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Citations sur Les heures souterraines (415)

Pour parler à quelqu'un, une vraie personne avec une vraie voix, susceptible d'apporter une vrai réponse, il faut échapper au menu. Ne pas céder aux propositions. Résister. Ne taper ni 1, ni 2, ni 3. Éventuellement 0. Pour parler à quelqu'un, il faut être différent, ne rentrer dans aucune case, aucune catégorie.
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Les bons se battent pour faire valoir leurs droits. Les bons ne sont pas dénués d'ambition, mais refusent le saccage et la mesquinerie pour parvenir à leurs fins. Les bons ont une éthique. Ne piétinent pas leurs voisins. Les méchants ont investi leur vie dans l'entreprise, ils n'ont d'autre identité que celle inscrite sur leur fiche de paie, ils sont prêts à tout pour gravir un échelon ou un coefficient de classification.
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Croyez-vous qu'on est victime de quelque chose comme ça parce qu'on est faible, parce qu'on le veut bien, parce que, même si cela paraît incompréhensible, on l'a choisi? Croyez-vous que certaines personnes, sans le savoir, se désignent elles-mêmes comme des cibles?
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Elle n’en parle pas, même à ses amis.
Au début, elle a essayé de décrire les regards, les prétextes. Elle a essayé de raconter les non-dits, les soupçons, les insinuations. Les stratégies d’évitement. Cette accumulation de petites vexations, d’humiliations souterraines, de faits minuscules. Elle a essayé de raconter l’engrenage, comment cela était arrivé. À chaque fois, l’anecdote lui a semblé ridicule, dérisoire. À chaque fois, elle s’est interrompue.
Elle a conclu d’un geste vague, comme si tout cela ne hantait pas ses nuits, ne la rongeait pas par petits bouts, comme si tout cela au fond n’avait aucune importance.
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Elle a cru qu'elle pouvait résister.
Elle a cru qu'elle pouvait faire face.
Elle s'est habituée, peu à peu, sans s'en rendre compte. Elle a fini par oublier la situation antérieure, et le contenu même de son poste, elle a fini par oublier qu'elle travaillait dix heures par jour sans lever la tête.
Elle ne savait pas que les choses pouvaient basculer ainsi, sans retour possible.
Elle ne savait pas qu'une entreprise pouvait tolérer une telle violence, aussi silencieuse soit-elle. Admettre en son sein cette tumeur exponentielle. Sans réagir, sans tenter d'y remédier. [...]

Mais quand elle y réfléchit, le soir, allongée dans son lit ou plongée dans l'eau bouillante d'un bain, elle sait très bien pourquoi elle se tait.
Elle se tait parce qu'elle a honte.
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Est-ce qu'il pourrait désirer une autre femme: sa voix, sa peau, son parfum ? Est-ce qu'il serait prêt à recommencer, encore une fois ? Le jeu de la rencontre, le jeu de la séduction, les premiers mots, le premier contact physique, les bouches et puis les sexes, est-ce qu'il a encore la force ?
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- Est-ce qu'on est responsable de ce qui nous arrive ? Est-ce que ce qui arrive nous ressemble toujours ?
- Que voulez-vous dire ?
- Croyez-vous qu'on est victime de quelque chose comme ça parce que, même si cela paraît incompréhensible, on l'a choisi ? Croyez-vous que certaines personnes, sans le savoir, se désignent elles-mêmes comme des cibles ?
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On ne peut pas obliger les autres à vous aimer.
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Aujourd'hui il lui semble que l'entreprise est un lieu qui broie.
Un lieu totalitaire, un lieu de prédation, un lieu de mystification et d'abus de pouvoir, un lieu de trahison et de médiocrité.
Aujourd'hui il lui semble que l'entreprise est le symptôme pathétique du psittacisme le plus vain.
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« Emporté par le flot dense et désordonné, il a pensé que la ville toujours imposerait sa cadence, son empressement et ses heures d’affluence, qu’elle continuerait d’ignorer ces millions de trajectoires solitaires, à l’intersection desquelles il n’y a rien, rien d’autre que le vide ou bien une étincelle, aussitôt dissipée. »
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