La violence du père qui bat femme et enfants...
Un thème dur, pénible qui aurait pu frôler le misérabilisme.
Mais Franz-Oliver Giesbert ne fait pas dans le sordide. Il parle de son père, il parle de lui, il parle de sa mère. Et tout l'intérêt de ce livre est dans l'intelligence de ces portraits : tous victimes, tous coupables. Tous humains, finalement.
Il raconte la haine qu'il a pour son père, tout au long de sa vie. Ce désir intense et omniprésent de le tuer pour tout ce qu'il détruit, pour sa violence, pour ses colères, pour ce qu'il fait à sa mère, pour ce qu'il lui a fait à lui.
Il explique cette haine et comme finalement, elle a empêché le pardon quand son père a essayé d'évoluer. Il explique qui il était et comment il cherchait à détruire son père, à l'humilier, à le maintenir loin de lui.
Il décrit un père armé de ses poings mais désarmé face à son fils, un père qui réfléchit sur le monde, qui essaie d'aimer mais un père qui frappe, incapable de maîtriser sa violence et les émotions négatives qui l'envahissent.
Un père qu'il estime impardonnable et qu'il laisse impardonné.
Il n'y a pas de monstre, il n'y a pas d'angélisme ni de victimisation.
Franz-Olivier Giesbert, dans toute sa haine parvient à transmettre surtout la haine de cette violence destructrice et la haine de cette haine qui n'a rien permis.
Un livre extrêmement touchant.