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EAN : 9782878582406
77 pages
Viviane Hamy (02/05/2007)
2.89/5   9 notes
Résumé :


« C’est bien ce qui embarrasse Lambert, que son maître soit mis en doute et que lui, le simple employé, soit comme pris en amitié. Il faut dire, ils se sont trouvé un même goût, Lambert et Victor Hugo. Tous les deux, c’est les chiens, ils les aiment. […]
Guernesey sort tout juste de la pénombre, les hommes de peine quittent leurs maisons, les pêcheurs. Victor Hugo interroge Lambert sur ses chiens, et leur race et leur taille et leur nom et to... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai juste moyennement apprécié ce court roman, trouvé dans une boîte à livres, et pris pour essayer, ne connaissant pas l'auteur.

Je n'ai donc pas lu Ouest, et ne connaissais pas les personnages de ce roman dont est tirée l'intrigue de Dérive, fragment qui avait été retiré du roman, mais non détruit. Nous suivons les pas du Baron de l'Aubépine, lequel entraîne derrière lui son garde-chasse Lambert, fin tireur au fusil, et la fille de ce dernier, Magdeleine, jeune fille réservée, mais qui n'a pas froid aux yeux. M. de l'Aubépine a un caractère instable, parfois proche d'une forme de folie, d'un délire, parfois plongé dans une mélancolie noire. Il s'anime lorsque sa passion pour le grand homme, Victor Hugo, est stimulée par la possibilité d'une rencontre (par le truchement d'un ami "commun", Victor de Schoelcher), et plus encore, par la perspective de rendre des services à ce dernier depuis Hauteville House, d'être en quelque sorte son délégué dans le monde, pour faire tomber le second empire.

Une fois débarqués et installés dans les parages immédiats de Hauteville House, il s'agit donc de faire bonne impression, voire d'impressionner M. Hugo et les proscrits - on comprend vite que M. de l'Aubépine ne recule devant rien, au grand dam de Lambert, qui aimerait que son maître se tienne tranquille et réfrène ses instincts. Peut-on faire confiance au baron ? La maison de M. Hugo est-elle à l'abri des pulsions débridées du baron, y compris certains instincts de meurtre ? Parviendront-ils à s'acquitter honorablement de ce séjour pour aller porter la parole de Victor Hugo dans l'Ouest ?

J'ai apprécié le cadre historique de l'exil de Victor Hugo à Guernesey, bien que le récit opte pour une généralité actuelle, une évocation un peu trop simplifiée à mon goût, manquant de précision et de rigueur, comme si le sujet était survolé, et nous présente l'écrivain sous un jour peu ragoûtant. du reste, en-dehors de Lambert et de sa fille, je n'ai pas ressenti un grand intérêt pour les personnages. Enfin, l'écriture n'est pas de celles dans lesquelles je me coule avec bonheur, elle me faisait plutôt l'image de ces bains froids et salés qu'affectionne Victor Hugo, et qui réussissent peu au baron, et ne tentent pas du tout le garde-chasse et sa fille...
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Dérive est un court fragment supprimé du roman Ouest de François Vallejo. L'éditeur Viviane Hamy a choisi de le publier. Elle y a trouvé un intérêt suffisant pour ce faire.

L'histoire d'une rencontre imaginaire entre le grand Victor Hugo et le personnage fantasque du baron de l'Aubépine, accompagné de son fidèle Lambert et sa fille Magdeleine constitue-t-elle un motif satisfaisant ? On peut en tous cas lui accorder une curiosité certaine, de l'humour, du piquant.

Le baron de l'Aubépine est un excentrique, mythomane, imposteur qui, on l'apprend au cours du récit, se double d'un assassin serial killer. Au terme d'un itinéraire aussi fantaisiste que rocambolesque, il parvient à approcher Victor Hugo, dans son exil à Guernesey. Mais pourra-t-il gagner son amitié ? Lambert, sans le vouloir, lui fait un peu d'ombre.

François Vallejo multiplie les scènes incongrues. Toutefois, il incorpore à son récit des éléments de biographie relatifs à la vie personnelle ou politique de Hugo, comme son engagement républicain, la mort de Léopoldine, la folie d'Adèle, et la maison de Hauteville House à Guernesey. La fin du texte montre un aspect du grand personnage qui n'est pas mis en avant dans les livres scolaires, celui de l'homme à la sexualité débridée. L'écrivain a en effet tenu un carnet noir qui répertorie ses aventures avec précision. Et cela jusqu'à la fin de sa vie.

Dérive n'est donc pas seulement celle de l'étrange baron de l'Aubépine mais bien celle d'un Victor Hugo assez pathétique. La chute de l'histoire constitue une sorte de revanche des domestiques sur une aristocratie décadente et dégénérée.
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Dans Ouest, Lambert est le garde chasse employé par M. de L'Aubépine, dont le rêve est de faire tomber Napoléon III et de rejoindre Victor Hugo. Mais ce rêve ne se réalisera jamais.

Pourtant, François Vallejo a imaginé cette rencontre entre l'Aubépine et Hugo, mais elle n'a pas été retenue dans le manuscrit final. Son éditrice, Viviane Hamy, a décidé de publier ce récit dans un ouvrage à part, qui donne un nouvel éclairage à l'oeuvre initiale.

On retrouve donc Lambert, sa fille Magdeleine et le baron de l'Aubépine au moment où il quittent la propriété pour se rendre à Guernesey, chez Victor Hugo. Alors que le baron est persuadé d'être attendu par l'opposant au régime, Lambert ne partage pas l'optimisme de son patron. le voyage est fatigant, difficile, et la traversée du petit bout de Manche n'est pas de tout repos. Néanmoins, ils arrivent à destination, et sont reçus par Hugo. Mais, alors que Lambert attend des instructions pour mener la révolte, Hugo ne lui dit rien. Lambert comprend que, malheureusement, Hugo n'a aucunement l'intention de donner des responsabilités à ce baron de province.

Dans cette échappée loin du manoir qui au coeur de l'intrigue de Ouest, François Vallejo donne une autre dimension aux rêves du baron. Alors que ceux-ci sont toujours vus comme des possibilités lointaines, ils deviennent ici une possibilité tangible, avec la présence de l'écrivain. Mais la présence ne suffit pas, et la désillusion du baron est rendue de manière beaucoup plus sensible. La pitié éprouvée pour le baron est d'ailleurs beaucoup plus forte.
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Comme "Ouest", ce livre m'a été prêté par une collègue de bureau, mais cette foi je n'ai pas apprécié le roman. En fait, il s'agit d'un extrait du roman "Ouest" qui n'a pas été conservé dans la version finale et même si on retrouve le même style décousu et âpre, la lecture n'a pas toujours été agréable.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
M. de l'Aubépine se sent mieux. Il repousse le bras de Lambert. Il rejoint Victor Hugo, le pas plus vif. Il ne faut pas avoir l'air d'un traînard, incapable de monter une dune. On a échappé de peu aux massacres du boulevard Montmartre, nom d'un chien. C'est à Lambert d'être loin derrière. Il voit son maître s'exalter au côté de Victor Hugo. Il est bien capable, avec ses moulinets des bras, de crier son amour tout neuf pour la race canine, aïe aïe aïe.

(page 49)
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Lambert a vu passer le deuxième jour une bête de taille moyenne, blanche, tachetée de brun, élancée de corps, fine de museau, et un oeil, monsieur, un oeil d'une clarté à vous éveiller le matin, et ce sourire, monsieur, enjôleur, ce sourire des chiens qui connaissent leurs amis. Venu sur-le-champ se frotter à Lambert, la truffe frémissante, on ne s'y trompe pas. M. Hugo ne s'y trompe pas non plus. Si Lux a aimé Lambert au premier instant, on peut accorder sa foi à un tel homme.

(page 37)
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Si M. Hugo me fait encore des questions, j'aurai bonne mine.
Ne répondez pas Lambert, je m'en charge. Ou alors assenez vos formules de chasseur. C'était très bien, "Un chasseur sait quand sa chasse est finie". La sagesse du chasseur, rien de tel.
Je ne comprends pas ce que vous êtes venu chercher auprès de M. Hugo. Un homme qu'on prétend admirer, on ne lui fait pas tant de tromperies.
Ne cherchez pas à comprendre, Lambert, servez-moi du mieux que vous pouvez, c'est tout.

(page 27)
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Pour échapper aux espions, il a aussi changé d'allure ; une redingote-tunique tout ce qu'il y a de mal boutonné et râpé, pour ne pas avoir l'air ; et un chapeau à bords larges, pendants, comme s'ils avaient pris l'eau ; cela fait presque misère. Il faudra aussi ôter vos gants jaunes, monsieur, si vous voulez vraiment donner le change. Vos gants jaunes vous dénoncent comme un imposteur dans la pauvreté.

(page 12)
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Vous admirez ces hommes-là, je crois, ils ne se sont pas gênés pour faire leur sort aux ennemis de la République...
C'est vrai, dit M. Hugo, mais ceux de 93 étaient des géants, s'ils ont tué, c'est qu'ils vivaient une tragédie antique. Nous n'avons pas ce droit, Napoléon III nous a fait tomber dans la fosse de l'Opéra-Comique.

(page 36)
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Vidéo de François Vallejo
Il est des hommes pour qui l'art est le théâtre de toutes les ambitions et de tous les risques. Il paraîtrait même que certains en sont morts. Avec Paul Greveillac ("Art Nouveau", Gallimard), Dominique Maisons ("Avant les diamants", La Martinière) et François Vallejo ("Efface toute trace", Viviane Hamy). Animée par Laure Dautriche, journaliste à Europe 1.
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