40 hommes et 12 fusils : Indochine 1954

Club N°50 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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A la lecture de cet excellent roman graphique, on a pas l'air d'être dans une oeuvre de fiction.

L'auteur a dû faire de nombreuses recherches et interviews.

C'est un document historique et très humaniste qui sonne juste et qui reste captivant au fil des pages.

Wild57
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Le récit d'une partie de la guerre d'Indochine vu par un artiste peintre qui se retrouve enrôlé dans l'armée Communiste par erreur alors qu'il cherche à fuir le conflit.

De la formation militaire par l'armée Chinoise et la propagande Maoïste, le culte pour Ho Chi Minh, jusqu'à la bataille de Dien Bien Phu contre les Français, c'est un ouvrage historique assez passionnant.

Le style graphique particulier qui alterne les planches quasi monochromes, avec quelques pages colorisées surtout pour les paysages donne corps au récit.

C'est assez simple dans les représentations des personnages et des paysages, mais ça a une vraie identité.

Le récit traîne un peu par moment, à l'image des errances du personnage principal entre la Chine et le Vietnam, et cette idée qu'il attire physiquement tous les gens qu'il croise, mais le sujet garde le lecteur intéressé sur une page de l'histoire de France peu enseignée.

Pas lu les autres oeuvres de Marcelino Truong, mais le travail de recherche pour reconstituer la vie de notre peintre fictionnelle au sein de cette page d'histoire sonne juste.

Une découverte.

Greg
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Lien : https://mediatheque.lannion...

"Il ne faut pas informer le peuple, il faut le former. "
Phrase choc et idée forte, qui mérite d'être mise en exergue, de cette excellente surprise qu'est ce volumineux récit illustré.

Minh, jeune artiste, repondant à la definition du "petit bourgeois" des forces révolutionnaires d'oncle Ho lors de la guerre d'Indochine se retrouve enrôlé dans l'armée revolutionnaire de liberation du viet minh pour sauver sa vie, en gardant son esprit critique et cartésien. Lors de sa formation militaire son talent artistique de dessinateur est repéré et lui vaut d'être versé dans une unité de propagande, et se rapproche des combats de Diên Biên Phu.

L'auteur livre une oeuvre historique rigoureuse et y dissèque la mécanique propagandiste d'un régime totalitaire communiste de façon clinique mais ludique.
Le dessin agréable, la mise en page aérée, les annotations et explications utiles et nécessaires non envahissantes, en font une oeuvre de fiction illustrée mettant en scène un pan de l'histoire française un peu négligé, de manière rigoureuse, riche et prenante.

A recommander pour tous en général, et pour les cours d'histoire en particulier.

Recevant ce gros roman graphique dans le cadre de l'opération masse critique, je me suis replongé dans “Une si jolie petite guerre” que Marcelino Truong m'avait dédicacé dans une librairie parisienne en 2014.
Si le dessin garde son identité, une bichromie ourlée de noir et des pleines pages en couleurs, il est devenu plus fin, plus riche, plus détaillé pour un rendu encore plus réaliste.

Nous sommes en 1954 durant la guerre d'Indochine et un cadre Viêt Minh lit “Bonjour tristesse”, livre abandonné par des Français près de Diên Biên Phu.
Quel risque cette lecture ! même s'il dit : “c'est un bouquin sur la dure vie de la classe ouvrière française“ !

C'est une sorte de reportage avec les dessins du jeune Minh enrôlé contre son gré dans la résistance antifrançaise. L'immersion est totale.
Le récit est émaillé d'expressions vietnamiennes et d'une foultitude de décors réalistes.
Pourtant, ce n'est pas autobiographique, l'histoire doit à des témoins qui ont vécu cette époque et à des détails qu'on croirait mémoriels.

Servie par les dessins, la narration du parcours de Minh est captivante et fait oeuvre historique.

J'aimais bien l'auteur en 2014, je l'aime encore plus en 2022.

La poésie de la couverture en contradiction avec le thème de cette B.D, la guerre d'Indochine, m'ont tout de suite attirée lorsque je suis tombée dessus à la médiathèque. le sujet de la guerre d'Indochine est rarement abordé dans la fiction, ce que je trouve très dommage alors qu'il s'agit là d'un pan important de l'Histoire française récente.

« 40 hommes, 12 fusils » est une jolie réussite. La B.D de Marcelino Truong s'intéresse au sujet des unités de propagandes armées du Viet-Minh. le sujet est original et bien traité. D'autant plus que l'immersion dans ces unités est très réussie, on est vraiment au coeur de l'action, dans les pas du héros Minh. de plus, l'auteur se montre plutôt subtil et évite tout simplisme et manichéisme. Il n'y a pas les bons contre les méchants, simplement des Hommes pris dans la tourmente de l'Histoire et qui tentent de survivre à l'horreur de la guerre. L'embrigadement existe dans les deux camps, tout comme la falsification des faits. le dessin est plutôt séduisant également. Alternant planches en bichromie et planches en couleurs qui mettent en valeur la beauté des paysages du Viet-Nam, le trait de Truong est d'une belle simplicité et a la force de la ligne claire.

Je regrette simplement le ton un peu didactique de la B.D, travers que l'on retrouve dans beaucoup de B.D historiques et auquel n'échappe pas ce « 40 hommes, 12 fusils ». Les quelques passages poétiques, par exemple lorsque le héros dessine des jeunes femmes se baignant dans la rivière, offrent de jolies parenthèses dans ce récit de guerre, mais trop peu nombreuses pour en atténuer le côté pédagogique.

Malgré ce petit bémol, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Je compte bien lire les ouvrages de Marcelino Truong consacrés à la guerre du Viet-Nam.

40 hommes et 12 fusils, entre documentaire et fiction, nous raconte la guerre d'Indochine juste avant la grande bataille de Dien Bien Phu.

J'avais déjà beaucoup aimé les deux tomes autobiographiques de cet auteur, issu d'un père vietnamien et d'une mère bretonne. Dans Une si jolie petite guerre, il nous racontait la guerre du Vietnam vue du Sud et à hauteur d'enfant. Dans Give peace a chance, il nous racontait l'exil de sa famille à Londres puis la défaite du Sud.

Cette fois, le héros est un jeune homme de bonne famille vivant à Hanoï alors que les français sont encore présents dans le pays. Artiste peintre, et alors que rien ne le destinait à partir au combat, il se retrouve embrigadé contre sa volonté dans des commandos Vietminh. S'il ne partage nullement l'idéologie communiste et qu'il ne sera jamais endoctriné, il va apprendre la camaraderie et la compassion pour ses compagnons d'infortune, utilisés comme lui par des cadres du parti sans scrupules.

Le regard que porte l'auteur sur le camp du Nord Vietnam est donc très critique, ce qui n'est guère étonnant quand on a lu ses deux précédentes bds. Mais son récit est aussi plein d'humanité pour ces hommes obligés de lutter et de souffrir afin de servir les intérêts des dirigeants communistes sous influence chinoise. Rien n'a changé : une guerre est sale qu'elle se passe en France en 14 ou au Vietnam dans les années 50 ou au moyen Orient actuellement et les populations sont toujours les victimes des ambitions cruelles de certains.

Marcelino Truong sait bien raconter son sujet, même s'il manque un petit quelque chose pour que cette bd soit un coup de coeur : peut-être un peu plus d'invention dans les cases et le dessin trop sage, et un peu plus de légèreté dans le récit trop didactique. Cela reste toutefois un ouvrage intéressant.