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Il s'agit bien d'une enquête mais pas forcément celle qui nous est proposée au premier plan : la résolution des meurtres de collectionneurs d'Art contemporain dans des circonstances plus qu'étranges...
Mais bien une enquête sur ce qui est considéré de nos jours comme Art . La valeur d'une oeuvre est elle déterminée par sa puissance artistique ou son pouvoir de faire grimper la côte de son créateur sur le marché de l art contemporain ? Jusqu'où la dématérialisation d'une création lui permet elle encore d'être considérée comme Art ? Quelle est cette étrange relation entre l'expert et l'artiste ? Qui des deux déterminent ce qui deviendra un " chef d'oeuvre" ?

François Vallejo interroge, propose des orientations mais au final la question demeure ...
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Si l'art avait des limites ce ne serait plus de l'art.

Quand des cadavres de collectionneurs d'art contemporain sont retrouvés à intervalles réguliers aux quatre coins du globe, c'est tout un milieu microcosmique d'amateurs éclairés ou de spéculateurs invétérés qui s'affole.

Réunis au sein du « consortium de l'angoisse », ils chargent « l'Expert » d'enquêter sur ce qui s'apparente rapidement à une vengeance organisée, à moins que cela ne soit la énième variante d'un nouveau et morbide happening dont le milieu artistique est si friand.

Car le point commun reliant les victimes semble être le mystérieux artiste « jv », qui a fait de la destruction protocolée de ses oeuvres un argument marketing propulsant sa côte au plus haut. Jusqu'à ce que certains acheteurs s'écartent du protocole…

François Vallejo ayant décidé de faire de « l'Expert » son narrateur, Efface toute trace est habilement construit autour des comptes-rendus de mission que celui-ci adresse à ses mandants du consortium. Un narrateur peu empathique, hautain et suffisant, constamment sur la défensive et l'interrogation sur les non-dits de sa mission.

Si l'écriture est élégante, l'enquête en elle-même perd malheureusement en intensité au fil du livre. Mais elle sert surtout de prétexte à une exploration fouillée et interrogative des travers et excès du milieu de l'art contemporain, qui pour exister – et se valoriser - semble devoir sans cesse repousser ses limites.

Et c'est bien là que le propos prend tout son intérêt, documenté et interpellant, nous ramenant à notre propre regard sur l'acceptabilité de la performance artistique, sur ce qui fait un artiste, sur ce qui nous fait sortir du basique « j'aime / je n'aime pas ». Ou sur ce qui nous fait expert. Ou pas.

Vallejo n'y répond pas, mais sa plume saillante laisse à l'Expert le soin de balancer quelques traits bien aiguisés à l'encontre des Tartuffe du milieu artistique. Et là, on touche au délectable !
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Sous couvert d'un thriller François Vallejo nous entraîne dans une réflexion sur l'Art Contemporain, sur sa place et son rôle actuellement. le narrateur et enquêteur n'est pas un policier mais un expert en art contemporain mandaté par un collectif d'amateurs d'arts qui s'inquiète car trois de ses membres viennent de trouver la mort. Ils ont visiblement peur pour eux-même. La police n'a aucune raison de faire le lien entre les trois affaires (meurtres dans des pays différents, pas de points communs connus entre les morts, modes opératoires particulièrement tordus mais différents). L'expert comprend vite que les morts ont en commun d'avoir acquis une oeuvre subversive signée «JV», artiste que personne ne connaît et qui est aussi introuvable que Bansky, mais obsédé par les détournements. Jusqu'au jour où ce JV va contacter le narrateur. du coup la narration, sèche et précise comme un rapport d'expert au début, évolue, car l'objectivité devient de plus en plus difficile à trouver, la parole de JV étant à mettre en doute à tout instant.
Le sujet de ce livre est très original, c'est féroce pour l'Art Contemporain, les collections faites pour l'appât du gain, les objets d'art douteux, ...Une réflexion sur la manipulation, sur l'authenticité, bref, François Vallejo amène son lecteur là où il ne s'attend pas dans un très bon thriller.
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A la réouverture des librairies, je me suis précipitée pour faire un plein, craignant que l'épisode funeste ne se répète et me laisse sans stock, ce qui n'est pourtant pas près de se produire ! J'ai eu tout de suite l'oeil attiré par la couverture rouge et noire des éditions Viviane Hamy et par le nom de François Vallejo, qui m'ont rappelé l'excellent « Hôtel Waldheim » que j'avais tant apprécié il y a deux ans. Un très bon choix que je n'ai finalement pas eu le temps de lire tout de suite, mais avec lequel je me suis régalée :

L'auteur change totalement de lieu, d'époque, et de genre pour nous proposer… le rapport d'un expert en art contemporain ! Dit comme cela, ce n'est guère engageant, et pourtant… On n'a pas le temps de s'ennuyer car on apprend vite que ledit expert a été missionné par un groupe de collectionneurs anonymes qui craignent pour leur vie, depuis que trois décès violents ont eu lieu à Hong-Kong, New-York et Paris et qu'il est apparu dans les milieux initiés que les victimes ont en commun d'être fortunées, bien qu'à des degrés très divers, et surtout, d'avoir collectionné des oeuvres d'art contemporain. Notre expert mettra peu à peu en évidence le fait que tous avaient acquis au moins une oeuvre d'un artiste inconnu, un certain jv (initiales avec lesquelles il signe en minuscules).

« le mystère entretenu par un pseudo, l'art de ne pas montrer son visage, sous un chapeau, une casquette, des lunettes noires, visent, chez la plupart des artistes, à amplifier leur notoriété ; chez jv, la dissimulation semble sincère, le devoir de reconnaissance étouffé ».

Qui est ce mystérieux jv ? Connaissait-il les victimes ? Quel art pratique-t-il ? François Vallejo nous propose ainsi un « thriller artistique », écrit avec toute la distance administrative que la rédaction d'un rapport exige. Pourtant le narrateur, au fil de sa rédaction froide et nuancée, commence à se laisser aller à une certaine ironie… et c'est ainsi qu'il nous emporte dans un roman original et très prenant.

En chemin, l'auteur évoque de nombreux thèmes liés à l'art contemporain comme la modernité de l'art collaboratif poussé à l'extrême ou le rôle de l'art moralisateur, la question de ce qui fait un chef-d'oeuvre de nos jours, et tant d'autres. Les références à Banksy et à d'autres artistes moins connus du grand public sont nombreuses et ne séduiront pas que les connaisseurs, mais aussi les néophytes comme moi. « Efface toute trace » est un roman intelligent qui m'a fait passer un excellent moment !
Lien : https://lelivredapres.wordpr..
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Comme dit dans le titre ce livre est long à démarrer pour moi. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans mais il vaut le coup.
En effet, c'est une histoire atypique, un expert qui doit trouver pourquoi certaines personnes sont atrocement mortes. Il va être amené à rencontrer un personnage étrange du monde de l'art de rue.
Le ton m'a dérangé mais je suis contente d'être allée au bout , malheureusement seule la deuxième moitié du livre m'a intéressée.
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François Vallejo a la particularité de trouver des sujets hors du commun et d'emmener le lecteur là où il ne s'y attend pas. Cette fois, c'est le domaine de l'art et de ses dérivés : copie, vol, arnaque, manipulation et même meurtres aux quatre coins du monde. Un expert de l'art va enquêter. On ne sait rien de lui, seulement la sensation qu'il nous apostrophe, nous lecteurs, ce qui m'a amusée. Des descriptions au scalpel sur des tableaux pour faire flamber les prix. Vrai ou faux ? Je pense qu'il y a toujours un peu de vrai dans le faux. Bref, l'art et l'originalité, ici, c'est l'écriture de l'auteur.
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Des meurtres dans divers pays mais tournant tous autour de collectionneurs d'art ont été commis. Prenant peur, un groupement anonyme d'hommes d'affaire et collectionneurs d'art eux-mêmes font appel à un Expert pour élucider ces crimes, si crimes il y a bien eus.
Ce roman relate les réflexions de l'expert et ses recherches, nous entrainant dans le sillage de l'art contemporain, du street art, de l'art éphémère.
Un roman agréable et instructif sur ce que "l'art" en tant que tel peut représenter pour la majorité des gens, toutefois une connaissance même superficielle dans le domaine aide à apprécier ce livre.
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Quel est le point commun entre un chinois diabétique de Hong Kong décédé après avoir ingéré une énorme quantité de sucre, un new-yorkais qui a littéralement fondu, et un français qui décède violemment alors qu'il est seul dans un téléphérique ?
Fort que quelques constatations hasardeuses, un expert en art est sollicité par d'anonymes collectionneurs pour élucider ces accidents pour le moins lugubres.
Tous étaient collectionneurs d'art contemporain, ou plus spécifiquement d'Art Urbain. Mais qui leur veut du mal, pourquoi, comment ?
L'idée de départ de ce roman est à priori fort séduisante, pénétrer le monde de l'art par le biais d'une enquête. Mais j'avoue que je me suis ennuyée. Sans doute du fait de la structure narrative un peu trop froide. Cet expert qui aligne les chapitres les uns derrière les autres, seul personnage réel face au lecteur. Arrive un artiste inconnu, un certain jv le minusculement nommé. Il adore détourner les objets, et s'avère être le lien entre les différents collectionneurs. Sa côte monte, mais il veut vendre une oeuvre éphémère, à la façon de la petite fille au ballon de Bansky.
Ce que j'ai apprécié ? La façon dont l'auteur parle de l'art. J'y ai découvert en particulier, et plus de trente ans après sa création par Keith Haring (en 1987) Tower cette fresque monumentale visible au sein de l'hôpital Necker de Paris, véritable emblème de l'art de rue.
L'auteur propose une intéressante satire du milieu de l'art et des collectionneurs.

Ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C lire https://domiclire.wordpress.com/2020/12/14/efface-toute-trace-francois-vallejo/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Je crois que je perds la mémoire, et mes clés.
- Chérie, tu sais où sont mes clés ?
- Là où tu les as laissées…
Quelques mots à l'encre pas vraiment sympathique pour ne pas effacer toute trace de cette lecture Alzheimerisée.
J'avais pourtant aimé les derniers romans de François Vallejo, son écriture élégante, sa "polyvaillance" romanesque, mais cette enquête autour de la mort mystérieuse de collectionneurs d'art, m'a autant inspiré que l'oeuvre d'un taggeur de sanisettes.
« le consortium de l'angoisse », amicale fortunée de spéculateurs qui font et défont la cote d'artistes contemporains, sorte de Girafes Club de l'art contemporain, mandate un expert pour enquêter sur plusieurs décès suspects parmi leurs ouailles guindées.
Point commun entre un chinois ventru faisant la planche dans la baie de Hong Kong après une overdose de sucre, un volatile interlope new yorkais mijoté à l'acide, un investisseur suisse trépassé dans un téléphérique – comment va-t-il s'acquitter des 135 euros ? – et quelques autres : ils ont tous acheté l'oeuvre d'un artiste underground, répondant au nom de jv. Où va-t-il ? On s'en moque et s'est bien cela le problème.
François Vallejo a fait le choix de narrer cette histoire sous la forme de rapports de l'expert snobinard vers ses commanditaires invisibles. C'est certes mieux écrit que le diagnostic d'un comité Théodule sur la migration des canards de baignoire mais ce style qui empêche de changer de trottoir pour rejoindre l'histoire, impose une distanciation sociale avec le lecteur qui m'a privé de toute palpitance, n'en déplaise à ma vieille grammaire.
Maigre pitance jusqu'à l'irruption dans le récit du mystérieux artiste qui performe pour créer son propre mythe et le détruire. A mon avis, Banksy a pas mal inspiré François Vallejo. le roman prend vie avec lui. Il utilise des copies de chef d'oeuvre et les détourne. C'est comme peindre à dada une moustache à Mona Lisa à la Duchamp.
Au-delà de l'enquête, le roman interroge la finitude de l'artiste et de son oeuvre. Dépassée l'époque où la postérité s'acquérait dans le temps long. L'art se dématérialise. La signature se pirate. La réalisation des oeuvres se sous-traite, comme pour un vulgaire objet de consommation.
François Vallejo met en évidence avec subtilité l'évolution du rapport entre l'artiste et son oeuvre. Désormais, certains veulent survivre à leurs oeuvres, être l'oeuvre, selfie masqué, et performent pour buzzer, en quête d'absolu et de reconnaissance immédiate. On a le pinceau capitaliste, la renommée éphémère.
La charge est féroce, pas tant envers les créateurs, l'auteur rend hommage à certains comme Keith Haring, mais plutôt à l'encontre de cette intelligence de plus en plus artificielle qui régit ou veut régir l'art comme le reste du monde.
J'ai été beaucoup plus intéressé par deux thématiques majeures et moins abstraites du roman : la manipulation et l'authenticité. Qui de l'artiste ou de l'expert instrumentalise l'autre ? Quelle influence le collectionneur peut avoir sur le succès d'une oeuvre ? Suffit-il de poser une tête de clown sur la victoire de Samothrace pour créer une oeuvre ? Ai-je réellement perdu mes clés ?
je reconnais à l'auteur une vraie inventivité et une narration subtile. Trop. Une démonstration trop alambiquée qui manque d'eau de vie à part dans sa dernière partie.
Bizarrement, mes clés étaient effectivement rangées à l'endroit précis où mes mains les avaient posées. Il faudra m'en souvenir.
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Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté.
Efface tout après.

Hong Kong, New-York, Paris. Quel est le point commun qui relie ces trois villes auxquelles viennent s'ajouter Davos, Nice et Londres ?

La mort violente dans chacune d'elles d'un amateur d'art moderne riche voire richissime.

Ces morts suspectes inquiètent un groupe de collectionneurs et les incitent à mandater un expert pour solutionner ces énigmes et rédiger un rapport afin de leur éviter d'être les prochaines victimes.

Au terme de son enquête l'expert identifiera-t-il l'auteur de ces meurtres?

L'histoire se résume-t-elle à une chambre de l'hôpital pour enfants Necker de Paris, au syndrome de Stockholm, ou à l'apologie du plaisir de détruire ?

Ne serait-ce pas tout simplement un « remake » de l'arroseur arrosé ou plutôt de l'« effaceur » effacé?

Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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