Gauguin et Laval ont séjourné quatre mois en Martinique, en 1887. A Saint Pierre, ce n'est pas la bourgeoisie régnante qui intéressa les deux compères, mais les simples gens dans leur vie quotidienne, comme à Pont aven. Et là-bas les simples gens, eh ben c'étaient les descendants d'esclaves. Il y avait aussi des petits blancs, les békés goyave, mais ils n'étaient pas nombreux. En ce temps là, les femmes locales (le nord de la Martinique) venaient des kilomètres à la ronde avec sur les épaules leur petite production exotique pour la vendre au marché
De Saint-Pierre .. Il fallait bien du courage à ces braves femmes car en plus ce n'était pas le plat pays comme celui de
Jacques Brel, les ravines étaient nombreuses .. Donc comme couleurs locales, on ne faisait pas mieux !
Saint Pierre rayonnait comme un petit Paris aux antipodes, côté mer Caraïbe si je ne m'abuse, avant que se déchaînent les éléments en 1902. Toute la ville fut dévastée..Les serpents furent les premiers à déguerpir de là, et se jetèrent à la mer.. non pas pour y périr car ils savaient nager ceux-là ! Bon, mais avant ça, il y eut Gauguin et Laval ..
Je n'ai pas le livre entre les mains, j'ai feuilleté rapidement quelques pages en librairie. La production n'est pas énorme comme
Van Gogh à Auvers-sur-Oise par exemple, mais suffisamment pour que nos amis hollandais s'en chargent et ils ont bien fait.
Baie de Saint Pierre me paraît être de grand intérêt et est un témoignage de la vie locale avant que la Montagne Pelée se déchaîne .. Il me semble aussi que Gauguin ne représenta pas le sable noir, noir mais plutôt rehaussé d'un ton clair nuancé de violet. Mais n'est-ce pas lui qui a dit "si vous voyez cet arbre vert, mettez le plus beau vert que vous avez sur votre palette ?.."