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Citations sur Sans feu ni lieu (41)

- Cette Marthe, si je comprends, elle était du métier ?
Clément hocha la tête.
- Bon. Bouge pas.
La jeune femme se dirigea vers Gisèle en traînant les pieds.
- Il y a un type là-bas qui cherche une copine, une retraitée de Maubert-Mutualité. Marthe Gardel, t’aurais ça dans les casiers ? En tout cas, à la Poste, ils l’ont plus.
Gisèle releva le menton. Elle savait beaucoup de choses, des choses que la Poste elle-même ignorait, et elle en tirait de l’importance.
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- Ils sont armés ?
- Hier, ils sont partis mains nues. Ce soir, je leur ai conseillé de s'équiper un peu.
- Ton flingue ?
- Surtout pas. Ils seraient capables de se tirer une balle dans le genou. Lucien a emporté la canne-épée de son arrière grand-père...
- Très discret.
- Il y tenait, tu sais comme il est. Mathias a un Opinel, et Marc n'a rien voulu prendre. Les couteaux le dégoûtent.
- Avec ça, soupira Louis, ils sont bien partis. En cas de coup dur...
- Ils ne sont pas aussi démunis que tu te le figures. Lucien a sa ferveur, Mathias a sa vertu et Marc a sa finesse. Ce n'est pas si mal, crois-en mon expérience de vieux flic.
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- Le premier meurtre, dit-il, a eu lieu square d'Aquitaine, dans le 19e arrondissement. Le deuxième a eu lieu rue de la Tour-des-Dames, à l'autre bout de Paris, dans le 9e. Le troisième aura lieu rue de l’Étoile, dans le 17e.
Le regard de Louis cilla. Il ne comprenait pas.
- (...) Ça ne te dit rien ?
- Si, dit Marc, la voix hésitante.
- Ah ! dit Lucien. Ça te dit quoi ?
- Un poème.
- Quel ?
- Nerval.
Lucien se leva précipitamment et prit un livre sur le buffet. Il l'ouvrit à une page cornée.
- Voilà, dit-il. Je vous le lis :
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la Tour abolie
Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Lucien reposa le livre, un peu de sueur au front, les joues rouges, comme Marc le connaissait quand il s'exaltait. Marc était sur ses gardes, l'esprit chancelant, car si les exaltations de Lucien étaient parfois des catastrophes, ce pouvait être aussi de simples traits de génie.
- Le tueur suit ça à la ligne ! reprit Lucien en frappant du poing la table. On ne peut pas avoir cette Aquitaine et cette Tour ensemble par hasard. C'est impossible ! C'est le poème, c'est évident ! Un poème mythique, un poème d'amour ! Les vers les plus cryptés et les plus célèbres du siècle ! Les plus célèbres ! La base d'une chimère, les fondements d'un monde ! Les racines d'un fantasme, les germes d'une folie ! Et les routes du crime pour le cinglé qui s'en empare !
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- Ton fer ! dit Mathias.
Marc poussa un cri et souleva le fer.
- Tu vois, imbécile. Un peu plus et je brûlais la jupe de Mme Toussaint. Je t'ai déjà expliqué que Marthe croit toute l'histoire de son Clément, qu'elle croit à son innocence, et que nous, on n'a pas d'autre choix que de croire ce que croit Marthe jusqu'à ce qu'on arrive à lui faire croire ce qu'on croit.
- Au moins c'est plus clair comme ça, soupira Lucien.
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- Mange, dit Marthe. Les pâtes, ça ne reste pas longtemps chaud, et on ne sait pas pourquoi. En revanche, le chou-fleur, oui. Pose la question à qui tu veux, tu trouveras personne pour t'expliquer des choses comme ça.
Clément n'avait jamais su parler en mangeant, il était incapable de faire les deux choses ensemble. Marthe avait donc décidé d'attendre la fin du dîner.
- N'y pense pas et mange, répéta-t-elle. Les sacs vides ne tiennent pas debout.
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(Louis demande à Clément pourquoi il est venu se réfugier chez Marthe).

- Petit a, parce que je connaissais personne par-devers moi, petit b, parce que je m'étais mis personnellement dans une machinerie, petit c, était dans les journaux. Dont j'avais pu l'entendre par moi-même le matin.

Louis, abasourdi, regarda Marthe.

- Il parle toujours comme ça ? lui souffla-t-il.

- C'est parce que tu l'impressionnes, dit-elle agacée. Il cherche à faire de grandes phrases et il n'y arrive pas. T'as qu'à être plus simple.
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- Parce que je n'aime pas le commissaire du 19e. C'est un con.
- Ah... tu trouves ?
- Vraiment.
Le divisionnaire alluma une de ses cigarettes-pailles.
- Moi aussi, dit-il d'une voix ferme.
Louis sut qu'ils venaient de sceller un pacte solide, car rien n'a d'effet plus fusionnant que de s'accorder sur la connerie d'un tiers.
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Le gratin c'est un plat collectif. Et quand on est tout seul on ne peut pas espérer manger collectif.
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Marc prenait rarement du café, ça le rendait nerveux, et tout le monde était d'accord pour dire qu'il avait pas besoin de ça, car il avait tout à fait l'air au naturel d'un type qui en boit dix par jour. Dans un autre registre le café n'arrangeait pas l'agitation haute enverbe de Lucien Devernois, mais comme Lucientrouvait un singulier plaisir à faire du tapage,il ne se serait privé d'existant pour rien au monde. Quant à Mathias Delamarre, dont la placidité confinait parfois à un impressionnant mutisme sa carcasse était insensible à ce genre de détail.
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-...Dans ta barraque il n'y a pas de femmes,c'est déjà un immense avantage.
- Ah bon, dit Marc, je n'aurais jamais considéré la situation sous cet angle
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