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3,31

sur 265 notes
La lecture de « Sukkwan Island » m'avait estomaqué et je savais que je venais de découvrir un nouvel auteur fétiche. Avec « Goat Mountain », je m'attendais donc à être éperonné de la même manière, sans effet de surprise, mais David Vann a tout de même réussi à m'ébranler. Tout d'abord par le style. Si sa plume dans « Sukkwan Island » était fluide et agréable, je n'y avais cependant trouvé aucun particularisme notoire. Mais ici, l'auteur fait éclater une sorte de brutalité lapidaire, un rythme tranchant qui magnétise. Ensuite, il y a ce traitement du récit, à la manière d'une parabole biblique sur la perpétuation de la violence et des instincts primitifs, où le conflit transgénérationnel sert de terreau à l'émergence d'une virilité perverse. Mais attachons-nous à l'histoire…

« Automne 1978, nord de la Californie. Un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent sur Goat Mountain pour chasser. A leur arrivée, les hommes aperçoivent au loin un braconnier qu'ils observent à travers la lunette de leur fusil. le père invite son fils à tenir l'arme et à venir regarder. Et l'irréparable se produit. »

Cette quatrième de couverture ne laisse aucun doute sur la nature de l'irréparable, et l'effet de culmination dramatique dans les toutes premières pages du récit place d'emblée les quatre personnages et le lecteur qui les regarde dans une ambiance infernale où le temps se cristallise, où les repères éclatent, où la morale est dépecée comme une bête, où l'innocence d'un enfant est éventrée et ce qui en sort exposé comme des entrailles fumantes. Les jours vont s'égrener au sein d'une nature magnifique et sauvage, et dans ces paysages où les symboles jaillissent de la conscience, vont se succéder les phases de sidération, de défiance, et d'entrechoquements. David Vann explore la mécanique des rites initiatiques, leurs racines profondes et ce qu'elles révèlent sur la nature humaine, les instincts que nous combattons et ceux que nous transmettons de génération en génération.
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Je n'ai pu aller au bout de ce livre. Nausée, angoisse, horreur... voilà ce qu'il m'a inspiré. de la noirceur gratuite, d'après moi. Qu'est ce que ce genre de roman peut apporter au lecteur ?
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"Goat Mountain" de David Vann, Totem Gallmeister 88, naturewriting , 218 pages.
J'ai commencé cette lecture fin septembre. C'était encore pou le challenge "le mois américain". J'avais déjà lu "Sukkwan Island" et "Aquarium". Je me réjouissais de lire un troisième roman de David Vann .
Oui, mais... après les vingt premières pages où il se passe un drame, ça n'avance plus. Ça donne l'impression d'une nouvelle suivie de 200 pages de verbiage. Description de Goat Mountain, de sa flore, de sa faune, parsemée de références bibliques, à Caïn et à Jésus surtout. le massacre d'un animal est décrit sur plus de vingt pages. le contenu est violent mais m'a laissée de marbre. Certaines phrases mériteraient d'être recopiées dans un carnet : elles sont de toute beauté, mais, mises bout à bout, deviennent indigestes. Je voulais pourtant finir ce roman, même au ralenti. Je me suis acharnée. Un huis-clos : le père, le fils, le grand-père et un certain Tom, tous chasseurs. C'est le fils qui est le narrateur, mais à l'âge adulte. Impossible de savoir d'où il écrit, quand, ce qu'il est devenu ou s'il a suivi des études de théologie. Parfois on a aussi des références à Satan ou à la mythologie grecque, la volonté d'une résurrection chez les chasseurs. Ce roman n'est sans doute pas inintéressant, mais je fais partie des lecteurs sur qui sa magie n'opère pas. Ça ne me dissuadera pas de relire David Vann, mais si "Goat Mountain" est le premier roman de cet auteur que vous ouvrez et que vous vous endormez, laissez-lui une chance et lisez "Sukkwan Island".
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Surement le plus mauvais roman de David Vann auteur que j"' aime beaucoup.
On ne retrouve pas la "tension" qui caractérise ses autres livres, je ne suis jamais vraiment rentré dans cette histoire laborieuse teintée de références bibliques, bref un raté.
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Lorsque l'on choisit un roman de cet auteur, on sait par avance que l'on va partir dans du sombre. Ce titre ne déroge pas à la règle et il a été pour moi très angoissant. La couverture donne le ton, on part à la chasse…

Le récit va tourner autour de quatre personnages, trois adultes et un enfant de 11 ans. Ce dernier n'ayant vécu qu'avec son père, son grand-père et un ami de la famille. Chasseurs depuis des décennies, l'enfant devra faire ses preuves, à 11 ans!

"Nous aurions pu être n'importe quel groupe d'hommes, à n'importe quelle époque. La chasse, une manière de revenir en arrière pour atteindre un millier de générations passées. La première raison pour nous regrouper, pour tuer."

J'ai été complètement happée pendant ma lecture et en même temps terrifiée par les actes, événements, conséquences, par le manque d'émotion (qui fait partie du récit). L'auteur nous démontre une vie rude au milieu de territoires oppressants, hostiles. Ici pas de flics ni voyous, juste une histoire familiale ou l'enfant doit devenir homme, mais à quel prix!

"Á me rouler ainsi dans la boue, à jouer les oursons, je faisais preuve d'une innocence effrayante. Né dans un univers de boucherie, un enfant accueillera cette boucherie à bras ouverts, il la trouvera normale."

Après avoir lu "Sukkwan Island", "Aquarium" et "L'obscur clarté de l'air" l'auteur nous signe ici un excellent roman noir très dur, il a fallu plusieurs fois que je décroche de ma lecture pour encaisser certaines scènes.

"D'une couleur identique mais plus épais. Des bébés crotales à peine plus gros que votre auriculaire et moins de trente centimètres de long, répliques presque parfaites des branches, les plus mortels car ils ne savaient pas doser leur venin et qu'ils n'avaient pas encore de sonnette, qu'ils ne donnaient aucun avertissement. J'avançais tête la première et ce serait donc ma tête qui serait mordue, des crochets de serpent plantés dans mon front, dans ma joue ou dans ma nuque."

Alors pourquoi j'aime autant cet auteur? Pour son écriture, même si c'est terrible, il sait décrire sans fioriture la réalité des faits, les détails, les pensées, l'environnement. Plus de 200 pages autour d'une chasse ça peut paraître long pour certain, mais je vous garantis que l'on ne s'en aperçoit pas.

Après avoir lu plusieurs titres des éditions Gallmeister j'en apprécie toujours autant leurs romans et lorsque je me trouve dans une librairie j'y suis attirée, de par leurs couvertures et sachant inévitablement que je ne serais pas déçue par les textes. Âmes sensibles s'abstenir, aux amateurs d'émotions fortes foncez.

Lien : https://passionlectureannick..
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Poésie, philosophie, peinture, angoisse et horreur. C'est fort mais c'est trop long à mon goût. L'histoire (qui est largement résumée ici) est étirée à son maximum tant qu'elle se dilue.
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J'avais beaucoup aimé Désolations ou Sukkwan Island, mais je n'ai pas du tout apprécié ce roman, pourtant bâti comme les deux autres autour d'un père et son fils qui se retrouvent dans des situations impossibles, et qui finissent par se déchirer. Mais cette histoire n'en est pas une, il ne se passe rien après l'évènement des premières pages qui pourtant me laissait espérer quelque chose de bien. Tout le livre n'est qu'une succession de réflexions autour de la vie et de la mort, les personnages sont détestables (le grand-père notamment), l'auteur use et abuse des phrases sans verbe, avec ce fameux gérondif qui les rend lourdes. Quelle mouche a donc piqué David VANN ?
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Pas le meilleur David Vann ... Bavard plus que d'habitude , l'auteur ne laisse que peu de place à l'action. J'ai préféré son tout premier roman, Sukkwan Island, qu'il n'a jamais réussi à égaler .
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Tu seras un homme mon fils, l'adage semble s'être transmis de génération en génération, semant son injonction à la violence, offrant une légitimité au sang répandu.
L'enfant a tué. Et son indifférence, ou plutôt sa sidération, le rend suspect aux yeux des adultes. Et pourtant le tir était beau. L'enfant le sait. Il sait que s'il avait fini sa trajectoire dans le flanc d'un cerf on l'aurait loué pour ça. Alors ?
Cette histoire, c'est celle d'un jeune garçon qui apprend la vie et à qui on n'a pas pris le temps d'expliquer les codes, d'ajuster les curseurs encore moins.
" Né dans cet univers de boucherie, un enfant accueillera cette boucherie à bras ouverts, il la trouvera normale."

Et c'est ainsi que ce qui ne devait être qu'une simple partie de chasse sombre dans l'horreur.

David Vann nous fait entrer dans ce clan masculiniste, violent, fasciné par la traque, galvanisé par l'acte de tuer. Un clan qui étreint autant de règles que d'absurdités. Au coeur de cette bande mutine et primaire, on apprend le poids des mots lorsqu'ils ne sont jamais prononcés, on observe une virilité morbide brandie en étendard, la loi du plus fort, aussi. Ce qui distingue l'homme de l'animal ? La violence consentie de l'espèce avec un fusil. On se sent englué dans ce huis clos malsain, pris dans un piège qui tait son ambition.
Goat Mountain est un véritable roman d'apprentissage, un conte philosophique s'il en est, où la noirceur offre un relief inquiétant à cette nature souillée par le crime.
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David Vann est un auteur que j'ai déjà eu l'occasion de lire notamment avec "Sukkwan Island", un roman terriblement marquant. Il m'avait d'ailleurs fallu du temps pour me remettre de cette sombre histoire.

Avec "Goat Mountain", je me retrouve dans le même état. Ce roman de "Nature writing" entraîne le lecteur dans l'insouciance des années 1970, dans l'ouest américain au coeur de ses montagnes et ses dangers. Embarquant à bord d'un pick-up avec trois adultes, un garçon va passer quelques jours à camper en pleine nature, et à chasser le gibier. Dès leur arrivée, ils ne perdent pas de temps. La chasse commence. Tout le matériel est prêt. On se sert des viseurs des carabines pour observer les cerfs et cibler sa proie. Sauf que ce jour-là, un homme se trouve dans les parages. Il ressemble à un braconnier. Il faut attendre qu'il s'éloigne. le père et l'enfant le surveille, de loin, discrètement. Mais, le jeune tire, blessant mortellement l'homme. Tout le monde est sous le choc. Ce n'est pas un accident. Pourquoi ce geste ?

Le garçon n'a aucun remord. Il a tué de sang froid, ne faisant aucune distinction entre un animal et un être humain.

Tout au long du périple, les trois adultes s'interrogent. Que faire du corps ? Que faire du garçon, de ce fils, petit-fils qui a tué sans regrets ? Quel est le sens de son acte ? David Vann, connu pour être farouchement contre le culte des armes dans son pays, dresse ici le portrait d'une pure famille américaine confrontée à l'acte inouï d'un des siens et aux conséquences qui en découlent, tentant d'y faire face tout en se protégeant.

"Goat Mountain" est un roman très sombre et percutant. La violence est présente. Certains passages m'ont dérangés, notamment la bestialité et la perversion d'un si jeune garçon. Je ne saurait dire si j'ai ou non aimé ce roman. Dans tout les cas, je l'ai lu très vite, voulant à tout prix connaître le dénouement. Comme les autres livres de l'auteur, celui-ci me restera en mémoire !

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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