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Ce roman, publié en 1875, est, comme beaucoup d'autres livres de Jules Verne, une histoire qui débute sur la mer et nous invite à suivre des naufragés.
Cette fois, il s'agit des survivants du naufrage du Chancellor, un navire chargé de balles de coton qui effectuait la liaison entre les États-Unis et la Grande Bretagne.
A la différence des autres, ce roman ne nous raconte pas comment les naufragés organisent leur subsistance une fois échoués sur une île comme on peut le voir sur l'île mystérieuse ou dans l'oncle Robinson.
Ici, l'histoire est beaucoup plus réaliste et bien moins épique...
Les quelques survivants se trouvent sur un radeau en pleine mer et se trouvent réduits tout d'abord à utiliser le corps de ceux qui ont péri pour appâter les poissons. Bientôt, ils se trouvent obligés de manger ces corps pour survivre, puis, de désigner ceux qui devront être sacrifiés pour permettre aux autres de vivre.
Un roman plus noir que ceux qui ont suivi, mais qui démontre les extraordinaires talents de conteur de Jules Verne.
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Entre « L'Ile mystérieuse » (1874) et « Michel Strogoff » (1876), c'est-à dire entre deux des succès les plus populaires de Jules Verne, parut ce « Chancellor », dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il fait riquiqui entre ces deux chefs-d'oeuvre. Riquiqui, et pas jojo ! Parce qu'alors, quel livre dramatique ! On a peine à croire que c'est le même homme qui nous faisait découvrir l'île Lincoln avec Cyrus Smith et ses amis, ou qui nous entraînait dans la steppe russe avec le Courrier du Tsar. Attention, je ne veux pas dire que c'est un mauvais roman, il est très bien écrit, au contraire, et se lit sans difficulté, mais comme il est sombre et noir ! Tenez, deux infos pour vous mettre dans l'ambiance : il a été conçu en 1870, au plus fort de la guerre franco-prussienne, et l'idée de départ vient du… « Radeau de la Méduse » (vous vous souvenez que ce tableau de Géricault (1819) relatait un naufrage de 1946 où les survivants, réfugiés sur un radeau, ne survécurent que grâce au cannibalisme).
Avec un tel sujet, on se doute que Jules Verne n'a pas écrit une opérette !
Le « Chancellor » est un voilier qui fait voile de Charleston (Caroline du Nord) à Liverpool. Comme par hasard, c'est un bateau qui attire toutes les catastrophes : d'abord on s'aperçoit que le capitaine est fou. Puis un incendie se déclare à bord. Puis c'est une tempête qui envoie le bateau sur un écueil. le voilier s'en sort de justesse et repart, mais il ne tarde pas à faire eau de toutes parts. L'équipage et les passagers se réfugient sur un radeau. La mutinerie gronde, et comme dans la chanson du « Petit navire », les vivres vin-vin-vinrent à manquer. Toujours comme dans la chanson, on en vient à envisager de manger un passager. Et juste au moment de hum passer à table, on arrive en vue des côtes brésiliennes.
Un sujet, donc, qui n'engendre pas la joie de vivre ! de plus, le roman est écrit à la première personne, par l'un des passagers, J.R. Kazallon, qui, avec un réalisme terrible, écrit son journal intime. Et, croyez-moi, J.R. ne néglige aucun détail. On est comme dans le « Lifeboat » d'Alfred Hitchcock : ce n'est ni plus ni moins qu'un huis-clos en mer. le drame met en relief les destinées individuelles et fait apparaître les êtres sous leur vrai jour. Les survivants ne pourront plus reprendre leur vie d'avant, là où ils l'avaient laissée.
Roman noir, sombre, épouvantable même, par son sujet, « le Chancellor » reste un « bon » roman de Jules Verne (faute de figurer parmi ses « grands » romans). Son tour de force aura été de rédiger le journal de J.R. Kazallon au présent simple, plongeant le lecteur en permanence au coeur du drame. Les chipoteurs diront avec un sourire en coin : « il a bien du mérite de tenir un tel journal avec encre et papier en de telles conditions », ils n'auront pas tort, mais ce détail passe quasiment inaperçu tant le récit est prenant, et parfois vertigineux d'un tragique qui vous saisit d'un bout à l'autre.
Le roman est resté méconnu. Vu le sujet, ce n'est pas étonnant. Il mérite cependant d'être redécouvert, à la fois pour la profondeur psychologique (ce n'est pourtant pas le point fort de l'ami Jules) et la facture particulièrement émouvante du récit.
Un autre côté d'un Jules Verne inattendu : loin de l'aventure, de la science, de la comédie,, c'est un Jules Verne grave qui met le doigt sur un problème de tous les temps (et qui se profile encore de nos jours) : le problème de la survie, et celui du retour à la barbarie en temps de crise.


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Ce « Journal du passager J.-R. Kazallon » raconte ce qui était censé être une paisible traversée de l'Atlantique entre Charleston et Liverpool et qui se transforme en cauchemar. Une route inappropriée, du mauvais temps, un incendie, un échouement, telles sont les premières péripéties qui mettront le courage et l'esprit de l'équipage et des passagers à rude épreuve. Ce récit, inspiré par le naufrage de la Méduse, m'a également rappelé les Aventures d'Arthur Gordon Pym d'Edgar Allan Poe (l'étrangeté finale en moins), roman pour lequel Jules Verne proposera d'ailleurs une suite (franchement pas terrible) en 1897. Tous deux proposent un enchaînement apparemment sans fin de calamités et d'épreuves, météorologiques, physiques ou psychologiques pour éprouver l'endurance des voyageurs.

Jules Verne étudie beaucoup la physionomie de ses personnages, présentant, du fait de de leur allure, leur parler ou leur regard, des indices sur leur comportement et leur réactivité. Ainsi, dès le début, le capitaine se révèle peu digne de confiance de par une certaine mollesse qui sera confirmé par sa faiblesse d'esprit par la suite. Il présente différents caractères, physionomies et aspirations, et c'est intéressant de découvrir leur évolution, leurs réactions face à l'adversité, leurs forces et leurs faiblesses, mais – avec un côté un peu moralisateur – Verne tombe rapidement dans une dichotomie entre ceux qui s'avéreront « bons/moraux en dépit de tout » et les « mauvais/immoraux », les seconds étant souvent présentés dès le départ comme des prodiges de sottise, de cupidité ou de malignité. Il n'y a pas de véritable surprise quant au véritable caractère des personnages, ce qui est un peu dommage.
(Peut-être est-ce aussi que je ne suis pas aussi sévère que Verne et Kazallon sur le fait d'avoir recours à des moyens expéditifs pour survivre (et je le dis en étant parfaitement conscience que dans des conditions aussi critiques, je ne ferai très probablement pas partie des survivants). Ou que, lisant une mésaventure/drame/tragédie que je n'expérimenterai très probablement jamais, j'ai envie de vivre les choses par procuration, quitte à plonger dans la sauvagerie, et sans avoir besoin pour le coup d'être rassurée par une certaine forme de rédemption.)
Et évidemment, comme souvent chez Jules Verne, nous n'échapperons pas aux réflexions racistes, le cuisinier étant immanquablement un « nègre de mauvaise figure, à l'air brutal et impudent, qui se mêle aux autres matelots plus qu'il ne convient ».

Le huis-clos devient de plus en plus infernal et oppressant et, alors que le décompte des morts augmente peu à peu (à la manière d'un Dix petits nègres), j'ai été totalement absorbée par cette succession atroce de malheurs conduisant inévitablement à la barbarie. L'immersion est totale, notamment grâce à la narration au présent. (La seule chose qui m'a fait ressortir du récit est liée à la forme du journal : quand la situation devient atroce, quand le narrateur perd toutes ses forces, on aura du mal à croire qu'écrire son journal soit toujours sa priorité…)
Fait à signaler pour les personnes allergiques aux digressions, la science est étonnamment absente de ce roman, à l'exception des mesures nécessaires pour la navigation et d'une brève étude de cailloux (il n'a pas pu s'en empêcher, je crois). Les personnages sont véritablement au coeur de ce roman, isolés de toute technique par un désert liquide.

Le Chancellor est un récit de mésaventures maritimes très efficace et dynamique, à la fois réaliste, dramatique et cruel. Il n'est pas exempt de défauts et sa fin « les bons seront sauvés » m'a un peu déçue (même si je ne m'attendais pas vraiment à autre chose), mais j'ai passé un très bon moment.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Un navire de commerce prend la mer, à sa tète un
capitaine pris de folie. Un feu apparait dans la cale, l'équipage et les passagers avec l'aide du second
prennent place au bord d'un radeau de fortune.
Dés ce moment, Jules Verne amènent ses héros dans une aventure affreuse....la faim, la soif...les délires les
entraineront à faire un tirage au sort pour choisir celui qui servira de repas.
Huis clos sur un radeau, des moments atroces...
écrit avec la plume du 19ième ( 1870 ) excellent!
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Le Chancellor, moins connu que les "best sellers" de Jules Verne que sont le tour du monde en 80 jours, 20 000 lieues sous les mers ou le voyage au centre de la Terre, n'en n'est pas moins un roman-catastrophe prenant.
Qui n'a jamais lu Jules Verne sera sans doute surpris que cet auteur si visionnaire en matière de sciences, si fin connaisseur du domaine maritime, offre en revanche si peu de nuances dans le caractère de ses personnages : on a ici le valeureux capitaine, la jeune fille innocente et dévouée, le matelot fourbe... et Verne semble totalement acquis à la physiogonomie, pseudo-science à la monde au 19e siècle, qui veut qu'on puisse deviner le caractère de quelqu'un à son apparence physique, et en particulier grâce aux traits de son visage. Quant à la description du seul matelot noir de l'équipage, elle a une connotation franchement raciste.
Mais cela remis dans le contexte de son époque, le Chancellor reste un roman bien écrit et palpitant, surtout dans sa deuxième partie, sur le radeau. La description de l'état des naufragés, de leur faim, leur soif, leur épuisement, de la façon dont les privations les éloignent peu à peu de l'humanité, est plus que vraisemblable, et on touche parfois à l'horreur la plus pure... Cela fait froid dans le dos, et le suspense est maintenu jusqu'au bout, rendant le livre difficile à lâcher !
C'est la première fois que j'écoute un livre audio de l'éditeur belge Autrement dit. La lectrice, Alexa Parr, a une voix assez inhabituelle, au débit très rapide, et avec une voix chantante (un peu à la Fanny Ardant), mais c'est une lectrice agréable.
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Dans ce livre Jules Verne nous raconte un naufrage ; dit ainsi, il s'agirait d'une histoire qui peut sembler fort simple et très brève mais … Quel naufrage !
Lien : http://www.adeuxlignes.fr/?p..
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Le chancellor est un titre de Jules Verne qui m'était jusqu'alors totalement inconnu. J'ai beaucoup aimé cette histoire en mer. Les péripéties du Chancellor furent fortes en émotions jusqu'à la fin. Je me demande ce qu'il se serait passé si le bateau avait été amené directement à destination par un capitaine un poil plus forme. Il n'y aurait sans doute pas eu grand chose à raconter j'imagine. le personnage du second capitaine est vraiment charismatique. Une bonne surprise pour moi, n'étant pas habituée aux récits maritimes.
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Toute une comédie humaine mise en scène sur un radeau...passages de cannibalisme, trahisons, complots, mais aussi actes de bravoure, l'amour d'un père pour son fils infirme, le mysticisme d'une domestique dévouée. On est embarqué avec passion dans ce pseudo journal de bord dont la lecture vaut autant pour les rebondissements que pour la peinture de ces caractères. Surprenant Jules Verne.
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Personnellement, je n'ai pas apprécier ce livre. C'est le deuxième livre que je lis de Jules Vernes, mais ayant grandement appréciée le premier, je dois m'avouer fort déçu.
Il n'y as aucun de point particulier qui a naissance à ce point de vue néfaste, je n'ai juste pas était embarquée a bort duChancellor en même temps que J.-R. Kazallon.
Enfin bon!
Je ne vous attardez pas sur ce point de vu négatif et lisez ce livre si le coter vous en dit!
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