AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 289 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une magnifique histoire,pleine de magie et de poésie,qui nous vient du froid,d'un auteur norvégien, Vesaas(1897-1970),"le magicien de l'indicible ".
Un conte sur une amitié absolue, scellée en une nuit entre deux fillettes de onze ans, qu'apparemment tout sépare.Une nuit dont elles n'en sortiront pas indemnes.
Dans un paysage de glace ,où "une cascade transformée en sculpture grâce au froid intense" devient un palais, un palais au coeur du roman,où "des joueurs de bois avec leurs instruments", peuplent les bords de route,où "une nuée de créatures noires ondulent au gré de la couche de neige ",dans l'obscurité....se déroule un drame dans un silence absolu. Oui ça fait froid au dos, mais que c'est beau!
Un monde où les petits respectent petits et grands,et les grands respectent grands et petits, un monde où la pudeur est maître ("C'avait été le temps de la neige,le temps de la mort et des chambres fermées-et puis trois fois trop vite,pof on se retrouve de l'autre côté de ce temps,avec de la buée dans les yeux tellement on est contente,tout ça sous prétexte qu'un garçon vous a dit" Toi et tes fossettes, alors."), ...est-ce un monde disparu ou un monde rêvé ?
Qu'importe, Vesaas va droit au coeur de l'enfant en nous.
C'est son deuxième livre que je viens de lire après " Les ponts",que j'avais également beaucoup aimé.Toujours cette même prose, très poétique dans une nature sauvage,celle de son pays , une richesse innouie de détails et de symboles ,le mystère de la vie au-delà des apparences, c'est magistrale,de la grande littérature,que dire de plus.
Commenter  J’apprécie          648
Entre la timide Unn et la pétillante Siss, l'alchimie fût presque immédiate. Les deux fillettes de tout juste onze ans surent tout de suite que leur amitié serait grande et unique. Une attirance mêlée de fascination les a conduit l'une vers l'autre pour les lier à jamais. Alors, pour sceller cette complicité naissante, Unn décide d'inviter Siss chez elle. La rencontre est intense, mais l'excitation et le désir d'aller trop vite dans la découverte l'une de l'autre ne leur épargne pas quelques petites déceptions, laissant les deux jeunes filles frustrées, inassouvies…


Pour se remettre de ces émotions trop fortes, Unn décide, malgré son envie d'être avec Siss, de faire l'école buissonnière le lendemain de leur rendez-vous. Ses pas la conduisent vers la cascade, que le gel a transformée en véritable palais de glace, tout droit sorti d'un conte de fées. S'introduisant à travers les crevasses, Unn se lance dans l'exploration de la fascinante bâtisse. Mais les salles sont nombreuses, étourdissantes de beauté et de majesté et le froid est traître… Derrière son apparente splendeur, le palais pourrait bien cacher un tombeau…


Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Cambourakis d'avoir réédité ce petit bijou, classique de la littérature norvégienne, injustement tombé dans l'oubli ! « le palais de glace » vient de m'offrir un pur moment de plaisir. Sous des dehors apparemment simples, voire enfantins, la langue cache en réalité une poésie et une beauté incroyables ! L'émotion qu'elle dégage est d'autant plus forte qu'elle est insoupçonnée, pleine de tact et de finesse. On avance aux côtés de Siss, seuls témoins de la promesse qu'elle a faite à Unn de l'attendre toujours et totalement impuissants face à sa détresse.


Un texte qui, sous ses allures de conte cruel nous parle de sujets forts et délicats tels que l'amitié dans ce qu'elle a de plus passionnée, exclusive, mais aussi de la solitude, du deuil et de la dépression. Ce décor de village perdu au milieu de rivières et de forêts et figé par le froid nordique confère au récit une atmosphère à la beauté irréelle, sublime et dangereuse. Un univers dans lequel la nature reprend ses droits et se révèle indomptable. « le palais de glace » est un roman bouleversant, tragique et cependant lumineux sur l'enfance, l'amitié et la solidarité entre les hommes. Une merveille à découvrir absolument !
Commenter  J’apprécie          486
Tarjei Vesaas (1897-1970) est un auteur norvégien qui obtient plusieurs prix littéraires dont le prix du Conseil Nordique pour le roman « Palais de glace » édité en 1963.
Il était une fois dans un pays froid où la glace forme des cathédrales et des palais enchantés que Siss et Unn deux jeunes adolescentes, deviennent amies. Nous avons la chance de partager l'intimité de la genèse de cette amitié.
Quels en sont les ingrédients ?
Plaire! Donner ! Recevoir !
L'être humain a néanmoins un processus naturel en lui qui le fait « douter », « se méfier »! Toutes ces composantes ont édifié une amitié d'une force inouïe.
Ce conte regorge de valeurs humaines telles que la fidélité, la promesse, le respect, l'attachement. L'absence ne signifie pas l'éloignement. On peut être distant et pourtant très proches. La solitude ne fait pas office d'exclusivité car la présence de l'absent peut prendre des proportions tout à fait réelles et habiter l'esprit de façon omnisciente.
L'insouciante de l'enfance est conté d'une belle écriture. On ressent le froid de la glace tout en sentant le moelleux d'une prose sensible tout en finesse. Un livre à lire sans hésiter.
Commenter  J’apprécie          297
Siss et Unn sont deux fillettes très différentes. La première est populaire et entourée d'amis. La seconde est solitaire et inaccessible. Pourtant, il se noue entre elles une amitié inexplicable et incommensurable. Une amitié si pure qu'elle ne peut pas exister ailleurs que dans la glace, qui saura la préserver à jamais. « La glace qui couvrait le lac était si étincelante qu'elle ne semblait pas exister. Une glace d'acier. Pas le moindre flocon de neige n'était tombé depuis sa formation. » (p. 61) Ce sentiment est si fort que les deux enfants prennent peur. Unn, pour échapper à la pression incontrôlable d'une trop grande joie choisit de faire l'école buissonnière et de se promener sous les arcades mystérieuses de la cascade gelée. L'indicible se produit et il ne reste plus que Siss qui, pour ne pas oublier Unn, se fait une promesse démesurée. « Dehors, la neige continuait à tomber, comme pour effacer Unn et tout ce qui se rapportait à elle. » (p. 109)

Dans ce texte très court, Tarjei Vesaas déploie une symbolique du froid qui confine à l'allégorie, voire à la mystique. L'amour, la mort, l'absence, ce sont trois états que les mots ne peuvent pas cerner, mais par touches, par éclats, il est possible d'en approcher le profond mystère. Palais de glace est un texte éminemment poétique, aux accents de légende et de drame antique. Pour moi qui aime tant l'hiver et le froid, ce roman est aussi précieux et unique qu'un flocon de neige.
Commenter  J’apprécie          232
C'est le début de l'hiver, dans un petit village de Scandinavie. Une nouvelle élève vient d'arriver à l'école, et semble peu pressée de lier connaissance, sauf peut-être avec Siss, l'élève populaire et intelligente, qu'elle observe tranquillement. Unn, c'est le nom de la nouvelle venue, vit seule chez sa tante qui l'a recueillie. Tout est nouveau pour elle, y compris la nature environnante, en particulier une cascade de glace que les premiers froids viennent de former sur la rivière, dans la forêt.
Enfin, Siss et Unn se rencontrent en dehors de l'école, une rencontre pleine de non-dits, mais déjà le prélude à une amitié indéfectible. Mais une disparition soudaine renvoie l'une des deux à la solitude, au chagrin et à la culpabilité.

Lecture parfaite pour un mois de décembre à tendance nordique, ce roman classique norvégien est magnifique sur le thème de la préadolescence, de l'amitié et du deuil, le tout lié à la puissance invincible de la nature. L'histoire se déroule sur trois saisons, de l'automne au printemps, du gel qui fige tout à la neige qui recouvre puis au dégel.
Plusieurs aspects sont remarquables dans le palais de glace, tout d'abord le réalisme qui reste constant dans le texte, même si on s'attend à dériver vers du fantastique léger. Ensuite, j'ai aimé l'attitude parfaite des adultes, inquiets mais bienveillants, à laquelle répond le comportement calme et assez réfléchi des enfants. Enfin, ce qui m'a beaucoup plu et me fait garder un souvenir précis de ce roman, ce sont les questions, peu nombreuses, mais centrales, qui restent sans réponse, et continuent d'intriguer bien longtemps après lecture.
Je regrette de ne pas avoir trouvé la version Babel plus récente, dont je préférais la couverture. Pour ce qui est de la traduction, je ne me prononce pas, n'ayant lu qu'une version, qui m'a tout à fait convenu.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          171
"Is-Slottet"... Palais de glace de nos rêves, de la fidélité, de l'amitié – dans la vie comme dans la mort... La mort comme étrange barrière – friable – se dressant soudain entre les âmes... Palais immortel et précaire... Souvenir ou fantôme de nos chers disparus... Là où peuvent encore se rencontrer – Qui sait ? – les vivants et les morts... Ces encore-vivants et ces supposés-morts... "point tout à fait morts" dans notre souvenir.... Le souvenir, oui : là où ils vivent désormais pour nous... Là où nous vivrons un jour, nous aussi... Dans le souvenir – du moins nous l'espérons -- d'autres vivants en sursis...

Et l'on repense au père de Joseph dans "Le sanatorium sous la clepsydre" de Bruno SCHULZ : ce personnage retenu prisonnier – toujours bien vivant – dans son sanatorium enfoui sous la neige, coincé dans une boucle temporelle de la relativité einsteinienne... Schulz (1892-1942), cet écrivain de génie aussi "secret" que Vesaas, si tôt disparu dans la cruelle nuit nazie de son pays... Pologne et peuples également sacrifiés et anéantis : "Shoah", comme on sait...

Oui, comment rejoindre désormais "nos" morts ?

Tarjei VESAAS (1897-1970), le "fermier-écrivain" hantant sa ferme du Telemark (Norvège) a peut-être la réponse. Il a été, lui, le chantre secret de ces âmes repliées que recouvre le seul manteau de l'Elémentaire...

Siss et Unn, deux amies de treize ans, se trouvent soudain séparées par cette énigme qu'est la mort. Siss explore à son tour les beaux mystères de "la cascade de glace", trouvée au fil du ruisseau. Celle-là qui forme "château", palais précaire... On se perd peu à peu dans ses couloirs jusqu'à ce qu'un Oeil unique apparaisse à la voûte... Mais alors, peut-être est-il "déjà trop tard" ?

Souvenirs de nos belles interrogations, débutant à notre adolescence : " Est-ce que j'existe pour quelqu'un ? " – ainsi que le devine Régis BOYER, spécialiste des littératures scandinaves, dans sa longue et passionnante (22 pages) Introduction à l'oeuvre du grand Norvégien...

Saluons aussi l'exceptionnelle et poétique traduction (du néo-norvégien au français) réalisée par Elisabeth EYDOUX en 1975 – reprise ici dans l'édition de poche Garnier-Flammarion en 1985...

1963 : si loin, si proche... Oeuvre éternelle, sans doute ! Un chef d'oeuvre et une étape (bien sûr) cachée dans l'histoire de la Littérature universelle...

Lisons, oui, ou plutôt découvrons – pour toujours, espérons-le – le monde si peu oubliable du prodigieux Tarjei VESAAS : "Le Germe" (1940), "Le Vent du Nord" (1952), "Les Oiseaux" (1957), "Palais de Glace" (1963)... Tant de sombres chefs d'oeuvre au coeur encore vibrant, qui – au milieu du vacarme des vulgarités ambiantes – nous attendent encore, en leurs plus beaux silences !
Lien : http://www.regardsfeeriques...
Commenter  J’apprécie          163
De ce livre, je ne dirai que quelques mots, car il est de ces beautés qui ne se laissent saisir par la langue. L'analyser me paraîtrait vain, le résumer sacrilège.

De la première à la dernière page, baigné dans une atmosphère à nulle autre pareille, faite de froide mélancolie et de poésie lumineuse, il enveloppe le lecteur et le plonge sous la glace. Celle qui recouvre la cascade jusqu'à former un palais merveilleux ; celle du souvenir, plus réel que le présent ; celle des promesses qui contraignent et donnent un sens à l'existence ; celle de la tristesse, sourde, omniprésente.

La mort et la vie s'y côtoient sans réelle frontière, reliées par les émotions et les sentiments d'une enfant, Siss, et de son amie à la vie à la mort, Unn. Pour ne pas gâcher votre lecture – car il FAUT lire ce roman –, je ne raconterai rien de l'histoire. Sachez seulement que Tarjei Vesaas, immense auteur du XXe siècle, a su transcrire avec une sobriété géniale la magie de ces choses indicibles qui palpitent en nous.

La suite de la critique sur mon blog !
Lien : https://litteraemeae.wordpre..
Commenter  J’apprécie          151
Je ne le savais pas au moment de choisir ce livre sur un présentoir de la bibliothèque municipale, mais il s'agit d'un classique de la littérature norvégienne, écrit en 1963 par celui qui est considéré comme l'un des plus grands écrivains du pays!

C'est un roman allégorique sur l'amitié, l'enfance et le deuil. L'histoire est simple, mais captivante, mystérieuse, pleine de symboles et de références subtiles au conte de "La Reine des neiges" d'Andersen. L'auteur brosse un portrait étonnamment juste des émotions d'enfants et de l'amitié entre fillettes.

L'écriture poétique brode de magnifiques paysages nordiques et nous entraîne au coeur d'un hiver métaphorique, où les secrets se trouvent cristallisés pour toujours. L'atmosphère qui s'en dégage est vraiment particulière, mélancolique et délétère. C'est une lecture hypnotique, très riche, qui restera longtemps gravée dans ma mémoire...
Commenter  J’apprécie          120
Tout est dans l'indicible. Cet amour brutal, passionné entre deux fillettes du même âge est extraordinaire. C'est l'âge des serments, des secrets et de l'idéalisme. Un presque renoncement de la vie pour l'une des fillettes. La description de la nature est magnifique. le roman entier est un poème. Je l'ai lu d'une traite. C'est une merveille.
Commenter  J’apprécie          70
Un magnifique roman, étincelant comme de la glace au soleil. Un roman pour avoir froid, puis chaud, pour se laisser porter, pour être déboussolé, pour que ça parle à notre coeur.

J'avais vu le Palais de glace sur le site des éditions Cambourakis et j'ai été très heureuse de le trouver à la médiathèque. À noter qu'il existe plusieurs traductions, j'ai lu celle de Jean-Baptiste Coursaud.

Nous sommes quelque part au début de l'hiver, dans un petit village entouré par un lac et la forêt. Unn a emménagé chez sa tante il y a peu. Siss vit avec ses parents. Devant un miroir, elles se font la promesse à demi-muette de s'aimer.

J'ai été extrêmement touchée par l'histoire de ces fillettes, leur solennité et leur dévotion. L'auteur retranscrit à merveille les sentiments de l'enfance et cette espèce de vérité que l'on perd en grandissant. le début est aussi déroutant que le résumé en quatrième de couverture, il faut se laisser guider par l'hiver qui s'installe.

L'écriture est fine et ciselée, c'est un véritable travail d'orfèvre. Jamais je n'avais lu un livre semblable, qui raconte aussi bien l'hiver et l'enfance. On est à la frontière du minéral et du végétal, encerclé par l'immensité de la nature. J'ai aimé sentir l'hiver arriver puis repartir.

Tarjei Vesaas dote son récit d'une grande force symbolique, qui parlera sûrement différemment à chaque lecteur. le Palais de glace est en tout cas une pépite à découvrir. le livre est paru en poche dans la collection Babel des éditions Actes Sud.
Lien : https://monrockingchair.word..
Commenter  J’apprécie          41




Lecteurs (637) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11135 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}