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EAN : 9782070320950
192 pages
Gallimard (09/03/2006)
3.48/5   132 notes
Résumé :
On l'appelait " l'Américain ". Après le Débarquement, il avait rencontré ma mère lors d'un bal donné à Rouen, en l'honneur des libérateurs.

Et il s'était fixé en Normandie. Il me battait beaucoup. Il battait, surtout, beaucoup maman. C'est pourquoi j'ai passé mon enfance à vouloir le tuer.

Ma haine contre lui ravagea tout en moi, ma lucidité et mon humanité. Jusqu'à sa mort. Mais jamais je n'oublierai le sourire souffrant qu'il traîna... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Le journaliste dresse le portrait d'un homme qui ne sait jamais remis d'avoir débarqué un 6 juin 1944, et d'être resté debout alors que tant de ces camarades sont tombés, c'est celui de son père. Un homme qui va faire payer chèrement à femme et enfants (Franz Olivier est l'ainé de cinq enfants) ces souffrances existentielles. Et malgré ces violences comment on se construit dans la haine et l'adversité ?
Giesbert n'épargne pas le lecteur, c'est souvent d'une cruauté et d'un insupportable réalisme, et pourtant il y a ici et là des moments de joies, de tendresse, ces moments ou l'on gonfle les poumons pour replongé dans un quotidien glauque et malsain. Là ou certains auraient rendus les armes, Giesbert lui s'est construit , est devenu le journaliste et le patron de presse que l'on connait. Un récit éprouvant , une concession terrible qui ne nous laisse pas indifférent.
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L' Américain.
C'est ce jeune soldat du Nouveau Monde, jeté dans le débarquement de juin 1944.
C'est le combattant qui verra tomber nombre de ses camarades autour de lui, et se briser un partie de son âme: peut-on survivre à cette fureur?
Le fils de l' Américain raconte, regrette, s'applique à comprendre la vie d'un homme installé définitivement en Normandie, non loin de la plage où il arriva.
L' Américain dont le dégoût, la colère et le désarroi s'exprime par les raclées administrées à sa femme et à son fils aîné le narrateur.
Le petit Franz-Olivier va grandir, tenter de se construire en opposition au père-frappeur qu'il veut tuer. Ne veut pas lui pardonner. Ne lui pardonnera pas. Et la mort de l' Américain viendra lui dire: "trop tard..."

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Au vu des notes et commentaires, je pense être passée à côté de ce livre...
Bien sur ce qu'il nous livre est poignant, touchant, heurtant comme tout ce qui touche aux violences faites au enfants et aux femmes mais je n'ai ressenti l'empathie qu'il se devait.

Au début oui, on ne s'imagine pas que cet homme plutôt fort, ironique voire arrogant à la télévision puisse avoir subi toute cette violence et vu cette violence sur sa mère mais après je n'ai pas accroché. Il faut dire que les passages sur les abattages de volailles m'ont bien ecoeurées.

Je pense que ce livre est encore trop réfléchi et il manque plus de ressentis, on sent encore des non-dits, des freins qu'il se donne.

Concernant sa relation à sa père et son regret de ne pas avoir pu lui pardonner, on le comprend mais en même temps ce témoignage révèle, si ce n'est de l'amour envers ce père, une certaine reconnaissance pour l'homme qu'il était avant et pendant la guerre, et une certaine explication de cette violence. Il y a une compréhension à défaut de pardon et c'est déjà une belle étape dans ce travail de pardon.
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L'auteur nous fait don d'une très belle autobiographie : cri de haine et d'amour envers son père ; hommage étincelant à sa mère, figure charismatique intelligente et généreuse.
Expression du regret de n'avoir jamais accordé le pardon.
La Normandie est magnifiée, sa verdure, son humidité, sa lubricité (mais oui !), le regard des animaux, la douceur du pelage des vaches entre les deux yeux.
Une lecture parfois brutale, mais qui fait du bien.
Une découverte.
Lisez-le, lisez "L'américain"!
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La violence du père qui bat femme et enfants...
Un thème dur, pénible qui aurait pu frôler le misérabilisme.
Mais Franz-Oliver Giesbert ne fait pas dans le sordide. Il parle de son père, il parle de lui, il parle de sa mère. Et tout l'intérêt de ce livre est dans l'intelligence de ces portraits : tous victimes, tous coupables. Tous humains, finalement.
Il raconte la haine qu'il a pour son père, tout au long de sa vie. Ce désir intense et omniprésent de le tuer pour tout ce qu'il détruit, pour sa violence, pour ses colères, pour ce qu'il fait à sa mère, pour ce qu'il lui a fait à lui.
Il explique cette haine et comme finalement, elle a empêché le pardon quand son père a essayé d'évoluer. Il explique qui il était et comment il cherchait à détruire son père, à l'humilier, à le maintenir loin de lui.
Il décrit un père armé de ses poings mais désarmé face à son fils, un père qui réfléchit sur le monde, qui essaie d'aimer mais un père qui frappe, incapable de maîtriser sa violence et les émotions négatives qui l'envahissent.
Un père qu'il estime impardonnable et qu'il laisse impardonné.
Il n'y a pas de monstre, il n'y a pas d'angélisme ni de victimisation.
Franz-Olivier Giesbert, dans toute sa haine parvient à transmettre surtout la haine de cette violence destructrice et la haine de cette haine qui n'a rien permis.
Un livre extrêmement touchant.

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Aux États -Unis , la vie lui parait plus que jamais ´ matérialiste , laide et vide ´. Qu'on lui ouvre la porte de la cage , conclut- il , et il s'envolera tout de suite .
Il ment . Papa est quelqu'un que les pesanteurs du monde retiendront toujours au sol . Il ne peut vivre que dans une cage . C'est son excuse pour ne pas s'envoler .
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S'il n'avait pas été aussi athée, papa aurait sûrement fait sienne la formule de la célèbre pancarte de bistrot : "Ici, nous faisons confiance à Dieu, mais c'est la seule exception. " Je crois qu'il est revenu de tout, après quelques jours de guerre. Surtout des patriotes. Il ne faut jamais laisser la patrie aux patriotes. Une fois qu'ils ont joué avec, ils la laissent toujours en mauvais état [.....]

Pendant toute mon enfance, j'ai été élevé ainsi dans la haine des patriotes.Même papi, un grand résistant qui avait monté une imprimerie clandestine dans la forêt de La Londe, près de Rouen, ne se vantait jamais de ses faits d'armes qui lui valurent de participer au Comité départemental de Libération, en 1944. Comme mon père, il dissimulait mal son aversion pour tous ces braves gens, de la catégorie des ruminants, qui, à chaque génération, rongés par le même prurit, se rassemblaient en cortèges haineux avant de remplir les charniers du vieux monde. Ils abominait mêmement les couards bien pensants qui, sitôt l'Allemagne vaincue, s'étaient refait une virginité en épurant et en tondant à tour de bras. Les Français ont résisté tard, mais enfin, ils ont résisté. Après la guerre, surtout, et même encore cinquante ans plus tard.

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je l'ai racontée pour me délivrer du chagrin de n'avoir jamais donné à mon père l'occasion de me parler et de lui pardonner. Je ne manque de rien, au couchant de ma vie. Juste d'avenir et de bonne conscience, ce qui revient peut-être au même. Après avoir laissé des remords partout où m'a mené ma haine, j'ai décidé d'aimer tout le monde, même mes ennemis, et de vivre chaque journée, chaque rencontre, chaque conversation, comme si c'était la dernière. Voilà ce que m'a appris la mort de papa....
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L’amour dont je débordais était comme un torrent qui m'emmenait continuellement au ciel. Un jour, il me fallut bien redescendre sur terre.
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Papa n'est pas né pour le bonheur. Il est perpétuellement rongé par un mal étrange. Un mélange de mélancolie, de bile sociale et de migraine métaphysique. C'est ce qui lui donne cet air renfrogné, même quand il sourit. Il est l'obstacle sur son propre chemin, et encore, le mot est faible, j'ai envie de parler de gouffre infranchissable.
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