Humanoïdes, robots, individus identiques multipliés, ce sont des solutions vers lesquelles les efforts sont orientés, en partant des éléments de base de chacun des domaines respectifs de la spécialisation.
Où est le vrai homme? Où sera-t-il demain ? L'homme sera-t-il simplement un produit industriel, une marchandise ? Ainsi, au siècle finissant, l'homme se trouve maîtrisé par la matière, y compris la matière invisible : l'information.
En attendant, l'homme, en sentant la perte de son identité, se débat aveuglément en cherchant à se soutenir avec des béquilles de plus en plus compliquées. De nouvelles maladies, des délinquances, des crimes sans motif compréhensible, des paradis immédiats au moyen de la drogue, des problèmes se multiplient sans qu'il soit possible de les contrôler.
Le triangle civilisé est un triangle inversé, c'est un état d'équilibre précaire où une charge excessive se repose sur une pointe instable.
L'homme naturel, d'après le Seitai, est un triangle reposant sur une base avec un sommet en haut. Il est donc stable sans être rigide, et récupère très vite son équilibre biologique.
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L'avènement de l'âge industriel a créé chez l'humanité un nouveau train de vie modulé sur la régularité en tout : le même appétit, le même sommeil, le même travail, la même température, la même tension artérielle, etc.
L'impératif qui y joue, c'est la rentabilité du travail. Nous sommes assujettis à ce rythme mécanique de la vie, sans même nous en douter. S'il se produit une moindre faille dans cette harmonie, c'est le drame. Il faut coûte que coûte tenter de tout remettre sur les rails.
Je n'ai pas la témérité de m'opposer à l'évolution sociale, pas plus que de renverser le cours d'un fleuve. Je me contente de constater simplement où nous en sommes.
Je dis seulement qu'il est toujours possible de nous dégager de ce rythme mécanique et de retrouver, chacun, son rythme biologique, sans que pour cela il y ait besoin de lutter contre quoi que ce soit.
La machine est un produit de notre volonté. Le rythme biologique n'en est pas un. C'est une chose naturelle qui a ses hauts et ses bas. Il est bon de respecter ce rythme naturel, de ne pas essayer de le niveler artificiellement.
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Un arbre dont la racine est pourrie ne dure pas longtemps même s'il porte momentanément de belles fleurs. Les individus, se sentant vidés de leur vrai contenu qui est la vie, cherchent à se parer de fleurs artificielles.
L'évolution rapide qu'apporte le progrès technique nous oblige aujourd'hui à nous adapter à une situation toujours nouvelle. Dans certains secteurs, la maîtrise d'une capacité professionnelle n'offre plus de garantie durable comme au Moyen Age. Naguère, disons jusqu'avant la Deuxième Guerre mondiale, un travail correspondait à une certaine sensation physique qu'on appelle « effort », chez celui qui l'exécutait. L'informatique nous débarrasse de besognes harassantes, mais nous enlève en même temps la sensation réelle sur le plan physique. Nous nous éloignons de plus en plus du concret pour vivre dans l'imaginaire. Nous perdons pied, car nous ne sommes plus en contact avec le réel.
A force d'exercer notre contrôle intellectuel sur la Nature, nous finissons par tomber dans notre propre piège. Il est vrai que l'homme possède une intelligence supérieure aux autres animaux, et pourtant, cette intelligence nous précipite dans des contradictions invraisemblables.
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Le corps humain est plus léger que le poids de son volume d'eau. Donc, il est naturel qu'il flotte à la surface de l'eau. C'est la vérité directe. Eh bien, pourquoi y a-t-il des noyés, alors?