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sur 1591 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Martial Kermeur s'est fait avoir par un escroc, lui et d'autres ouvriers de l'arsenal de Brest qui venaient de recevoir leur prime de licenciement. Alors Martial décide de se venger en tuant celui qui les a tous ruinés. Une histoire triste et presque banale de petits poissons mangés par un plus gros, qu'il raconte longuement au juge chargé de son affaire.

Article 353 du code de procédure pénale : Avant que la cour d'assises se retire, le président donne lecture de l'instruction suivante, qui est, en outre, affichée en gros caractères, dans le lieu le plus apparent de la chambre des délibérations :

" Sous réserve de l'exigence de motivation de la décision, la loi ne demande pas compte à chacun des juges et jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : " Avez-vous une intime conviction ? ". "

Moi ? Oui. Mon intime conviction est que cette histoire est un brin démago, mélo et amorale. Tous les promoteurs ne sont pas des escrocs. Tous les ouvriers ne sont pas des idiots. Tous les juges ne sont pas immoraux, de même que tous les bretons ne sont pas des alcolos. Enfin, Brest n'est pas Concarneau et Tanguy Veil n'est pas Simenon (encore moins Proust comme le suggère finement la journaliste de Télérama sur la quatrième de couverture). Bon, cela posé, c'est un livre qui se laisse lire pour ces beaux paysages bretons, sa forte odeur de varech et de vase, la touchante candeur de son héros.
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Ramenez-le vite, me dit la bibliothécaire, plusieurs personnes l'on déjà réservé.
Alors le soir même je m'y colle, mais avant je l'enregistre sur Babelio. Foutue note : plus de 4 sur près de 500 membres.
Fichtre ce bouquin doit être de la bombe !
Mais encore une fois quand mes collègues de Babelio ou de ma bibi préférée encensent un livre, bah j'ai dû mal. Est-ce un impact psychologique ? Ou suis-je à contre-courant du reste de la communauté ? Va savoir Charles-Henri !
Bon je ne l'ai pas détesté non plus, mais franchement rien n'a retenu mon attention même pas la plume de l'auteur.
P'têt j'dois me faire soigner ?
Kék' vous en pensez ?
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***Cet avis concerne le livre audio (audiolib) lu par Féodor Atkine***

Martial Kermeur a tué. Il a volontairement poussé à la mer un promoteur immobilier véreux pour se venger, s'érigeant en justicier des temps modernes après que plusieurs personnes, à commencer par son fils de dix-sept ans et lui-même, aient vu leur existence basculer suite aux escroqueries dudit promoteur véreux.

Martial Kermeur a tué froidement et n'éprouve pas de regrets. Il a agi "naturellement" et se laisse donc cueillir par la maréchaussée à son domicile une fois que la mer a rendu le corps de sa victime. Placé devant son juge, il raconte son histoire et les raisons qui l'ont amené, lui, simple citoyen tranquille, à passer à l'acte et à se rendre coupable d'homicide volontaire.

Je n'ai pas accroché plus que cela à ce long monologue qui m'a irrésistiblement fait penser à "L'étranger" de Camus et à son héros Meursault. J'ai trouvé la trame banale et malgré la chaleur de la voix du récitant, je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotion, ni même de compassion pour le personnage principal, or je pense que l'auteur voulait justement faire naître chez le lecteur une réelle empathie, comme elle se développera au fil du récit chez le juge. Je ne dirai rien sur le dénouement mais n'approuvant pas sa morale, il a largement contribué à mon insatisfaction.

L'écriture de Tanguy Viel est plaisante mais pas non plus transcendante, beaucoup de passages parlés m'auraient semblé plus à leur place en mode écrit, à moins que Martial Kermeur ait une façon de s'exprimer particulièrement littéraire et sophistiquée.

J'ai du mal à m'expliquer l'engouement du public pour ce roman. Certes, on y traite de justice et d'humanité mais dans un contexte très pessimiste et d'une manière qui m'a paru déjà bien rebattue. Peut-être le roman aurait-il gagné à être plus approfondi, de façon à laisser au lecteur le temps de s'attacher réellement aux personnages.


Challenge ATOUT PRIX 2017
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C'est un huis clos entre Martial KERMEUR et son juge. C'est un drame d'aujourd'hui, où l'espoir d'un avenir meilleur a fait sombrer Martial KERMEUR.

Et alors commence les aveux. La vie d'un homme ordinaire qui voulait vivre normalement, avoir un travail et élever son fils. Mais le chômage est arrivé, ainsi que le divorce.

Alors, lorsqu'un promoteur arrive avec un projet redonnant vie à toute une population désoeuvrée, et bien les gens foncent. L'espoir d'un meilleur avenir est à leur portée…

Sauf que Antoine LAZENEC est véreux.

Le Juge, lui écoute. Et s'indigne également. Alors quel sera son jugement ? Ah il faut lire l'article 353 du code pénal pour le savoir.

Petit bémol, je ne suis pas rentré dans le livre, les aveux de Martial KERMEUR ne m'ont pas plus remué que cela. Je n'ai pas vibré. Seules l'attitude du juge et les deux dernières pages ont eu un écho en moi.
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Un court roman en forme de monologue d'un homme qui s'adresse à son juge. Cet homme en a jeté un autre à la mer... Pourquoi ? Quel est le lien entre cette histoire et son fils, que l'on devine en prison ?
Toute l'histoire se dévide, le juge intervient rarement, une histoire glauque d'escroquerie se dessine (j'ai beaucoup pensé à l'excellent film avec François Cluzet, "A l'origine").
Une écriture très vive, presque orale mais soignée, quelque chose qui prend aux tripes mais pas trop de pathos.
Bref, un honnête roman.
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Lors du dernier festival quais du polar, la présence de Tanguy Viel , venu présenter son nouveau roman paru en janvier aux éditions de Minuit , coulait de source, tant l'auteur bouscule les genres avec ce roman apre qui commence lorsqu'un homme est arrété par la police pour avoir balancé à la mer un promoteur immobilier.

Une histoire d'escroquerie et de meurtre le long des cotes bretonnes, narrée dans une langue parfois austère et en même temps parfois imagée qui nous plonge dans le paysage venté et océanique du Finistère : cette longue confession intropective d'un type au bout du rouleau amené à faire un geste tres fort.

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L'auteur nous propose une exploration psychologique d'un personnage qui rumine le fait d'avoir été floué, c'est le comment qui interesse l'auteur pas le quoi puisque lacte criminel est narré des le début...

" Maintenant le juge agitait les mains sur ses dossiers et déjà il sortait d'une des chemises qui peuplaient son bureau toute une série de photographies qu'il a déposées là devant moi, et qui témoignaient de l'état d'avancement des travaux dans le parc, si on peut encore appeler ça un parc.."

Le récit déroule tout au long de cette confession l'absence de probité dont peuvent parfois faire preuve les gens qui aiment particulièrement l'argent, et leur infini pouvoir de destruction.

Article 353 du code pénal - on comprend à la fin l'importance de cet article du code- développe une sorte d'empathie pour ce cruel qui étonne et met mal à l'aise avec belle réalité sociale ...

Une lecture dérangeante, certes pas aussi forcément bouleversante que la grande majorité de la presse l'a dit, mais assurément interessante...


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai trouvé ce récit sec et nerveux bien écrit. Quand on est comme moi très attaché au point le plus occidental de la Bretagne, on aime retrouver au fil des pages sa beauté austère et sauvage. Je me suis par contre heurtée à un problème de vraisemblance et dans la mesure où ce livre est un peu politique, ça me gêne. Quand on dénonce des injustices, qui sont réelles, il me semble qu'il faut être extrêmement carré, inattaquable, même s'il s'agit d'une oeuvre de fiction. Or, même si ne suis pas une spécialiste du droit pénal, je suis étonnée que l'article 353 du code pénal (en réalité du code de procédure pénale, première inexactitude) s'applique au moment de l'instruction. Je me demande aussi si le face à face entre le narrateur et le juge d'instruction aurait pu avoir lieu en dehors de la présence d'un greffier. Même si je sais qu'il y a souvent eu des scandales immobiliers, je suis surprise qu'au bout de 6-7 ans, personne ne demande de comptes à un promoteur qui n'a rien construit et qu'il puisse continuer à se pavaner dans la région. Qu'un mineur de 17 ans prenne 2 ans de prison pour une histoire de vandalisme, ça arrive peut-être mais ça me surprend, surtout quand le jeune en question n'a pas d'antécédent judiciaire. Peut-être trouvera-t-on que je pinaille et que là n'est pas le sujet mais ça m'a un peu dérangée.
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La plume est assez agréable à lire bien que les phrases soient parfois trop longues, coupées de nombreuses virgules qui m'ont parfois fait oublier le début. On ne peut pas s'attacher aux personnages, ce n'est pas le but. On apprécie le décor carte postale que Martial nous décrit, bientôt ravagé par ce con de promoteur immobilier (Antoine Lazenec, vous suivez ?). L'escroquerie de tout un village, de Martial Kermeur, ça fait un peu mal au coeur. La vie de son fils, Erwan, bousillée parce qu'il a été le seul à faire quelque chose. Et bref, ça j'ai aimé. Ce récit du pourquoi du comment. ⁣
Lien : https://loeildem.wordpress.c..
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Martial Kermeur est dans le bureau du juge où il déroule l'enchaînement des faits qui ont conduit jusqu'au drame pour lequel il se retrouve là.

C'est un polar à l'ancienne avec son sale type, son pauvre gars berné, un cadre géographique et social bien campé (la crise économique de l'arsenal de Brest et la Bretagne brumeuse), son réalisme à la Simenon.
On redécouvre un autre temps, celui du franc, de la désindustrialisation de la France et de ses conséquences, celui des rêves immobiliers.

Et cela se lit vite et bien.
On voit l'engrenage infernal qui mène cet homme tranquille à l'acte désespéré.
La langue de Tanguy Viel est nette, sans fioritures; il retranscrit sans pathos superflu l'état d'esprit du protagoniste qui par son geste tente d'enrayer le mal que répand et qu'incarne Lazenec. Les dialogues et les réflexions de Kermeur sont intégrés dans la narration de l'affaire, le tout constituant en quelque sorte le long monologue du personnage qui essaie en même temps qu'il parle de comprendre.

C'est le premier roman que je lis de cet auteur et il m'a vraiment donné envie de continuer.
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Soyons honnête, ce roman est aussi subtile qu'un coup de trique. Sur une histoire d'escroqueries immobilières, meurtre, suicide et lutte des classes, sans parler d'un divorce et d'un fils dans de sales draps, il ne manque rien, rien des possibilités pour tirer la larme à l'oeil, le tout raconter après le(s) drame(s) par le narrateur au juge devant lequel il a fini. Et pourtant ça marche, pour peu qu'on laisse de côté un certain frémissement incrédule des sourcils face aux nombres de gouttes nécessaires pour que le vase du narrateur déborde. À un moment on veut dire à l'auteur, pitié n'en jetez plus.
Et pourtant, encore une fois, ça marche assez bien et c'est là la force de ce roman, ce face à face entre le juge et le narrateur, ce face à face presque tangible qui fait passer les grosses ficelles.
C'est la première fois que je lis cet auteur et je recommencerai.
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