Johannes Urzidil a quitté Prague pour les Etats-Unis. Et comme lui, ses personnages ont pris le chemin de l'exil.
Kafka, tout d'abord, qui fut son ami autrefois. Il n'est pas mort, il est devenu jardinier à Long Island, et joue aux cartes avec d'autres immigrants italiens. Nul ne connait son passé, ni son véritable nom. Pas même sa famille. Jusqu'à ce qu'un jour, un visiteur frappe à sa porte.
Le juge O' Shea lui est un Américain pur sucre. Alors qu'il rentre tranquillement chez lui, un fait étrange et inexpliqué se produit, qui le plonge dans un abyme de questionnements.
Quant à Madame Jarmolewski, de New-York, elle a renversé un enfant en voiture, et veut se racheter auprès de la mère de la petite victime.
Il n'est donc plus question de Prague l'éternelle, ni de la Bohème du temps des Habsbourg, mais de l'Amérique, sa nouvelle terre d'accueil, dans laquelle il a ressuscité son ami (dont il lut jadis la nécrologie), qui se nomme désormais Mr Key. Et les deux autres nouvelles ne sont pas étrangères à l'univers de l'auteur de la Métamorphose, puisqu'il est question d'univers incompréhensibles, et de justice, non pas divine, mais des hommes, et elle est toute relative. Avec ces trois nouvelles, on peine à imaginer ce que fut l'existence de
Johannes Urzidil sur le continent américain, "la civilisation suburbaine de l'Amérique, cette civilisation persuadée que l'humanité mènerait une existence idéale si tout le monde en faisait autant"- contraint à l'exil avec dans son souvenir Prague, sa bien-aimée perdue.