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Citations sur L'Humanité en Péril, tome 1 : Virons de bord, toute ! (93)

Ce qui est certain, c'est que nous sommes face, à court terme, à une modification profonde et nécessaire de nos modes de vie et de nos sociétés. Et sans doute face à de grandes migrations de populations - les réfugiés écologiques - auxquelles le monde devra se préparer, sans recours à une violence qui ne ferait qu'aggraver les choses. Et force nous est d'envisager la possibilité de conflits - conflits pour l'eau, pour la nourriture, pour fuir des zones atteintes par une chaleur excessive. De conflits, de chaos, de bouleversements des équilibres mondiaux actuels, économiques bien sûr - si tant est que l'on puisse parler d' "équilibres mondiaux" quand on considère l'immense écart entre les pays pauvres et les pays riches, qui n'ont rien fait depuis des années pour réduire cet écart et tende vers une plus grande harmonisation des moyens vitaux de tous.
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La bioénergie est amenée à se développer fortement, mais à la condition expresse qu'elle soit basée sur des ressources issues d'une gestion durable, qu'il s'agisse de l'exploitation des forêts, de l'agriculture ou des déchets. Le bois occupant une part importante de l'énergie de la biomasse, celui issu des arbres ne doit pas être exploité à plus de 60% de ce qui pousse annuellement, afin que les forêts aient le temps de se régénérer. D'autant que le bois n'est pas utilisé que pour fournier de la biomasse. Veiller à la conservation des bois de la Terre est un impératif incontournable.
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La biomasse-énergie est la principale source d'énergie renouvelable en France : elle représente plus de 55% de la production d'énergie finale (de renouvelables) et contribue à réduire notre consommation d'énergies fossiles. Solide, liquide ou gazeuse, elle produit de l'énergie pour différents usages comme la chaleur, l'électricité, le biogaz ou les carburants.
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Un beau texte de Fred VARGAS, écrit en 2008 déjà, et adapté en film d’animation.

https://www.youtube.com/watch?v=0ufiqjMDxj4

« On s’est bien amusé »

Nous y voilà, nous y sommes.

Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis nous, entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié : « Sauvez-moi, ou crevez avec moi » (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

« Sauvez-moi, ou crevez avec moi ».

Évidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille- récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés). S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.

A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie – une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être. A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore. »
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Face à cette situation et au réchauffement climatique, on observe aujourd'hui plusieurs réactions. L'une d'elles est le déni, l'évitement, le refus de savoir, le désir d'ignorance. Comme déjà dit, ce déni permet instinctivement à notre psychisme de se protéger de l'angoisse que génère cet avenir si menaçant.
A l'autre extrême sont les tenants de "l'effondrement" ou du "collapse", qui ont déjà leur nom : les collapsologues, dits plus familièrement les "collapsos". C'est en 2015, avec la publication du lvire Comment tout peut s'effondrer. Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes, que Pablo Servigne et Raphaël Stevens inventent ce mot et cette notion de "collapsologie". Ils étudient et documentent cet effondrement global qui est censé venir, mais pensent qu'il est encore possible de l'amoindrir. Et on ne peut, si rien n'est fait, nier l'éventualité d'un tel effondrement.
Il existe aussi les "survivalistes", qui anticipent une catastrophe totale imminente. Pour s'y préparer, ils ont recours à des techniques qui vont consister essentiellement à se plonger en pleine nature, en essayant d'apprendre à survivre en dehors du confort,en dehors du monde urbain, en se basant sur un mode de partage et de solidarité.
Très différents sont les survivalistes riches, pétris d'égoïsme, qui se préparent de façon tout autre en s'armant jusqu'aux dents, construisant des bunkers et y stockant des vivres, ou bien envisagent de se regrouper sur de grands navires en attendant que le pire soit écarté. Projets tout bonnement imbéciles, et pour le coup, ignares.
Enfin, restent ceux que je nommerais les "espérantistes" qui, bien que parfaitement conscients des grands bouleversements à venir, et sachant que le monde, son système productiviste et les modes de vie devront être foncièrement modifiés, espèrent néanmoins en les actions actuelles et à venir dans des délais très rapides pour contenir les impacts et tentent d'agir, à la mesure de leurs compétences et de leurs possibilités très diverses (ce qui les rapproche des collapsologues qui ne sont pas dénués d'espoir). Vous aurez compris, en lisant ce livre et en prenant connaissance des actions possibles que j'ai exposées, que j'en fais bien entendu partie. Les espérantistes, misant sur la prise de conscience grandissante des populations, fustigent évidemment l'inertie des gouvernements successifs depuis quarante ans, leurs liens politico-financiers avec les grands lobbies, et notre maintien coupable dans l'ignorance et l'issulsion. Je me répète et je précise : le choix des lobbies et des gouvernants de passer outre les recommendations du GIEC et de l'ONU, et d'atteindre +2°C (et plus...) de réchauffement, de refuser la modification des systèmes de production actuels, revient de choisir de ce fait l'extinction de l'humanité d'ici la fin du siècle. Ce choix de mort - non "volontaire" mais bien réel -, les espérantistes et les jeunes le refusent et le combattront avec la dernière énergie.

pp.202-203
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Pardon, vraiment, pour cette si longue liste. Mais elle nous permet vraiment de comprendre que le bouleversement de tous nos systèmes de production est inévitable dans la première partie de ce siècle ! Le monde ne sera plus comme avant, il ne pourra plus l'être. Dans 7 ans, l'électronique se trouvera en grande difficulté, dans 21 ans, ce sera le tour des aimants (batteries des énergies renouvelables), de l'imagerie médicale (le reste de l'hélium sera privilégié pour elle et de nouveaux procédés réduisent de beaucoup les besoins des machines), de l'industrie électrique et du nucléaire, qui prendra fin. Avec l'épuisement du fer en 2087, il deviendra alors impossible de construire entre autres des voitures, quelles qu'elles soient !
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Le riz est cause d'un autre grave ennui : il absorbe aisément l'arsenic. Depuis 30 ans, on a installé des puits artésiens peu profonds pour l'irriguer, qui captent l'eau des nappes contaminées ; il y en a donc dans le riz même. Au Bangladesh, 1 million de kilos d'arsenic s'ajoute chaque année aux sols cultivés du pays !
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Pour l'histoire, à partir de 1924, certains pays ont autorisé l'utilisation d'une molécule encore plus puissante que le nitrate de sodium : le nitrite de sodium. Il permet une fabrication quasi instantanée du bacon, des saucisses et des jambons cuits. Les autorités médicales françaises ont d'abord lutté contre ce procédé, qu'elles considéraient dangereux et frauduleux. Mais en 1964, afin de préserver la compétitivité de la charcuterie française face aux productions étrangères, le nitritage a finalement été admis - sans qu'aucun test médical de longue durée n'ait pu être conduit. C'est quelques années plus tard que les premières alertes sont apparues : au début des années 1970, les cancérologues ont commencé à comprendre que l'utilisation d'additifs nitrés augmentait la fréquence des tumeurs cancéreuses. En 2007, le World Cancer Research Fund a recommandé d'éviter totalement la consommation de charcuteries, et en 2015, le CIRC a conclu 30 ans de travaux épidémiologiques en classant les charcuteries en catégorie 1 ("cancérogène certain").... Et tout cela depuis au moins douze ans. Ils nous l'ont dit, les ministres de la Santé ? Non, ils nous ont laissé nous gaver de viandes et de charcuteries sans nous adresser la moindre information. Mais pourquoi ce silence ? Pourquoi ? Sinon pour protéger les profits du lobby agroalimentaire en pleine expansion? Est-ce une raison suffisante pour nous mettre tant en danger?
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Et enfin, enfin, nous ont-Ils informés des conséquences de la consommation excessive de viande et de charcuterie sur notre santé ? NON, pas du tout... ... Pas besoin d'être un grand clerc pour comprendre que le vin est un des nerfs de la guerre de l'économie française et qu'il ne faut à aucun prix y toucher ! A la différence des cigarettes, qui sont américaines ou anglaise. Preuve en est cette déclaration du ministère français de l'Agriculture en Janvier 2019 : "Le vin n'est pas un alcool comme un autre" ! p93-94
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Mais d'une manière générale, on désire utiliser nos voitures, tant nous sommes devenus dépendants, au point qu'en ville, pour un trajet qui se ferait en un temps assuré par les transports en commun, beaucoup d'entre nous prennent plutôt leur voiture, quitte à dépenser plus et devoir rentrer a u soir dans les embouteillages. Par habitude, par désir de tranquillité, par flemme aussi.... p58
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