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EAN : 9782701147888
515 pages
Editions Belin (02/04/2010)
4/5   1 notes
Résumé :
«Ingénieurs des âmes» : c'est ainsi que Staline désignait les écrivains, censés «rééduquer» l'être humain pour construire le communisme. «Ingénieurs des âmes en chef» étaient donc les responsables qui trônaient à la tête de l'Union des écrivains. Immensément connus en URSS et parmi les communistes européens, ils persécutèrent de grands écrivains comme Soljénitsyne, Pasternak, Akhmatova, Grossman ou Brodski et firent interdire leurs livres.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Introduction de Claude Lefort:
Ingénieur des âmes": cette expression, Cécile Vaissié l'emprunte à Staline. Elle nous paraîtrait burlesque si nous ne tenions pas compte du projet qu'il avait de créer "un homme nouveau" et si nous oubliions que ce projet s'est concrétisé au cours des années trente -que nous venons d'évoquer- avec la destruction de la paysannerie, le dressage des détenus et la répudiation de toutes les valeurs constitutives de la civilisation moderne. En outre, on peut se demander si Staline, en nommant les écrivains "ingénieurs des âmes", ne faisait pas à sa manière, preuve d'une certaine intelligence de la littérature. Cécile Vaissié le signale au passage, il aimait lire et s'entourer d'écrivains. Il s'éprit un moment d'Alexandre Fadïev et longuement de Constantin Simonov, qu'on appela son "chouchou". En effet, si décisive que lui parût la coercition pour obtenir des citoyens soviétiques qu'ils en viennent à se fondre dans des collectifs, il semble avoir tenu compte de la part, en tout homme, de l'imagination et de la sensibilité. Or, la littérature a cette propriété singulière qu'elle affecte des individus, un à un. Que le roman réponde à une commande d’État, qu'il se veuille édifiant, célèbre des exploits collectifs, son lecteur l'accueille toujours solitairement. Au théâtre même, chacun, au milieu des autres, voit et entend cela à quoi il est sensible. Tout autre est la propagande dont le message a des auteurs et des récepteurs anonymes.p.9
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Retour sur la parution du premier livre de Soljénitsyne:
Une Journée d'Ivan Dénissovitch" paraît Novy Mir, en novembre 1962. Tvardovski n'a pas ménagé ses efforts, mais, sans grande générosité, Soljénitsyne lui reprochera les "onze mois mois de retard" qui ont précédé la publication et sont pourtant une broutille par rapport à ce que d'autres ont connu. Le récit est un évènement, et il sera republié au moins à 750 000 exemplaires en janvier et à 10 000 exemplaires en février. Pour tous, il est clair qu'il s'agit d'une oeuvre littéraire de valeur, mais surtout de la manifestation d'une renaissance spirituelle. Ce récit permet en effet à tous les Soviétiques qui ne sont pas passés par les camps staliniens de savoir ce qu'on y endurait, tandis que les anciens détenus peuvent y retrouver leur souvenirs. Un processus presque psychanalytique de guérison par la parole a commencé. Soljénitsyne rompt ainsi avec la mission de propagande que les autorités ont attribués aux ingénieurs des âmes; il renoue avec le rôle traditionnel de l'écrivain en Russie: défendre le peuple opprimé et martyrisé par le pouvoir."p.260
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