Dryades

Bruxelles, aujourd'hui. Cherchant un·e nouveau/nouvelle colocataire, Yacha rencontre Rudica. Dotées d'une imagination fertile, les deux jeunes femmes se comprennent et se retrouvent autour d'une magie qui n'éclot qu'entre elles et qu'elles aspirent à partager.

Ce titre est l'occasion pour Tiffanie Vande Ghinste de s'interroger sur la fiabilité des relations amoureuses, amicales ou professionnelles mais aussi sur les rapports humains en général quand on n'entre pas dans les cases : la peur fait enfler la rumeur et déchaîne la violence. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la gent masculine n'a pas le beau rôle.

Malgré un dessin aux proportions hésitantes et des perspectives parfois tirées au cordeau, c'est tout un univers qui se dévoile sous nos yeux, entre réalité en noir et blanc et imaginaire en couleurs, dans cette première publication tout-à-fait honorable qui mérite d'être découverte. Merci à la Culturethèque !

Et si votre avis est mitigé concernant ce titre, n'hésitez pas à redonner une chance à l'auteure avec Déracinée, roman (autobio)graphique que j'ai préféré : il s'en dégage une plus grande unité et une maturité certaine.

Dryades est loin du concept des albums dits commerciaux. On s'éloigne un peu des sentiers battus pour découvrir autre chose.

L'auteur est quasiment une inconnue qui s'exerce sans doute pour la première fois. Elle construit quelque chose d'assez singulier autour des deux jeunes femmes qui acceptent de vivre en colocation pour des raisons pratiques.

Il est également question de plantes et de médecins douces qui apaisent les maux des habitants du quartier. Les deux jeunes gens bienveillantes se transforment alors en nymphes modernes pour faire le bien autour d'eux mais dans un monde assez hostile.

Un album contemporain qui apporte un peu de joie et de gaîté dans un monde qui en a bien besoin.

Je vous présente une bande dessinée : Dryades de Tiffanie Vande Ghinste. Elle a été publiée en 2018 aux éditions La Boite à Bulles. C'est une bande dessinée qui a été réalisé grâce à un financement collaboratif. Tiffanie est une illustratrice belge qui a fait cette bande dessinée lors d'une résidence en Suisse.

Le titre du livre Dryades est largement inspiré de la mythologie grecque. En effet, les Dryades sont des divinités féminines protectrices des arbres et des forêts. Outre les Dryades, une autre figure mythologique peuple les pages de ce livre : celle des ogres, créatures égoïstes et effrayantes censées représenter les hommes. Ces ogres souhaitent imposer leur volonté et leurs désirs aux Dryades.

L'histoire se passe dans la ville de Bruxelles. Yacha est une jeune libraire qui vit en colocation et qui s'ennuie. Rudica arrive à Bruxelles et cherche du travail. de leur rencontre nait une amitié très forte. Cette amitié développe une énorme force créatrice qui les pousse à vouloir soigner les gens et les plantes qui les entourent malgré toutes les péripéties qu'elles devront affronter.

On note une importante présence des éléments naturels dans la bande dessinée comme les plantes, la lune ou encore la pluie.

Pour ce qui est du graphisme de la bande dessinée, la majorité des planches sont en noir et blanc. Au milieu de cette bichromie, deux couleurs détonnent : le rouge et le vert, qui apparaissent dès lors que Yacha et Rudica dessinent, rêvent ou imaginent. Ces deux couleurs deviennent le symbole de l'émancipation d'une réalité monotone et parfois oppressive.

A certains moments le trait est un peu ingénu mais il ne gâche pas l'histoire de ces deux sorcières modernes.

Ensuite on va plus se centrer sur le rythme et les sujets du livre.

Tout s'enchaîne dès le début très vite, ce qui parfois peut être déroutant pour les lecteurs.

Les thèmes abordés sont la sororité, la confiance et la quête du bonheur.

De prime abord on pourrait dire que cette bande dessinée a une apparence simpliste voire enfantine. Cependant elle est marquée par un fort engagement féministe, qui pourrait exclure une catégorie de lecteurs.

Néanmoins c'est aussi un livre auquel on s'attache parce qu'il est tendre et joyeux.

Il est pertinent en abordant sous une forme plus accessible la thématique de la chasse aux sorcières au 21ème siècle ainsi que la revendication de la liberté féministe.

Bonne lecture.


Lien : https://www.la-boite-a-bulle..

La brune Yacha et la blonde Rudica découvrent dès leur rencontre la magie qui émane d'elles quand elles sont ensemble. Leurs dessins prennent vie sur les murs, les plantes s'épanouissent entre leurs doigts, les douleurs des gens qu'elles soignent s'évaporent... Mais attention, car dehors rôdent les ogres qui veulent les enfermer, les hommes qui veulent les séduire, et bien pire : toute une société qui les conspue parce que leurs pouvoirs font peur. On a beau être à Bruxelles au XXIe siècle, la chasse aux sorcières n'est pas terminée !

Cette BD poétique, dans un quasi noir et blanc illuminé par la magie colorée des deux filles, m'a séduite au premier regard.
Entre rêverie délicate et revendication de liberté, elle parle de sororité, de confiance et de la quête du bonheur. Si sa fin énigmatique m'a semblé un peu rapide, elle reste un moment de magie que l'on a envie de relire plusieurs fois.

Une fable sympathique et joliment dessinée, qui donne envie de rêver que l'histoire soit vraie, car c'est une histoire de complicité, de magie, de poésie, de liberté.
La narration comme le dessin me semble manquer parfois de maturité, mais au profit d'une fraicheur et d'une spontanéité réjouissantes.