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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a peu je lisais « L'ami retrouvé » de Fred Ulhman. Je fut très touchée par ce récit sur l'amitié de deux adolescents, l'un juif allemand, l'autre aristocrate allemand.
« La lettre de Conrad » est la suite de cette histoire.
Conrad von Hohenfel, est condamné à mort pour avoir fait partie de la conjuration qui tenta de tuer Hitler, et qui avorta,. Une mort horrible l'attend, et il souhaite écrire à son ami Hans Schwarz qui est réfugié aux USA.
Dans cette lettre il tente d'expliquer à son ami le pourquoi de son attitude envers lui, et qui fit qu'ils se détournèrent l'un de l'autre.
Il s'en excuse et plaide son amitié à Hans. Il revient sur leur rencontre et les anecdotes de leur amitié. C'est « L'ami retrouvé » mais vu à travers les yeux de Conrad.
Cette lettre est très touchante, car elle met en avant toutes les différences de milieu qu'il y a entre les deux garçons, mais aussi leur amour commun de la littérature, des arts et le fait de trouver enfin quelqu'un qui vous comprenne et avec qui vous pouvez partager tout ce que vous ressentez. Un véritable lien d'amitié.

Pas de résurrection possible, est un court récit, qui lui nous raconte le retour pour deux jours dans sa ville natale, de Simon Elsas, juif d'origine souabe, qui réussit à fuir aux États-Unis juste avant que la situation devienne intenable en Allemagne pour les juifs. Ses parents, sa famille par contre n'échappent pas aux camps de concentration où ils sont tous morts.
Il revient donc onze ans après et tout en aimant son pays d'origine, ne peut s'empêcher de s'en sentir exclu pour toujours. Sa désespérance est celle des survivants de se demander pourquoi eux et pas lui.
Ce récit nous montre aussi, que quoi qu'on en dise, personne n'est tout blanc ou tout noir, chacun a sa part d'ombre. Les horreurs commises à cette époque ont à jamais marqué la génération et celle qui suivit.
Deux très beaux textes, qui m'ont beaucoup émue et qui sont écrits d'une manière très directe qui nous fait ressentir toutes les émotions ressentis par le narrateur.
A mettre entre toutes les mains.

« No Coward Soul » and « No resurrection please » (La Lettre de Conrad) parut en 1985, année où Fred Uhlman mourut. L'oeuvre fut publiée à titre posthume, comme le souhaitait l'auteur.
Écrivain célèbre mais aussi peintre réputé, Fred Uhlman, né à Stuttgart en 1901, est mort à Londres en 1985.
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« La Lettre de Conrad » a été publiée en 1985 après la mort de l'auteur (à sa demande). Dans l'introduction de cette édition, il est indiqué que « L'Ami retrouvé » avait essuyé plusieurs refus avant d'être publié en 1971.

On se forge une image de Conrad sur base de l'histoire de Hans quoi que la dernière phrase de ‘L'Ami retrouvé' la remette en question.

Considérer l'histoire du point de vue de Conrad était nécessaire. Je l'ai trouvée plus poignante, plus intense et pas seulement parce qu'il ne s'en sort pas.

Les deux textes devraient être publiés ensemble.




Challenge XXe siècle 2023
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Il y a dans ce récit une force exceptionnelle. C'est un récit simple, pourtant, mais l'antisémitisme s'y trouve dénoncé avec force.
Son absurdité est démontrée, et il suffit d'une lettre fictive pour nous exaspérer contre tous les antisémitismes du monde.
Quelle force !... Quelle force il y a dans ce texte si simple !... Et pourtant, les moyens littéraires utilisés sont pauvres : ni grand style, ni grande psychologie, ni grande histoire, et aucun univers particulièrement fouillé et complexe… Juste la voix d'un jeune garçon d'une grande famille noble allemande qui nous conte l'amitié qu'il a eu, envers et contre tout, pour un jeune homme juif, dans les années 30...
Juste une voix forte, qui nous dit la douleur et les difficultés qu'il rencontra. Juste une voix forte…
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Plus jeune, j'ai dû lire "L'Ami retrouvé" une bonne dizaine de fois... C'est un oncle qui, connaissant mon gout pour L Histoire et la lecture, me l'avait offert en édition de poche, pour un Noël je crois. Je l'avais dévoré. L'année suivante, c'est une professeure de français qui nous le fit étudier en classe de troisième et je n'avais même pas été frustrée de déjà le connaître. Au contraire. L'histoire de Hans et de Conrad me bouleversait: la grâce de leur amitié, rendue d'autant plus belle qu'elle est contrariée et presque interdite par un contexte historique oppressant, cruel, barbare et implacable surtout; l'acuité de l'expression des sentiments des personnages et cette sensibilité dans l'écriture de Fred Uhlman. Cette chute enfin. Cette chute...
Lorsqu'un peu plus tard, j'ai découvert un autre chef d'oeuvre du genre, "Inconnu à cette adresse", je n'ai pu m'empêcher de comparer les deux textes. Il me semblait que l'un et l'autre se complétaient, faces opposées d'une même pièce. Pile et face. Blanc et noir. Comme si la nouvelle de Taylor était le reflet inversé du roman d'Uhlman. Cela m'a hanté longtemps... Ces sentiments exacerbés, ce contexte, cet art de la chute...
Je ne saurais dire laquelle des deux oeuvres je préfère... Ce que je sais en revanche, c'est ma tendresse infinie pour "L'Ami retrouvé" découvert alors que j'avais à peu près l'âge des personnages et une conception un peu absolue de l'amitié moi aussi.
Pourtant, malgré ce petit coup de coeur, je n'ai appris l'existence de "La Lettre de Conrad" il n'y a que fort peu de temps. C'est étrange et je ne m'explique pas cette lacune... Mais j'aime à voir le verre à moitié plein: j'ai tant aimé découvrir ce versant de l'histoire, j'ai pris tant de plaisir à le lire qu'il me semble que je suis chanceuse d'avoir différé ce moment. "Hic et nunc" dirait le sage. Ici et maintenant, un ineffable bonheur de lectrice. Amen.

"La Lettre de Conrad", c'est la dernière missive de ce dernier, ce sont les derniers mots qu'il écrit avant son exécution et ils sont pour Hans.
C'est la deuxième voix du duo qui, enfin, se fait entendre. Elle explique, elle demande pardon, elle confesse, elle laisse enfin échapper tout ce qu'elle a tu.
A travers elle, Conrad qu'on ne connaissait qu'à travers la voix et les yeux de Hans s'incarne enfin, dans la douleur, dans le regret mais dans l'amitié surtout et à travers elle, Fred Uhlman n'en finit pas de dénoncer la barbarie du régime nazi tout comme il célèbre l'amitié, la culture, la beauté et la poésie, comme des étendards.

Au delà de la charge émotionnelle de ce texte poignant et sensible, il faut souligner la pertinence des paragraphes consacrés à "l'embrigadement" de Hans et leur acuité, celle de ceux qui évoquent la mécanique implacable de l'antisémitisme -comme dans un discours de Mme Morano, il y avait pour certains l'ivraie et le bon grain, mais pas trop quand même avant la haine- tout comme la finesse psychologique qui nimbe tout le texte et qui le rend d'autant plus puissant.

Bien sûr que je ne suis pas objective. J'ai trop aimé "L'Ami Retrouvé" pour ne pas tresser des lauriers à mes retrouvailles avec Hans et Conrad surtout -mon préféré, il faut bien le dire-. Des lauriers et des roses. Pour la beauté et pour la gorge nouée.
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Je garde un souvenir très fort de ma lecture de l'Ami retrouvé du même auteur. Quand je vu ce titre dans une bouquinerie, je l'ai pris, sans hésitation. Et j'ai bien fait. C'est un texte pas très long, mais avec une puissance qui n'est pas égale à sa longueur. Uhlman dénonce, d'une voix très forte, l'antisémitisme. Il en démontre son absurdité dans une lettre qu'il adresse à Conrad, son ami d'enfance. Une amitié improbable. C'est que l'auteur de la lettre est issu d'une riche allemande et s'est pris d'amitié pour un Juif dans les années trente. Au moment même où la stigmatisation des Juifs monte en puissance. Un récit avec aucune envolée lyrique, pas de phrases alambiquées, juste des mots qui frappent, contrôlés et parfaitement utilisés. Une force, un texte exceptionnel. Une lecture qui va me marquer, ça, c'est certain.
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L'histoire se passe en Allemagne pendant la dexième guerre mondiale .Conrad écrit une lettre a son encien amie
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