'attendais. Bien disjoncté au demeurant, avec des personnages bien secoués, je n'ai pas eu l'occasion d'aller me faire foutre. Même si le style narratif n'est pas courant, c'est tout de même un bon divertissement, tiré par les cheveux, très régulièrement, à la lecture rapide et sans questionnement.

Petit résumé par Jack Price le personnage principal. « Donc il y a quelque temps la femme qui vivait en dessous de chez moi a été assassinée façon exécution. Ça ne me plait pas car c'est mon immeuble, non que j'en sois le propriétaire mais j'y vis. Ce genre de chose me rend nerveux vous voyez ?
Je vois.
Bon OK du coup je pose quelques questions pendant mon temps libres. Je suis normalement un dealer de cocaïne haut de gamme, une petite opération moderne, presque sans la moindre conséquence… » Il faut croire que sa curiosité va lui devoir d'être la cible des 7 démons, l'équipe d'assassins la plus impitoyable du monde. Mais, ils ne savent pas que Jack Price est plus fou qu'eux.

Du rythme, de l'action, surtout du délire pour un écrivain, Nicholas Cornwell, plus connu sous son nom de plume de Nick Harkaway. Cet écrivain britannique de science-fiction et de fantasy est aussi connu pour avoir écrit des romans policiers, dont « Allez tous vous faire foutre », sous le pseudonyme Aidan Truhen. Il me reste à découvrir ses autres facettes, ou alors la suite !

❓Connaissez-vous d'autres livres avec un titre provoc ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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