Janvier, nous sommes en Italie, le vent marin de Ligurie avait franchi les Apennins, la neige fondait à toute allure en grossissant le torrent. le commissaire Soneri marche dans Parme qui n'était plus qu'un granité géant dans lequel la foule fluctuait d'un pas mal assuré en s'agrippant aux rampes ou aux parapets pour ne pas tomber.
Un appel de son bureau, le détourne de sa ballade, juste en dessous, sur la grève du Parma, à côté du ponte di Mezzo, un cadavre s'est coincé sous un parapet. Quelques instants plus tard, une camionnette est découverte à Pastorello, transpercée de cinq balles.
Son enquête va le mener, jusqu'à un village isolé des Appenins, près d'un col autrefois parcouru par les marchands et les pèlerins et désormais fréquenté par les vendeurs ambulants non européens et les " mules " de la drogue. Dans un paysage de neige, d'arbres et d'eau menacé par des intérêts économiques, Monteripa. Les habitants sont taiseux, ils n'aiment pas les questions, ni les étrangers, surtout les flics.
Il trouvera à se loger dans la seule auberge, encore ouverte, le patron Egisto n'est pas très tendre, avec les Faunes, une communauté des bois.
« - Oh oui, c'est beau, tout ça ! On ne sait même pas ce qu'ils fabriquent…Paraîtrait qu'ils s'accouplent comme les lapins sans trop regarder la parentèle, on dit même qu'ils font des partouzes. de toute façon, qui peut les voir ? Déblatéra le patron en préparant un plateau de charcuterie et des copeaux de grana. »
Dans ce paysage qui le fascine et qui le bouleverse à la fois, il rencontre des personnages bizarres, des gens fuyants, des montagnards hostiles habitués à se taire. Un curé, don Pino, très remonté contre la plupart des villageois.
«- Ils n'ont pas eu besoin, murmura-t-il. Ils m'ont isolé, on ne peut pas faire mieux. Isoler un prêtre, c'est comme retirer l'eau à un poisson. Je sers à quoi, ici, en disant la messe à trois petites vieilles complètement sourdes qui répondent au hasard pendant la liturgie ? le jour de la bénédiction de la craie, je ne trouve que des portes fermées. Je lutte, je persévère, mais l'indifférence finit par me ronger. L'église déserte, le cimetière où les os disparaissent, le mépris…Après ces épreuves, il n'y a plus que la croix. »
Le commissaire Soneri, découvre malgré tout l'identité de la victime, un entrepreneur local riche et redouté, dont le nom est lié à un violent conflit d'intérêts sur l'avenir de ces montagnes. Au fil des jours, l'enquête devient de plus en plus inquiétante. Que se passe-t-il dans ce village ? Pourquoi a-t-il été tué ? A quelle combine était-il mêlé ?
La main de Dieu de
Valerio Varesi, est mon premier livre de cet auteur. J'ai passé un moment très agréable. Un enquêteur tenace, dur et intelligent. On ne voit pas le temps passer, tant l'enquête est prenante. Pas glauque, un bon policier.