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Jean-Louis Vallecalle (Autre)
EAN : 9782862312910
96 pages
Maurice Nadeau (06/03/2020)
4.42/5   6 notes
Résumé :
Né en 1957 à Bastia, de père et de mère corses, Jean-Louis Vallecalle a suivi les cours du Conservatoire de musique de Toulouse et exercé la profession de pianiste. Il a commencé en 1983, un travail d’écriture. Mon frère, d’inspiration autobiographique, est son premier roman publié.



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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Jean-Louis VALLECALLE. Mon frère.

Ce roman est un huis-clos. La narratrice est une jeune fille, âgée de 14 ans, lourdement handicapée moteur. Elle ne peut accomplir, seule, les actes essentiels de la vie. Elle ne quitte pas son lit et ne peut même pas s'alimenter seule. C'est un véritable bébé. La famille est composée de la mère, du père, d'un frère, deux soeurs, dont une, plus âgée, mariée et qui réside avec son époux, Les membres de sa famille, sa mère, et surtout son frère cadet s'occupent beaucoup d'elle. Elle ne voit pratiquement pas son père, qui ne franchit quasiment jamais la porte de sa chambre. de plus c'est un homme qui s'alcoolise souvent. Sa mère la force à s'alimenter et cela ne plaît pas du tout à notre jeune adolescente.

Une relation particulière existe entre elle et son frère. Ce dernier la nourrit, la change, la lave, la couche et il lui lit même des livres. Quelle malheureuse vie mène cette jeune fille ? Ses parents sont victimes d'un accident de la circulation et une tante vient remplacer sa mère au chevet de notre narratrice. Elle va apporter un rayon de soleil, en lui offrant la la télévision. La tante fait preuve de plus d'humanité que la mère. Cvette dernière s'acquitte à la va-vite de sa tache mais ce n'est pas une mère aimante.

Ce roman d'à peine 90 pages trace le quotidien d'une jeune handicapée, clouée au lit. Beaucoup de sensibilité, d'humilité, et d'amour. Mais quel calvaire endure cette jeune personne. Seul, son frère la comprend et va au-devant de ses désirs. Ils sont très soudés. Ce récit décrit tous les affres que subi et supporte notre narratrice. Elle éprouve même de la jalousie à l'égard de la petite amie de son frère. Justesse des mots, bonne analyse du handicap. L'auteur a du être confronté à un cas similaire dans son entourage. L'écriture est fluide, bien rythmée. Il y a là une déformation professionnelle : il est musicien. de la sensibilité, de l'humilité et de l'humanité. Nous avons envie d'aider cette jeune fille, de la sortir de sa chambre et de lui montrer le monde. Elle découvre quelques jours de bonheur, lors de ses vacances. Cependant, elle souhaite en finir avec cette vie végétative et à travers son regard, son frère lit son désir de mourir et ignore sa demande. Quelle serait notre réaction, si un membre de notre entourage présentait les mêmes symptômes ? Un panel d'interrogations se heurtent dans ma tête. Doit-on laisser à l'abandon de tels êtres ou doit-on les accompagner tout au long de leur existence avec un si lourd handicap, Qu'en est-il de la vie de famille ? Dans notre pays, comme dans tant d'autres, il n(y a pas suffisamment d'instituts adaptés pour les accueillir. de plus, il faut un personne médical, des kinésithérapeutes et des aides de vie en nombre suffisant pour les encadrer et leur offrir une vie meilleure.

Je conseille la lecture de ce petit récit. Il est très court mais très dense. Tout est dit. le quotidien vécu par notre héroïne est perceptible. L'amour que lui témoigne son frère est très fort. C'est une bonne analyse d'une situation relativement rare mais que vivent malheureusement certaines familles. le thème abordé dans ce roman est angoissant, avec quelques lueurs d'espoir.

Je remercie Babelio et la maison d'édition Maurice Nadeau de m'avoir transmis cet opuscule.


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Je remercie les éditions Maurice Nadeau pour l'envoi de ce livre que j'ai beaucoup aimé.
Dans ce récit de moins de 100 pages, la narratrice est une jeune fille atteinte d'un handicap moteur. Privée de paroles et de la possibilité de marcher, cette jeune fille passe le plus clair de son temps sur son lit à ne rien faire. Ce récit est bouleversant et on ne peut s'empêcher de se mettre à la place de cette jeune fille emprisonnée dans ce corps si inhospitalier. le livre se lit vite et me laisse un goût amer de tristesse et de mal-être, car bien que lourdement handicapée, cette jeune fille a "toute sa tête". Elle est bien consciente de tout ce qui l'entoure et fait même preuve d'une maturité surprenante.
Ce livre mérite d'être connu et lu par le plus grand nombre.
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Voici un petit livre qui fait froid dans le dos. C'est la narration de la maltraitance au quotidien d'une jeune handicapée de quatorze ans qui vit un enfermement inimaginable. D'abord en elle-même car elle ne peut même pas se tourner seule dans son lit qu'elle ne quitte quasiment jamais. Pour tout, elle est tributaire du bon vouloir des autres, principalement de sa mère pour qui tout soin est une corvée, et elle s'en rend parfaitement compte.
Son seul rayon de soleil est son frère cadet qui la comprend au-delà des mots, car cette jeune fille n'a pour tout langage que celui des yeux, du rire ou des larmes. Par contre, elle comprend tout, mais les autres membres de sa famille ne semble pas s'en rendre compte. Et puis, il y a la douleur au quotidien.
Mais ce qui fait vraiment frémir, c'est quand on lit dans le quatrième de couverture que cette histoire est largement autobiographique!
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Il est difficile de critiquer ce livre qui relate le calvaire d'une adolescente se trouvant dans l'incapacité totale de communiquer. Son handicap la réduit à un état que tous pensent végétatif, seul son frère a compris qu'elle possède toutes ses facultés intellectuelle.
Il est d'autant plus difficile d'émettre un avis négatif lorsque l'on sait que l'auteur livre ici un récit d'inspiration autobiographique .
Le sujet est fort et l'histoire terriblement tragique mais l'écriture ne m'a pas touchée et j'ai même été déroutée par certaines tournures de phrases que j'ai trouvées maladroites .
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Ce livre quitte les sentiers battus et nous aspire dans les replis du coeur d'une jeune fille. Ses handicaps multiples et tortueux sont à l'image de son corps meurtri par cette destinée qui s'est abattue sur elle comme la lave sur Pompéi. Elle fait fi de ces dysmorphies et lutte avec grâce et félicité ! Ce roman ne peut nous laisser indifférents, quand bien même il serait fictionnel ; face à cette force de coeur et d'esprit, nous ne pouvons qu'être en émoi…
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
N'en ai-je pas assez de mon handicap pour devoir, en plus, être jalouse depuis qu'il la fréquente? Malheureusement, c'est plus fort que moi. Plus je suis dépendante, plus je déteste cette fille. Elle ne devrait pas m'enlever mon frère que je vois de moins en moins. Mes regards n'y font rien, car il n'a d'yeux que pour elle. C'est à peine s'il me voit.
page 48
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« J’ai quatorze ans. Je n’ai aucun moyen de communiquer si ce n’est de pouvoir fixer longuement ceux qui me regardent pour essayer de leur faire comprendre, bien que je ne puisse parler, bouger mes membres, dire si j’ai faim ou soif, que je suis capable de m’exprimer. Heureusement que mon frère, mon cadet d’un an, s’arrête devant moi et s’interroge. J’en suis sûre car cela lui arrive trop souvent. En tout cas, je ne cesserai jamais d’y croire. Il faut bien que je me raccroche à quelque chose. Des fois, contrairement à tous les autres membres de la famille, il me parle, et comme il continue, c’est qu’il s’imagine que je lui réponds. Pourtant, il sait, vu mon fort handicap, que j’en suis incapable. »
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Je réalisais dès lors que tout n'était que mensonge. Alors, une douleur au-dessus des larmes s'emparait de tout mon être. Que pouvais-je bien attendre de ceux qui n'étaient que de passage? Comment pouvais-je être aussi crédule? Il fallait bien admettre que la justice des hommes était très limitée. La maladie n'est en fait que celle d' l'autre que l'on regarde avec apitoiement. Je venais tout naturellement de trahir mon frère qui s'était donné tant de mal à déchiffrer ce qu'il était le seul à pouvoir interpréter, même si parfois, il lui arrivait devant l'ignorance des autres d'y faire un tant soit peu allusion.
page 43
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Cependant, je savais qu'elle m'aimait d'une force, dont seuls ceux qui sont délaissés connaissent. Elle m'aimait donc pour qu'on l'aime, afin d'oublier que ma mère se servait d'elle comme d'une Cendrillon, histoire que ma grande sœur aimait bien me raconter, pour relativiser ce qu'elle vivait.
page 77.
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Comme quoi, la souffrance peut s'atténuer au milieu de celle des autres. Ici, on s'occupe enfin de moi. Si bien, que je redoute, bien que je sache que je vais retrouver mon frère, mon retour chez moi.
page 53
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