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Dans le massif de l'Altaï, des nomades touvas vivent depuis des centaines d'années dans un environnement hostile mais maitrisé.

C'est la famille de Shumuur qui sert de cadre à ce roman, qui débute par les luttes des enfants visant à permettre à un poulain de se nourrir d'une autre mère que la sienne. La scène est brute et les gestes des enfants montrent de suite l'apreté de la vie.

C'est un roman dépaysant au possible , qui nous immerge dans la vaste nature de l'Altaï où les chevaux semblent aussi abondants et disponibles que les velibs en métropole, où le ciel et le fleuve font office de divinité, où les yourtes se font et se défont au rythme des saisons et des invasions. C'est un monde rude, brut, non façonné par l'homme. On sent poindre la nostalgie de l'auteur lorsque le premier cercueil envahit la vallée quand les chamanes partent encore en fumée avec l'arbre sacré.
J'ai ressenti quelques longueurs , n'étant pas un adepte du nature writing, mais la résilience des personnages , les relations claniques , la vie dans l'Altaï mais aussi le dernier chapitre, très fort et que l'on aurait sans doute aimé voir se prolonger font de cette lecture un beau voyage.
j'ai enfin beaucoup apprécié les mots touvas laissés dans le texte , sans doute intraduisibles, et le petit glossaire final.
Un petit mot sur l'auteur qui sans surprise est issu de ces contrées et qui est parti en Allemagne ( de l'Est à l'époque) dans le cadre d'un échange entre nations communistes.
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Une tranche de vie d'un peuple Mongol, peuples nomades composés de Touvas et de Kazakhs. La vie dans les steppes d'Asie centrale, dans le Haut Altaï est très dure.
Pendant l'année du Singe Blanc qui couvre les années 1943 – 1944, les Touvas doivent fuir devant les Kazakhs, une fuite pour la survie d'un peuple.
Le roman commence par une prière que chante Dombuk, adolescente, oraison pour qu'une jument, dont le poulain est mort, accepte de donner son lait à un poulain orphelin de mère. Ce chant, fil conducteur du roman, exprime le caractère fier de Dombuk, d'une Touva qui vit dans un monde d'une beauté sauvage, suivant des traditions ancestrales.
Un roman plus que dépaysant, une prose orale jaillie de la nuit des temps.
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Cette lecture est un peu en dehors du Temps. Elle nous emmène dans les vastes étendues mongoles, de grandes steppes où les hommes sont en communion avec la nature. Quand a lieu cette histoire ? Aucune idée, cela pourrait se dérouler au XVIIème siècle comme au XIXème siècle. En effet rien ne nous donne d'indices temporelles (sauf peut-être l'évocation d'invasions kazakhes et chinoises, mais ma connaissance de l'histoire de ce pays est quasi inexistante).
Les paysages semblent magnifiques, rien d'autres que de l'herbe à perte de vue, aucune ville, aucune maison. Les hommes se contentent de ce que la nature leur offre : le lait des animaux, leur viande. Bien que les conditions de vie semblent difficiles, ils ont l'air heureux. Ce peuple Touva est très intéressant, nous découvrons quelques-unes de leurs coutumes et apprenons même quelques appellations dans leur langue !
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Le Chant qui donne son titre au roman est celui qu'entonne Dombuk, une jeune nomade de l'Altaï — chacun sait qu'il s'agit d'une chaîne de montagnes s'étendant entre les états actuels de Mongolie, de Russie, de Chine et du Kazakhstan. Il s'agit pour l'adolescente de convaincre une jument qui vient de perdre son petit d'offrir son lait à un poulain dont la mère est morte ; cette tâche d'une grande importance pour la pérennité du troupeau fait office de fil rouge dans ce récit, moins imaginaire qu'inspiré de "la vie elle-même", ainsi que le confesse l'auteur dans ses dernières pages. On le voit, nous sommes ici bien loin de nos préoccupations quotidiennes d'Occidentaux sédentaires !

Les éleveurs de l'Altaï évoluent au sein d'un paysage grandiose, magnifiquement décrit par Galsan Tschinag. C'est aussi un monde âpre, cruel, tout en étant profondément humain. Une mère peut étrangler son fils de dix ans parce que celui-ci se revendique Kazakh comme son père et non Touva comme elle ; un chasseur peut être dévasté après avoir abattu une marmotte qui allaitait encore ses cinq petits... Le récit se déroule au milieu du 20ème siècle, à une époque où ce monde que l'on croyait immuable se métamorphose : le Chant qui touche à sa fin est aussi celui des chamans, car bientôt les Touva iront chercher leur subsistance loin de leurs montagnes, dans des cités industrielles où ils connaîtront les joies de la radio et du réfrigérateur.

L'auteur est de nationalité mongole mais, ayant vécu en ex-RDA, il écrit dans la langue de Goethe. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il n'y a pas l'impression d'étrangeté, voire d'imperméabilité, que l'on peut ressentir à la lecture d'autres romans issus de cultures lointaines. "La Fin du Chant" est fortement dépaysant mais reste accessible. Dans le portrait de ces personnages au mode de vie si différent du nôtre, on retrouve d'ailleurs quelques traits universels : ainsi Dombuk, l'adolescente débrouillarde, qui en tant qu'aînée de la fratrie doit assumer des tâches d'adulte ; son père Schuumur, le chasseur taciturne, partagé entre le souvenir de sa défunte épouse et les possibilités offertes par le retour de son ancienne amante ; Gulundshaa, l'amante en question, qui rechigne à s'immiscer dans leurs affaires de famille mais désirerait mettre un terme à sa solitude...

"La Fin du Chant" est un court roman qui peut se lire en un après-midi, comme une parenthèse bienvenue, une bonne bouffée d'air pur des montagnes. Cette excursion en Asie Centrale aux côtés de Galsan Tschinag a, pour ma part, été très concluante ; plusieurs de ses romans ayant été traduits en français, je sais d'ores et déjà que j'y retournerai bientôt.
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La fin du chant est l'un des romans écrit par un auteur mongol, né à Oulan-Bator, mais qui écrit en allemand. C'est plutôt surprenant lorsqu'on lit la mention « traduit de l'allemand » au début du livre ! L'auteur est né dans une famille de chamans et le thème du chamanisme est présent dans ce roman qui évoque une famille de la tribus des Touvas.

La fin du chant n'est pas un roman bien long et pourtant, il est riche de nombreux thèmes et s'inscrit dans différents genres : roman d'initiation, roman d'amour, il évoque aussi la vie quotidienne traditionnelle en Mongolie, les croyances, des épisodes de conflits lorsque les terres et les troupeaux des nomades sont convoités par d'autres peuplades, provoquant une fuite émaillée de combats où de nombreux Touvas trouvent la mort.

Ce roman émeut aussi par la beauté des paysages, par la vitesse avec laquelle les enfants prennent des résolutions qui les mènent dans l'âge adulte, par la puissance de l'histoire d'amour de Schuumur qui hésite entre deux femmes, dont l'une a disparu… Les portraits des personnages sont superbes. Il est étonnant de voir comment l'auteur les a rendus si présents, à la fois lointains et proches de nous, a su rendre leurs caractères et leurs aspirations. Les personnages féminins sont en particulier très réussis.
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Une joie... Des joies... Grandes, simples, évidentes qui jaillissent phrases après phrases. Histoire d'hommes, de femmes, d'enfants, de chevaux, de Nature, de civilisation ; il y a beaucoup d'amour pour ces thèmes sous la plume de Mr Tschinag, de sagesse aussi, de lucidité, sans que jamais la poésie ne soit ternie par la mélancolie. Cette histoire est forte comme la vie, humble comme celui qui l'honore et qui accepte les changements sans perdre ses racines.
La 4ème de couverture de l'éditeur "l'esprit des péninsules" qui a publié l'exemplaire que je viens de fermer dit ceci :
"Des chevaux et des hommes. Sous le ciel de l'Altaï, au milieu des immenses steppes de Mongolie, Galsan Tschinag plante le somptueux et désormais familier décors d'une sombre tragédie : la disparition d'une mère, qui laisse trois enfants et un époux qui avait appris à l'aimer ; le refus d'une jument, en deuil de son petit, de nourrir un poulain orphelin. Chez les humains comme chez les animaux, il s'agit que la vie l'emporte sur la mort, il s'agit de retrouver le chemin de la source d'amour.
En contrepoint de ces drames l'auteur révèle un autre aspect de son exceptionnel talent de conteur en s'attachant aux luttes des nomades contre les envahisseurs venus de tous horizons. Galsan Tschinag au sommet de son art."
Il n'y a pas grand chose à ajouter...
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L'auteur nous offre un voyage en Mongolie au travers des hommes et des paysages. Pas de suspens intolérable, mais un récit de la vie quotidienne des nomades, une vie rude, dépourvue de superflu où l'essentiel est la vie, la vie des hommes mais aussi celle des animaux.

Le récit commence d'ailleurs avec les efforts déployés par la soeur ainée d'une famille, une toute jeune fille pour maintenir en vie une pouliche qui vient de perdre son petit et un poulain orphelin. Toute l'âpreté de cette situation, se retrouve dans les relations humaines qui finalement s'équilibrent entre vie et mort. La vie des femmes y est bien sûr toujours plus difficile, sans pour autant que celle des hommes soit tranquille.

Mais le temps des nomades est un temps qui disparaît, de nouvelles façons de vivre s'imposent et des savoirs semblent oubliés, la modernité prend place....

Suivre les mots et se laisser porter vers ces yourtes perdues dans un paysage sublime.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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A y regarder d'un peu plus près, c'est peut-être bien le premier roman de Galsan Tschinag que je lis, après ses récits autobiographiques et un recueil de deux longues nouvelles. Et c'est un petit bijou que j'ai découvert sous cette couverture toute verte toute simple.
Nous sommes dans les steppes de l'Altaï, au coeur d'une famille qui a connu des malheurs et des bonheurs aussi. Shumuur est veuf depuis peu, cette histoire est la sienne, mais aussi surtout celle Dombuk sa fille aînée qui chante comme une future chaman, et de Gulundshaa, la belle femme qui aime Shumuuk. C'est une histoire simple, où il ne se passe pas beaucoup de choses, à part une jument qui accepte de nourrir un poulain qui n'est pas le sien (tout un symbole de la famille de Shumuuk), un repas partagé, une yourte déplacée… Une histoire toute simple de la vie ordinaire, avec ses moments de tendresse et aussi ses moments de violence.
Et l'on a l'impression d'être transporté dans un autre monde, ou hors du temps peut-être, dans un ailleurs qui malgré sa dureté et ses habitants taiseux fait rêver. Mais alors, le dernier chapitre, en nous projetant quelques trente ans plus tard pour nous brosser à grands traits le devenir des personnages principaux, nous ramène dans la réalité et donne un relief tout différent à cette lecture.
C'est un livre tout simple avec lequel pourtant on apprend beaucoup sur la vie des Touvas, sur leur histoire récente et sur l'évolution (pour ne pas dire la disparition) de leur civilisation. C'est aussi un livre qui fait beaucoup réfléchir, et qui semble étrange car Galsan Tschinag semble justement assez fataliste quant à cette disparition. Il est parti et semble nous dire qu'il n'est donc plus légitime pour critiquer ce qui se passe sur place, que ce soit ce que font les Touvas ou les Kazakhs qui se sont installés plus récemment. C'est un regard étrange, plein de sagesse et peut-être de renoncement. Un regard et une histoire qui peuvent paraître tristes, mais Galsan Tschinag semble nous inviter à en conserver l'image en nous, sans chercher à la chercher dans la réalité. Ce livre est la fin de plusieurs chants, celui de Dombuk qui finit par amadouer la jument, celui d'un peuple aussi, c'est un livre qui a de nombreux niveaux de lecture, du singulier au général, du réaliste au symbolique. Une lecture qui m'a touchée, plus que je ne m'y attendais, touchée par sa simplicité au premier abord mais aussi par les sentiments complexes qu'elle véhicule. Une très belle oeuvre de fiction, qui mérite d'être lue et relue.
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Dans la steppe mongole, une jument pleure son poulain mort... Et une toute jeune fille, seule dans l'immensité avec ses petits frères veut lui faire adopter un poulain orphelin. Devant le refus de la jument, la jeune fille chante, chante pour la calmer et la convaincre...

Tout le roman se déroule pendant ce chant, qui dure trois jours. Trois jours pendant lequel se noue le destin de toute une famille : les quatre enfants, orphelins de mère depuis quelques mois, pour qui la vie est bien dure, le père, enfoncé dans son deuil et dans le regret de ne pas avoir assez aimé sa femme, et la femme qu'il a aimé plus que la sienne, qui voudrait l'épouser et élever ses enfants.

Au delà de l'intrigue, c'est tout un univers que j'ai découvert : la violence de la vie dans la steppe, qui laisse peu de choix aux hommes, les aléas d'une histoire méconnue, la sédentarisation voulue des populations nomades, l'alliance des sédentaires russes, chinois et kirghizes pour les chasser de leurs terres...

Et une écriture magnifique, pour décrire une nature superbe.

Un livre et un auteur à découvrir, vraiment !
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J'ai beaucoup aimé plonger aux côtés des protagonistes dans ces steppes battues par les vents, étant tour à tour écrasés de chaleur ou transis de froid en remontant des glaciers. Ce récit permet une découverte des modes de vie et des coutumes mongoles fort intéressante.
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