Jean-Louis VALLECALLE.
Mon frère.
Ce roman est un huis-clos. La narratrice est une jeune fille, âgée de 14 ans, lourdement handicapée moteur. Elle ne peut accomplir, seule, les actes essentiels de la vie. Elle ne quitte pas son lit et ne peut même pas s'alimenter seule. C'est un véritable bébé. La famille est composée de la mère, du père, d'un frère, deux soeurs, dont une, plus âgée, mariée et qui réside avec son époux, Les membres de sa famille, sa mère, et surtout son frère cadet s'occupent beaucoup d'elle. Elle ne voit pratiquement pas son père, qui ne franchit quasiment jamais la porte de sa chambre. de plus c'est un homme qui s'alcoolise souvent. Sa mère la force à s'alimenter et cela ne plaît pas du tout à notre jeune adolescente.
Une relation particulière existe entre elle et son frère. Ce dernier la nourrit, la change, la lave, la couche et il lui lit même des livres. Quelle malheureuse vie mène cette jeune fille ? Ses parents sont victimes d'un accident de la circulation et une tante vient remplacer sa mère au chevet de notre narratrice. Elle va apporter un rayon de soleil, en lui offrant la la télévision. La tante fait preuve de plus d'humanité que la mère. Cvette dernière s'acquitte à la va-vite de sa tache mais ce n'est pas une mère aimante.
Ce roman d'à peine 90 pages trace le quotidien d'une jeune handicapée, clouée au lit. Beaucoup de sensibilité, d'humilité, et d'amour. Mais quel calvaire endure cette jeune personne. Seul, son frère la comprend et va au-devant de ses désirs. Ils sont très soudés. Ce récit décrit tous les affres que subi et supporte notre narratrice. Elle éprouve même de la jalousie à l'égard de la petite amie de son frère. Justesse des mots, bonne analyse du handicap. L'auteur a du être confronté à un cas similaire dans son entourage. L'écriture est fluide, bien rythmée. Il y a là une déformation professionnelle : il est musicien. de la sensibilité, de l'humilité et de l'humanité. Nous avons envie d'aider cette jeune fille, de la sortir de sa chambre et de lui montrer le monde. Elle découvre quelques jours de bonheur, lors de ses vacances. Cependant, elle souhaite en finir avec cette vie végétative et à travers son regard, son frère lit son désir de mourir et ignore sa demande. Quelle serait notre réaction, si un membre de notre entourage présentait les mêmes symptômes ? Un panel d'interrogations se heurtent dans ma tête. Doit-on laisser à l'abandon de tels êtres ou doit-on les accompagner tout au long de leur existence avec un si lourd handicap, Qu'en est-il de la vie de famille ? Dans notre pays, comme dans tant d'autres, il n(y a pas suffisamment d'instituts adaptés pour les accueillir. de plus, il faut un personne médical, des kinésithérapeutes et des aides de vie en nombre suffisant pour les encadrer et leur offrir une vie meilleure.
Je conseille la lecture de ce petit récit. Il est très court mais très dense. Tout est dit. le quotidien vécu par notre héroïne est perceptible. L'amour que lui témoigne son frère est très fort. C'est une bonne analyse d'une situation relativement rare mais que vivent malheureusement certaines familles. le thème abordé dans ce roman est angoissant, avec quelques lueurs d'espoir.
Je remercie Babelio et la maison d'édition
Maurice Nadeau de m'avoir transmis cet opuscule.
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