Le silence de la mer est une nouvelle où le ressenti, l'ambiance est plus importante que le contenu, le récit.
Nous avons trois personnages : le narrateur et sa nièce, qui vivent sous le même toit et s'allient dans leur silence, et un Allemand venu vivre chez eux pendant la guerre contre la France.
Silence, peur, incompréhension : les deux Français s'unissent contre l'Allemand avec leur arme : le silence.
L'Allemand pourtant est un gentilhomme. Il parle, il est très poli, a toujours un mot gentil. Il n'a vraiment rien à reprocher. Au fur et à mesure du récit, on se prend presque d'affection pour lui, il est honnête. Il est bon de voir les points de vue de cet homme. Un humain reste un humain, peu importe sa patrie, et surtout peu importe la politique et les quelques gouvernants à la tête de son pays.
On sent le désespoir et l'horreur envahirent nos trois personnages. L'Allemand doit partir, horrifié, désolé, et après des longs jours de silence, il obtient un triste et déplorable : "Adieu".
Nous pouvons sentir toute la froideur de ce texte qui réfère à la guerre, cassée pourtant par la gentillesse et la chaleur de l'Allemand qui parle de la culture de la France avec beaucoup d'amitié. La guerre détruit, casse, rompt au silence.
Peut-être ce très lourd silence est-il la meilleure réaction et attitude à avoir dans ce contexte... face à l'absurdité, face à l'horreur, peut-être ont-il trouvé dans ce silence commun un acte de résistance.
J'ai bien apprécié cette nouvelle, qui se lit vite, agréable à lire, sans lourdeur.