Oui ce siècle, en Europe, restera, pour l'Histoire, marqué par ce trou béant, par cet abîme sur lequel tout revient.
Presque à son mi-temps, un pivot barbare sur lequel tout le siècle semble construit.
Là où tout se finit, là où pourtant tout doit renaître, puisque nous sommes toujours là.
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Vercors, éminent résistant, fonde sa maison d'édition clandestine en 1941 : les Editions de Minuit, et y publie cette nouvelle en 1942... Déjà, les à prioris sur le texte sont bons. Merci à Kaouther Adimi, qui m'a donnée envie de lire cet ouvrage dans Nos richesses. Quelle profondeur cela donne aux mots d'avoir le contexte de sa parution ! Avec un style irréprochable, l'auteur nous fait voir un jour nouveau de l'occupation. Les personnages sont profonds, le lecteur s'identifie, et beaucoup de préjugés sont remis en question. Bref, c'est un texte fort, et rapide à lire, alors n'hesitez plus, et prenez quelques instants pour vous replonger dans cette période sombre de notre histoire.
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Lors de la seconde guerre mondiale un soldat allemand se loge chez des particuliers français aisés. Cette famille composée de sa nièce et de son oncle sont contre l’idée d’accueillir cet officier. Pour exprimer leur révolte, ils décident de ne changer aucune habitude de vie. En n’exprimant pas de parole à l’officier venant résider. Ce dernier comprenant et respectant leur opposition faisait de long monologues en leur parlant de sa vie et de ses idées.
J’ai bien aimé l’histoire de ce livre car le sujet traité qui est l’idéologie des soldats et officiers Allemand est traité d’une façon peu commune. On peut également observer une forme de résistance surprenante de la part de la nièce et son oncle. Ce livre nous démontre un autre coté de la seconde guerre mondiale, ce qui est très agréable à lire.
Idora
C’est l’histoire d’un oncle et de sa nièce qui accueillent chez eux
un soldat allemand. Tous les soirs, l’officier rentre et va devant la cheminée pour parler de son enfance, mais le silence règne les français ne parle pas et ne dit aucun mot à l’allemand.
J’ai beaucoup aimé ce livre, car on ressentait les sentiments qu’ont eu les français avec les allemands tous les jours. C’était dur pour les français de voir un ennemi dans sa maison pendant la guerre.
Je recommande cette histoire aux lecteurs qui sont intrigués de voir les français accueillir chez eux des allemands.
Gianina
L'histoire commence quand un officier arrive à la porte de la maison pendant une nuit de pluie. Il était grand et mince, avec un beau visage viril et marqué de deux grandes dépressions le long des joues.Le silence se fait souvent sentir lorsque l'officier et les jeunes femmes se rencontrent.
J'ai appréciée cette histoire car elle est tirée de faits réels durant la 2éme guerre mondiale.
Je recommande ce livre a ceux qui aiment l'histoire de la vie des civils durant la seconde Guerre Mondiale
Mathys
Ce livre est intéressant mais ne m'a pas trop plu car ce n'est pas mon style de livre ,mais c'est un livre triste avec beaucoup de suspens et d'action. Un oncle et sa nièce qui agissent avec beaucoup d'intelligence et de réflection. Je conseille ce livre aux personnes qui "aiment" l'histoire de la seconde guerre mondiale.
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Que faire pour montrer son hostilité envers quelqu'un, afficher son mépris, exprimer sa haine ?
Quelle attitude adopter ? Quels mots utiliser ?
Crier ? Hurler ? Vociférer ?
Insulter ? Invectiver ? Agonir d'injures ?
C'est bien tentant, cela peut paraître libérateur de se défouler ainsi sur une personne que l'on n'aime pas. Et pourtant...
Pourtant, ce n'est pas la meilleure solution. Ce n'est même pas une solution tout court.
Toutes ces gesticulations sont inappropriées. Car à travers elles on montre à l'autre qu'il ne nous est pas indifférent.
On lui donne une existence.
Alors, que faire ?
Se taire.
Opposer un silence total, obstiné, méprisant. Dévastateur.
Par son silence, montrer à l'autre qu'on ne le voit pas, qu'on ne l'entend pas : qu'il n'existe pas.
Par son silence, lui refuser une quelconque réalité. Le faire disparaître par la pensée.
L'autre a beau être présent physiquement, il est humainement absent.
Voilà ce qu'il faut faire.
Voilà ce que font un monsieur âgé et sa nièce, forcés d'héberger un officier allemand pendant la guerre.
À l'occupation subie de leur maison, ils opposent leur silence.
Ça a l'air simple finalement, mais ça ne l'est pas.
Cette guerre silencieuse serait facile à mener si l'ennemi était haïssable : on le déteste et on se tait, point final.
Mais l'officier est poli, cultivé, respectueux. En un mot : charmant.
Il aime la France et sa culture, il le dit et le prouve.
Peut-on séparer l'homme (l'être humain) de sa fonction (officier allemand, donc ennemi) ?
L'oncle et la nièce vont-ils tenir ? Vont-ils être tentés de parler ou réussiront-ils à conserver leur mutisme jusqu'au bout ?
Chut... silence ! Je ne vous dirai rien de plus !
Paru en 1942, le silence de la mer est la première production des Éditions de Minuit, maison fondée en pleine guerre par Jean Bruller (véritable nom de Vercors ) et Pierre de Lescure.
C'est un texte court mais puissant. Une lecture très forte.
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Recueil de sept nouvelles dont la principale, la plus longue et la plus prenante porte ce titre extraordinaire alliant le silence et la mer, elle qui, toujours en mouvement, est très rarement silencieuse.
La présence d'un officier allemand durant la guerre dans la maison habitée par un vieil homme et sa nièce porte une dimension dépassant très largement le thème de l'occupation pour aller vers celui de la rencontre non avouée de personnes pouvant s'unir par l'art, la littérature et la confiance dans l'intelligence et l'union des peuples. Seul l'officier allemand prend la parole chaque soir ou presque devant ses hôtes forcés et son discours, respectueux, est bien loin de la guerre et de ses violences.
Mais les deux qui l'écoutent ne rompront jamais ce silence même s'ils brûlent parfois du désir de le faire car la retenue voulue devant l'occupant est un blocage naturel et compréhensible.
Néanmoins, les paroles de l'officier les atteignent et, finalement, chaque soir, ils l'attendent avec le besoin conscient de l'entendre. le texte est très beau et ces paroles écrites en pleine guerre peuvent laisser augurer de la réconciliation indispensable qui interviendra des décennies plus tard entre deux peuples dont la richesse des cultures devaient obligatoirement se rejoindre.
Les autres nouvelles m'ont moins séduit, sauf la dernière qui illustre la honte du concours prêté par la France, ou du moins par les criminels qui la représentaient pendant cette époque noire, ainsi que par leurs valets, à l'arrestation et à la déportation des juifs. Au même moment, Anne Frank écrivait dans son grenier son vécu quotidien et ses espérances ou rêves qui ne pourront être réalisés, comme la vie de ces enfants de l'imprimeur de Verdun. Ces deux images m'ont paru se rejoindre dans cette lecture alors que Vercors ne connaissait même pas l'existence de la petite juive d'Amsterdam.
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Mention à la nouvelle sur le petit garçon qui voit sa mère se faire déporter. Grande sensibilité dans l'écriture. Cette nouvelle-là en particulier a le crédit de nous raconter tout selon le point de vue du petit garçon. Lui ne comprend pas cce qu'il se passe, nous si.
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Que dire après une telle lecture, après la lecture d'un texte écrit par ce résistant ? Pas grand chose...
Cette lecture amène au silence, à la réflexion, à l'introspection. le silence est une résistance, une non-coopération. le monologue de l'Allemand est une réflexion, un cheminement personnel.
Parfois dans le silence de l'autre, on trouve certaines réponses.
Un texte sur la tolérance, sur le respect, sur l'amour, sur l'acceptation, sur l'abandon ; bref un texte sur des silences qui en disent long.
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J'en ai fait des cauchemars.
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