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Béatrice Gartenberg (Traducteur)Monique Lebailly (Éditeur scientifique)Matthieu Gamard (Éditeur scientifique)
EAN : 9782210754577
138 pages
Magnard (16/06/2003)
3.8/5   139 notes
Résumé :
Parce qu'il a participé à un complot contre Hitler, Conrad est condamné à mort. À la veille de son exécution, il décide d'écrire une longue lettre à l'ami juif qu'il se reproche d'avoir trahi. Dans cette confession où souvenirs et présent se mêlent, il retrace d'abord l'histoire de cette amitié si forte puis tente enfin d'expliquer les raisons de sa trahison. Son unique souhait est que Hans le comprenne, s'il le peut. Réflexion d'un jeune Allemand confronté au nazis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a peu je lisais « L'ami retrouvé » de Fred Ulhman. Je fut très touchée par ce récit sur l'amitié de deux adolescents, l'un juif allemand, l'autre aristocrate allemand.
« La lettre de Conrad » est la suite de cette histoire.
Conrad von Hohenfel, est condamné à mort pour avoir fait partie de la conjuration qui tenta de tuer Hitler, et qui avorta,. Une mort horrible l'attend, et il souhaite écrire à son ami Hans Schwarz qui est réfugié aux USA.
Dans cette lettre il tente d'expliquer à son ami le pourquoi de son attitude envers lui, et qui fit qu'ils se détournèrent l'un de l'autre.
Il s'en excuse et plaide son amitié à Hans. Il revient sur leur rencontre et les anecdotes de leur amitié. C'est « L'ami retrouvé » mais vu à travers les yeux de Conrad.
Cette lettre est très touchante, car elle met en avant toutes les différences de milieu qu'il y a entre les deux garçons, mais aussi leur amour commun de la littérature, des arts et le fait de trouver enfin quelqu'un qui vous comprenne et avec qui vous pouvez partager tout ce que vous ressentez. Un véritable lien d'amitié.

Pas de résurrection possible, est un court récit, qui lui nous raconte le retour pour deux jours dans sa ville natale, de Simon Elsas, juif d'origine souabe, qui réussit à fuir aux États-Unis juste avant que la situation devienne intenable en Allemagne pour les juifs. Ses parents, sa famille par contre n'échappent pas aux camps de concentration où ils sont tous morts.
Il revient donc onze ans après et tout en aimant son pays d'origine, ne peut s'empêcher de s'en sentir exclu pour toujours. Sa désespérance est celle des survivants de se demander pourquoi eux et pas lui.
Ce récit nous montre aussi, que quoi qu'on en dise, personne n'est tout blanc ou tout noir, chacun a sa part d'ombre. Les horreurs commises à cette époque ont à jamais marqué la génération et celle qui suivit.
Deux très beaux textes, qui m'ont beaucoup émue et qui sont écrits d'une manière très directe qui nous fait ressentir toutes les émotions ressentis par le narrateur.
A mettre entre toutes les mains.

« No Coward Soul » and « No resurrection please » (La Lettre de Conrad) parut en 1985, année où Fred Uhlman mourut. L'oeuvre fut publiée à titre posthume, comme le souhaitait l'auteur.
Écrivain célèbre mais aussi peintre réputé, Fred Uhlman, né à Stuttgart en 1901, est mort à Londres en 1985.
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Bien sûr, lorsqu'on évoque Fred Uhlman, vient aussitôt à l'esprit « L'ami retrouvé ». Et c'est bien naturel tant le succès de ce court récit fut grand. Néanmoins, c'est aller un peu vite en besogne dans la mesure où « La lettre de Conrad » constitue non pas une suite mais le deuxième voix d'un duo.
Nous avions rencontré, dans « L'ami retrouvé », Hans Schwarz et Conrad Graf von Hohenfels au lycée Karl Alexander Gymnasiumen de Stuttgart ; Hans et Conrad, amis fusionnels… puis trente ans plus tard Hans diplômé de Harvard et un avocat prospère qui « retrouve » Conrad au hasard d'une demande de contribution au titre d'ancien élève de leur lycée commun.
Double voix donc avec « La lettre de Conrad »,dans le sens où Conrad, à la veille de son exécution par le régime nazi et conscient de sa trahison vis à vis de son ami juif, Hans, tente de se justifier. Il revient tout d'abord sur leur histoire et invoque le lourd poids de la tradition familiale dans ses choix ; lui, le fils d'une des plus prestigieuses familles d'Allemagne dont certains ancêtres se sont illustrés dans l'histoire.

Un récit poignant et qui laisse à réfléchir : « si j'étais né en 17 à Leidenstadt , sur les ruines d'un champ de bataille , aurais-je été meilleur ou pire que ces gens… ? »
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Plus jeune, j'ai dû lire "L'Ami retrouvé" une bonne dizaine de fois... C'est un oncle qui, connaissant mon gout pour L Histoire et la lecture, me l'avait offert en édition de poche, pour un Noël je crois. Je l'avais dévoré. L'année suivante, c'est une professeure de français qui nous le fit étudier en classe de troisième et je n'avais même pas été frustrée de déjà le connaître. Au contraire. L'histoire de Hans et de Conrad me bouleversait: la grâce de leur amitié, rendue d'autant plus belle qu'elle est contrariée et presque interdite par un contexte historique oppressant, cruel, barbare et implacable surtout; l'acuité de l'expression des sentiments des personnages et cette sensibilité dans l'écriture de Fred Uhlman. Cette chute enfin. Cette chute...
Lorsqu'un peu plus tard, j'ai découvert un autre chef d'oeuvre du genre, "Inconnu à cette adresse", je n'ai pu m'empêcher de comparer les deux textes. Il me semblait que l'un et l'autre se complétaient, faces opposées d'une même pièce. Pile et face. Blanc et noir. Comme si la nouvelle de Taylor était le reflet inversé du roman d'Uhlman. Cela m'a hanté longtemps... Ces sentiments exacerbés, ce contexte, cet art de la chute...
Je ne saurais dire laquelle des deux oeuvres je préfère... Ce que je sais en revanche, c'est ma tendresse infinie pour "L'Ami retrouvé" découvert alors que j'avais à peu près l'âge des personnages et une conception un peu absolue de l'amitié moi aussi.
Pourtant, malgré ce petit coup de coeur, je n'ai appris l'existence de "La Lettre de Conrad" il n'y a que fort peu de temps. C'est étrange et je ne m'explique pas cette lacune... Mais j'aime à voir le verre à moitié plein: j'ai tant aimé découvrir ce versant de l'histoire, j'ai pris tant de plaisir à le lire qu'il me semble que je suis chanceuse d'avoir différé ce moment. "Hic et nunc" dirait le sage. Ici et maintenant, un ineffable bonheur de lectrice. Amen.

"La Lettre de Conrad", c'est la dernière missive de ce dernier, ce sont les derniers mots qu'il écrit avant son exécution et ils sont pour Hans.
C'est la deuxième voix du duo qui, enfin, se fait entendre. Elle explique, elle demande pardon, elle confesse, elle laisse enfin échapper tout ce qu'elle a tu.
A travers elle, Conrad qu'on ne connaissait qu'à travers la voix et les yeux de Hans s'incarne enfin, dans la douleur, dans le regret mais dans l'amitié surtout et à travers elle, Fred Uhlman n'en finit pas de dénoncer la barbarie du régime nazi tout comme il célèbre l'amitié, la culture, la beauté et la poésie, comme des étendards.

Au delà de la charge émotionnelle de ce texte poignant et sensible, il faut souligner la pertinence des paragraphes consacrés à "l'embrigadement" de Hans et leur acuité, celle de ceux qui évoquent la mécanique implacable de l'antisémitisme -comme dans un discours de Mme Morano, il y avait pour certains l'ivraie et le bon grain, mais pas trop quand même avant la haine- tout comme la finesse psychologique qui nimbe tout le texte et qui le rend d'autant plus puissant.

Bien sûr que je ne suis pas objective. J'ai trop aimé "L'Ami Retrouvé" pour ne pas tresser des lauriers à mes retrouvailles avec Hans et Conrad surtout -mon préféré, il faut bien le dire-. Des lauriers et des roses. Pour la beauté et pour la gorge nouée.
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La lettre de Conrad est l'autre versant de l'amitié impossible, en Allemagne avant la 2e guerre mondiale, entre Hans, fils de médecin d'origine juive, et Conrad, fils de noble chrétien "pur" allemand, amitié qui commence pour nous lecteurs par L'ami retrouvé. "Pas de résurrection, s'il vous plait" est la 3e partie de l'histoire, bien que les personnages ne soient pas tout à fait les mêmes : on peut imaginer Hans revenir dans sa ville natale après Auschwitz et se confronter difficilement aux personnes de son passé, dont il ignore le comportement pendant la guerre.
L'édition précise que bien que parues de manière distincte, les trois "nouvelles" (ou romans courts) formaient un tout dans l'esprit de l'auteur, qui pose la question du choix, du poids de la société, des relations, de ce qu'on accepte ou pas, questions qui ont nécessairement une légitimité particulière lorsque, comme Fred Uhlman, on a dû quitter l'Allemagne en 1933...
Des livres précieux sur une page d'histoire qui a bien des résonances.
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« La Lettre de Conrad » a été publiée en 1985 après la mort de l'auteur (à sa demande). Dans l'introduction de cette édition, il est indiqué que « L'Ami retrouvé » avait essuyé plusieurs refus avant d'être publié en 1971.

On se forge une image de Conrad sur base de l'histoire de Hans quoi que la dernière phrase de ‘L'Ami retrouvé' la remette en question.

Considérer l'histoire du point de vue de Conrad était nécessaire. Je l'ai trouvée plus poignante, plus intense et pas seulement parce qu'il ne s'en sort pas.

Les deux textes devraient être publiés ensemble.




Challenge XXe siècle 2023
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Pauvre diable : [le professeur Zimmerman] était trop bon, trop faible, trop gentil, et les jeunes garçons détestent les gentils et les faibles. Ils ont besoin d'avoir peur et ne respectent que l'autorité et la discipline.
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Mon cher Hans, comme nous savons peu de choses sur autrui !
Il y a quelques années, à un bal, j'ai rencontré une jeune fille. Elle avait dix-sept ans. Toute vêtue de blanc, elle descendait un grand escalier en dansant. Elle était non seulement belle, mais très intelligente. Je tombai aussitôt amoureux et dansai avec elle jusqu'à deux heures du matin. Ce fut une soirée merveilleuse. Elle avait l'air si gaie et si heureuse ! Et pourtant, à cinq heures, trois heures plus tard, elle se suicida parce que l'homme qu'elle aimait l'avait abandonnée. Je ne m'étais douté de rien. Tout au long de la soirée, malgré sa gaieté apparente, l'idée du suicide ne l'avait pas quittée. Je n'ai jamais oublié cette leçon.
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Avec le temps, en grandissant et en perdant mes illusions, j'appris les «choses de la vie» et attendis moins des autres. Je compris que nous étions, tous autant que nous sommes, exposés aux tentations et que la plupart d'entre nous étaient faibles, égoïstes et cruels [...].
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J'ai passé avec toi les plus beaux mois de ma vie. mon amour pour la poésie, pour l'étude, c'est à toi que je le dois.
Je dois m'arrêter maintenant.
La mort m'appelle.
Prie pour moi.
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Mais ce qui m'horrifie, c'est la façon dont je vais mourir : par étranglement, lentement, suspendu à un croc de boucher, me tortillant jusqu'à ce que mort s'ensuive. Hans... j'ai peur !
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